Fayard
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Après le premier tome de ses mémoires, Sois sage, c'est la guerre 1939-1945, Alain Corbin poursuit l'exploration de sa jeunesse dans cet ouvrage qui revient sur ses années passées dans un pensionnat catholique, l'Immaculée Conception de Flers-de-l'Orne, en Normandie, entre 1945 et 1952.
Avec humour et précision, il évoque ses professeurs, les conditions de vie difficiles et l'omniprésence de la religion. Ces souvenirs, intégrés dans un contexte de règles, de moeurs et de pratiques, résonnent comme un écho du xixe siècle. La distance par rapport à l'époque actuelle nous aide à comprendre la désaffection pour certains genres littéraires et suscite en nous une tendresse, voire une nostalgie, pour un temps révolu.
Ce récit authentique, est une invitation à redécouvrir une époque où le principe d'autorité et les traditions façonnaient la jeunesse, tout en éclairant notre compréhension du monde d'aujourd'hui.
Alain Corbin est professeur émérite à l'Université Paris-I Panthéon-Sorbonne. Spécialiste de l'histoire des sens et du sensible, il est l'auteur de nombreux ouvrages chez Fayard, dont La Douceur de l'ombre, Les Filles de rêve, La Fraîcheur de l'herbe, La Rafale et le Zéphyr et Histoire de la joie. -
Georges de La Tour imprévu
Paulette Choné
- Fayard
- Biographies Historiques
- 10 Septembre 2025
- 9782213733999
Cet essai imprévu sur Georges de La Tour (1593-1652) est le livre qui manquait. À la croisée de l'histoire et de la sensibilité, Paulette Choné propose une approche inédite qui révèle les secrets d'un peintre à la renommée éphémère, redécouvert et toujours empreint de mystère. À travers une prose inspirée et délicate, l'auteur explore avec finesse les chefs-d'oeuvre de Georges de La Tour, ces tableaux qui continuent de hanter notre imaginaire. Un voyage éclairant au coeur d'une oeuvre artistique intemporelle, où chaque page invite à redécouvrir l'âme d'un artiste hors du commun.
Paulette Choné, professeur émérite des Universités, ancienne pensionnaire de l'Académie de France à Rome, est spécialiste de l'histoire de l'art et de la civilisation des xvie et xviie siècles, particulièrement en Lorraine. -
Saint-Simon, philosophe de la société industrielle
Pierre Musso
- Fayard
- Biographies Historiques
- 15 Octobre 2025
- 9782213716893
Le philosophe Henri-Saint-Simon (1760-1825) est un personnage étonnant, voire extravagant, aux multiples facettes, dont la pensée audacieuse a façonné les fondements des idéologies modernes. Figure singulière, libéral, libertin, voire libertaire, Saint-Simon s'érige en « novateur » dans une époque où les révolutions politiques, scientifiques et industrielles se heurtent et se mêlent.
Inventeur de concepts, il se positionne en réformateur et en fondateur d'une vision du monde inédite : celle de la « société industrielle ». Son oeuvre, véritable laboratoire d'idées, éclaire encore les débats contemporains sur les enjeux anthropologiques de l'industrialisation.
À l'occasion du bicentenaire de sa mort, cette biographie captivante redécouvre un personnage complexe et son héritage de longue portée. Pierre Musso apporte un nouveau regard sur la vie extraordinaire de cet homme et sur la puissance d'une oeuvre qui défie les époques.
Pierre Musso, philosophe et politiste, est professeur des universités et spécialiste de Saint-Simon. Il a co-dirigé l'édition critique des Oeuvres complètes (PUF, 2013) et il est l'éditeur de sa correspondance (Manucius, 2025). Ses recherches portent sur la philosophie des réseaux, la politique et l'imaginaire industriel. Il est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages, notamment chez Fayard, dont Le Temps de l'État-Entreprise et La Religion industrielle. -
Entre le Mussolini de ceux qui le prennent pour une marionnette de l'histoire, celui des nostalgiques du fascisme qui ressassent la propagande des années 20 et 30, des amateurs d'anecdotes qu'intéresse uniquement la vie sentimentale (agitée) du Duce et celui dont une érudition parfois accablante risque d'estomper les traits, la véritable personnalité de l'une des figures noires du siècle qui s'achève demeure pour beaucoup d'Européens une énigme.
Comment saisir les sinuosités d'une carrière commencée à l'ombre de Garibaldi et Mazzini, de Proudhon, Marx et Nietzsche et achevée dans la fange de la République de Salo ? Pourquoi un fils du peuple devenu militant ouvrier et journaliste, héraut de l'intervention dans la Première Guerre mondiale et numéro 2 du PSI, s'est-il métamorphosé en nationaliste à tous crins ; comment l'agitateur s'est-il fait le promoteur d'un régime d'ordre, comment le futuriste a-t-il fini par prôner le retour à la Rome antique ? Pour quelles raisons un homme de longue date hostile à l'Allemagne et indifférent aux problèmes "raciaux" a-t-il pu être l'alter ego latin du Führer, jetant son pays dans une nouvelle guerre, mal préparée, et se faisant le complice du génocide ? Qui est cet anticlérical signant les accords du Latran, cet anticolonialiste conquérant l'Ethiopie, ce républicain offrant au roi le titre d'empereur, cet adepte de l'union libre exaltant la famille traditionnelle ? Etc., etc. Ces contradictions, ces revirements, ces reniements, Mussolini les a assumés et même voulus, car il s'est très tôt persuadé qu'il était à lui seul le salut de l'Italie, et cette certitude l'habita jusqu'à la fin ou presque. La passivité voire le soutien (au moins jusqu'au milieu des années 30) des Italiens firent le reste en le confortant dans cette idée.
Pierre Milza, professeur d'histoire contemporaine à l'Institut d'études politiques de Paris et directeur du Centre d'histoire de l'Europe du vingtième siècle (CHEVS/FNSP), est spécialiste de l'histoire du fascisme et de l'Italie des XIXe et XXe siècles. -
Les Princesses de Clèves : Être soeurs dans les guerres de religion
Claude Grimmer
- Fayard
- Biographies Historiques
- 9 Avril 2025
- 9782213722016
Elles sont trois, trois soeurs de la haute noblesse. Leur destin bascule à la mort de leur frère en 1564. Henriette l'aînée, duchesse de Nevers, influence son mari Ludovic de Gonzague pour obtenir les faveurs de la Royauté. Catherine la cadette, mariée à un prince protestant Antoine de Croÿ, devient, une fois veuve, la duchesse de Guise et épouse la cause de la Ligue. La dernière, Marie, grandit sous l'influence de la protestante Jeanne d'Albret avant de devenir l'épouse de Condé et le grand amour d'Henri III.
Claude Grimmer Fontange nous plonge dans l'intimité des princesses. À travers des archives inédites, l'auteure explore leurs relations complexes, entre religion et politique, fidélité et trahison, amour et rivalité. Comment maintenir les liens familiaux lorsque la France se déchire dans les guerres de Religion ?
Découvrez le destin exceptionnel de ces trois soeurs, témoins et actrices de leur temps.
Claude Grimmer Fontange est maîtresse de conférences honoraire en histoire moderne à l'université Clermont-Auvergne. Chercheuse associée au Centre Roland Mousnier (Sorbonne-Université) et spécialiste de l'histoire de la famille, elle a publié de nombreux ouvrages dont La Femme et le bâtard (Presses de la Renaissance, 1983) et Le Duc de Nevers (Fayard, 2021). -
Talleyrand : le prince immobile
Emmanuel de Waresquiel
- Fayard
- Biographies Historiques
- 4 Octobre 2006
- 9782213630939
« Je veux que pendant des siècles, on continue à discuter sur ce que j'ai été, ce que j'ai pensé, ce que j'ai voulu. » À lire les injures, les jugements à l'emporte-pièce et les contresens qu'ont commis sur lui presque tous les historiens, le Diable boiteux a été entendu au-delà de ses espérances !
Il faut dire qu'il a lui-même brouillé les pistes à plaisir, qu'il est resté au pouvoir pendant plus d'un demi-siècle, qu il a servi neuf régimes et prêté treize serments. Il faut ajouter que, né et foormé sous le règne de Louis XV, et mort l'année de l'avènement de Victoria, ce corrompu, cet homme qui savait faire marcher les femmes, ce joueur invétéré n'est ni un traître par profession ni même un intrigant de haute volée, comme le voudraient la plupart de ses biographes. On ne peut pas non plus soutenir sérieusement qu'il ait voulu à toute force servir la France, donner chair à des idées, poursuivre un idéal. Doit-on alors saluer l'artiste et se résoudre à n'avoir jamais le fin mot ? Rien de tel.
Son ironie distante, sa subtilité et sa science de l'époque n'auraient pas suffi à Emmanuel de Waresquiel s'il n'avait aussi dépouillé, en France et à l'étranger, d'innombrables cartons d'archives qui lui ont livré des centaines d'informations inédites et d'éclairages nouveaux sur des points obscurs ou controversés. Avec ses intuitions et son sens de la formule, par touches successives, il dresse du personnage le plus complexe et le plus ambigu de notre histoire un portrait profondément humain, entièrement nouveau, cohérent et intelligible. Il fait revivre une figure d'une intelligence et d'une énergie exceptionnelles qui s'est montrée à la hauteur des secousses terribles auxquelles l'Europe a été soumise il y a deux siècles ; un grand seigneur de l'ancien temps fidèle à ses origines, qui a littéralement créé le rôle de l'homme de pouvoir moderne ; un visionnaire et un formidable metteur en scène de sa vie qui s'est forgé son propre destin en pesant sur les événements, tout en gardant la maîtrise de lui-même jusque sur son lit de mort.
À cette biographie définitive, augmentée d'un nouveau chapitre d'inédits, est joint un cahier contenant de nombreux documents iconographiques le plus souvent inédits. -
Le livre de Marco Polo est le fruit de deux aventures. Celle de l'intrépide Vénitien qui pénétra jusqu'au plus profond de l'Asie, passe vingt ans au service de l'empereur mongol, le maître absolu de ces pays étrangers et fascinants, et effectua au retour un long périple, plus aventureux encore, par les Indes, ces royaumes peuplés de monstres, terres de rêves et de merveilles.Il est aussi le résultat d'une aventure littéraire qui n'est pas moins déconcertante que la vie de Marco Polo. En fait, Le Livre des Merveilles n'est pas vraiment le récit de ses voyages. On oublie trop souvent qu'il fut écrit par un Italien de Pise, homme de plume, familier des rois d'Angleterre et des Angevins de Naples, en français, langue de ces cours princières et de leurs cénacles d'auteurs. Comme le titre original l'indique, c'est un Devisement, c'est-à-dire une oeuvre qui s'inscrit dans la tradition des trouvères et des encyclopédistes, qui cherche à instruire autant qu'à plaire. OEuvre composite et de collaboration, née d'une rencontre de hasard, il reflète cette civilisation de cour trop méconnue des années 1220, ses curiosités, sa soif d'apprendre, son inébranlable fidélité aux textes et, surtout, l'éclat de ce premier humanisme français, capable de s'imposer alors dans tout l'Occident.Professeur d'histoire médiévale à Paris IV, Jacques Heers est l'auteur de plusieurs livres sur l'économie et la société au Moyen Age (dont Esclaves et domestiques au Moyen Age dans le monde méditerranéen, et Fête des fous et carnavals, Fayard). Il est aussi l'auteur de biographies, Christophe Colomb et Machiavel.
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Comment, face aux aléas politiques du xxe siècle, traversant deux guerres mondiales, une guerre civile et une guerre froide, au sein d'une Europe déchirée par les nationalismes et dans une France xénophobe qui l'accueille mal, Picasso impose-t-il au monde son oeuvre magistrale ?
Pourquoi le 18 juin 1901 Picasso est-il « signalé comme anarchiste » à la Préfecture de police, quinze jours avant sa première exposition parisienne ? Pourquoi le 1er décembre 1914 près de sept cents peintures, dessins et autres oeuvres de sa période cubiste sont-ils séquestrés par le gouvernement français pour une période qui dure près de dix ans ? D'où vient l'absence presque totale de ses tableaux dans les collections publiques du pays jusqu'en 1947 ? Comment expliquer, enfin, que Picasso ne soit jamais devenu citoyen français ? Si l'oeuvre de l'artiste a suscité expositions, ouvrages et commentaires en progression exponentielle à la hauteur de son immense talent, la situation de Picasso « étranger » en France a paradoxalement été négligée. C'est cet angle inédit qui constitue l'objet de ce livre.
Pour l'éclairer, il faut exhumer des strates de documents ensevelis, retrouver des fonds d'archives inexploités, en rouvrir, un à un, tous les cartons, déplier chacune des enveloppes, déchiffrer les différentes écritures manuscrites. Alors tout s'organise autrement et le statut de l'artiste se révèle beaucoup plus complexe qu'on ne l'imaginait.
Un étranger nommé Picasso nous entraîne dans une enquête stupéfiante sur les pas de l'artiste surdoué, naviguant en grand stratège dans une France travaillée par ses propres tensions. On le voit imposer au monde son oeuvre magistrale, construire ses propres réseaux et devenir un puissant vecteur de modernisation du pays. Un modèle à contempler et peut-être à suivre.
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Médecin, pasteur, théologien, philosophe ou encore musicien : nombreux sont les qualificatifs qui définissent Albert Schweitzer (1875-1965). Alsacien nourri des cultures allemande et française, écrivain prolifique, adversaire du nationalisme puis des armes nucléaires et précurseur de l'aide humanitaire, il fut sa vie durant fidèle à sa foi protestante et à son idéal humaniste.
Avant même le prix Nobel de la paix qu'il obtint en 1953, il s'est rendu célèbre par son éthique du respect de la vie et l'hôpital qu'il fonda à Lambaréné, au milieu de la forêt équatoriale, qui fit de lui une figure emblématique.
De Kaysersberg et Gunsbach au Gabon en passant par Strasbourg, Paris ou Berlin, Matthieu Arnold se fonde sur des sources inédites pour nous guider sur les traces d'un Albert Schweitzer aux multiples facettes.
Matthieu Arnold, professeur d'histoire à la Faculté de théologie protestante de l'Université de Strasbourg, est correspondant de l'Académie des inscriptions et belles-lettres. Spécialiste de la Réforme et du protestantisme au xxe siècle, il est l'auteur, chez Fayard, d'une biographie de Luther (2017). -
Tocqueville : l'homme qui comprit la démocratie
Olivier Zunz
- Fayard
- Biographies Historiques
- 20 Avril 2022
- 9782213700557
Alexis de Tocqueville fut à plus d'un titre un homme de son temps. Grand penseur, ennemi de tous les despotismes, il refusa de se contenter de la théorie, prenant une part active aux événements politiques troublés de son époque.
Dans cette biographie appelée à faire date, Olivier Zunz révèle comment ce jeune aristocrate français conçut, le premier, une théorie générale de la démocratie moderne. Son voyage aux États-Unis en 1831-1832, à l'âge de vingt-cinq ans, fut pour lui une révélation, la découverte d'une société où l'égalité est source de liberté. Le succès de son livre majeur De la démocratie en Amérique consolida son engagement. Député, ministre de la IIe République, il se mit au service de grandes causes : l'abolition de l'esclavage, la réhabilitation des criminels ou la liberté de l'enseignement avec l'espoir de réconcilier État et Église. Mais son nationalisme l'aveugla, jusqu'à soutenir la férocité du projet colonial en Algérie.
Refusant de soutenir le Second Empire, Tocqueville consacra ses dernières années à repenser l'histoire d'une Révolution française « entreprise pour la liberté » mais « aboutissant au despotisme », tragiquement. Une leçon pour comprendre le monde contemporain. -
Figure majeure de l'histoire française et européenne, personnage central de la République et du socialisme, premier mort de la Grande Guerre par son assassinat le 31 juillet 1914, héros du Panthéon depuis 1924, Jean Jaurès (1859-1914) ne bénéficie pourtant pas d'une biographie à la hauteur de sa place dans l'histoire contemporaine. C'est chose faite aujourd'hui avec l'ouvrage des historiens Gilles Candar et Vincent Duclert, qui orchestre les sources les plus vastes tout en restituant les acquis les plus récents de la recherche.
Se dessine un portrait passionnant de ce brillant normalien, philosophe, professeur, plus jeune député de France, grand orateur et journaliste pénétrant, patriote internationaliste, fondateur du socialisme démocratique, aux avant-postes de la République. Son attention constante à la question sociale l'amène à s'engager dans de très nombreuses luttes ouvrières, paysannes, syndicales, intellectuelles. Ses écrits innombrables témoignent de ce choix de la justice et de la cause de l'humanité.
Ce livre défend une interprétation de l'homme et de son action dans l'étude du combat politique, intellectuel et moral qui entraîna Jaurès tout au long de son existence, et même par-delà sa mort puisque sa mémoire continue d'agir puissamment sur les représentations contemporaines. Jaurès est un symbole pour les sociétés, un emblème à gauche, parfois disputé à droite, une icône aussi pour des générations de militants, un objet d'étude enfin, sans cesse renouvelé.Professeur de chaire supérieure au lycée Montesquieu (Le Mans), président de la Société d'études jaurésiennes, Gilles Candar anime chez Fayard la parution des Oeuvres de Jean Jaurès. Chercheur et enseignant à l'École des hautes études en sciences sociales, inspecteur général de l'Éducation nationale, Vincent Duclert a publié une biographie remarqué d'Alfred Dreyfus (Fayard, 2006). -
Alexandra Kollontaï : la Walkyrie de la Révolution
Hélène Carrère d'Encausse
- Fayard
- Biographie Histoire
- 10 Novembre 2021
- 9782213721248
Alexandra Kollontaï, quelle femme ! Et quel destin !
Aristocrate russe, elle rejette très tôt son milieu, son pays et choisit la révolution et le monde. Révolution de 1905, exil, prison, agitation clandestine, et, en 1917, elle est avec Lénine dans la révolution. Elle fait partie de son premier gouvernement, ministre - commissaire du peuple - alors qu'en Europe les femmes n'accéderont, et rarement, à la fonction de ministre qu'après la Seconde Guerre mondiale. Puis, cinq ans plus tard, première femme ambassadeur que l'histoire ait connue.
Mais Alexandra Kollontaï, qui parle plusieurs langues, remarquable oratrice, sera aussi un tribun célèbre, s'adressant avec facilité aux ouvriers américains, aux socialistes allemands, aux marins révoltés de Kronstadt ou aux femmes musulmanes de l'Asie centrale, partout électrisant les auditoires fascinés.
Kollontaï est aussi une féministe passionnée, théoricienne de l'amour libre, combattant pour l'émancipation et les droits des femmes. Et encore une amoureuse dont les amours tumultueuses choquent Lénine, ce qui ne l'empêche pas d'être une mère attentive à son fils.
Autre Kollontaï, l'écrivain dont les écrits politiques, les romans, le journal tenu tout au long d'une vie constituent une oeuvre remarquable dont la qualité littéraire est unanimement reconnue.
Cette existence multiforme, si dense n'a pas empêché Alexandra Kollontaï de s'imposer à l'attention de ses contemporains par sa beauté inaltérable et une élégance constante, saluée toujours par la presse qui la présenta comme un modèle, préfigurant ainsi les « icones » médiatiques du XXe siècle.
Enfin, et ce n'est pas le moindre de ses exploits, Alexandra Kollontaï sortit victorieuse de la folie destructrice de Staline. Alors que Staline déshonora et extermina toute la vieille garde bolchevique, Kollontaï échappa au sort tragique de tous ses camarades de combat et vécut, indemne et active, à quelques mois près, aussi longtemps que Staline.
Pour retracer ce destin incroyable et comprendre cette personnalité hors du commun et le demi-siècle qu'elle aura marqué, l'auteur a rassemblé une documentation considérable - archives, écrits de Kollontaï, mémoires de bolcheviks présents à l'époque - et des études historiques qui y sont consacrées.
Historienne de la Russie, auteur de L'Empire éclaté, Hélène Carrère d'Encausse, membre depuis 1991 de l'Académie française dont elle est Secrétaire perpétuel depuis 1999, a notamment publié aux Editions Fayard Le Malheur russe, Nicolas II, Lénine, Les Romanov, Six années qui ont changé le monde, 1985-1991, Le Général de Gaulle et la Russie, La Russie et la France. -
Vidocq : Entre rébellion et nouvel ordre
Jean-Pierre Jessenne
- Fayard
- Biographies Historiques
- 2 Octobre 2024
- 9782213725765
François Vidocq (1775-1857) s'est construite sur cette image à double face. Une réputation qui doit beaucoup aux aventures que l'homme, tour à tour roi des voleurs ou roi des policiers, raconte dans ses Mémoires.Sa destinée, toutefois, est bien plus incroyable. De guerres en révolutions, confronté aux transformations politiques et sociales d'une France en mouvement, Vidocq joue des rôles si variés qu'il devient un témoin exceptionnel de son époque. Il oscille ainsi entre rébellion et défense de l'ordre bourgeois - un ordre que ce fils de boulanger, habitué des milieux populaires et marginaux, voudrait plus juste.Dans une biographie haute en couleurs convoquant sources diverses et travaux d'historiens, Jean-Pierre Jessenne nous invite à découvrir les facettes méconnues de Vidocq par-delà les légendes et les affabulations.Jean-Pierre Jessenne a été professeur d'histoire dans les universités de Rouen et Lille. Longtemps membre du comité de rédaction de la Revue d'histoire moderne et contemporaine, ses livres, directions d'ouvrages et contributions portent sur l'histoire de la France du Nord., la Révolution française et les pouvoirs dans les sociétés rurales européennes.
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Parfait modèle du self-made man, le seizième président des États-Unis incarne le rêve américain, de son enfance malheureuse dans les prairies du Middle West à la Maison Blanche.
L'expérience de la pauvreté, aggravée par des tragédies familiales, n'a cessé de hanter la mémoire d'Abraham Lincoln. Mais elle lui a aussi légué une force de caractère à la mesure de son ambition, une nature généreuse et une vision universaliste de l'humanité. Lors de sa présidence, marquée par le fléau de la guerre civile, il a su s'élever à la hauteur de sa tâche pour concrétiser son rêve d'une Amérique unie, pacifiée, consciente de sa destinée et enfin débarrassée du fardeau de l'esclavage. En scellant à jamais l'unité des États fédérés, il a surtout préservé les fondements d'une nation appelée à jouer un rôle capital dans l'Histoire.
Assassiné au faîte de sa gloire, Lincoln a présidé à une seconde naissance des États-Unis. D'où la place de choix qu'il occuppe, aujourd'hui encore, dans le panthéon des héros américains.
Docteur en histoire, Farid Ameur est spécialiste des États-Unis. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur le XIXe siècle américain, dont La Guerre de Sécession (2004), Sitting Bull, héros de la résistance indienne (2010), Gettysburg (2014) et Le Ku Klux Klan (Pluriel, 2016) -
Prince des ténèbres ? A maints égards, Richard Nixon est entré dans l'Histoire comme une figure maléfique. Seul président américain à avoir jamais été contraint à la démission, son nom reste attaché au scandale du Watergate. Mais sur toute son oeuvre flotte comme un parfum de soufre. Sa fulgurante ascension politique s'est faite aux pires heures de l'anticommunisme de Guerre froide et du maccarthysme. Sa présidence s'est déroulée aux pires heures de la guerre du Vietnam, alors que l'Amérique déchirée était au creux de la vague. Sa politique étrangère, jugée sanglante, a été conspuée. Et il est vrai que Nixon et son âme damnée, Henry Kissinger, ne sont pas pour rien dans la fin tragique de Salvador Allende. Entre autres... Pourtant, Nixon voulait être un homme de paix et son bilan en politique étrangère est aussi marqué par des succès extraordinaires : l'entrée du monde dans la Détente ; le spectaculaire rapprochement avec la République populaire de Chine de Mao Zedong ; la fin de la guerre du Vietnam ; la conclusion des accords de désarmement avec l'Union soviétique ; la diplomatie des sommets ; l'amorce du processus de paix au Proche-Orient... En politique intérieure, là encore Nixon est « plus que le Watergate » et son oeuvre a été réévaluée. Il incarne un type de républicain aux politiques plutôt centristes, voire progressistes, dans le domaine social. Un positionnement politique qui a aujourd'hui pratiquement disparu, en raison des dérives droitières successives du Parti républicain depuis cette époque. A la lumière d'archives et de sources nouvelles, cette monumentale biographie de Nixon retrace l'histoire des Etats-Unis au XXe siècle et certaines des étapes les plus importantes de l'histoire des relations internationales, celles qui ont forgé notre monde actuel.
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Gustave Caillebotte, l'impressionniste inconnu
Stéphanie Chardeau-Botteri
- Fayard
- Biographies Historiques
- 10 Mai 2023
- 9782213725710
« Gustave Caillebotte (1848-1894) était un peintre. Mais pas seulement.
C'était surtout un passionné. Artiste novateur reconnu par ses pairs, premier collectionneur des impressionnistes, grand navigateur, philatéliste renommé, botaniste innovant, il mena de front plusieurs passions jusqu'à les maîtriser pour exceller.
Plus d'un siècle après, qui peut encore le raconter ?
L'artiste n'eut pas d'enfant mais plusieurs frères, dont Martial qui lui donna deux descendants. Jean fut abattu à bord de son avion de guerre en 1917, laissant seule Geneviève, unique descendante, dont je suis l'arrière-petite-fille. Durant quatorze passionnantes années, cette aïeule me conta, en menus détails, l'histoire du mouvement impressionniste, de son oncle et de ses amis, Renoir, Monet, Degas ou Pissarro. Elle possédait nombre de lettres, photographies, objets qui suscitaient mon émerveillement. » Nourrie de ces précieuses archives familiales, Stéphanie Chardeau-Botteri renoue les fils d'une vie au service de l'amitié et de l'art.
Stéphanie Chardeau-Botteri est experte en oeuvres du xixe siècle et membre de la Chambre nationale des experts spécialisés. Elle a participé à l'organisation de nombreuses expositions consacrées à son aïeul. -
Il y a le Charlemagne de l'histoire et celui de la légende. L'un a façonné une nouvelle Europe, l'autre a donné à rêver. Les deux, l'homme qu'il fut et le personnage qu'a construit le temps, ont fourni pendant douze siècles la plus étonnante des références, aussi bien intellectuelle que politique. Ce livre consacré au Charlemagne de l'histoire ne manque pas de donner sa place au Charlemagne des chansons de geste, à celui du Saint Empire ou du royaume capétien, à celui de Napoléon ou de la Troisième République.
L'homme et son oeuvre sont d'une diversité qui touche au paradoxe. Le souci qui conduit et domine son action c'est celui de l'unité politique et religieuse de l'Occident chrétien. Homme d'Etat à la rude autorité mais sensible aux conseils de l'entourage qu'il s'est choisi, autodidacte féru de poésie latine et lisant le grec, initiateur d'une renaissance intellectuelle conçue pour les laïcs comme les clercs, mais aussi d'une nouvelle construction politique et d'un système monétaire qui durera mille ans, chef de guerre sans pitié et défenseur de la foi sur les champs de bataille comme dans les débats théologiques, organisateur d'un véritable Etat et fédérateur de peuples, attentif à l'enseignement que l'on dispense dans les écoles aussi bien qu'à la bonne tenue des domaines et à la composition des jardins, tel est l'étonnant roi des Francs et des Lombards qui, à Noël 800, devient empereur.
Charlemagne est profondément un homme de ce pays du Rhin, de la Meuse et de la Moselle qui est celui de ses ancêtres. C'est vers l'Elbe et vers le Danube qu'il se porte le plus souvent. Mais il impose sa loi à l'Italie, tente de prendre pied en Espagne, entretient des relations difficiles avec Byzance et ne néglige pas le califat de Bagdad. Le fulgurant chef de guerre est, pour gouverner, capable de prendre le temps de la réflexion. Et l'infatigable cavalier des campagnes d'été se dote d'une capitale parce que le temps n'est plus au gouvernement itinérant dans un empire qui ne cesse de s'étendre.
Jean Favier est né en 1932. Historien de vocation, il a été conservateur aux Archives nationales, professeur aux universités de Rennes, Rouen et de Paris-Sorbonne, directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes études, directeur général des Archives de France, président du Conseil international des Archives et président de la Bibliothèque nationale de France. Membre de l'Institut, il est président de la Commission française pour l'Unesco. Il est l'auteur de plus de vingt ouvrages, dont Philippe le Bel, La Guerre de Cent Ans, François Villon, Le Temps des principautés, Les Grandes Découvertes, le Dictionnaire de la France médiévale et Paris. Deux mille ans d'histoire.
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L'histoire de Louis XI, c'est l'histoire d'un homme qui sut imposer aux autres ses décisions, qui dut garder sans cesse l'esprit en éveil, plier le temps à ses desseins, être deux fois plus habile et trois plus rapide que ses semblables, et cacher toujours son sens de la comédie derrière les gestes du conformisme. Adolescent sans ressources, il se rebelle contre le monde; souverain tout puissant, il amène le monde à se rebeller contre lui. Sur sa vie, sur son caractère, nous disposons de nombreux témoignages. De la masse de documents que Paul Murray Kendall a passé plusieurs années à étudier ressort l'image d'un homme aux capacités exceptionnelles, doué d'une personnalité extraordinairement diverse et complexe. Ses ennemis l'appelèrent, non sans raisons, " l'universelle araigne ", et les ambassadeurs milanais, qui se jugeaient plus fins que tout ce qui venait de l'autre versant des Alpes, le considéraient comme " le plus subtil qui soit ". Pourtant, moins d'une génération après sa mort, on racontait qu'il s'abreuvait du sang des nouveaux-nés au cours de sa dernière maladie, qu'il était l'assassin de son frère, et qu'il se délectait à écouter les cris de ses victimes torturées.En abandonnant la légende pour retrouver la vie, on découvre les vraies dimensions de l'homme, son habileté à charmer, son insatiable curiosité, son goût de la loyauté. Tout cela, Paul Murray Kendall nous le révèle dans une biographie qui apporte une contribution essentielle à l'histoire du XVe siècle tout en demeurant un livre d'une lecture à la fois facile et passionnante.L'auteur: Professeur d'histoire et d'anglais, Paul Murray Kendall (1911-1973) a enseigné pendant plus de trente ans à l'université de l'Ohio, puis, après sa retraite, à l'université du Kansas. Il a consacré plusieurs ouvrages à l'histoire du XVe siècle, dont trois grandes biographies: Richard III, Louis XI et Warwick, le Faiseur de Rois. Il a également écrit un roman historique, Mon frère Chilpéric.
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Anne de Bretagne ; duchesse et reine de France
Claire L'Hoër
- Fayard
- Biographie Histoire
- 15 Janvier 2020
- 9782213706184
Depuis, le xve siècle, l'histoire de la duchesse Anne de Bretagne s'est peu à peu transformée en mythe. Il est temps de retracer le portrait intime de cette femme de tête entourée d'hommes de pouvoir qui épousa un roi par deux fois et échoua à donner un héritier à la couronne de France.
« Sa finesse d'esprit est remarquable pour son âge et une fois qu'elle a décidé de faire quelque chose, elle s'efforce d'y parvenir par n'importe quel moyen et à n'importe quel prix. » Érasme Brasca, ambassadeur de Venise.
Si elle est devenue une reine aux contours parfois insaisissables, c'est parce qu'Anne de Bretagne a servi trop de maîtres après sa mort. On la voudrait fidèle à la France parce qu'elle fut reine, fidèle à la Bretagne parce qu'elle est née bretonne, fidèle à son père parce qu'elle lui promit de ne jamais assujettir son duché, fidèle à son peuple qui comptait sur elle, fidèle à son époux - mais lequel ? Charles VIII ou Louis XII -, fidèle à ses fils morts trop jeunes, fidèle à ses filles, comme elle éloignées du trône. Sa vie intense et fascinante, ses voyages et ses pèlerinages symboliques, contribuèrent à élaborer ce personnage mythique.
Il est temps de retracer le portrait intime de cette femme de tête entourée d'hommes de pouvoir. Car, reine et duchesse, Anne de Bretagne fut aussi et d'abord une femme de son temps.
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Après tant de livres et d'études consacrés à Cicéron, est-il possible de dire sur lui quelque chose de nouveau? C'est ce qu'a tenté l'auteur, relevant le défi porté autrefois par un illustre philologue allemand, prétendant qu'il était impossible d'écrire un Cicéron. P. Grimal, bien qu'il ait enseigné la littérature latine en Sorbonne pendant de nombreuses années, et répudiant toute prudence, a voulu écrire sur l'illustre Romain un ouvrage qui puisse être lu. Il a relevé ce défi à l'impossible et gagné son pari. Voici un Cicéron qui essaie non pas de porter un jugement de l'extérieur, et, à travers l'épaisseur des siècles, sur l'homme, ou le consul, ou l'orateur, mais qui s'attache à comprendre le personnage lui-même dans sa complexité, ce qu'il a été simultanément.C'est le moment où Rome devient sensible à la philosophie, et en élabore une qui lui est propre. Le moment où naît l'Empire sur les ruines de la vieille cité-Etat, où la culture, l'éloquence, la préoccupation de la beauté vont devenir le ciment de l'Empire. Cette création, spirituelle autant que politique, a eu pour artisan celui que certains de ses contemporains appelaient avec dédain " l'homme d'Arpinum ". Déchiré, en contradiction parfois avec lui-même, il avait ses racines dans le plus lointain passé, mais ce qu'il apporta au monde devait vivre jusqu'à nous.Le Cicéron, extraordinairement vivant et attachant, que nous offre P. Grimal, est un témoignage sur une époque, mais avant tout sur un homme que des générations ont caricaturé et défiguré de mille manières.
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Charles Quint
Pierre Chaunu, Michèle Escamilla
- Fayard
- Biographies Historiques
- 23 Février 2000
- 9782213603940
Souverain des Pays-Bas, roi de naples et d'une bonne partie de l'Italie, roi des Espagnes (et avec la Castille d'immenses territoires américains), empereur et à ce titre en charge des Allemagnes, enfin titulaire d'une demi-douzaine d'autres royaumes, principautés et duchés, Charles Quint (1500-1558) eut à assumer par le hasard des héritages le plus improbable empilement de couronnes que l'Europe ait jamais vu sur une seule tête. N'eussent été la France avec son précoce et efficace Etat-nation et (dans une mesure bien moindre) l'Angleterre, il ne fut pas loin de régner sur toute la chrétienté latine et d'accomplir le rêve que le Moyen Age avait en vain caressé avant lui : un empire universel et pacifié vivant d'une même foi mais laissant à chaque peuple son génie propre et ses usages.
La folie des hommes et la force des choses en décidèren autrement. Le choc entre "l'empire des alliances" et la France, l'incapacité de l'Eglise à se réformer et à s'adapter aux temps nouveaux, la pression de l'Islam ottoman et bien d'autres facteurs eurent raison de cette ambition, en dépit de la hauteur de vue, de la noblesse d'âme, de la générosité de Charles. Eût-il gagné la partie en mettant François Ier à genoux en imposant manu militari un concile, en faisant subir à Luther le sort jadis réservé à Jean Hus ; en systématisant les bains de sang comme il le fit une fois, malgré lui, à Gand ; en exploitant sans vergogne le sac de Rome perpétré sans son aveu par ses troupes et en jetant de l'huile sur le feu des divisions allemandes ? Il eût fallu pour cela être un politique roué, un cynique à la Louis XI plutôt qu'un chevalier. Bien qu'elle garde un certain mystère, son (ou plutôt ses) abdication(s) montre(nt) qu'il était habité par une soif d'absolu bien différente de la volonté de puissance, et plus impérieuse qu'elle.
En disciple de Braudel, Pierre Chaunu fournit les clefs indispensables à la compréhension du "temps long" dans lequel s'insèrent l'exceptionnel destin de Charles Quint et son échec final : poids des cultures et des mentalités, contraintes de la géographie et lenteur des communications, nécessités de l'hérédité, séquelles des haines ancestrales. Michèle Escamilla, elle, en tentant d' "entrevoir l'homme", s'attache à scruter minutieusement la part de liberté qui fut la sienne, celle dont il usa dans ses actes de gouvernement comme celle qui l'amena à renoncer et à se retirer après avoir partagé ses domaines. Rarement livre aura mis en oeuvre une telle somme de moyens pour faire saisir aux hommes d'aujourd'hui la radicale singularité d'une aventure européenne dont l'histoire humaine ne connaît aucun équivalent.
Pierre Chaunu, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, est professeur émérite à l'université de Paris-Sorbonne, et Michèle Escamilla professeur à l'université de Caen. Tous deux ont de longue date consacré une grande partie de leurs recherches à l'Espagne du début des Temps modernes. -
On ne compte plus les clichés, les légendes, les fausses énigmes dont Philippe le Bel continue à être l'objet ou le prétexte.
Les énigmes vraies sont bien suffisantes. Car il en est à chaque détour de la recherche. Le roi en est une à lui seul, et la première de toutes. Froid calculateur, timide, pauvre homme ballotté ? Son silence est-il habileté, refuge ou abdication ? Sa foi est-elle cause première ou prétexte ? Son amitié est-elle fidélité ou favoritisme ?
Le gouvernement est une deuxième énigme. Roi de fer et hommes de paille ? Prince sage et conseillers avisés ? Jeu subtil de la compétence et du pragmatisme.
Chacune de ces « affaires » dont est faite l'histoire du règne est en soi une question : Pourquoi les Juifs ? Pourquoi le Temple ? Pourquoi la dévaluation ?
Même si l'on met de côté les images traditionnelles, quel drame que cette lutte du roi chrétien et du Souverain Pontife ! Quel drame que cet effondrement d'un ordre naguère respecté d'Orient en Occident ! Quel drame que cette fièvre qui s'empare du marché monétaire et qui fait connaître à la France, pour la première fois, dans le même temps, l'inflation galopante et l'instabilité des valeurs !
Jean Favier est né en 1932. Il a été conservateur aux Archives nationales, professeur aux universités de Rennes, de Rouen et de Paris-Sorbonne, directeur général des Archives de France, président du Conseil international des Archives et président de la Bibliothèque nationale de France. Membre de l'Institut, il est aujourd'hui président de la Commission française pour l'Unesco. Il est l'auteur de plus de vingt ouvrages, dont La Guerre de Cent Ans, François Villon, Les Grandes Découvertes, le Dictionnaire de la France médiévale et Paris (Fayard). -
Matricule 78651. Simone Veil a seize ans et elle est condamnée à mourir à Auschwitz. Elle est devenue immortelle. Son destin fascine et intrigue. Il était temps de percer le mystère qui entoure le parcours exemplaire de celle qui est devenue une icône pour des générations de femmes.
Se nourrissant de témoignages inédits, Sarah Briand retrace l'itinéraire de la petite fille au caractère rebelle qui s'appelait encore Simone Jacob lorsqu'elle revint des camps de la mort, sa rencontre avec son futur mari, le doux cocon familial, les coulisses de ses combats politiques, les rendez-vous secrets, les blessures et les drames qui ont émaillé sa vie.
Une plongée dans l'intimité d'une combattante.
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Charles IV ; un empereur en Europe
Pierre Monnet
- Fayard
- Biographie Histoire
- 19 Août 2020
- 9782213699233
Dans une biographie inédite, Pierre Monnet dresse le portrait de ce souverain hors norme, infatigable bâtisseur, amasseur de reliques, grand lettré, inlassable voyageur. Un roi entre deux ponts, à la fois médiéval et moderne, au carrefour des langues et des cultures européennes.
Charles IV (1316-1378) fut le roi et l'empereur d'une chrétienté en crise au xive siècle, déchirée par la peste, la guerre de Cent Ans et les débuts du schisme pontifical. Issu de la dynastie des Luxembourg, il est né à Prague, a été élevé à Paris, fit ses premières armes en Italie, devint roi des Romains, roi de Bohême, roi des Lombards, roi d'Arles et ceignit enfin la couronne impériale à Rome. Il parlait, lisait, écrivait le tchèque, le français, l'allemand, le latin, l'italien. Collectionneur passionné de reliques et d'oeuvres d'art, notamment de ses propres portraits, il est l'auteur, fait rarissime, d'une autobiographie qui raconte son enfance, ses rêves, ses doutes à la première personne. Il est aussi le père de la Bulle d'Or de 1356, une Constitution qui ordonne l'élection et les institutions du Saint Empire jusqu'en 1806, établit un équilibre fédéral et territorial à l'allemande, d'une certaine manière toujours actuel.
Constructeur de châteaux, marié quatre fois, grand lettré, inlassable voyageur, Charles IV fut un roi et empereur à la fois médiéval et moderne, au carrefour des langues et des cultures européennes.