Partant de l'Ordonnance générale du Missel romain, cette brochure vise à mieux faire connaître le Mystère du Salut célébré à la messe. Ainsi, nous pouvons prendre conscience de sa valeur, nous en nourrir et, dans l'enthousiasme de la rencontre avec le Christ et nos frères, passer véritablement de la célébration à la vie.
Le pape François, avec son style simple, direct et profond, nous accompagne pour devenir des hommes et des femmes eucharistiques dans notre vie quotidienne.
La préface est de Monseigneur Guido Marini, Maître des célébrations liturgiques pontificales.
« La Lettre du pape François est un vibrant appel en faveur de la formation liturgique des fidèles. Elle constitue un véritable traité de théologie de la liturgie selon le pape François. Dans un temps de grand éclatement des manières de célébrer, alors que l'affrontement entre les sensibilités peut être pour beaucoup difficile à vivre, alors même aussi que les documents de synthèse des démarches synodales mettent en avant les difficultés des fidèles à l'égard des institutions et des pratiques actuelles, cette lettre est un texte de grande importance. Le Pape offre à l'Église latine des pistes pour une régulation de la vie liturgique qui ne s'appuie pas, comme certains le souhaiteraient, sur un renforcement de l'appareil disciplinaire, et donc sur la réaffirmation d'un nécessaire respect des rubriques, mais sur une formation approfondie reposant sur une intelligence de l'action. Il développe sa conception d'un art de célébrer dont le but est d'être le signe de la joie de l'Évangile. Pour le Pape, le vrai critère de la vie liturgique n'est pas la conformité à des règles, ni un déploiement cérémoniel en vue de défendre le caractère sacré des rites, mais la capacité à annoncer le mystère d'un Dieu qui s'est révélé en Jésus-Christ comme un Dieu de tendresse et de pitié, un Dieu qui aime et fait miséricorde » (Frère Patrick Prétot, bénédictiin dans La Croix).
Docteur de l'Église, Saint François de Sales est né en Savoie en 1567, il fut évêque de Genève à l'âge de 35 ans, et père spirituel de sainte Jeanne de Chantal qui fonda avec lui en 1610 l'ordre de la Visitation. Fin diplomate au service du roi, grand lettré, il fut un artisan de la contre-réforme en France. Il meurt à Lyon en 1622. L'Introduction à la vie dévote et son Traité de l'Amour de Dieu sont des chefs d'oeuvre de la littérature religieuse, sans cesse réédités. Le mot « dévotion » peut sembler désuet, voire péjoratif. D'origine latine, il signifie celui qui est attaché à Dieu, fidèle, pieux. Le saint transmet un accompagnement spirituel centré sur les réalités de la vie, avec un sens pratique, un esprit vif et une sérénité contagieuse. Saint François de Sales révèle une observation très personnelle et profonde de l'âme humaine, à travers ses nombreux conseils spirituels sur l'art d'être uni au Christ dans la vie quotidienne quel que soit l'état de vie. On l'a appelé très tôt le premier apôtre des Laïcs.
Prêtre du diocèse de Bourges, Max Huot de Longchamp est le fondateur et l'animateur du Centre spirituel Saint Jean de la Croix. Il a publié plusieurs ouvrages sur les auteurs spirituels de l'époque moderne : tradition carmélitaine, École française de spiritualité, courants mystiques des XVIIe et XVIIIe siècles. Il était particulièrement désigné pour présenter saint François de Sales.
« Quand il devient trop difficile de parler, d'agir et même de réfléchir, il est toujours possible de regarder. ».
Le maître spirituel qu'est Henri Nouwen nous initie dans ce livre à la prière du regard, celle que pratiquent depuis des siècles les chrétiens orientaux. Il nous convie à contempler avec lui quatre célèbres icônes russes : celle de la Trinité, qui nous invite à demeurer dans la Maison de l'amour, celle de la Vierge de Vladimir, qui nous rassure sur notre lien intime avec Dieu, celle du Sauveur de Svenigorod, qui nous dévoile la face du Seigneur, et celle de la Pentecôte, qui nous appelle à libérer le monde.
En contemplant ces icônes avec les yeux de Nouwen, nous pouvons faire une expérience à la fois spirituelle et culturelle. À travers ces pages, nous unissons notre prière à celle de peuples aujourd'hui déchirés, qui ont pourtant su trouver le chemin de la paix intérieure.
L'apôtre Paul a la réputation d'être assez catégorique. Il prêcherait une morale rigide, utilisant de nombreux verbes à l'impératif, où les commandements occuperaient une place importante. On dit parfois de lui que, lorsqu'il s'est converti, cela a fait un chrétien de plus mais pas un pharisien de moins. On peut lire, par exemple, dans la 1ère épître aux Corinthiens : « La circoncision n'est rien et l'incirconcision n'est rien : le tout, c'est l'observance des commandements » (1 Corinthiens 7,19). Observance des commandements de Dieu, respect des ordres donnés par l'Apôtre, appels à l'obéissance... Est-ce cela que Paul préconise ? Le professeur Michel Quesnel reprend l'ensemble des lettres dont Paul est certainement l'auteur, dans l'ordre chronologique de leur écriture, et ouvre à nouveau le dossier. Paul est l'auteur du Nouveau Testament qui utilise le plus le vocabulaire de la liberté. Il invite le chrétien à faire d'abord appel à sa conscience et à respecter la conscience de l'autre. Dans ses derniers écrits, la notion de commandement disparaît, au point que « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » n'est même pas considéré comme un commandement. Le critère ultime de l'agir moral est pour Paul l'amour-charité, un amour-charité inventif qui doit aider l'autre à grandir et à se construire. Au fil des siècles, les Églises ont produit du droit et des lois. Paul les interroge : n'ont-elles pas multiplié les commandements à l'excès ?
Et si Dieu avait envoyé sa fille ? Les prédicatrices, dans leurs sermons, se seraient-elles adressées aux soeurs plutôt qu'aux bien chers frères dans la foi ?
En théologie, débattrait-on des écrits des Mères de l'Église de préférence aux ouvrages de patrologie ? Le service des tables aurait-il été assuré par des femmes diacres ? L'auteure ne cherche pas à refaire l'histoire. Elle analyse plutôt l'expérience des épouses dont le mari est diacre, étant elle-même dans cette situation. L'ouvrage interroge les « dessous » du oui que donnent les épouses le jour de l'ordination... et tous les jours d'après, pour aider l'Église à en prendre toute la mesure et l'épaisseur, dans le souci d'apporter toutes les réalités de vie, conjugale, familiale, sociale, vie de travail et d'engagements divers, en tentant d'articuler le mariage et le diaconat. L'auteure ne manque pas de convoquer les recherches bibliques, théologiques, archéologiques, pour faire surgir des figures de femmes diacres et peut-être même évêques - sans oublier les premières remontées synodales -, comme une invitation pressante adressée à l'Église de « desserrer le corset » de la tradition.
Ce livret contient l'ordinaire de la Messe et les Prières eucharistiques selon la nouvelle traduction du Missel Romain qui est entrée en vigueur le premier dimanche de l'Avent 2021.
Son format poche permet une utilisation par les prêtres ou les fidèles en diverses circonstances, notamment lors des concélébrations et grands rassemblements, en déplacement...
L'encyclique Fratelli tutti est un document exceptionnel. Le pape François s'adresse à tous, croyants et non croyants, sur la base d'une commune humanité et d'un même destin qui nous lient l'un à l'autre. Dans le contexte actuel, difficile et confus, il ose rêver que la fraternité universelle est possible si nous acceptons de franchir le pas vers un dialogue sincère et lucide, au-delà de nos différences.
L'ouvrage entend contribuer à ce dialogue en rassemblant des prises de position de personnalités venant d'horizons différents : catholiques et protestants, juifs et musulmans, avec des réflexions sur l'éthique sociale, la politique, l'économie, le droits humains, l'écologie... Une humble ambition est à l'origine de ces contributions : montrer que la différence, reconnue et intégrée, n'est pas un obstacle à la fraternité humaine, mais le socle qui la rend possible.
Quel est le sens de la présence chrétienne en territoire musulman ? L'auteur, archevêque émérite d'Alger, répond à cette question avec toute la richesse de son expérience et de sa longue présence auprès des Algériens. L'image d'une Église dans la mangeoire, reçue au moment de son ordination épiscopale et qui lui a donné l'occasion d'écrire une lettre pastorale du même nom, en est l'illustration. Pour l'auteur, la crèche est le lieu source de la vie de l'Église et la spiritualité de Bethléem, à la suite de saint Charles de Foucauld et de la vénérable Petite Soeur Magdeleine de Jésus, éclaire d'une manière toute spéciale la vocation et la vie de l'Église, notamment en pays musulman. L'auteur se livre à un exercice de discernement spirituel pour connaître la volonté de Dieu sur la vocation et la mission de l'Église d'Algérie. Il s'adresse aux Algériens chrétiens, qui ont été saisis par le Christ, pour les encourager à demeurer ses humbles et fidèles témoins, qui regardent avec estime la foi des musulmans. Il s'adresse aussi à tout chrétien ouvert au dialogue interreligieux. Disciple du cardinal Duval et de Mgr Henri Teissier, il a bien connu les bienheureux martyrs d'Algérie, dont les moines de Tibhirine, témoins courageux de ce dialogue conçu comme un espace de rencontre et de prière sous le regard du Dieu Unique. Enracinée dans l'expérience de l'Église d'Algérie, cette réflexion peut nourrir et porter toute communauté chrétienne qui s'interroge sur le sens de son engagement dans un monde de plus en plus déchristianisé.
Le destin de Charles Quint ne cesse de surprendre : pourquoi et comment le monarque le plus puissant d'Europe choisit-il d'abandonner le pouvoir, de se séparer de ses biens et de se retirer dans un monastère à Yuste en Espagne pour y vivre une vie relativement austère et discrète ? À travers une méditation fictive par laquelle ils font parler Charles Quint sur son renoncement volontaire au pouvoir, les auteurs nous aident à explorer les raisons de ce détachement. Ce livre témoigne aussi du combat ininterrompu que Charles Quint mena pour la paix et l'unité de la chrétienté. Charles Quint aimait lire les auteurs anciens. En dialoguant avec eux, il nous invite à les (re)lire pour découvrir qu'ils n'ont pas pris une ride ! C'est ainsi que dans son dialogue imaginaire avec Thucydide, l'Empereur nous fait prendre conscience des risques attachés à l'exercice du pouvoir, quand celui-ci possède les moyens de la puissance. Un sujet hélas toujours très actuel ! Tout en respectant l'exactitude historique, cet ouvrage offre le récit intime de l'abdication du souverain le plus puissant de son temps, méditant sur la fragilité de l'être humain. Il dresse la mémoire d'un homme souverain qui tout au long de ses itinéraires européens se voit confronté aux ambiguïtés de son règne. Au-delà de ses déchirements intérieurs, Charles livre son cheminement spirituel pour se libérer de ses titres et de ses rôles afin d'être plus en vérité avec lui-même.
L'auteur nous propose, dans une écriture poétique dépouillée, un conte moderne autant par les personnages (un camionneur) que la thématique (la séparation, le divorce, l'isolement).
Présenté comme la chronique d'une semaine d'un camionneur, ce récit nous permet de suivre l'itinéraire spirituel du personnage principal, Zacharie, et offre au lecteur la possibilité d'entrevoir l'espérance au coeur même de l'épreuve.
Pour relever l'importance de ce voyage intérieur qui se fait à travers des évènements du quotidien, la narration emprunte nombre de ses traits à l'épopée médiévale. Choix de l'auteur qui permet de ressentir le combat intérieur de son héros et comment, peu à peu, il se relève tel un chevalier, capable de surmonter l'esprit de vengeance et de choisir le pardon.
Les personnages rencontrés, qu'ils soient proches comme sa fille, étrangers comme un moine et d'autres encore, sont tous vraisemblables. Y compris cet ange qui apparaît dans la vie du héros et dont l'identification est laissée à la libre interprétation du lecteur. Ne trouve-ton pas cette affirmation dans la lettre aux hébreux : « certains ont accueilli des anges sans le savoir » ?
En empruntant différents codes de l'épopée médiévale mais aussi du monde de la route et de la spiritualité biblique, l'auteur invite de manière subtile son lecteur à se laisser déplacer.
Le héros exerce le métier de camionneur. Finalement, la route qui est son quotidien est une belle métaphore du chemin intérieur qu'il est amené à parcourir.
Le pape François ne cesse de nous inviter à fréquenter les évangiles. À l'instar de ses prédécesseurs, il nous convie en particulier à la lectio divina, cette pratique monastique de lecture, de méditation et de prière qui permet un dialogue intime avec le Seigneur.
Le présent livre se veut un compagnon pour faire cette expérience. Il nous conduit au coeur de l'évangile de Matthieu et, du même souffle, nous révèle ses accents propres. L'évangile matthéen a pour caractéristique de mettre en relief le Royaume des cieux annoncé par Jésus. Il scrute ce lieu mystérieux et inouï, déjà présent mais toujours à venir, dont la foi nous fait citoyens. Ses paraboles portent souvent sur le regard, les valeurs et les attitudes qui y font entrer. En plongeant dans l'évangile de Matthieu par la lectio divina, nous goûtons déjà la joie du Royaume.
Paul n'est pas souvent présenté comme « maître spirituel » mais davantage comme « apôtre des nations ». Il est pourtant un guide précieux qui nous conduit à cette « Vie cachée avec le Christ, en Dieu ». À l'écoute de l'Esprit Saint, il nous apprend à vivre, aimer et prier « comme il faut ». Il exerce notre discernement et nous montre quels sont les véritables « fruits de l'Esprit » afin qu'en tout temps, en tout lieu, de toute manière, nous laissions vivre en nous le Christ, et que par la pratique de son « agapé », nous entrions dans l'intimité même du Père - source de tout bien. « Tout est à vous, mais vous, vous êtes au Christ et le Christ est à Dieu. » Un maître spirituel pour notre temps : Nietzsche ? Paul ? Nietzsche semble être un des maîtres spirituels de notre époque. « Dieu est mort » est devenu l'aphorisme convenu et politiquement correct du plus grand nombre de nos contemporains. Ne faut-il pas s'organiser, vivre, mourir, être intelligent, artiste et même spirituel « sans Dieu » ? Le mot même « Dieu » est exclu de notre vocabulaire et de nos conversations.
Mais là où Nietzsche se désespère : « Dieu est mort », Paul lui répond : « Oui, il est ressuscité ! » Le Dieu complexe, moral et jugeant, de Nietzche est mort.
Celui de Paul, un Dieu d'amour, est bien vivant.
L'Amour est désormais la valeur suprême qui donne de la valeur à toutes les valeurs.
Dans ce livre profond, Jean-Yves Leloup éclaire le drame de l'homme contemporain à la lumière de l'expérience fondatrice de l'apôtre Paul.
Trésors de sagesse est une anthologie des citations les plus significatives tirées des discours du pape François aux personnes âgées.
Le Pape nous rappelle ce que représentent les aînés dans nos familles et dans la société : ils sont notre histoire, nos guides, des sources de sagesse. Ils doivent être chéris, aimés, écoutés, choyés, et reconnus comme des personnes actives parmi de nous. Dans ces pensées, nous découvrons la vision de société de François, son idée de communauté, son plaidoyer pour une alliance entre générations qui, au lieu de s'opposer, doivent se reconnaître réciproquement, s'écouter, partager. Le volume contient également des photos des rencontres de François avec des personnes âgées.
Le regard que Paul porte sur le Christ trouve ses racines dans l'expérience qu'il a réalisée : le Dieu d'Israël lui a dévoilé son Fils. Mais le Fils lui-même est-il Dieu ? Bien qu'il ait le souci de souligner son indépendance par rapport à Jérusalem, Paul attache une grande importance à l'humanité du Nazaréen qu'il a pourtant connu seulement comme ressuscité. Par sa mort, le Christ a permis aux hommes d'être justifiés. Christ est libérateur, cela est exprimé à travers un vocabulaire diversifié. Paul n'affirme qu'une fois, et encore en des termes discutables, que le Christ est Dieu (Rm 9,5), et pourtant il n'y a aucun doute : Christ est Seigneur ; en effet, l'Apôtre attribue à Christ le nom même que la Septante donne au Dieu d'Israël. Comme nombre de chrétiens de l'Église primitive, Paul attend la venue du Christ dans la gloire, sa Parousie ; il évoluera en ce domaine quant à la proximité de cet événement. Cet événement permettra aux pauvres corps humains d'être transformés en son corps glorieux. Une énigme demeure : pourquoi Paul, qui connait la christologie du Fils de l'homme, n'emploie-t-il jamais cette expression si caractéristique de Jésus de Nazareth ? Paul croyait-il en la divinité de Jésus et, si oui, comment la comprenait-il ?
À bien des reprises et de bien des manières, Dieu, dans le passé, a parlé à nos pères par les prophètes ; mais à la fin, en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son Fils qu'il a établi héritier de toutes choses et par qui il a créé les mondes (Hé 1, 1-2).
Tous les textes de la Bible sont Paroles de Dieu, sources de vérité, de lumière, de réconfort, de vie. C'est pourquoi, au long d'une année liturgique, l'Église présente l'ensemble des passages les plus importants des nombreux livres de l'Ancien et du Nouveau Testaments.
Le présent volume propose pour chaque jour une méditation sur les premières lectures des messes de semaine. Une courte parole mise en exergue rend la réflexion accessible tant aux participants à l'eucharistie qu'aux personnes en quête d'inspiration spirituelle au quotidien.
Complément du précédent livre Lumières devant nos pas, qui portait sur les évangiles des messes de semaine, cet ouvrage met l'ensemble de la sagesse biblique à la portée de tous.
Ensemble c'est beau ! est une anthologie des pensées les plus significatives du pape François au sujet des couples et des familles.
Il s'agit de pensées « lumineuses » et positives, de métaphores puissantes qui s'impriment dans la mémoire et transmettent un message clair. En quelques lignes, les réflexions de François brossent la réalité familiale dans ses traits quotidiens, dans la dynamique qui s'installe entre ses membres - parents, fratrie, grands-parents, jeunes et moins jeunes, membres malades ou fragiles et toute la communauté humaine qui les entoure - avec les joies, les difficultés, les drames et les défis que chaque famille, partout, doit affronter. Selon son style, le pape François n'expose pas seulement des concepts pour l'intelligence, mais il parle au coeur des personnes et il éveille notre mémoire affective.
Ces pensées dévoilent la conviction profonde du Pape, c'est-à-dire la beauté d'être famille et la force des liens familiaux lorsque Dieu en est la source.
Ce livre voudrait lever l'apparente contradiction qui existe entre la phrase lapidaire de la Genèse « tu enfanteras dans la douleur » et qu'on attribue souvent trop rapidement, et à tort, à un châtiment de Dieu envers Ève et la Rédemption du monde par l'Enfantement du Christ. L'acte d'accoucher comme point commun.
Et pourtant, il est assez étonnant d'observer que ce sujet, pourtant capital dans la vie chrétienne semble avoir été oublié des théologiens. Il est particulièrement important pour les femmes qui le vivent dans leur chair en devenant mères mais il l'est aussi pour tout un chacun si l'on veut bien se souvenir que l'on est tous nés d'une femme et que cet acte d'être accouché à soi-même et au monde dure toute la vie et peut-être au-delà.
Certes, le thème de la naissance parcourt la Bible, de son commencement à sa fin, du livre de la Genèse à celui de l'Apocalypse, avec pour point culminant le récit de la Nativité du Christ, mais la naissance n'est pas tout à fait l'enfantement ou l'accouchement.
Alors qu'actuellement nous voyons fleurir les livres de développement personnel, les documentaires et les mouvements de sage-femmes pour aider les femmes à se réapproprier ce moment unique où, en se donnant ellesmêmes, corps et esprit, elles mettent au monde un enfant, ce livre propose une approche complémentaire. Les auteurs, l'un prêtre, l'autre mère de famille ont travaillé et cherché ensemble pendant deux ans pour nous montrer la beauté de l'accouchement et sa place unique dans le plan de Salut de Dieu, tout en donnant des pistes concrètes pour le vivre dans cette perspective.
Les auteurs jouent de leur complémentarité, l'un spécialiste des études bibliques, l'autre élaborant une réflexion théologique à partir de son expérience personnelle de l'accouchement, pour nous montrer, sous forme d'entretiens, que l'accouchement, temps fort de la vie d'une femme, l'est à la fois par sa dimension humaine, charnelle, et par sa dimension spirituelle. Acte universel par excellence, puisque tous nous sommes nés d'une femme, et souvent vécu comme une expérience physique et morale absolument sans équivalent, il a une force spirituelle à la hauteur de son intensité humaine. C'est ce qui explique sa place discrète mais omniprésente dans les textes bibliques.
L'accouchement en tant que tel se révèle être finalement une « théologie », c'est-à-dire un acte par lequel Dieu se révèle au monde, et lui donne son Salut.
Ce livre est celui d'un amoureux de la terre qui nous fait partager le fruit de ses observations et de de sa méditation sur les évangiles. En effet, le cadre de vie des évangiles est imprégné du terroir et d'allusions au monde agricole.
Le père Soulié en relève quelques-unes qu'il commente avec saveur en puisant dans ses souvenirs de jeunesse, souvenirs d'un temps où la ruralité était tellement présente que certains passages d'évangile se comprenaient facilement par comparaison avec la vie des campagnes françaises. Et pourtant, même si l'agriculture de nos grands-parents était plus proche de l'agriculture antique que l'actuelle, marquée par la mécanisation, certaines techniques ne se pratiquaient déjà plus. C'est dire l'enjeu : n'étant plus familiers de ces pratiques ancestrales, nous avons de la peine à apprécier avec justesse certains passages évangéliques.
Or Jésus lui-même a maintes fois recours à des images tirées du monde agricole qui font sens pour ses contemporains. Aujourd'hui, les comparaisons des paraboles ne peuvent produire tous leurs effets que si les réalités évoquées sont connues du locuteur et du destinataire. Ces quelques pages proposent, à partir de souvenirs, d'expériences personnelles et de références à l'agriculture antique, d'aider à mieux comprendre et à apprécier certains passages évangéliques.
Ce livre a été encouragé par le bibliste Alain Marchadour qui en signe la préface.