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Peu de souverains ont laissé une trace aussi profonde dans les légendes et dans les contes que le roi Salomon. Personnage historique ayant régné de 970 à 930 avant J.-C., bâtisseur du Temple de Jérusalem, fondateur de villes et de forteresses, prophète élu de Dieu ayant empire sur les démons, détenteur d'objets magiques, ce fils de David, grand amoureux de la reine de Saba, réputé pour sa sagesse, auteur de livres de médecine, de lapidaires et d'un herbier, a fait l'objet de mille récits et a trouvé sa place au panthéon des hommes ayant marqué l'Histoire.
En s'appuyant sur nombre de témoignages (hébraïques, arabes, latins, grecs, russes, indiens...) importants, mais souvent inconnus car dissimulés dans des ouvrages anciens, rassemblant un corpus de récits populaires de quatorze pays, Claude Lecouteux retrace la légende du roi Salomon, légende qui, au fil du temps, a été embellie, développée, enrichie d'apports extérieurs, donnant ainsi naissance au souverain mythique aux multiples facettes.
43 illustrations issues de manuscrits anciens.
Notes et index des auteurs et des oeuvres.
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La récente histoire sur la guerre de 14-18 a privilégié l'étude du quotidien des Poilus, au front et à l'arrière.
Denis Rolland, par le présent ouvrage, se démarque de cette tendance historiographique et s'attache à retracer le parcours et la psychologie d'un officier d'état-major, Robert Georges Nivelle, considéré comme le responsable du désastre du Chemin des Dames, de la démoralisation de l'armée et des mutineries de 17. Mais tout cela, nous dit l'auteur, a l'aspect d'un mythe. Car pourquoi Nivelle, dont l'incompétence semble unanimement reconnue, simple colonel d'artillerie au début de la guerre, a-t-il été si rapidement promu et nommé, dès 1917, au commandement suprême ? A-t-il même conçu les plans d'attaque du Chemin des Dames, dont on lui fait grief ? Et dans quelle mesure et pour quelles raisons l'offensive fut-elle un échec ? Nivelle est-il vraiment responsable, comme le dit la rumeur, des événements qui allaient conduire l'armée française au bord de l'abîme ? Avait-il plus de mépris pour la vie humaine que les autres généraux ? Qu'est-il devenu après avoir été relevé de ses fonctions ? Denis Rolland répond à ces diverses questions, et montre que l'arrêt de l'offensive n'atteint pas le prestige de Nivelle, à son apogée en 1920.
Il rappelle le rôle décisif de cet officier à la bataille de Verdun, relate l'histoire et le véritable enjeu de la bataille du Chemin des Dames, s'intéresse aux coulisses politiques des décisions militaires, et décrit l'action de Nivelle en Algérie. D'une façon très convaincante, il dévoile la fabrication tardive, qui s'imposa vraiment dans les années 60, de la figure du général incompétent. En historien rigoureux et impartial, Denis Rolland remet ainsi brillamment en question nombre d'idées préconçues sur une des périodes les plus tragiques de notre Histoire.
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La mythologie chrétienne (4e édition)
Philippe Walter
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- Scenes Coreennes
- 18 Novembre 2015
- 9782849528532
Saint Martin sur son âne, saint Christophe à tête de chien, saint Hubert accompagné de son cerf, voilà bien des saints bizarres et fort peu catholique. Et pour cause. Derrière les figures vénérées de notre calendrier se dissimulent d'anciennes divinités païennes que le christianisme médiéval dut assimiler pour s'imposer. Et, dans un subtil compromis religieux, L'Eglise sut inscrire son message dans les grands cycles festifs de l'année celtique qui lui avaient préexisté.
Eminent spécialiste du Moyen Age et la Légende dorée, Philippe Walter retrace la lente constitution de cette mythologie christianisée - totalement étrangère à la Bible - et redonne toute leur cohérence aux croyances, fêtes et rites souvent incompris, mais toujours présent dans notre culture.
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Drôle d'oiseau ; autobiographie d'un voyou à la Belle Epoque
Philippe Artières
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- 1 Novembre 1998
- 9782911416118
Émile Nouguier, jeune « Apache » de la Belle Époque, souteneur, chef d'une bande de voleurs, attiré par les thèses anarchistes, est incarcéré pour meurtre à la prison Saint-Paul de Lyon et condamné à mort. En 1899, il rencontre le professeur Alexandre Lacassagne, fondateur de la criminologie française qui, accompagné de ses étudiants, rend souvent visite aux détenus. À la demande du professeur, qui remarque son goût pour l'écriture et souhaite comprendre les motivations profondes des délinquants, Émile Nouguier entreprend de rédiger son autobiographie et couvre alors à l'encre noire plusieurs cahiers d'écolier. Philippe Artières nous fait découvrir cette oeuvre surprenante et, dans un commentaire éclairant, met en relief l'intérêt de ce texte majeur pour l'histoire de la déviance sociale.
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Sage épicurien, sceptique raisonnable, humaniste bienveillant, nous avons de Montaigne une image convenue, façonnée par la postérité. Mais cet écran de lumière ne nous cache-t-il pas celui qui fut, avant tout, soucieux de se montrer « tout entier et tout nu » ? Pierre Leschemelle entreprend justement de scruter les zones d'ombre et les aspects les plus troubles du grand écrivain. Il nous révèle une personnalité nonchalante, fragile, mélancolique, Il souligne la pauvreté de sa vie affective et la place majeure tenue par sa grande passion, la sensualité. Il montre enfin comment une audacieuse franchise transformera la « bile noire », le mal à l'âme de Michel Eyquem en la gaie sagesse de Michel de Montaigne.
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« Fondateur et directeur du prestigieux Gaulois » - journal conservateur qui sera absorbé par Le Figaro - constitue le grand titre de noblesse d'Arthur Meyer.
Personnage omniprésent du monde de la presse et de la politique, créateur du musée Grévin, ce petit-fils de rabbin qui fit fortune à la Bourse suivra un parcours atypique et deviendra, au cours des années, royaliste, antidreyfusard et catholique. Une biographie toute en paradoxes.
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Qui ne connaît les poêles Godin ? Mais qui sait que cette inventionest due à Jean-Baptiste Godin (1817-1888), autodidacte, entrepreneurde talent et inspiré par le socialisme fouriériste. Toute sa vie, Godincherchera, en effet, à concrétiser ses idées sociales. Il s'associera,d'abord, à la création d'un phalanstère au Texas, expérience auda-cieuse et malheureuse où il perdra le tiers de sa fortune. Mais tenacedans son projet, il se consacrera par la suite au Familistère de Guise(Aisne), communauté utopiste fondée autour de son usine, imaginéedans les moindres détails de son fonctionnement, et où, entre 1859et 1884, vivront près de deux mille ouvriers. Critique vis-à-vis du marxisme, hostile à la notion même de lutte desclasses, Godin rejette la violence. Député de l'Aisne, de 1871 à 1876,et dans un contexte politique peu favorable, il fait preuve d'une grandeambition réformatrice. S'appuyant sur les écrits ainsi que sur la correspondance et lesarchives, Marc Sorlot retrace la vie de cet idéaliste qui sut mettre enoeuvre ses étonnantes aspirations.Les bâtiments du Familistère, inscrits au Patrimoine en 1991, sontaujourd'hui classés en musée de France.
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Jeune normalien, ami de romain rolland, paul tuffrau fait toute la guerre 14-18 sur le front.
Acteur réfléchi, observateur lucide, il décrit dans ses carnets la fièvre de la mobilisation, les terribles batailles où il se trouve engagé - dans les secteurs de la marne, de soissons, en artois, à verdun, au chemin des dames. - et la dure vie des tranchées.
Paul tuffrau sait voir, écouter, raconter et, en dépit de la réalité infernale, il garde son humanité. au quotidien éprouvant, douloureux, se mêlent des moments de réflexion, de méditation, de rêveries.
Malgré le feu des balles, des obus et des grenades, alors qu'il lui faut " marcher " pour avancer sur l'effroyable chaos de morts, il reste sensible à la douceur du printemps, au charme des villages traversés. constatant à maintes reprises l'incompétence des généraux et l'inutilité des sacrifices, il ne retient pas ses larmes quand la mort frappe l'un des siens et éprouve la même compassion pour l'allemand fauché trop tôt.
Remarqué par le général mangin pour ses qualités de chef, il refusera d'être rattaché à l'état-major, et demeurera sur le front, avec ses hommes, jusqu'à la fin de la guerre. paul tuffrau sera démobilisé en mars 1919 : " la vie reprend, les paysages sont les mêmes, nous seuls avons changé ", écrit-il à son retour.
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Paroles de bourreau ; témoignage unique d'un exécuteur des arrêts criminels
Fernand Meyssonier
- Imago
- Scenes Coreennes
- 26 Septembre 2002
- 9782911416712
Algérie (Batna) : J'ai assisté à ma première exécution en juillet 1947.
J'avais tout juste seize ans. Ce matin-là, j'étais à deux doigts de dire : " Je n'y vais pas. " Parce que quand même, voir un homme mourir comme ça... Ça a été rapide. A peine trois secondes depuis le pied de la guillotine. Mais toute cette attente et ce silence pesant depuis presque une heure m'oppressaient à un point tel que lorsque la lame est tombée, je me rappelle avoir poussé un petit cri : " Ahhh ! " Oui...
Quand j'ai vu que sa tête était entre les montants et que ça allait être la dernière seconde... J'ai vu le gars basculer, la lame est tombée... Et puis alors le sang... Bon, la première, la deuxième et puis après, c'est pas qu'on s'habitue, mais une fois dans l'équipe, on a une tâche bien précise, on se concentre sur le travail à faire. Fernand Meyssonnier est le premier et le dernier exécuteur de France à s'exprimer.
Ce témoignage exceptionnel - que l'abolition de la peine de mort dans notre pays rend à jamais unique - expose en pleine lumière la mise en oeuvre de la peine capitale et révèle le fonctionnement ambigu de " l'abattoir solennel " en Algérie depuis les années 30 jusqu'à l'Indépendance. Cette autobiographie d'un homme " ordinaire " ayant assumé une fonction extraordinaire, doté par la société du pouvoir exorbitant de tuer, retrace sans tabou ni censure la formation, la situation et la pratique de celui que l'on désignait communément sous le nom de " bourreau ".