Quelles sont les valeurs de mémoire révérées par le culte moderne des monumentsoe A quoi s'opposent-ellesoe En quoi s'opposent-ellesoe Quelle mémoire préserveroe Aloïs Riegel (1858-1905), l'un des plus célèbres historiens de l'art de fin du dix-neuvième siècle, répond à ces questions. La modernité du culte des valeurs de mémoire réside dans l'acceptation de leur nécessaire conflictualité et ses implications : fin d'un sens commun, avènement d'un nouveau partage du sensible sous le règne du quelconque, absolue nouveauté d'une esthétique de la mémoire qui signe une démocratisation radicale du goût.
Les contes et légendes du Japon ont pour cadre un univers mystérieux et inquiétant peuplé de toutes sortes d'êtres étranges et surprenants. Et comment ne pas commencer ce voyage extraordinaire en vous parlant des kami ? Quand Izanami et Izanagi ont créé l'archipel, ils ont donné naissance à cette myriade de dieux. Et myriade, c'est peu dire : on dit qu'il y a autant de kami qu'il y a de cheveux sur une tête. Ces cinquante contes fantastiques, touchants et inattendus, nous racontent un Japon déroutant, traditionnel et légendaire, ancré dans un territoire à la frontière du mythe, de l'histoire et de la réalité.
"De Funès, le méchant, se plaît à charger son personnage, le marquant au fer rouge, le surjouant afin d'augmenter en toute conscience la puissance déflagrante de ce rire qui libère. - À travers les thèmes du racisme, de la mauvaise foi, du mépris ou de la flatterie, en revivant avec l'acteur-créateur ses colères et ses violences, en entrant dans la conscience active de ses mimes et - de ses onomatopées-concepts, Pierre-Paul Bracco a vu en Louis de Funès, à l'égal des grands burlesques, le créateur d'un personnage allant délibérément de l'inconscience à la conscience, voire à une - forme délirante d'hyperconscience. Voilà bien les retrouvailles avec La Grande vadrouille , Les Aventures de Rabbi Jacob, Hibernatus, Le Corniaud, Le Petit baigneur, Oscar... Quoi de mieux en effet que de Funès aux prises avec sa pure logique, le conduisant en crescendo jusqu'à l'absurde, pour opérer la déliaison inespérée des défaillances humaines ?"
"Etel Adnan est au coeur de l'histoire humaine dans son immédiateté, ses contours surprenants, ses défaites, ses deuils, ses éclats d'imaginaire, sa solidarité. Elle est au coeur du combat poétique, elle affine l'arme de l'art pour mieux vivre et appréhender le monde. Sa poésie est fondatrice à la manière de la Beat Génération, mais avec une conscience plus aiguë, plus radicale. Et cela s'explique : la beauté sans nom et le martyr du monde arabe moderne sont au coeur de son cantique qui traverse les consciences et les civilisations." (extrait de la préface de Michel Cassir).
"Une idée répandue voudrait qu'il n'y ait pas d'héroïnes noires au répertoire et par conséquent pas vraiment de grands rôles au théâtre pour les comédiennes afro-descendantes. Mais est-ce bien vrai ? Occultation, invisibilisation, décoloration... les figures théâtrales à la peau sombre ont disparu du paysage dramatique avec l'histoire coloniale, c'est ce qu'entreprend de montrer cet ouvrage qui part sur les traces de ces héroïnes du répertoire moins blanches qu'on ne croit. De quoi renverser dénis et préjugés et relire autrement le répertoire. - - "
Cet ouvrage constitue une véritable « Bible », indispensable pour tous les amateurs et spécialistes de la guitare, quel que soit le genre musical considéré. Il débute par une introduction consacrée à définir les émotions musicales et leurs relations à la guitare. L'auteur présente 201 morceaux de référence en y analysant successivement le guitariste, l'album, le morceau et le solo, avant d'inviter le lecteur à aller plus loin. Les émotions de la guitare est donc une invitation à découvrir ou redécouvrir des morceaux, des guitaristes et des artistes intemporels.
Dans l'univers résolument blanc du cinéma français, comment se rendre visible en tant que femme noire et actrice ? Quelle place leur est donnée à l'écran ? L'étude des personnages féminins noirs dans le cinéma français contemporain en donne un aperçu : les rôles périphériques, stéréotypés et marginalisés se bousculent. Cet ouvrage enquête sur l'histoire des représentations au travers d'une étude exhaustive des rôles interprétés par ces femmes et d'une analyse détaillée du parcours de trois actrices contemporaines. Il aborde la complexité d'exercice de ces actrices tiraillées entre le besoin de travailler et l'idée de contribuer malgré elles à faire perdurer ces représentations stéréotypées.
Ce livre se propose d'analyser les influences étrangères qui se sont exercées sur le cinéma iranien, depuis ses débuts tardifs, à la veille du parlant, jusqu'au déclenchement de la révolution islamiste. Il distingue les influences des cinémas des pays voisins (arabo-turcs et indiens), puis s'attarde sur celle du cinéma américain des années 50 et 60 et de la Nouvelle Vague française. L'auteur montre comment un cinéma sous influences a pu servir de terreau à l'éclosion d'un cinéma national.
Georges Schwizgebel est l'un des grands noms du cinéma d'animation contemporain, auteur d'une quinzaine de courts métrages réalisés depuis le début des années 70, centrés sur une pratique de peintures animées, et souvent primés à l'occasion des festivals internationaux. Cet ouvrage réunit des études consacrées à l'ensemble de son oeuvre, développées par des spécialistes du cinéma d'animation et des arts plastiques. Il se conclut par un entretien avec le cinéaste.
Le Tsigane Django Reinhardt, musicien de jazz, a connu ses plus grandes heures de gloire sous l'Occupation. Un succès à l'égal de celui de Maurice Chevalier et de Charles Trenet, aussi bien à Paris et dans la France occupée, qu'en Belgique sous administration militaire allemande. Gérard Régnier montre que l'image d'un Django traqué en tant que Tsigane par les occupants nazis relève de la légende. Les officiers allemands, connaisseurs et amateurs de jazz, se pressaient, aussi bien pour l'écouter en concert à la salle Pleyel, que dans les cabarets comme Le Nid. En Belgique, Django fait salle comble au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles et la foule se presse pour l'apercevoir lors de sa réception au grand quotidien Le Soir. Charles Delaunay, dans son label Swing, enregistre Django, et ses disques connaissent le plus grand succès. On siffle Nuages dans les rues de Paris, Bruxelles et Berlin.
"Ce livre est une belle leçon de théâtre pour tous les jeunes artistes, un recueil d histoires extraordinaires, pour que la création hors les murs puisse se poursuivre et se nourrisse aux sources de leurs imaginaires. Les auteurs, des amoureux fous du Théâtre et particulièrement du Théâtre de rue, nous communiquent la vibration de chaque idée, le parfum de chaque mot, le feu qui les brûle toujours."
De 1911 à 1975, un acteur lia sa vie au Théâtre du Peuple de Bussang, théâtre familial bâti dans les Vosges et qui, sous l'impulsion de Maurice Pottecher, connut un essor prodigieux. Cet acteur, c'est Pierre Richard-Willm, un artiste complet au destin prodigieux. Devenu dans les années 30 une immense vedette de l'écran, il renonça complètement au 7e art pour succéder à Maurice Pottecher. Cet ouvrage met en lumière la part de l'acteur, metteur en scène, décorateur et costumier dans l'évolution de ce théâtre unique qui ouvrit la voie au TNP de Jean Vilar. L'auteur restitue cet étonnant parcours artistique.
Début 1990, la série télévisée de David Lynch, Twin Peaks, crée l'événement. L'idée que le créateur novateur et sulfureux d'Eraserhead (1977) et de Blue Velvet (1986) travaille pour l'industrie du petit écra, étonne. D. Lynch, pourtant, séduit : il révolutionne le concept et l'écriture de feuilleton de télévision. Une vingtaine d'années plus tard, en 2017, le réalisateur revient à Twin Peaks pour la troisième saison intitulée Le Retour. Entre-temps, il y aura eu TWin Peaks : Fire walk with me (1992), oeuvre de cinéma magistrale qui restera longtemps un film incompris et méprisé, maintenant unanimement réévalué. Par l'exploration de ses dimensions culturelles et esthétiques, Twin Peaks et ses mondes cartographie l'univers et le réseau édifiés pour signaler la cohérence de la vision qui les signe. L'auteur de cet ouvrage a grandi avec Twin Peaks, le destin de ses paysages et de ses personnages. L'essai écrit par Jean Foubert est aussi l'histoire intime d'un cheminement critique.
"Se penchant sur l imaginaire du western classique américain, ce livre propose une lecture narrative et mythologique des films relatant la construction d un chemin de fer (Railroad Buildind Story). Ces films constituent un sous-genre du western à part entière. Celui-ci parcourt toute la grande époque du western classique sous le signe hautement patriotique qu est le chemin de fer. Sous ces récits se découvre une matrice narrative d une cohérence insoupçonnée, véritable mythe de la nation américaine tirant ses sources dans son histoire."
Cette première biographie de Patricio Guzman, riche et inédite, explore l'existence du documentariste chilien, actif depuis les années 1960. Son cinéma analyse l'histoire du Chili, ses tremblements et dé¬flagrations tout au long des dernières décennies. L'intensité de l'expérience de l'Unité Populaire (1970 - 1973) a marqué à jamais ses créations. Avant l'exil. Cuba, Espagne, France. Et le Chili, toujours au coeur des projets de Patricio Guzman. C'est aussi l'histoire du monde, depuis le milieu du XXe siècle, qui se lit dans l'itinéraire de l'artiste.
Égérie d'Henri-Georges Clouzot, Suzy Delair (1917-2020) tourne avec les plus grands, Jean Grémillon, René Clément, Marcel L'Herbier, Luchino Visconti, Marcel Carné, Gérard Oury... Mais ce n'est pas tout ! Comédienne sur nos scènes de théâtre, elle joue les auteurs classiques et contemporains. Chanteuse lyrique d'opérettes, une des plus grandes interprètes d'Offenbach, plusieurs Orphées d'or couronnent sa carrière. Sa voix, sa vitalité étincelante la conduisent dans l'univers du cabaret dont elle est une grande vedette. Elle y rayonne et multiplie les récitals en Europe, en Amérique, au Moyen-Orient, en Afrique, chantant les mélodies de Georges van Parys, Georges Auric, Paul Misraki, et de tant d'autres. Son répertoire de films, d'enregistrements de pièces de théâtre, opérettes et chansons nous parle d'elle.
« Les films sont comme une forme de thérapie pour moi », confie Tim Burton. Le cinéma de ce dernier est en effet thérapeutique dans la mesure où l'expression du monstrueux de ses personnages et de leur univers est le reflet cathartique d'une différence vécue depuis l'enfance. Le concept philosophique de « figural » proposé par Jean-François Lyotard permet de mieux cerner les enjeux esthétiques de la transgression de sa mise en scène, et de proposer une interprétation psychanalytique de ce thème fondamental de l'enfance dans son oeuvre. Ce livre cherche ainsi à explorer les dimensions inconscientes de ce travail de l'image cinématographique, et à décliner une pensée fidèle aux motifs symboliques du cinéaste, en ouvrant un dialogue fécond entre philosophie et psychanalyse.
Tout cinéphile connaît la signification du mot rosebud et son origine, Citizen Kane : une faille secrète qui imprègne toute une existence. Mais se peut-il qu'il possède une dimension, une transversalité et une universalité qui excèdent le film d'Orson Welles pour se constituer en phénomène à part entière ? Le rosebud peut être compris comme un événement négatif qui correspond à des blessures ouvertes, des secrets destructeurs et des obsessions noires. Reconnaissables par la présence d'une rose, les rosebuds manifestent leur puissance dans les films d'Alfred Hitchcock, Francis Ford Coppola, David Lynch, Blake Edwards, Martin Scorsese et bien d'autres. Lerosebud n'est pas seulement un phénomène esthétique car il existe dans nos vies qui en comptent beaucoup. Heureux sont ceux qui peuvent tant bien que mal les éviter. Ce livre se situe ainsi au croisement de l'analyse cinématographique, de la philosophie, de la botanique et de la pornographie. Il existe en effet une forme de rosebud, nommée comme telle par les pornstars. Elle repousse les limites du corps et de ce que peut supporter le regard. Un grand puzzle fi nit par s'assembler et c'est loin d'être un hasard.
Qu'est-ce qui rend si singulier le cinéma de Bruno Dumont ? Qu'il ait migré de la philosophie au cinéma, créant ainsi un trouble entre les « genres » et à propos de la réelle fonction du cinéma ? Ou bien est-ce le fait que ses films oscillent entre animalité et grâce ? En tout cas, la particularité de ce cinéaste tient à ce qu'il construit une oeuvre, perpétuant la tradition d'un cinéma d'auteur qui est aujourd'hui bien perdue. La conquête de la vérité sur la vie des hommes passe chez lui par une réappropriation de la langue. Les articles qui composent cet ouvrage ont été rédigés par des spécialistes de Bruno Dumont, qui ont en commun de penser que son cinéma nous rend meilleurs en nous donnant à sentir et penser.
Cette étude propose un retour rétrospectif sur l'ensemble de l'oeuvre de Miyazaki. Elle met en lumière les différentes figures de créateurs, aussi discrètes que récurrentes, qui traversent ses oeuvres et le discours esthétique dont elles sont porteuses. Sont ensuite analysées la méthode de création miyazakienne, ainsi que les stratégies narratives visant à transmuer, sans la nier, sa subjectivité en des univers fictionnels à la portée universelle.
Sur un continent totalement dominé par la production américaine de cartoons et en particulier des films de Walt Disney, des artistes français tentent un pari fou : créer en France des dessins animés. Le temps est-il venu qu'advienne un dessin animé français ? Est-ce enfin, depuis la fin de la Première Guerre mondiale, l'émergence d'une école française du dessin animé après vingt ans d'errements ?
D'où le cinéma de Michelangelo Antonioni tire-t-il son étrange pouvoir de fascina-tion ? Assurément de la qualité si particulière du regard que le cinéaste, film après film, a posé sur la matière filmée : un regard qui s'exerce sur fond de vacuité, à fleur de cette béante inconsistance où les choses qu'on ne peut tenir à l'oeil, ni contenir dans un récit, se rechargent constamment de mystère et s'élèvent à la puissance de l'évidement.