Filtrer
Hermann
-
Jean-Baptiste Biot (1774-1862), un savant meconnu
Jean-Paul Poirier
- Hermann
- 16 Mars 2011
- 9782705670771
Jean-Baptiste Biot fut un de ces savants distingués qui illustrèrent la première moitié du XIXe siècle, et qui, malgré des contributions fort importantes, restent méconnus, voire inconnus du grand public.
Sorti de la première promotion de l'École polytechnique, il fut remarqué par Laplace, et en 1800, à l'âge de 26 ans, il fut nommé professeur de physique mathématique au Collège de France. En 1803, il fut élu membre de la classe de l'Institut de France, puis en 1809, nommé professeur d'astronomie à la faculté des sciences. Il fut plus tard élu à l'Académie des inscriptions et belles lettres et, vers la fin de sa vie, à l'Académie française. On s'accorde généralement à penser que c'est à la suite de son rapport sur la chute de la météorite de L'Aigle, en 1803, que l'on accepta finalement que des pierres puissent tomber du ciel. En compagnie du jeune Arago, il prolongea la méridienne de France, mesurée par Delambre et Méchain, jusqu'aux îles Baléares et avant Fourier, il s'intéressa à la propagation de la chaleur dans les solides.
Mais c'est surtout en optique que l'oeuvre de Biot fut marquante. C'est lui qui montra que des liquides pouvaient dévier à droite ou à gauche le plan de polarisation de la lumière, et qui établit les lois de Biot qui régissent la polarimétrie. Cette découverte est à la base de la saccharimétrie, et pava la voie aux travaux de Pasteur qu'il encouragea et protégea à ses débuts..
Durant toutes ces années Biot se dévoua entièrement à la science et ne se préoccupa pas d'obtenir des honneurs des gouvernements successifs sous lesquels il vécut. Cette biographie vise à le montrer dans ses relations avec sa famille et ses amis, son attitude envers la politique et la religion, et surtout à mettre son oeuvre scientifique et littéraire en lumière, corrigeant au passage certaines idées reçues. -
La destinée d'Éliane Amado Lévy-Valensi est unique. Cette philosophe, psychanalyste et intellectuelle juive a longtemps fait figure d'héroïne occultée d'une époque qu'elle a pourtant marquée de ses batailles avec ténacité, générosité et constance. Le cours de sa vie et ses engagements audacieux ont conditionné son oeuvre et accompagné les soubresauts d'un XXe siècle fécond entre désespoir et espérances. Née en Provence au lendemain du Premier Conflit mondial dans une famille de Juifs séfarades assimilés, elle subit la Shoah de plein fouet avant de céder au chant des sirènes du jeune Israël. Cet essai rend justice à la mémoire d'une femme libre et engagée, philosophe et psychanalyste, dont l'oeuvre pluridisciplinaire mérite admiration et reconnaissance.
-
« Historien de haut vol », « magicien de l'histoire », « historien total » : peu d'historiens ont inspiré autant de superlatifs qu'Emmanuel Le Roy Ladurie. Né en 1929, auteur d'ouvrages tels que Paysans de Languedoc (1966), Histoire du climat depuis l'an mil (1967) et Montaillou, village occitan (1975), il a marqué de sa pensée et de sa plume l'historiographie de la deuxième moitié du XXe siècle, qui a vu naître des courants novateurs comme l'histoire des Annales, l'histoire quantitative ou l'histoire du climat.
Toutefois, si l'oeuvre d'Emmanuel Le Roy Ladurie est décisive, elle n'explique pas toute seule sa renommée exceptionnelle. Le rôle majeur qu'il a joué dans le développement de plusieurs institutions prestigieuses - l'EHESS, le Collège de France, la BnF, l'Institut de France - n'y a pas moins contribué. On pourrait ajouter la place inégalable qu'il a occupée sur la scène médiatique et ses prises de position dans les débats de société, notamment en faveur des droits de l'homme dans le années 70 et 80, au plus fort du totalitarisme communiste.
Cette biographie est la première à faire revivre la personnalité de l'historien dans toute sa complexité, à partir de fonds d'archives inédits. Au-delà de l'historiographie, cet ouvrage permet d'explorer la vie intellectuelle des soixante dernières années dont Emmanuel Le Roy Ladurie fut un incontournable acteur et un précieux témoin. -
Né à Alès (Gard), en 1800, Jean-Baptiste Dumas interrompit très vite sa scolarité et entra en qualité de commis chez un pharmacien de la ville. Promis à une vie sans gloire, il eut le courage de tout quitter pour aller, sur la recommandation d'un parent qui avait pressenti tout son potentiel, à Genève poursuivre une formation à peine ébauchée. Son premier talent fut d'avoir parcouru à pied, à l'âge de dix-sept ans, les quatre-vingt-quatre lieues (350 km) qui séparent les deux villes.
À Genève, il acquit une formation scientifique d'une telle qualité que ses premiers travaux furent remarqués par l'illustre Alexandre von Humboldt qui n'hésita pas à lui dire que son destin était ailleurs : à Paris où il arriva à vingt-deux ans. Les portes des grandes institutions s'ouvrirent une à une devant lui. Il fut successivement et parfois en même temps professeur de chimie à l'Athénée, à Polytechnique, à l'école centrale (qu'il fonda avec quelques amis), à la faculté des sciences, à la Sorbonne (où Louis Pasteur suivit son enseignement), au Collège de France, à la faculté de médecine. Comme il fut le professeur de toutes les chaires, il fut membre de toutes les académies : Académie des sciences (Académicien et Secrétaire perpétuel, président de toutes les Commissions scientifiques nationales et internationales : poids et mesures, unités électriques, passage de Vénus, etc.), Académie française, Académie de médecine.
Scientifique de premier plan, il devint l'un des hommes politiques les plus influents du Second Empire : ministre de l'Agriculture, député du Nord, sénateur du Gard et aussi président du Conseil municipal de Paris où il organisa avec le baron Haussmann l'éclairage de la capitale, son alimentation en eau potable et le système d'égouts. Il mourut à Cannes en 1884, couvert d'éloges et de gloire.
Voici la biographie la plus complète de Jean-Baptiste Dumas. Homme de science et homme politique, dont les activités couvrirent à peu près tout le XIXe siècle, il ne méritait pas de rester dans l'ombre où il fut tenu dans un oubli injustifié. L'auteur a cherché à faire revivre par de nombreux témoignages vivants, sa vie, son oeuvre, son réseau, sa famille, sans oublier d'évoquer sa remarquable ascension sociale et sa fortune supposée. -
Édouard Brissaud est une des personnalités parisiennes les plus en vue de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Élève chéri de Jean-Martin Charcot, le célèbre professeur de clinique des maladies du système nerveux à la Salpêtrière, Brissaud mène une carrière hospitalière et universitaire exemplaire. Il est successivement médecin des Hôpitaux de Paris, agrégé, professeur d'histoire de la médecine puis de pathologie médicale à la Faculté de Médecine de Paris, membre de l'Académie de Médecine. Mais il n'est pas un grand « mandarin » comme les autres. Sa personnalité est hors du commun. Travailleur infatigable, d'une intelligence merveilleuse, il est ouvert, convivial, chaleureux, mais aussi facétieux et primesautier, s'habillant et se comportant plus en artiste qu'en docteur. Il a été élevé et continue à vivre au sein d'une vaste famille qui fourmille d'artistes célèbres en leur siècle : comédiens (comme Mesdemoiselles Mars et Marie Dorval), chanteurs lyriques (comme le ténor Adolphe Nourrit), dessinateurs et peintres (comme Maurice et Bernard Boutet de Monvel, Jacques et Pierre Brissaud). Libre-penseur convaincu, dreyfusard militant, membre actif de la Ligue des Droits de l'Homme, il est entouré d'amis intellectuels, littérateurs et artistes, au premier rang desquels se trouvent la Comtesse Anna de Noailles, Marcel Proust, le jeune poète Henri Franck, les frères Reclus, Anatole France, Francis Jammes, Léon Daudet et bien d'autres. Si une tumeur cérébrale n'avait entraîné sa mort prématurée, en pleine activité, à l'âge de 57 ans, il devait un an plus tard succéder au professeur Dieulafoy dans la prestigieuse chaire de clinique médicale de l'Hôtel-Dieu. L'oeuvre neurologique de Brissaud est considérable. Co-fondateur avec Pierre Marie de la Revue neurologique, membre fondateur de la Société de neurologie, artisan du rapprochement de la neurologie et de la psychiatrie, il publie de nombreux articles touchant à tous les domaines de la neurologie, mais aussi à divers champs de la pathologie générale. Son Atlas du cerveau, ses Leçons sur les maladies du système nerveux, son Histoire des expressions populaires en médecine font date.
-
Filippo Brunelleschi ; le dôme de Florence, paradigme du projet
Roger Aïm
- Hermann
- 15 Juillet 2011
- 9782705670382
Filippo Brunelleschi méditait depuis de longues années, en silence, un secret dissimulé au plus profond de lui. Son génie intérieur l'alertait, par de nombreux signes, qu'il était né pour réaliser un chef-d'oeuvre et, c'est toute la démarche de projet qu'il devra inventer pour l'accomplir. Ce récit historique invite le lecteur à découvrir les origines de la gestion de projet, que l'on croit, souvent à tort, contemporaines, en le plongeant dans l'histoire passionnante et pavée d'anecdotes de la construction du Dôme de la cathédrale Santa-Maria-del-Fiore qui illustre de façon éclatante toute la dimension du mot projet à une époque particulière : la Renaissance, dans un lieu précis : Florence et avec un artiste de génie : Filippo Brunelleschi. Créateur de l'architecture renaissante, Brunelleschi inaugure une nouvelle architecture à taille humaine, lumineuse et mesurée, offrant à l'homme une place en harmonie avec son environnement. Précurseur des méthodes actuelles de conduite de projet, il a su consacrer le temps nécessaire à l'étude et à l'analyse, avant de passer à l'exécution. Cet immense artiste a bouleversé les lois et les méthodes de la construction de son époque. Avant de découvrir cette histoire extraordinaire qui se confond avec la vie de « l'ingénieux ingénieur », Filippo Brunelleschi, répondons d'abord à cette question : « Qu'est-ce qu'un projet ? »
-
Louis Pasteur ; cinq années dans les Cévennes au pays de l'arbre d'or
Jimmy Drulhon
- Hermann
- 26 Mars 2009
- 9782705668372
En 1865, les magnaneries des Cévennes sont ravagées par la maladie du ver à soie. À quarante-deux ans Louis Pasteur est choisi par le Gouvernement pour étudier et enrayer l'épidémie. L'enjeu est d'importance car le département fournit la quasi-totalité du fil à soie pour l'industrie française de Paris à Alès. Nous suivons Louis Pasteur dans les magnaneries cévenoles et, avec ses assistants, dans ses propres laboratoires. À travers ses relations avec Napoléon III, ses détracteurs qui le harcèlent, nous accompagnons le savant qui doute, butte contre les obstacles et triomphe finalement. Tout au long de ces cinq séjours cévenols de 1865 à 1869, son ancien professeur, son tuteur, enfant du pays d'Alès et sénateur de la région, Jean-Baptiste Dumas, veille sur lui.
C'est avec une attention toute particulière que l'auteur évoque la vie de ce pays et de cette industrie, la production de la soie, avant et pendant l'épidémie. Pasteur a aimé les Cévennes et les Cévenols qui le lui ont bien rendu. Aujourd'hui encore le souvenir du séjour du savant à Alès et dans le Gard ne s'est pas éteint.
À propos du livre
Paul BREY, responsable à l'Institut Pasteur de l'unité de recherches « Biochimie et biologie moléculaire des insectes »
« Familier depuis un certain nombre d'années des travaux de Pasteur sur les maladies du ver à soie comme de la littérature qui s'y rapporte, j'attendais un énième ouvrage "scientifique", mais j'ai eu la bonne surprise de découvrir, dans le livre de Jimmy Drulhon, un mélange d'histoire, de sciences, de politique et un compte rendu détaillé des us et coutumes de la région dans les années 1865-1869, en pleine crise économique liée à la "peste" du ver à soie. Ce récit détaillé et vivant éclaire d'un jour nouveau cette période jusqu'ici peu étudiée de la vie du savant. »
Jean-Paul FOURNIER, sénateur du Gard et maire de Nîmes
« Le Cévenol que je suis est passionné par ce fort moment de la geste languedocienne, dont l'importance, se situe à l'échelle mondiale. Il était indispensable que cela fût retracé et pédagogiquement explicité. C'est désormais le cas dans l'ouvrage très documenté que Jimmy Drulhon vient de signer. Avec précision et clarté, l'auteur nous conduit dans le laboratoire gardois de Louis Pasteur. Il nous fait partager ses recherches, ses doutes, ses réflexions, son éthique... qui a fondé et développé les bases d'une authentique expérimentale. » -
Alexandre III de Macédoine, plus connu sous le pseudonyme d'Alexandre le Grand, est, sans conteste, l'un des personnages les plus célèbres de l'Antiquité.
Fils de Philippe II, élève d'Aristotie et roi de Macédoine de 336 à 323 avant notre ère, Alexandre a su fédérer les États héllènes, vaincre l'immense empire perse achéménide et conquérir le monde antique jusqu'aux rives de l'Indus. Bâtisseur de villes autant que général et homme politique, Alexandre compte parmi les figures emblématiques des grands conquérants de l'histoire.
Sa vie, éminemment romanesque, a suscité de nombreuses publications qui ont mêlé le récit des faits historiques avérés aux légendes hagiographiques propagées par des historiens peu rigoureux.
Dans cette brève biographie, Jean-Claude Perrier essaie de restituer le vrai visage d'Alexandre de Macédoine en ne s'appuyant que sur les sources fiables. Détachant la figure mythique des nombreuses fictions et fables qui contribuent à brouiller l'image que l'on se fait du grand roi de Macédoine, ce livre donne à voir le vrai Alexandre le Grand, dans sa démesure comme dans son humanité. -
Ce récit de la vie d'Aristote montre assez bien que, même s'il est connu comme un des plus grands philosophes de tous les temps, il était un véritable homme de science, au sens moderne du mot, un penseur, chercheur et professeur. Sous forme d'autobiographie, le présent récit nous rappelle du même souffle, grâce à des repères historiques bien définis, tout ce que nous devons à la culture grecque : l'académie, l'éthique, les sculptures d'Aphrodite, le théâtre, les sciences, sans oublier les bases servant à l'étude de nos systèmes politiques. Vingt-quatre siècles avant nous, Aristote s'étonnait déjà de tout. Ami du conquérant Philippe de Macédoine, il a été un professeur d'Alexandre dit Le Grand et il connaissait de près Démosthène, que l'on donne lui aussi, avec le Romain Cicéron, comme l'un des deux plus grands orateurs de l'Antiquité.
Cette biographie s'en tient strictement à des faits vérifiables antérieurs à l'année 322 avant notre ère, date de la mort d'Aristote. L'auteur, qui utilise un vocabulaire aussi près que possible de sa source, ne pose aucun jugement sur sa personnalité ou sur ses oeuvres. Mais le portrait qui se dégage de cette vie fera consensus : Aristote était heureux. -
Cette biographie de Jean Kahn, éminente personnalité du judaïsme européen et grand défenseur des droits de l'homme, a été établie par Philippe Olivier, qui a entrepris d'analyser cinq mètres linéaires d'archives inédites laissées par Jean Kahn. S'il retrace le parcours singulier d'un homme, ce livre, également élaboré au cours d'une soixantaine d'entretiens avec des témoins de son action, constitue aussi une fresque historique couvrant une grande partie du XXe siècle et du XXIe siècle commençant. Les relations suivies de Jean Kahn avec Jacques Chirac et François Mitterrand, avec les grands dirigeants israéliens et d'autres personnalités de divers pays (Amérique, URSS ou Fédération de Russie, Europe orientale) montrent un homme épris de justice, partisan résolu de la laïcité, qui exerça notamment comme président du Conseil représentatif des institutions juives et de la Commission nationale consultative des droits de l'homme.
-
Gandhi ; l'anti-biographie d'une grande âme
Michaël de Saint-Chéron
- Hermann
- Philosophie Hermann
- 14 Septembre 2011
- 9782705681494
Au XXe siècle, au milieu des révolutions, des totalitarismes de droite ou de gauche, l'Inde apporta au monde la seule révolution basée sur une non-violence fondamentale : l'ahimsâ (mot sanskrit signifiant en particulier l'action de ne causer de dommage à personne, d'où l'idée de non-violence), constitué en principe absolu par un homme seul, contribua à libérer l'Inde de l'impérialisme britannique douze ans avant la décolonisation en France et l'indépendance de l'Algérie. Comment Gandhi, que Rabindranath Tagore appela Mahatma, la « grande âme », devint-il un maître spirituel et un chef politique pour sa patrie ? Il ne s'agit pas ici d'une nouvelle biographie, à strictement parler, mais plutôt d'une anti-biographie spirituelle, intellectuelle, voire politique. Ni christianisant, ni psychanalytique, cet essai tente d'approcher la figure complexe de l'apôtre de la non-violence. Mais toute intellectuelle et spirituelle qu'elle veut être, cette étude ne peut ni ne veut s'abstraire de l'Histoire dans laquelle le Mahatma est entré de plain-pied. S'il faut bien suivre une certaine chronologie de sa formation spirituelle autant que de juriste puis de héraut d'une cause, ce n'est pas l'histoire des faits politiques que nous retiendrons ici, mais plutôt la force d'âme et le courage d'un homme devenu prophète en ce siècle sanglant. Ce livre se clôt par une étude comparée de la mystique hindoue avec la Kabbale.