Puf
-
On le croyait mort et enterré. Il est vrai que ce cadavre était tellement encombrant qu'il
aura fallu l'enterrer deux fois, en 1951 et en 1973, ce qui n'est pas commun. Nous
pensions qu'il avait cessé de préoccuper les Français et d'incarner leur mauvaise
conscience depuis le discours du Vel d'hiv de Jacques Chirac, le 16 juillet 1995. Nous
nous trompions. Ce jour-là, à l'endroit où s'élevait autrefois le Vélodrome d'hiver où
furent entassés les 13 000 Juifs, hommes, femmes et enfants, raflés les 16 et 17 juillet
1942, le président nouvellement élu brisait le mythe gaullien de « la vraie France, de la
seule France » entièrement unie derrière la Résistance, et reconnaissait la responsabilité
du pays dans l'entreprise de mort nazie et collaborationniste.
Jean-Yves Le Naour retrace le parcours du chevalier noir de l'histoire de France du XX
siècle à l'aune des mythes qui l'ont construit et qu'il a construits, avant la Seconde
Guerre mondiale comme après. Il propose non pas une biographie classique de la
naissance à la mort, mais un essai sur le « siècle de Pétain », de Verdun à Zemmour,
c'est-à-dire sur la mythologie d'un héros déchu puis d'un spectre qui n'en finit pas de
nous hanter.
-
Charlemagne est l'un des rares individus du Moyen Âge que l'on connaît encore, un de ces personnages iconiques qui, comme le roi Arthur ou Jeanne d'Arc, a réussi à survivre au passage du temps. Mais l'image bonhomme de l'« empereur à la barbe fleurie » est assez éloignée du réel.
Fils d'un usurpateur, roi contesté, oncle qui a écarté puis éliminé ses neveux, il connaît un début de règne difficile. Manquant de légitimité, il encourage la production de textes qui mettent en scène son projet politique mais qui, surtout, servent son image de monarque chrétien. Le principal aspect de son règne reste la guerre, qu'il mène sans cesse et sur tous les fronts, intérieurs comme extérieurs : entre 768 et 814, il n'y eut que trois années sans convocation des troupes.
Paradoxalement, le nom de Charlemagne est aujourd'hui associé à la réforme scolaire qui ne constitue qu'un aspect mineur du règne. La propagande et la nostalgie ont contribué à bâtir le mythe. -
Quelque chose du gothique traverse les époques, de la naissance de la modernité à nos jours. Comment est-ce possible ? Comment une esthétique profondément marquée par le XVIIIe siècle et l'aube de la Révolution peut-elle se mouvoir dans le temps et réapparaitre, chaque fois avec une troublante actualité, à des moments spécifiques de l'histoire ? Avouons-le, la chose paraît quelque peu contre-intuitive. L'actualité d'un phénomène ne tient-elle pas, justement, à la singularité de son contexte d'apparition ?
Le gothique nous apprend le silence et la nuit, le suspense et l'ouverture sensorielle au monde. Comme toute esthétique, il est aussi une éthique, il implique le nécessaire courage d'affronter les nouveaux horizons qu'ouvre le noir - qu'ils tiennent du réel, de l'imprévisible ou de l'altérité.
Il faut bien se l'avouer, ce n'est plus dans la réalité qu'on trouvera de nouvelles façons de désirer, mais dans l'espace du fantasme et de la fiction. C'est seulement là qu'on imaginera d'autres manières de percevoir et d'espérer.
-
De sa naissance en 1808 à sa mort en 1873, la vie de Louis-Napoléon Bonaparte est une épopée. Fils du roi Louis et neveu de l'empereur Napoléon, son avenir semble radieux. Exilé à la chute de l'Empire, il combat pour la liberté en Italie puis tente par deux fois de prendre le pouvoir en France, mais il est condamné à l'enfermement à perpétuité. Il s'évade et rejoint Londres où il mène une vie de dandy, sans perdre ses ambitions politiques. Après la révolution de 1848, élu au suffrage universel masculin, il devient président de la République. Un an après le coup d'État de 1851, il restaure l'Empire et prend le nom de Napoléon III. De 1852 à 1870, le Second Empire marque profondément la France, l'Europe et le monde, de la Chine au Mexique. C'est une défaite militaire face à la Prusse qui marque la fin d'un règne essentiel dans notre histoire, par l'image donnée au pouvoir, la « fête impériale », et par la proposition politique originale, le césarisme, même s'il fut longtemps décrié.
-
Un serviteur qui venait l'hiver nous apporter en ville des oeufs frais de notre maison de campagne me raconta qu'il avait vu, au milieu du jardin, devant la maisonnette qui m'appartenait à moi toute seule, "un couple" désireux d'entrer, mais qu'il avait éconduit. Quand il revint la fois suivante, je lui demandai des nouvelles du couple, sans doute parce que l'idée qu'ils avaient dû depuis souffrir du froid et de la faim m'inquiétait : "Où ont-ils bien pu aller ? Eh bien, m'annonça-t-il, ils ne se sont pas éloignés.
Alors ils sont toujours devant la petite maison ? Eh bien, ce n'est pas cela non plus : ils se sont complètement transformés, ils sont devenus de plus en plus minces et petits ; ils se sont tant amenuisés qu'ils ont fini par s'effondrer complètement." Car, un matin qu'il balayait devant la maison, il n'avait plus trouvé que les boutons noirs du manteau blanc de la femme, et, de l'homme, il ne restait plus qu'un chapeau tout bosselé ; mais le sol à cet endroit était encore couvert de leurs larmes glacées.
-
Armageddon : une histoire de la fin du monde
Régis Burnet, Pierre-Edouard Detal
- PUF
- 6 Mars 2024
- 9782130841906
Armageddon : une insignifiante place forte perdue en Galilée, qui en est venue à représenter le lieu même de la fin du monde. Car l'apocalypse est une réalité, géographique mais aussi culturelle : elle désigne d'abord le nom d'un livre énigmatique, celui de Jean, dit aussi Livre de la Révélation ; elle renvoie à une représentation du temps, entre progrès et catastrophe. Mais elle renvoie aussi à un discours politique, celui de l'évangélisme américain, repris par Reagan, Bush et Trump.
C'est à l'exploration de l'image d'Armageddon dans l'histoire que s'attache ce livre. Régis Burnet et Pierre-Edouard Detal cherchent à comprendre comment l'apocalypse a pesé et pèse encore, peut-être plus que jamais, sur notre rapport au temps et sur le destin que nous envisageons pour l'humanité.
Un parcours aussi fascinant qu'inattendu. -
Deux grands noms de l'histoire de l'Allemagne contemporaine dressent une biographie renouvelée du personnage le plus fantasmé du XXe siècle. D'où venait Hitler, quel était son véritable buit et l'a-t-il atteint ? Plus qu'un portrait, c'est un parcours, entre échecs personnels et succès politiques, entre folles obsessions et pragmatisme froid, que Johann Chapoutot et Christian Ingrao retracent. L'une de ses prophéties était : « Il n'y aura plus jamais de novembre 1918 dans l'histoire allemande. » : lui et le peuple allemand ne survivront pas à la défaite. En déconstruisant méthodiquement le mythe - cette ambition ultime d'Hitler et de Goebbels -, le travail de l'historien peut aider à vaincre une dernière fois le nazisme : Hitler n'était ni brillant, ni même saint d'esprit ; son projet ne reposait sur aucune forme de rationalité ; l'ampleur de ses crimes est inédite et documentée. Comment alors a-t-il pu emmener toute une population aussi loin dans le meurtre et l'autodestruction ?
-
Histoire de la solitude : de l'ermite à la célibattante
Sabine Melchior-bonnet
- Puf
- 4 Octobre 2023
- 9782130836377
Deuil, séparation, célibat... la solitude est souvent vécue comme une défaite. Elle offre pourtant un moyen d'évasion et représente une forme de contestation, de contre-modèle social.
Tous, nous avons vocation à devenir des mystiques, des poètes et des aventuriers en quête d'un refuge secret où n'avoir pour loi que nous-mêmes et notre conscience.
Dans cette Histoire de la solitude, Sabine Melchior-Bonnet dessine le portrait de solitaires majestueux, heureux ou malheureux. Elle montre comment la solitude, créative et insoumise, est désir de se libérer. Que devient-elle à une époque où l'humain et la machine semblent se confondre ? Où les secrets ne sont plus protégés et l'existence est standardisée ? -
Le Jésus des historiens : entre vérité et légende
Pierluigi Piovanelli
- Puf
- 8 Novembre 2023
- 9782130855606
Cet ouvrage essaie d'apporter une réponse à la question : « Qui était Jésus de Nazareth ? », ou plus exactement : « Quel type de personnage religieux était-il ? », afin de clore une énigme qui, rétrospectivement, n'aurait pas dû en être une. La question du Jésus historique a toujours été au coeur de la recherche francophone, et cela depuis Voltaire et les philosophes du siècle des Lumières jusqu'aux spécialistes contemporains. L'étude des rouleaux de la mer Morte et des manuscrits de Nag Hammadi, découverts au milieu du siècle dernier, a pourtant permis de reconsidérer plusieurs aspects des activités et des enseignements que les premiers auteurs chrétiens attribuent traditionnellement au fondateur de leur mouvement. Il ne s'agit plus, pour les historiens, de désolidariser systématiquement Jésus du peuple et du contexte socioculturel qui étaient les siens, mais d'en faire ressortir, au contraire, la judéité pour ainsi dire intégrale.
Tous les témoignages anciens convergent en effet en direction d'un Jésus praticien de la contemplation mystique de la Merkava, le trône de la Divinité au ciel, ce qui permet de rendre compte à la fois de son autorité et de son charisme exceptionnels. -
Léopold Sédar Senghor eut tous les honneurs : premier Africain agrégé de grammaire, poète célébré dans le monde entier, premier président du Sénégal, académicien. Mais il fut également la cible de très nombreuses critiques : il fut en effet accusé d'essentialisme pour avoir inventé la Négritude, d'autoritarisme pour avoir fait emprisonner ses opposants, de complaisance envers la France pour n'avoir jamais rompu avec l'ancienne puissance coloniale. Difficile aujourd'hui de faire un portrait nuancé de Senghor qui affronterait véritablement le bilan politique de cet homme d'État tout en rendant justice à la grande actualité de sa pensée poétique et philosophique. C'est pourtant cette ligne de crête que cette biographie entend emprunter, loin de l'hagiographie, loin des anathèmes.
-
Cléopâtre, dernière reine d'Égypte (69-30 av. J.-C.), est une exception dans l'histoire de l'humanité : elle est l'une des rares femmes à avoir exercé le pouvoir politique. Selon les auteurs antiques, tous plus ou moins hostiles et misogynes, elle n'aurait dû ses succès qu'à son charme, aussi irrésistible que maléfique. Mais d'autres sources, notamment des monnaies, des inscriptions et des statues retrouvées en Egypte, nous montrent qu'elle fut en réalité une cheffe politique compétente. Elle mena des réformes économiques audacieuses et une politique religieuse qui la conduisit à se présenter comme une déesse vivante, à la fois grecque et égyptienne.
Finalement vaincue, Cléopâtre se suicide pour échapper à une captivité humiliante. C'est alors que débute son fabuleux destin posthume qui, en passant par tous les arts, la conduisit d'Alexandrie jusqu'à Hollywood, où elle fut successivement incarnée par une série d'actrices sulfureuses, Theda Bara, Claudette Colbert et Elizabeth Taylor, qui déclenchèrent un phénomène d'engouement planétaire pour Cléopâtre, devenue une figure essentielle du star system et de la culture populaire. -
En 1793, alors que la Révolution française se radicalise et cherche à se défendre contre les pays voisins, la mobilisation de 300 000 soldats déclenche des révoltes dans de nombreuses régions. Mais c'est au sud de la Loire, dans le département de la Vendée, qu'une troupe d'insurgés disperse le 19 mars 1793 l'armée venue rétablir l'ordre. Une guerre particulièrement violente, menée sous l'impulsion de la Convention à Paris, suit cet événement fondateur et soude entre eux les révoltés, appelés désormais les Vendéens, des Sables-d'Olonne à Saumur, de Nantes à Luçon.
La guerre et la répression qui la prolonge unifient les populations dans une même identité aux yeux de tout le pays, et même de toute l'Europe, mais elles donnent aussi à tous les révoltés une identité politique qui perdurera après la fin de la guerre. La région Vendée est née et les Vendéens deviennent les héros de la Contre-Révolution, défenseurs du royalisme et du catholicisme.
Cette lutte continue pendant les deux siècles suivants, chaque génération se réaffirmant, bon gré mal gré, Vendéens ou républicains jusqu'au XXIe siècle. C'est cette biographie collective d'une communauté célèbre dans le monde entier qui est l'objet de ce livre.
-
Albert Thomas 1878-1932 : une histoire du réformisme social
Adeline Blaszkiewicz-Maison
- PUF
- 2 Octobre 2024
- 9782130853671
Homme politique majeur de la III e République, Albert Thomas (1878 1932) est resté dans l'ombre de personnalités comme Jean Jaurès ou Léon Blum. Il faut dire que l'homme a des positions qui le placent en marge du mouvement socialiste, dont il se revendique pourtant jusqu'à son dernier souffle. Ouvertement réformiste quand le marxisme révolutionnaire s'impose dans la gauche française, ministre de l'Armement pendant la Première Guerre mondiale au moment où la gauche européenne renoue avec le pacifisme, il devient aux yeux des socialistes et des communistes le « ministre des obus » et le fossoyeur de l'idéal de paix. Opposé à la Révolution russe de 1917, il défend un socialisme républicain, convaincu de l'importance de la voie législative et du dialogue social pour changer le monde. Premier directeur du Bureau international du travail, il est un ardent défenseur de la régulation du capitalisme par l'instauration d'un code du travail mondial. Appuyé sur des archives inédites et variées, cet ouvrage retrace le parcours de ce précurseur de la social-démocratie à la française, et offre une plongée passionnante dans l'histoire de la III e République et dans celle des internationalismes du début du XX e siècle.
-
Alexandre Dumas a été étroitement mêlé à l'histoire du XIXe siècle : à la fois en s'impliquant directement dans les événements et en les chroniquant en témoin ou en journaliste. La plus grande partie de son oeuvre est d'inspiration historique, qu'il s'agisse de l'histoire de la France d'Ancien régime, ou de l'histoire de la Révolution et du XIXe siècle. Dumas développe très tôt une réflexion sur le devenir historique, dans une perspective providentialiste alors partagée par les historiens qui sont ses contemporains. Lui qui se voulait vulgarisateur, était fier de l'éloge fait à lui par Michelet : « Vous avez appris plus d'histoire au peuple que tous les historiens réunis. » Il n'a pas manqué de détracteurs pour lui reprocher la grande liberté qu'il prenait parfois avec les faits ou, de façon bien plus contestable, la valeur littéraire et intellectuelle de son oeuvre, longtemps méjugée. A l'évidence, Dumas n'était pas historien selon nos critères scientifiques actuels. Mais il contribue encore aujourd'hui à susciter des vocations pour ce métier et surtout, incontestablement, il continue de marquer nos représentations collectives de l'histoire de France.
-
Issue de la puissante et célèbre famille de banquiers florentins, Catherine de Médicis entre dans la maison des Valois par son mariage avec Henri de France, fils de François Ier. Son veuvage en 1559 la lie jusqu'à sa mort, en 1589, aux événements les plus marquants de l'histoire du royaume. Reine de France, régente et mère de monarques, la place qu'elle occupe sur l'échiquier politique du royaume est inédite. Dans ces temps particulièrement troublés, alors que les guerres de Religion secouent la France, Catherine de Médicis tente une politique d'apaisement entre catholiques et protestants. Elle est aussi l'une des plus grandes mécènes de son temps. Et pourtant, elle attire de nombreuses haines. Les romanciers ont contribué à la discréditer et les historiens ne l'ont guère mieux présentée, à l'instar de Michelet qui la nomme « l'immonde Jézabel » dans son Histoire de France. La vie de Catherine de Médicis, riche tant d'un point de vue politique que culturel, a alimenté nombre de rumeurs et de fantasmes, créant ainsi une véritable « légende noire ». La biographie que lui consacre Céline Borello rétablit une vérité historique bien plus complexe et nuancée.
-
« Grâce à l'analyse historique, nous allons pénétrer dans les coulisses d'un pouvoir qui toujours se montre, sans jamais se livrer. Et tenter de dresser un autre portrait du Roi Soleil : celui d'un prince qui voulait exercer un « métier », celui de chef d'État » C'est le roi le plus célèbre de notre panthéon national. Figure centrale des programmes scolaires, Louis XIV est aujourd'hui tout autant une marque commerciale, avec Versailles, qu'un argument médiatique aux heures de grandes écoutes. Retracer la vie du Roi Soleil constitue donc un défi pour l'historien, tant l'individu disparaît derrière le mythe du monarque absolu.
Un autre Louis XIV est pourtant possible à raconter, plus proche de ce fut l'homme réel. Pénétrer dans les coulisses du pouvoir, permettra de découvrir la sensibilité d'un monarque en proie aux tourments de l'âge et aux affres de la maladie. Un souverain qui, à rebours des représentations officielles, pleure, gémit, souffre, hésite, mais qui est capable de repenser son autorité quand il s'agit de traverser les épreuves des années de misère. Car ce livre est aussi la biographie politique d'un roi pas comme les autres qui ne voulait pas seulement régner, mais bien gouverner les hommes.
-
L'objet de ce livre est de présenter les grands axes de la philosophie de l'histoire de Dostoïevski. En premier lieu, il entend donc réhabiliter l'idée d'un Dostoïevski philosophe. À ce titre, le texte a pour ambition de montrer la manière singulière dont le romancier s'est approprié bon nombre des thèmes et concepts classiques de la philosophie occidentale : la liberté, la conscience, l'être, la moralité, la croyance, la subjectivité.
Plus spécifiquement encore, ce texte tâche de montrer en quoi ladite philosophie de Dostoïevski constitue une tentative particulièrement forte de s'opposer à la philosophie de l'histoire de Hegel. La doctrine hégélienne est en effet caractérisée par une vision positiviste du temps, en cela que l'esprit, par sa nature même, fait advenir dans le présent un moment philosophiquement supérieur au passé. Dostoïevski, au contraire prend le contrepied radical de cette conception de l'histoire, tâchant d'en montrer le caractère éthéré d'une part, mais aussi et surtout, dangereux, car servant de justification à toutes les élaborations intellectuelles arbitraires, le plus souvent violentes et amorales.
-
"Sur mon empire, le soleil ne se couche jamais" Un prince flamand né en 1500, héritier des illustres ducs de Bourgogne, éduqué dans l'effervescence culturelle des Pays-Bas de la Renaissance à la veille de la Réforme protestante, hérite en 1517 des couronnes espagnoles, dans une péninsule ibérique dont il ignore tout, à commencer par les langues et les usages. Premier roi de toutes les Espagnes, il voit son empire américain s'agrandir démesurément grâce aux conquêtes du Mexique puis du Pérou.
Deux ans plus tard, empereur du Saint Empire romain-germanique, des tâches colossales l'attendent en Europe. Si ses armées, en écrasant François Ier à Pavie en 1525, écartent la menace française en Italie, il lui reste à affronter bien d'autres adversaires, de l'Empire ottoman aux protestants allemands menés par Luther. Ces longues luttes, ponctuées d'épisodes glorieux comme la prise de Tunis ou la bataille de Mulhberg, finissent par épuiser un empereur qui décide finalement d'abdiquer, à cinquante-trois ans, mais conserve jusqu'au bout la piété qui a fini par caractériser ce grand prince chrétien.
-
Dès les tout premiers textes, l'histoire et la légende se confondent. Les récits faisant référence à un guerrier ou à un roi nommé Arthur sont apparus dans la Grande-Bretagne du haut Moyen Âge, vers 800. Personnage à la fois situé dans le temps et auréolé de mystère, a-t-il réellement existé ? Et comment, dans les siècles suivants, les rapports entre l'histoire et la légende ont-ils évolué ? Pourquoi certains ont-ils jugé bon de défendre l'historicité du personnage, alors que d'autres l'ont farouchement niée ? Des premiers siècles médiévaux jusqu'aux derniers développements de la série Kaamelott, en passant par le temps des Plantagenêts et le siècle des Tudors, le lecteur suivra ainsi le devenir singulier d'un roi qui est devenu l'un des grands mythes de l'Occident.
-
Autobiographie ou mes expériences de vérité (9e édition)
Mahatma Gandhi
- PUF
- Quadrige
- 3 Novembre 2012
- 9782130608264
-
César voulait-il être roi ? Les contemporains l'ont cru et ses meurtriers l'ont tué pour cette raison, mais les historiens actuels en doutent fortement. Sa biographie donne peut-être les clefs de l'énigme.
L'ouvrage analyse donc les différentes étapes de la vie de César en quatre temps. « Le patricien » rappelle son origine : une famille noble très ancienne prétendant remonter à la déesse Vénus, et sa jeunesse au milieu de la première guerre civile. « Le populaire » relate son ascension politique, en tant que chef du courant populaire jusqu'à la conclusion du premier triumvirat et l'accession au consulat (59 av. J.-C.).
« L'imperator » raconte la conquête de la Gaule, qui révèle en lui un très grand général.
Enfin, « Le dictateur » narre la guerre civile contre Pompée, la mise en place de la dictature et s'interroge sur sa volonté de s'attribuer la royauté.
-
Platon a dit de lui qu'il était un « Socrate devenu fou ». Philosophe atypique, Diogène ne s'est interdit aucune extravagance, ne s'est soumis à aucune des conventions sociales en vigueur à son époque, le IVe siècle av. J.-C. Mais s'il est demeuré, jusqu'à nos jours, une figure familière de la culture occidentale, il le doit avant tout à son rôle dans la naissance d'un courant philosophique majeur, le cynisme.
Pourfendeur des théoriciens de la philosophie et adepte d'une philosophie en actes, Diogène choisit de mener une existence de mendiant et s'emploie à dénoncer les artifices de la vie en société. Successivement citoyen de Sinope, étranger en exil, esclave asservi par des pirates crétois puis affranchi, Diogène illustre, de manière saisissante, la mobilité et l'insécurité sociales caractéristiques du monde grec ancien. Surtout, refusant toutes les appartenances, de la famille à la cité, il est le premier à se déclarer citoyen du monde et invente un nouvel idéal : le cosmopolitisme.
-
En restituant le parcours de Robespierre, depuis son enfance jusqu'à l'image qu'il projette chez les républicains du premier XIX siècle, l'ouvrage présente la vie de Robespierre dans toute sa complexité et permet de comprendre le parcours d'un homme des Lumières devenu acteur majeur de la Révolution, puis véritable mythe historique. Il s'agit d'isoler, à chaque étape de son existence, les logiques de son engagement et de ses convictions : de ne pas négliger l'avocat et l'homme de lettres des années 1780, nourri de droit et d'histoire, et aspirant à la disparition des préjugés ;
De ne pas méconnaître l'importance du député de l'Assemblée constituante (1789- 1791), dont les combats pour l'égalité des droits, l'abolition de la peine de mort ou le rejet de l'esclavage, lui ont valu une exceptionnelle célébrité ; de ne pas oublier, non plus, son long soutien à la monarchie constitutionnelle...
En somme, ne pas lire la vie de Robespierre en pensant uniquement au républicain de l'été 1792 ou à la Terreur des deux années suivantes, permet de mieux comprendre l'origine des regards contrastés et enflammés que le personnage continue à susciter.
-
L'évocation de François I éveille tout d'abord les souvenirs scolaires d'un géant débonnaire représenté par Clouet ou Le Titien, de la bataille de Marignan ou du séjour de Léonard de Vinci au Clos Lucé. Mais au-delà des images convenues, qui était précisément ce roi mécène ? Quelles furent ses entreprises politiques ? Pascal Brioist nous plonge dans la vie du grand homme, son éducation, sa formation, ses pratiques du pouvoir. Un destin jalonné d'épisodes célèbres, marqué par la centralisation du pouvoir, la rivalité des Habsbourg et l'apparition de la Réforme. Prince des arts, roi bâtisseur, à l'origine de l'unification linguistique de la France, il engage aussi le royaume dans la course au Nouveau Monde et règne en souverain absolu.