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Peu de souverains ont laissé une trace aussi profonde dans les légendes et dans les contes que le roi Salomon. Personnage historique ayant régné de 970 à 930 avant J.-C., bâtisseur du Temple de Jérusalem, fondateur de villes et de forteresses, prophète élu de Dieu ayant empire sur les démons, détenteur d'objets magiques, ce fils de David, grand amoureux de la reine de Saba, réputé pour sa sagesse, auteur de livres de médecine, de lapidaires et d'un herbier, a fait l'objet de mille récits et a trouvé sa place au panthéon des hommes ayant marqué l'Histoire.
En s'appuyant sur nombre de témoignages (hébraïques, arabes, latins, grecs, russes, indiens...) importants, mais souvent inconnus car dissimulés dans des ouvrages anciens, rassemblant un corpus de récits populaires de quatorze pays, Claude Lecouteux retrace la légende du roi Salomon, légende qui, au fil du temps, a été embellie, développée, enrichie d'apports extérieurs, donnant ainsi naissance au souverain mythique aux multiples facettes.
43 illustrations issues de manuscrits anciens.
Notes et index des auteurs et des oeuvres.
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La mythologie chrétienne : Fêtes, rites et mythes du Moyen âge
Philippe Walter
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- Scenes Coreennes
- 18 Novembre 2015
- 9782849528532
Saint Martin sur son âne, saint Christophe à tête de chien, saint Hubert accompagné de son cerf, voilà bien des saints bizarres et fort peu catholique. Et pour cause. Derrière les figures vénérées de notre calendrier se dissimulent d'anciennes divinités païennes que le christianisme médiéval dut assimiler pour s'imposer. Et, dans un subtil compromis religieux, L'Eglise sut inscrire son message dans les grands cycles festifs de l'année celtique qui lui avaient préexisté.
Eminent spécialiste du Moyen Age et la Légende dorée, Philippe Walter retrace la lente constitution de cette mythologie christianisée - totalement étrangère à la Bible - et redonne toute leur cohérence aux croyances, fêtes et rites souvent incompris, mais toujours présent dans notre culture.
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La récente histoire sur la guerre de 14-18 a privilégié l'étude du quotidien des Poilus, au front et à l'arrière.
Denis Rolland, par le présent ouvrage, se démarque de cette tendance historiographique et s'attache à retracer le parcours et la psychologie d'un officier d'état-major, Robert Georges Nivelle, considéré comme le responsable du désastre du Chemin des Dames, de la démoralisation de l'armée et des mutineries de 17. Mais tout cela, nous dit l'auteur, a l'aspect d'un mythe. Car pourquoi Nivelle, dont l'incompétence semble unanimement reconnue, simple colonel d'artillerie au début de la guerre, a-t-il été si rapidement promu et nommé, dès 1917, au commandement suprême ? A-t-il même conçu les plans d'attaque du Chemin des Dames, dont on lui fait grief ? Et dans quelle mesure et pour quelles raisons l'offensive fut-elle un échec ? Nivelle est-il vraiment responsable, comme le dit la rumeur, des événements qui allaient conduire l'armée française au bord de l'abîme ? Avait-il plus de mépris pour la vie humaine que les autres généraux ? Qu'est-il devenu après avoir été relevé de ses fonctions ? Denis Rolland répond à ces diverses questions, et montre que l'arrêt de l'offensive n'atteint pas le prestige de Nivelle, à son apogée en 1920.
Il rappelle le rôle décisif de cet officier à la bataille de Verdun, relate l'histoire et le véritable enjeu de la bataille du Chemin des Dames, s'intéresse aux coulisses politiques des décisions militaires, et décrit l'action de Nivelle en Algérie. D'une façon très convaincante, il dévoile la fabrication tardive, qui s'imposa vraiment dans les années 60, de la figure du général incompétent. En historien rigoureux et impartial, Denis Rolland remet ainsi brillamment en question nombre d'idées préconçues sur une des périodes les plus tragiques de notre Histoire.
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Nicolas Flamel, écrivain calligraphe et riche bourgeois de Paris, fut-il vraiment alchimiste et parvint-il, comme le prétend la rumeur, à faire de l'or et à percer ainsi les secrets du grand oeuvre ? Nigel Wilkins nous entraîne dans les rues animées du vieux Paris du XVe siècle, reconstitue la vie de Flamel et scrute la façade sculptée de son ancienne demeure, rue de Montmorency. En médiéviste éminent, il analyse le testament conservé aux Archives nationales ainsi que les divers actes qui mentionnent maître Nicolas, généreux donateur et constructeur de multiples édifices. Il s'interroge, en outre, sur les divers ouvrages alchimiques qui lui furent attribués, et notamment sur le fameux « Livre des figures hiéroglyphiques », mettant en scène Nicolas et sa femme Pernelle, et qui, jusqu'à nos jours, reste à la source de nombreuses méditations occultistes. Cette enquête rigoureuse, qui dissipe bien des éngimes, met en lumière comment Nicolas Flamel, l'homme des livres, le libraire copiste, devint l'alchimiste légendaire dont le souvenir hante encore le quartier de la tour Saint-Jacques.
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De la paysanne à la tsarine ; la Russie traditionnelle côté femmes
Lise Gruel-apert
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- 21 Mars 2007
- 9782849520406
Paysanne ou tsarine, intellectuelle, dévote ou nihiliste, la femme - à l'inverse d'un préjugé communément répandu - a joué un rôle central dans la vie sociale et culturelle de la Russie traditionnelle, celle qui précéda la Russie bolchevique.
Dans cet ouvrage novateur, Lise Gruel-Apert montre que la jeune fille, puis l'épouse et même la veuve, jouissent très tôt de droits leur permettant d'hériter, d'exercer librement la gestion de leurs biens, de prendre de nombreuses initiatives... Traditions orales, rites, croyances, droits coutumiers mais aussi, au fil des siècles, sources historiques et codes de lois, sont ici passés au crible et, pour chaque époque, une série de portraits fait revivre la société d'antan.
Cette approche passionnante des mentalités et de la culture russes constitue, en outre, une brillante contribution à un aspect mal connu de l'histoire des femmes.
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Placé sous le signe de l'Arbre de Cracovie - célèbre marronnier du Palais-Royal symbolisant autrefois la présence de la Pologne en France - cet ouvrage étudie l'image de la Pologne dans les lettres françaises. De la belle Polonaise au troublant exotisme oriental, du pauvre et mystérieux réfugié, touchant le coeur des romantiques, jusqu'au père Ubu, « roi des Polaques », la prégnance symbolique du pays de l'aigle n'a cessé d'animer notre rêverie et d'enrichir notre imagination créatrice.
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Le monde des eunuques ; la castration à travers les âges
Olivier de Marliave
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- 17 Septembre 2011
- 9782849521243
Castration, émasculation, éviration, les termes ne manquent pas pour désigner une opération universellement attestée et encore pratiquée de nos jours. De la Chine à la Russie, de la Turquie à l'Inde, en passant par le Maghreb et l'Égypte, personnages de l'ombre et pourtant aux premiers rangs, les eunuques ont très souvent joué un rôle déterminant dans la conduite des empires. Mais ils furent aussi esclaves soumis au service des grands de ce monde. L'Europe connut également ses heures sombres, depuis Verdun, antique centre de castration d'hommes vendus pour approvisionner les marchés de l'Islam andalou, jusqu'à l'Italie qui sacrifia des milliers de jeunes garçons à la passion du chant lyrique.
Aujourd'hui, les castrats de la chorale de la Chapelle Sixtine à Rome, de la Cité interdite à Pékin ou des palais ottomans d'Istanbul ont disparu. Pourtant, on trouve encore des eunuques en Inde - les hijras, corps social important, qui vit dans les faubourgs des grandes villes et auxquels on attribue des pouvoirs sacrés - et jusque très récemment en Russie avec la secte des derniers Skoptzy.
Olivier de Marliave, dans cette passionnante enquête historique et documentaire, nous dévoile l'histoire tragique de ces marginaux qui, selon les époques et les lieux, furent méprisés, craints ou vénérés.
Né en Ariège, Olivier De Marliave est journaliste et écrivain. Il a produit de nombreuses émissions de télévision consacrées aux Pyrénées (sur FR3 notamment), et a écrit plusieurs ouvrages sur la mythologie, en particulier sur les traditions du Pays basque.
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La guerre n'est pas qu'une affaire d'hommes, et les femmes ont toujours subi dans leur chair les outrages commis par des soldats aux pulsions déchaînées.
De simple butin, vécu par le guerrier comme une juste gratification de son ardeur au combat, à l'arme de guerre entrant dans une stratégie délibérée, le saccage du corps féminin constitue une tragique permanence de l'Histoire. Guerre de Cent Ans, campagnes d'Italie au siècle de l'humanisme, dévastation du Palatinat, occupation de l'Espagne par les armées de Napoléon, sac de Nankin, sévices franquistes, drame algérien ou, plus récemment, purification ethnique en Bosnie et génocide rwandais..., tous ces conflits et bien d'autres ont livré la femme à une brutalité sexuelle incontrôlée.
Dans cet ouvrage pionnier, selon les époques et les lieux, et les comportements différents des commandements, José Cubero dresse une typologie de ces terribles ravages. Aujourd'hui, le viol est considéré comme un crime de guerre, et parfois même comme un crime contre l'humanité, puni par le droit international. Une légitime reconnaissance qui ne saurait pourtant réparer les vies brisées, et qui se heurte encore trop souvent à la honte et au silence des victimes ainsi profanées.
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Drôle d'oiseau ; autobiographie d'un voyou à la Belle Epoque
Philippe Artières
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- 1 Novembre 1998
- 9782911416118
Émile Nouguier, jeune « Apache » de la Belle Époque, souteneur, chef d'une bande de voleurs, attiré par les thèses anarchistes, est incarcéré pour meurtre à la prison Saint-Paul de Lyon et condamné à mort. En 1899, il rencontre le professeur Alexandre Lacassagne, fondateur de la criminologie française qui, accompagné de ses étudiants, rend souvent visite aux détenus. À la demande du professeur, qui remarque son goût pour l'écriture et souhaite comprendre les motivations profondes des délinquants, Émile Nouguier entreprend de rédiger son autobiographie et couvre alors à l'encre noire plusieurs cahiers d'écolier. Philippe Artières nous fait découvrir cette oeuvre surprenante et, dans un commentaire éclairant, met en relief l'intérêt de ce texte majeur pour l'histoire de la déviance sociale.
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Histoire des gauchers en Occident ; des gens à l'envers (2e edition)
Pierre-michel Bertrand
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- 15 Septembre 2008
- 9782849520642
"Les gauchers sont des gens qui ne peuvent rien faire de droit, des gens à l'envers dont on se demande s'il s'agit vraiment de gens" Ce jugement implacable de Quevedo reflète bien ce que durent subir les gauchers au cours des siècles. S'appuyant sur des documents surprenants, Pierre-Michel Bertrand étudie les diverses réactions que les adeptes de la "mauvaise main suscitèrent dans notre civilisation occidentale, de l'Antiquité à nos jours, et montre que les "senestriers" rencontrèrent, selon les époques, hostilité, tolérance ou admiration. Individus maléfiques ou dégénérés, malappris ou délinquants passibles de la plus sévère répression sociale, mais aussi êtres d'exception, les gauchers n'ont jamais laissé indifférent. Aujourd'hui les gauchers jouissent d'une totale reconnaissance de leur singularité: cette récente émancipation constitue sans doute l'ultime péripétie de leur étrange et riche histoire.
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En marge des contrées habitées frémit un monde inquiétant, bruissant d'étranges rumeurs. Est-ce le sabbat des sorciers, les loups-garous à la tête de leurs cortèges nocturnes ? Est-ce la pierre qui pleure ou la lugubre plainte du déplaceur de bornes ? Pied de saint Martin ou de Gargantua, l'empreinte merveilleuse attend toujours d'être découverte pour nous délivrer sa légende...
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« Fondateur et directeur du prestigieux Gaulois » - journal conservateur qui sera absorbé par Le Figaro - constitue le grand titre de noblesse d'Arthur Meyer.
Personnage omniprésent du monde de la presse et de la politique, créateur du musée Grévin, ce petit-fils de rabbin qui fit fortune à la Bourse suivra un parcours atypique et deviendra, au cours des années, royaliste, antidreyfusard et catholique. Une biographie toute en paradoxes.
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Clairvaux en guerre ; histoire de la centrale (1937-1953)
Dominique Fey, Lydie Herbelot
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- 16 Janvier 2019
- 9782849529690
L'ancienne abbaye de Clairvaux, située près de Troyes, forte d'une histoire carcérale depuis 1808, renferme pendant les années noires de la Seconde Guerre mondiale des centaines de prisonniers. Dès la fin des années 1930, on y trouve des espions à la solde de l'Allemagne. Puis le temps de l'Occupation fait de la prison auboise un centre pénitentiaire important, original dans son fonctionnement.
De fait, les détenus viennent alors de divers horizons : les contingents de condamnés par la Kommandantur sont séparés des droits communs. Tous sont pourtant sous la seule garde de surveillants français, les soldats allemands ne venant que pour exécuter des otages. Vingt et un communistes sont à ce titre fusillés dans la clairière qui jouxte la Centrale, laquelle devient également une étape vers les camps de concentration et d'extermination pour de nombreux prisonniers, dont une trentaine de Juifs.
Le conflit à peine terminé, Clairvaux est réservé à l'enfermement des collaborateurs, certains célèbres tels Maurras, Vallat, Pujo, les amiraux Esteva et de Laborde, Rebatet ou encore Pierre- Antoine Cousteau. Toutes ces personnalités, condamnées pour haute trahison - parfois condamnés à mort avant commutation de leur peine -, sont incarcérées avec les anonymes de la Collaboration. Cependant, les conditions avantageuses qui leur sont réservées contrastent fortement avec celles de leurs codétenus. L'élargissement progressif de tous ces épurés au gré des amnisties amènera la Centrale à renouer avec sa vocation première après 1953 : la rétention des droits communs. La fermeture
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Paroles de bourreau ; témoignage unique d'un exécuteur des arrêts criminels
Fernand Meyssonier
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- 26 Septembre 2002
- 9782911416712
Algérie (Batna) : J'ai assisté à ma première exécution en juillet 1947.
J'avais tout juste seize ans. Ce matin-là, j'étais à deux doigts de dire : " Je n'y vais pas. " Parce que quand même, voir un homme mourir comme ça... Ça a été rapide. A peine trois secondes depuis le pied de la guillotine. Mais toute cette attente et ce silence pesant depuis presque une heure m'oppressaient à un point tel que lorsque la lame est tombée, je me rappelle avoir poussé un petit cri : " Ahhh ! " Oui...
Quand j'ai vu que sa tête était entre les montants et que ça allait être la dernière seconde... J'ai vu le gars basculer, la lame est tombée... Et puis alors le sang... Bon, la première, la deuxième et puis après, c'est pas qu'on s'habitue, mais une fois dans l'équipe, on a une tâche bien précise, on se concentre sur le travail à faire. Fernand Meyssonnier est le premier et le dernier exécuteur de France à s'exprimer.
Ce témoignage exceptionnel - que l'abolition de la peine de mort dans notre pays rend à jamais unique - expose en pleine lumière la mise en oeuvre de la peine capitale et révèle le fonctionnement ambigu de " l'abattoir solennel " en Algérie depuis les années 30 jusqu'à l'Indépendance. Cette autobiographie d'un homme " ordinaire " ayant assumé une fonction extraordinaire, doté par la société du pouvoir exorbitant de tuer, retrace sans tabou ni censure la formation, la situation et la pratique de celui que l'on désignait communément sous le nom de " bourreau ".
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Le Père Noël n´est pas tombé du ciel... Le jovial vieillard vêtu de rouge, que l´on croise en décembre dans les rues illuminées, n´est nullement une invention récente. Et, par le passé, ce bonhomme tant attendu par les enfants suscita souvent appréhension et frayeur... Mais qui se cache vraiment derrière la célèbre barbe blanche ?
Remontant jusqu´aux sources médiévales, Karin Ueltschi retrace la généalogie mythique du Père Noël, montre la cohérence symbolique de ses « accessoires » - du traîneau à la hotte - et redonne ainsi à cette figure, tout à la fois familière et secrète, sa véritable et étonnante stature.
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A l'âge des médias où abondent les conseillers en communication, à l'ère d'internet où s'affolent les rumeurs plus ou moins manipulées, une évidence s'impose : loin de s'ancrer toujours dans le réel, le domaine politique est constitué d'un immense réservoir d'images, et ce qui était naguère si manifeste pour l'idéologie fasciste ou l'utopie bolchevique n'est pas vraiment différent pour nos sociétés rationalistes et individualistes.
Guerres, conflits, réveils nationalistes et même signatures de traités cristallisent autour d'eux nombre de représentations collectives : mythes de fondation ou d'identité nationale, mythologies de la chute, du paradis perdu ou de l'âge d'or... Et l'homme " providentiel ", dans les moments cruciaux de l'Histoire, revêt les habits du héros-sauveur, séduisant les peuples désorientés qui, pour le meilleur ou pour le pire, lui vouent un culte irrationnel.
Dans le présent ouvrage, s'appuyant sur plusieurs exemples, spécialistes de littérature, philosophes, sociologues et anthropologues décryptent, à travers ce transfert sauvage du sacré sur le lien social, l'élaboration des mythes politiques, de l'Antiquité à nos jours. Leurs brillantes analyses nous permettent ainsi de porter, sur un monde saturé d'informations et constamment traversé d'émotions, un regard averti et lucide.
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L'affaire du Chemin des dames ; les comités secrets ; 1917
Henri Castex
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- 21 Novembre 1998
- 9782911416149
Après le terrible désastre du Chemin des Dames où des milliers de soldats sont envoyés à la mort, le 16 avril 1917, par un état-major aveugle et entêté, les élus du pays se réunissent en Comités secrets.
La vérité, bien entendu non divulguée, éclate alors dans les lieux calfeutrés du Pouvoir - à la Chambre des députés, du 29 juin au 7 juillet 1917, puis au Sénat, du 19 au 21 juillet 1917. Au cours de ces débats, députés et sénateurs - dont certains reviennent du front - reconnaissent l'incompétence criminelle du général Nivelle, indifférent aux pertes humaines et, cependant, jamais désavoué officiellement, tout comme ils dénoncent la dure répression des innombrables mutineries.
Ils révèlent également la carence totale des services de santé : poilus mutilés oubliés hors des baraquements, exposés à la pluie et au froid, prise d'assaut des trains sanitaires par certains blessés, monstrueuse expérimentation des vaccins antitétaniques sur les soldats sénégalais... Et bien d'autres informations stupéfiantes seront dévoilées lors de ces tumultueuses journées. Un gigantesque ossuaire pour rien, et l'immunité pour les responsables militaires et politiques.
" Nous ne pouvons dire ces choses que parce que nous sommes entre nous ", déclare un député. Et, en effet, après la tenue de ces Comités, le mensonge, la vérité officielle, reprennent leurs droits. Les procès-verbaux de ces séances à huis clos n'ont jamais été publiés, si ce n'est au Journal officiel, bien après la guerre - certains, incomplets, paraîtront seulement en 1968. Henri Castex, comblent ici ou là les lacunes, apporte des commentaires éclairants sur ces débats dont le pays tout entier, pourtant engagé et meurtri, resta scandaleusement exclu.
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Le théâtre des exclus au Moyen Age ; hérétiques, sorcières et marginaux
Jelie Koopmans
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- 1 Novembre 1998
- 9782911416040
Bien avant que la véritable démonomanie n'apparaisse, le théâtre représente de multiples cas de possession. A travers de très nombreux textes, parfois mal connus, Jelle Koopmans étudie ces attitudes d'exclusion, mises en scène, puis exprimées dans le quotidien. Ce livre précurseur - qui renouvelle notamment notre conception des grandes obsessions de l'homme médiéval - place la littérature au service de l'histoire des mentalités et enrichit ainsi notre vision du Moyen Âge.
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Du Moyen Âge à nos jours, la présence de vagabonds constitue une constante dérangeante de l'histoire. Cette population d'exclus, poussée vers les villes ou les campagnes, selon les époques, générée par les bouleversements sociaux - famine, épidémie, guerre, chômage -, a toujours inquiété sédentaires et nantis.
Recouvrant, aux yeux des pouvoirs, des réalités bien différentes - du « pauvre du Christ », considéré au Moyen Âge comme le « Portier du ciel », au « sans-aveu » ennemi de l'ordre, du chemineau chapardeur au jeune festivalier « faisant la manche » - les vagabonds n'ont cessé de provoquer une double et paradoxale réaction : la compassion et la peur. Et, aujourd'hui, la tragique situation des S.D.F., entraînant dans le même temps création d'associations caritatives et décrets répressifs antimendicité, révèle le même embarras de nos sociétés face à ses « errants ».
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Au début du XVIIe siècle, un libraire de Troyes, vite imité par d'autres, fait imprimer sur un mauvais papier, avec des caractères usés, des livres de petits formats à couverture bleue, destinés à être vendus très bon marché : ainsi apparaissent, dans la caisse du colporteur parcourant les campagnes les plus reculées, les ouvrages de la Bibliothèque Bleue.
Robert Mandrou, dans un ouvrage désormais classique, analyse avec précision le contenu de ces livrets : vies de saints riches en miracles, contes librement inspirés de Perrault ou de Madame d'Aulnoy, récits sur des figures légendaires de l'Histoire, almanachs et calendriers donnant une large part à l'astrologie, mais aussi recettes pratiques, livres de médecine ou de sorcellerie... L'immense succès et la très grande diffusion de cette littérature de colportage en font, selon l'éminent historien, un révélateur majeur de la culture populaire de la France de l'Ancien Régime.
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La Révolution française suscita d'emblée de vives résistances qui furent longtemps considérées comme une simple réaction à l'initiative révolutionnaire, un phénomène nostalgique mineur. Cependant, il convient de ne pas réduire la Contre-Révolution au négatif pur et simple de la Révolution. Sans nier l'oeuvre de 1789, il est temps de restituer à ces « résistances » leur diversité, leur complexité et leur signification. Dans la perspective d'un inventaire nuancé, une cinquantaine d'historiens, spécialistes éminents de la période, sont réunis ici pour analyser les grands problèmes posés par la Contre-Révolution en France et en Europe, et les bouleversements idéologiques, économiques et sociaux qui l'accompagnèrent. Dans un domaine trop souvent abandonné au débat partisan, cet ouvrage constitue un véritable événement historiographique.
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Bouleversement sans précédent de la tradition politique, sociale et religieuse, la Révolution française a d'emblée suscité de vives réactions intellectuelles. Thèse du complot, profanation sacrilège, symptôme de décadence, châtiment de la Providence, diverses théories cherchèrent à décrypter le sens de la rupture, véritable Chute dans les remous d'une Histoire désespérante. Burke, Rivarol, Maistre, Bonald, Lamennais, Ballanche et bien d'autres se battirent pour justifier un monde brutalement condamné. Vaincue, la Contre-Révolution n'en sera pas moins, à bien des égards, à l'origine du romantisme. Et tout au long du XIXe siècle, par sa critique de la modernité et du capitalisme naissant, elle conservera une profonde influence sur la littérature et les mentalités de l'époque. Aujourd'hui, penser la Contre-Révolution, c'est aussi la suivre dans ses métamorphoses et ses résurgences, et éclairer, sous un jour nouveau, certains aspects de notre histoire politique.
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Sage épicurien, sceptique raisonnable, humaniste bienveillant, nous avons de Montaigne une image convenue, façonnée par la postérité. Mais cet écran de lumière ne nous cache-t-il pas celui qui fut, avant tout, soucieux de se montrer « tout entier et tout nu » ? Pierre Leschemelle entreprend justement de scruter les zones d'ombre et les aspects les plus troubles du grand écrivain. Il nous révèle une personnalité nonchalante, fragile, mélancolique, Il souligne la pauvreté de sa vie affective et la place majeure tenue par sa grande passion, la sensualité. Il montre enfin comment une audacieuse franchise transformera la « bile noire », le mal à l'âme de Michel Eyquem en la gaie sagesse de Michel de Montaigne.
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Aux XVIIe et XVIIIe siècles, plus qu'aux siècles précédents, le pouvoir grandissant de l'État impose à la population des villes, puis des campagnes, des institutions judiciaires efficaces et structurées. Inventant la « police », s'appuyant sur des spectacles de supplices et un usage plus prononcé de l'incarcération, l'époque moderne voit s'affirmer la criminalisation de l'individu, ainsi encadré et contrôlé.