Belin
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Notre-Dame de Paris : Une cathédrale dans la ville, des origines à nos jours
Boris Bove, Claude Gauvard
- Belin
- References
- 27 Avril 2022
- 9782410024555
Dressée au coeur de Paris depuis le XIIe siècle, la cathédrale Notre-Dame a été bâtie par et pour la ville, dont elle a modifié en retour le visage. Loin de n'être qu'une construction de pierre, dont les prouesses architecturales et esthétiques ne sont plus à prouver, Notre-Dame constitue avant tout un phénomène historique urbain et global dans la longue durée. C'est de ce constat que sont partis Claude Gauvard et Boris Bove, accompagnés d'une vingtaine de spécialistes parmi les meilleurs, pour retracer l'histoire de cette cathédrale restée longtemps le symbole d'une ville, voire d'un pays tout entier, au point que la destruction de sa flèche lors du grand incendie de 2019 ait ému la communauté internationale.
Plus d'une centaine de documents iconographiques et une vingtaine de cartes originales éclairent cet objet d'étude, au croisement de presque toutes les disciplines des sciences humaines : archéologie et histoire de l'art, mais aussi histoire religieuse, sociale, politique, culturelle et urbaine.
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Dans son dernier ouvrage, Oleg Khlevniuk renouvelle en profondeur, par une connaissance remarquable des archives personnelles de Staline et des archives du Politburo, le genre de la biographie politique du dictateur. A partir d'une analyse critique des sources, Oleg Khlevniuk démonte les innombrables légendes (Staline « commanditaire du meurtre de Kirov », Staline « paranoïaque », Staline, « adepte d'une frappe préventive contre l'Allemagne », etc) pour ne retenir que l'épure : les mécanismes politiques de l'ascension d'un « homme des confins de l'Empire », dépositaire d'une culture de « clan », puis les ressorts du mode de gouvernance stalinien, fondé sur un interventionnisme de tous les instants et un travail quotidien titanesque. Les chapitres sur le « Grand Tournant » du début des années 1930, la « Grande Terreur » de 1937-1938, la conduite de la « Grande guerre patriotique » ou le « second stalinisme » d'après-guerre, déconstruisent, sur des points capitaux, les deux grandes interprétations dominantes (« totalitariste » et « révisionniste ») de l'histoire soviétique de ces décennies. Au-delà de la biographie du dictateur, c'est une interprétation nouvelle du stalinisme, fondée sur une connaissance exceptionnelle des grands fonds d'archives, que nous propose Oleg Khlevniuk dans son dernier ouvrage qui a reçu le prestigieux 2016 Prose Award décerné par un panel des grandes universités américaines.
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Le long règne de Philippe Auguste (1180-1223) a été d'une extraordinaire fécondité. Alors qu'à son avènement, le jeune roi de quinze ans ne contrôlait qu'une faible partie du royaume, à sa mort, sa souveraineté est largement reconnue. Philippe a réussi à enlever au roi d'Angleterre la Normandie, le Maine, l'Anjou et l'Auvergne ; il a imposé son autorité au comte de Flandre et au comte de Champagne, et parfois même au pape ; il a réussi à vaincre une coalition dirigée par l'empereur germanique et a failli conquérir l'Angleterre... Dans le royaume, il a mis en place des baillis pour le représenter, il a augmenté ses revenus et il a structuré son gouvernement grâce à un petit nombre de fidèles conseillers. Il a développé Paris, qu'il a dotée d'une enceinte et dont il a renforcé l'Université.
Ces réussites, Philippe Auguste les doit à son obstination, qui lui a permis de surmonter bien des revers, ainsi qu'au contrôle progressif de son tempérament impulsif, coléreux et inquiet. Cette biographie, fondée sur la richesse des chroniques et des documents d'archives, retrace ce long cheminement d'un homme devenu roi de France à quinze ans, jeté au milieu de vassaux redoutables et éprouvé par la maladie contractée lors de la Croisade, mais qui finit par remporter d'éclatants succès politiques et militaires.
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Une femme face à l'Histoire ; itinéraire de Raïssa Bloch, Saint-Pétersbourg-Auschwitz, 1898-1943
Agnès Graceffa
- Belin
- Histoire
- 3 Octobre 2017
- 9782410011227
Née dans une famille de la bourgeoisie juive de Saint-Pétersbourg, Raïssa Bloch embrasse en 1917 les idéaux intellectuels et artistiques de la Révolution russe. Membre de la Maison des Arts de Petrograd, elle est brièvement emprisonnée par le régime bolchevique puis envoyée en mission scientifique en Allemagne. Á Berlin, elle rejoint l'Institut des Monumenta Germaniae historica et publie son premier recueil poétique. Avec le jeune Michel Gorlin, de onze ans son cadet, elle crée le Club des poètes russes auquel participent Vladimir Nabokov et Vladimir Korvin-Piotrovski. Mais la prise de pouvoir d'Hitler la pousse à un second exil, cette fois dans une France qui s'annonce accueillante - pour un temps au moins.
Plus que jamais ensemble, Raïssa et Michel Gorlin s'intègrent rapidement à la vie scientifique et littéraire parisienne. Avec la guerre, puis l'arrestation de Michel, les rafles, Raïssa doit fuir encore, disparaître. Avant les camps, Raïssa connaîtra le deuil, mais aussi l'entraide des réseaux de la Résistance française.
Plusieurs fois son destin a failli changer de route.
Cette histoire n'est pas un roman. C'est le parcours véridique d'une jeune femme face aux tumultes de l'histoire. Défense de trépasser ! lui avait intimé Michel depuis le camp d'internement de Drancy, prélude d'Auschwitz. Ce récit est celui de la lutte pour la vie et pour l'art d'une jeune femme du XXe siècle.
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Moi, Galilée, qui ne suis qu'un homme
Danièle Vegro
- Belin
- Science A Plumes
- 5 Juin 2019
- 9782410014426
Acquapendente, janvier 1633. Galilée, convoqué par le Saint-Office pour « avoir tenu et cru la doctrine fausse et contraire aux Saintes Écritures que le Soleil est le centre du monde », se retrouve en quarantaine à cause d'une épidémie de peste. À Rome, son Dialogue sur les deux grands systèmes du monde a causé le scandale et provoqué l'ire de son protecteur Urbain VIII. Le savant toscan, malade et à moitié aveugle, va devoir répondre de ses écrits...
Il met ce temps à profit pour repenser à sa vie, fantasmer le futur, tout en craignant de ne jamais revenir des mains de l'Inquisition. S'adressant directement au lecteur, il cherche à justifier sa version des faits avant d'être englouti à jamais par l'histoire... livrant ainsi un témoignage intime sur sa vie étonnante, ses découvertes, ses succès, ses combats, et la vie tumultueuse de son époque.
Dans ces vrais-faux Mémoires, tour de force littéraire mêlant véracité historique et imaginaire, Daniele Vegro livre un portrait haut en couleur d'un Galilée plus vrai que nature, partageant sans retenue doutes, passions, émois et colères. Et nous révèle, derrière le savant de génie dont les découvertes en astronomie et en physique vont bouleverser le monde, l'homme, truculent, passionné, irrévérencieux... et impitoyable démolisseur de dogmes.
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Une traversée du siècle ; Marguerite Thibert, femme engagée et fonctionnaire internationale
Françoise Thébaud
- Belin
- Histoire
- 3 Octobre 2017
- 9782410005493
Femme engagée, socialiste, pacifiste, féministe et très active sur le plan professionnel, Marguerite Thibert (1886-1982) a traversé une bonne part du XXe siècle. Docteure ès lettres en 1926, elle devient fonctionnaire au Bureau international du travail, en charge du travail des femmes et des enfants, puis experte envoyée en mission dans les pays émergents, avant d'être en France une figure centrale du Comité du travail féminin.
Pour raconter la vie de cette femme exceptionnelle, Françoise Thébaud une démarche originale : elle propose une biographie impersonnelle et collective, qui aborde des pistes multiples. Avec Marguerite Thibert, nous comprenons l'histoire des communautés scientifiques de l'après-Grande Guerre et de la première génération de femmes diplômées, celle des organisations internationales, de leurs politiques de genre et de leurs programmes d'assistance technique après 1945, celle des féminismes dans leurs dimensions nationales et internationales, celle des configurations successives des socialismes et des pacifismes, celle des mutations sociales et politiques de la France d'après-Seconde Guerre mondiale, celle enfin du monde global, dont la protagoniste se sentait solidaire. Un parcours et un ouvrage fascinants à tous égards.
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Madame de Maintenon, la presque reine
Alexandre Maral
- Belin
- Biographies
- 12 Septembre 2018
- 9782410004144
L'histoire de Françoise d'Aubigné, épouse Scarron puis marquise de Maintenon, évoque ces contes de fées où les bergères épousent des rois. Elle constitue sans doute l'exception la plus spectaculaire à la règle des barrières sociales de l'Ancien Régime.
Entrée dans l'histoire par la porte de service, Françoise y accomplit l'une des plus fabuleuses aventures du XVII siècle. Son éducation, son premier mariage, son veuvage, sa rencontre avec Mme de Montespan, ses premiers contacts avec la cour, sa mission auprès des bâtards royaux, l'affaire des Poisons ont été autant d'étapes sur le long chemin, que rien ne laissait prévoir, de l'incroyable ascension qui devait la rapprocher de Louis XIV, au point qu'elle finit par épouser le plus grand roi de l'époque, au faîte de sa puissance et à l'apogée de son règne.
L'histoire de Madame de Maintenon s'envisage ici moins comme le portrait d'un caractère, d'une personnalité, d'un destin, que comme l'étude et l'exploration de l'époque à laquelle il a appartenu, de la société qu'il a fréquentée, des liens qu'il y a noués. La prodigieuse ascension de cette personnalité d'exception s'explore par l'analyse de son réseau de relations sociales, soigneusement constitué pendant son premier mariage et son veuvage, mais aussi le fonctionnement de la Cour : un nouveau système prêt à admettre ce type de profil social, qui évoque certains grands serviteurs de l'État.
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L'auteur retrace la vie d'Abraham Lincoln (1809-1865), seizième président des États-Unis, qui fut assassiné un an après le début de son second mandat.
C'est une biographie linéaire et concise, divisée en brefs chapitres, qui suit le personnage tout au long de sa vie, sans jouer sur des artifices de composition. Cela permet de mettre en lumière l'extraordinaire ascension de Lincoln : né dans une famille humble de paysans, après avoir travaillé aux champs puis exercé toutes sortes de petits métiers, il entrera en politique et étudiera le droit pour devenir avocat. Représentant, puis sénateur, il accède ensuite à la magistrature suprême. Il met fin à la guerre de Sécession et abolit l'esclavage.
Au-delà de l'image d'Épinal, l'auteur montre un personnage complexe : à la fois dépressif et volontaire dans son action politique, emblématique du self made man américain mais à distance de certains stéréotypes de la société de l'époque.
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Morny ; le théâtre au pouvoir
Agnes D' Angio-Barros
- Belin
- Portraits Belin
- 3 Octobre 2012
- 9782701158983
Auguste de Morny (1811-1865), petit-fils de Talleyrand et fils de la reine Hortense et du comte de Flahau, est un homme controversé, l'un des symboles de la Fête impériale dans son lustre comme dans ses excès.
Sans lignée officielle et démuni de moyens sonnants et trébuchants à sa majorité, Morny débute dans la vie avec un atout considérable, qui constitue le ressort fondamental de sa(ses) fortune(s) : ses réseaux et l'art de les développer. C'est grâce à eux que sa maîtresse Fanny Le Hon, femme d'affaires avisée, mise sur lui. Après la rencontre avec celle-ci en 1832, le deuxième grand événement de la vie de Morny est son entrevue avec Louis-Napoléon Bonaparte en janvier 1849. Désormais, et jusqu'à sa mort, son destin est lié à ce demi-frère auquel il s'estime supérieur et qui a sur lui la chance d'être un fils légitime. Jouant un grand rôle dans le coup d'Etat du 2 décembre 1851, il devient ministre de l'Intérieur jusqu'au 23 janvier 1852, puis président du Corps législatif de novembre 1854 à sa mort. Il est l'un des plus hauts personnages du Second Empire.
L'ouvrage retrace les étapes clés de ce parcours hors normes, et analyse la fortune critique et littéraire de Morny, de son vivant et post mortem, qu'elle soit entretenue par ses descendants directs (la branche légitime s'est éteinte en 1944) ou par les écrivains, les publicistes ou les historiens.
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« Je suis fait pour combattre le crime, non pour le gouverner », s'exclamait Maximilien Robespierre à la barre de la Convention la veille de sa chute, le 8 thermidor an II : la formule est caractéristique de sa passion et de son emphase. Elle fait partie de l'abondant florilège qui alimente aussi bien les critiques contre le tribun intolérant que les louanges envers l'homme politique intègre. Tellement intègre d'ailleurs, qu'il finit par agacer le Danton imaginé par Georg Büchner, qui lui lance : « Robespierre, tu es d'une probité révoltante ». Instigateur des horreurs perpétrées sous la « Terreur », homme d'État rigide, implacable et déshumanisé pour les uns ; héros et héraut des droits de l'homme, dirigeant incorruptible, bouc émissaire pour les autres (moins nombreux cependant) : admirateurs ou contempteurs, rares sont les indifférents lorsque l'on évoque la figure de Robespierre.
La Révolution française a transformé des anonymes en figures de premier plan. Robespierre est l'un de ces anonymes brusquement devenus célèbres. Comment un banal avocat d'Arras, promis à une traditionnelle carrière locale, s'est-il trouvé propulsé en quelques mois à l'avant-scène de l'actualité ? Comment a-t-il pu concentrer sur sa personne une bonne partie du ressentiment contre ce que l'on a appelé la Terreur ?
Pour répondre à ces questions, Cécile Obligi a choisi de donner la parole au principal intéressé : Robespierre lui-même. Elle nous fait ainsi découvrir ou redécouvrir un orateur de grande classe et un penseur politique important, que la légende noire a fait oublier trop longtemps.
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Pouvoir et corruption aux Indes espagnoles ; le gouvernement du comte de Baños, vice-roi du Mexique
Pierre Ragon
- Belin
- Histoire
- 3 Novembre 2016
- 9782410002157
En mars 1660, Mexico, capitale de la Nouvelle-Espagne, est livrée aux mains du comte de Baños. Le nouveau vice-roi s'empare du pouvoir avec violence et avidité, plaçant ses proches et détournant les revenus de la colonie. En à peine quatre années, il plonge l'administration de la région dans un régime de corruption inédit. Le comte de Baños était-il un gouvernant plus âpre au gain que d'autres ? Un homme sous l'influence de son épouse ? Un vice-roi malhabile ? L'innocente victime des circonstances ?
Pierre Ragon démêle devant nous les fils d'une enquête qui met au jour les arcanes d'un gouvernement rapidement décrié. À travers cette histoire singulière, il définit les contours d'un système colonial où les marges lointaines doivent s'accommoder de l'absence du roi, en un temps où l'obéissance et la fidélité tiennent à sa présence. Éloignés du souverain, ses représentants sont les premiers à s'affranchir de l'autorité dont ils se prévalent. Et souvent, ils en abusent.
Cet ouvrage est tout à la fois le portrait d'un vice-roi avide de biens et de pouvoir, et l'exploration d'un gouvernement profondément corrompu. Pierre Ragon nous transporte au coeur d'un système politique fait de réseaux et de clientèles et nous donne à voir, à hauteur d'homme, les arcanes d'un monde colonial méconnu.
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Histoire d'un mythe national.
Jeanne d'Arc, patriote et martyre, héroïne féminine au sommet du panthéon national, est une figure centrale de l'histoire de France. Sa mémoire est au coeur d'enjeux politiques dont on sait peu qu'ils ont été mouvants : avant d'être la figure de proue de l'extrême droite, elle a été tour à tour fille du peuple en armes, restauratrice de la monarchie, patriote trahie par son roi et l'Église...
Son histoire et sa mémoire ont été le jeu d'appropriations multiples et antagonistes qui prennent leur source dans ses procès même : condamnée au bûcher comme hérétique et réhabilitée quelques années plus tard afin de légitimer le règne de Charles VII qu'elle a soutenu. Gerd Krumeich retrace, à partir de la Révolution française, les usages de l'histoire de Jeanne d'Arc. Il nous rappelle qu'elle a un temps représenté le parcours d'une simple fille du peuple qui, par son action et ses souffrances, aurait donné naissance au nationalisme français. « Souvenons-nous toujours, Français, que la Patrie chez nous est née du coeur d'une femme, de sa tendresse et de ses larmes, du sang qu'elle a donné pour nous », écrit Michelet. Cependant, d'héroïne de gauche, elle devient, au cours du XIXe siècle, le symbole d'un nationalisme conservateur. Jeanne marque l'impossibilité de trouver un consensus politique qui aurait permis aux « deux France » de se réconcilier. Gerd Krumeich, en analysant les évolutions d'un mythe, fait finalement une histoire du nationalisme français.
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Anne d'Autriche ? L'évidence s'impose à l'historien : trop de romanesque, trop de secrets, trop de partis pris entourent encore la figure de la mère de Louis XIV, longtemps victime de jugements péremptoires, d'accusations extravagantes, de présentations caricaturales. Peu de personnages de l'histoire de France conservent autant leur mystère qu'Anne d'Autriche.
Le présent ouvrage ne s'engage pas à lever tous les secrets de la reine. Son objectif est ailleurs : sans évacuer ce qui constitue malgré tout la trame connue de sa vérité humaine, charnelle autant que psychologique, il cherche à atteindre la vérité politique du personnage - la seule qui compte vraiment - et qui se résume en cette interrogation : Anne d'Autriche fut-elle, oui ou non, une grande reine ?
Anne d'Autriche ? Ni cocotte, ni bigote. Balayons nos idées préconçues. Voilà les premiers coups de pinceau d'un portrait politique jusqu'ici négligé.
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Guillaume le Conquérant ; le bâtard de Normandie
Davy Gilduin
- Belin
- Portraits Historiques
- 7 Octobre 2014
- 9782701192093
Guillaume le Conquérant est un personnage emblématique du Moyen Âge européen. Orphelin de père dès son plus jeune âge, héritier réputé illégitime des ducs vikings, Guillaume a réussi, avant même sa vingtième année, à s'imposer comme l'un des principaux acteurs de l'échiquier politique de la France du XIe siècle. Maîtrisant l'aristocratie normande, tenant tête au roi capétien, nouant de puissantes alliances, s'associant opportunément à la Réforme grégorienne, sachant s'entourer de chevaliers fidèles et de clercs savants, Guillaume le Bâtard est parvenu à bâtir ce qui demeure un modèle de principauté médiévale. Sa conquête de l'Angleterre en 1066 a profondément et durablement influé sur le sort de l'Europe.
Pourtant, à chaque étape de sa vie, les périls menacent, près d'emporter l'édifice patiemment construit. Des guerres, des trahisons, des révoltes, Guillaume viendra à bout grâce à sa formidable capacité à retourner les situations les plus désespérées en victoires providentielles. Loin de la légende noire qui influencera la plume de Walter Scott ou de la légende dorée que les histoires médiévales ont édifiée, Guillaume nous apparaît tout à la fois flamboyant et calculateur, énergique et manipulateur, faisant sienne la formule antique : « Il contenait les lois par les armes et les armes par les lois. »
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Cambacérès ; l'art de servir tous les régimes
Louis Faivre d'arcier
- Belin
- Portraits Historiques
- 20 Mai 2015
- 9782701164427
Jean-Jacques Régis Cambacérès (1753-1824) connut un parcours exceptionnel : simple conseiller maître à la cour des comptes, aides et finances de Montpellier en 1789, il parvint, dix ans plus tard, à se hisser à la deuxième place de l'État, devenant sans le titre le véritable Premier ministre du Consulat et de l'Empire.
Authentique produit des Lumières, très attaché aux innovations révolutionnaires, il réussit à faire paraître, après bien des difficultés, le Code civil qui fonde encore une bonne partie du droit français. Il sut trouver bien des compromis pour rétablir et maintenir la paix civile en France. Sa tâche n'était pas facile : il était aux prises avec les circonstances dans un pays profondément divisé, mais aussi avec Napoléon, dont il régula souvent les emportements. Homme d'une prudence extrême, il acquit une véritable expertise dans l'art de survivre à la plupart des changements de régime... et dans celui de faire fortune. Sa circonspection finit-elle par le trahir ? En tout cas, sa réputation de girouette débauchée et gloutonne lui a survécu. Le paradoxe d'une telle injustice est, pour le moins, matière à réflexion.
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Chamlay ; le stratège du roi-soleil
Jean-philippe Cénat
- Belin
- Portraits Belin
- 18 Octobre 2011
- 9782701152448
Roi-soleil et roi conquérant, Louis XIV prétendait commander seul ses armées et leur donner l'impulsion. En fait, pendant plusieurs décennies de guerre quasi ininterrompue, il fut assisté par un homme de l'ombre : M. de Chamlay.
Pendant la guerre de Hollande (1672-1678), Chamlay fut repéré par Turenne et Condé pour ses talents géographiques et logistiques. Dès la fin du conflit, il réussit à s'imposer comme un collaborateur indispensable de Louis XIV et de Louvois, le ministre de la Guerre. Après la mort de Louvois (1691), il ne prit pas sa succession, resta éloigné des postes les plus en vue, mais jouit auprès du roi d'une influence supérieure à celle de la plupart de ses ministres et de ses généraux.
Stratège à la pensée rationnelle voire systématique, Chamlay joua un rôle décisif dans la dévastation du Palatinat (1688-1689) et dans la mise en place de la " stratégie de cabinet ", qui conduisait le monarque à diriger les opérations des différents fronts depuis ses appartements de Versailles.
Instrument de la diplomatie secrète, historien officiel, rédacteur de plans de campagnes et de plans de réformes militaires et fiscales, Chamlay fut, davantage encore que Vauban, un des grands inspirateurs occultes de la politique de Louis XIV.
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Henri IV à Saint-Denis ; de l'abjuration à la profanation
Joël Cornette
- Belin
- 18 Mai 2010
- 9782701156019
Il fut et demeure le souverain le plus aimé des Français. Quatre cents ans après son assassinat, il ne cesse de fasciner, tant sa vie, son oeuvre et sa légende paraissent exceptionnelles. La périlleuse conquête du pouvoir, la mort dramatique et le destin posthume d Henri IV (1589-1610) sont liés à un espace singulier : Saint-Denis, le lieu de mémoire de la monarchie, là où reposent quatre lignées de souverains (Mérovingiens, Capétiens, Valois, puis Bourbons).
« Je suis le Roy, qui demande d estre reçu au giron de l Église apostolique et romaine ». Tout commence le 25 août 1593 par l abjuration d un pénitent qui sollicite sa réintégration au sein de l Église catholique. Et parvient, grâce à ce « saut périlleux », à pacifier un royaume déchiré depuis trente ans par la guerre civile et religieuse et à mettre un terme aux fureurs des « guerriers de Dieu ».
Le 13 mai 1610, Saint-Denis est le lieu du sacre et du couronnement de Marie de Médicis, la veille du geste fatal de Ravaillac. Les funérailles grandioses d Henri IV, quelques semaines plus tard, nous permettent de restituer et de comprendre le cérémonial complexe et méconnu qui accompagne le corps du souverain, « les deux corps du roi », lors de ce moment de grande fragilité que constitue, pour une monarchie, la disparition de celui qui l incarne.
Près de deux siècles après, dans la France effervescente de l an II de la République, en 1793, la « ci-devant abbaye de Saint-Denis » est le théâtre d une mise à mort des morts : figures de cire, tombeaux et corps des rois, dont celui d Henri IV.
Ces quatre séquences fortes nous invitent à un extraordinaire voyage dans la réalité mais aussi au coeur de l imaginaire de la « nation France ».
Une approche originale focalisée sur quatre séquences fortes de l'histoire.
La célébration du quatre centième anniversaire de l'assassinat d'Henri IV est l'événement national de l'année, soutenu par le ministère de la Culture. Il donnera lieu à de nombreuses manifestations en France, en particulier à Saint-Denis.
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L'ouvrage ne s'intéresse pas seulement au destin exceptionnel de ce jeune Corse qui allait s'emparer de presque toute l'Europe pour entraîner ensuite la France dans la défaite, de ce Bonaparte qui devint Napoléon. Il est plus essentiellement encore la mise en lumière, au travers de ses grandes étapes, de cette période du Consulat et de l'Empire, qui successivement sauvegarda et liquida la Révolution, qui instaura les institutions qui de nos jours encore dominent la vie civile et politique de la France.
La question qui sous-tend les analyses de l'auteur est celle de savoir ce que nous a légué Napoléon, pourquoi son action et sa personne continuent à susciter les passions et les débats.
Cet ouvrage reprend les chapitres parus dans Révolution. Consulat. Empire, « Histoire de France », Belin, 2009.
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Un regard complet sur l'oeuvre d'une grande historienne contemporaine.
Historienne majeure pour l'étude des sociétés françaises et européenne du XIXe siècle, Madeleine Rebérioux s'engagea aussi pour leur progrès et leur démocratisation. Elle mena des combats pour la justice sociale, pour les droits de l'homme, pour l'indépendance des peuples colonisés. Elle imagina des formes singulières d'écriture de l'histoire qui s'exprimèrent dans des articles, conférences, contributions et fragments aussi nombreux que pour certains incomparables. Qu'il s'agisse de Jaurès ou de la diversité des socialismes à l'heure de la première mondialisation, des hommes et des femmes au travail et au combat, des droits de l'homme depuis l'affaire Dreyfus, de la culture des militants ou de celle des avant-gardes, Pour que vive l'histoire fait comprendre le monde avec l'espoir de le changer.
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En 1198, alors que la chretiente est ebranlee par la chute de Jerusalem et par les appels a une reforme morale et religieuse, les cardinaux elisent un nouveau pape sous le nom d'Innocent III. Issu de la noblesse romaine, theologien de renom et ecrivain spirituel, le jeune pontife . il avait trente-sept ans . s'engage aussitot dans la lutte contre les abus. Il s'attaque aux contestations dans le clerge, aux debordements des princes laics contre les prerogatives de l'Eglise, et lance un nouveau projet de croisade.
Mais l'ambitieux pontife est confronte a des multiples resistances et jusque dans la ville de Rome. Esprit religieux peu a l'aise dans les tractations diplomatiques, il doit prendre position dans la guerre civile en Allemagne, contre les rois de France et d'Angleterre et assumer la guerre contre les heretiques en Languedoc. Des 1204, la croisade qu'il avait organisee lui echappe et s'empare de Constantinople au lieu de liberer Jerusalem.
Pourtant, en quelques annees, Innocent III parvient a reaffirmer l'autorite de l'Eglise romaine, a etendre son influence politique et temporelle et a convoquer le grand concile de Latran IV qui reforma en profondeur la vie chretienne. Il laisse a sa mort, en 1216, une papaute redressee, une Eglise assainie, mais aussi compromise dans les affaires du temps. -
Le maréchal Alphonse Juin reste célèbre pour ses victoires en Tunisie en 1943, puis en Italie l'année suivante, à la tête du Corps expéditionnaire français. Mais ces faits d'armes masquent une carrière entièrement orientée vers la défense de l'Empire colonial français en Afrique du Nord : au Maroc avec Lyautey, sous Vichy ou comme résident général à Tunis puis Rabat, Juin est l'archétype de l'officier de l'armée d'Afrique. Son comportement vis-à-vis du pouvoir politique et son rapport à l'obéissance « d'homme à homme » avec Lyautey, Pétain ou de Gaulle, ont varié en fonction de ses engagements impériaux. Juin connaît au début des années 1950 l'apogée de son influence politico-militaire, avant d'être enfin marginalisé par le processus de décolonisation et par la politique algérienne du général de Gaulle.
Fondée sur des archives inédites, françaises, espagnoles et marocaines, cette biographie explore la brutale transformation qui a mené de l'Afrique du Nord française au Maghreb contemporain. Ce livre n'est ni une hagiographie, ni une analyse à charge, mais une tentative d'écriture d'une histoire partagée par les deux rives de la Méditerranée.