Pourquoi l'Iran fait-il trembler l'Occident depuis quarante ans ? Comment est née cette république islamique dont dépend en partie la paix au Moyen-Orient ?Depuis l'avènement des Qâjârs au début du XIX? siècle, la modernisation de l'État a progressé en même temps que la violence politique. Un nationalisme particulier s'est développé en réaction contre les ingérences des puissances européennes. Une première révolution, en 1906, a doté l'Iran d'une monarchie parlementaire. Soixante-dix ans plus tard, la révolution qui a renversé le chah a été menée par les mollas associés à des intellectuels libéraux et à des forces de gauche. Derrière le rideau de l'islam militant, les cortèges révolutionnaires réclamant l'indépendance et la liberté dénonçaient autant l'absolutisme du chah que l'impérialisme de Washington.En 2009, le «Mouvement vert», démesurément amplifié par les médias occidentaux, a fait long feu ; à l'automne 2022, la contestation a grondé à nouveau mais la révolte semble s'essouffler. D'où le régime tient-il son dynamisme, et de quelle légitimité se réclame-t-il ? Les Iraniens cherchent la liberté malgré le retour incessant de l'autoritarisme.
Sophis, Safavides, Séfévides... Si les noms qui désignent cette dynastie sont nombreux, ce qu'elle accomplit est unique : entre 1501 et 1722, elle fait vivre à l'Iran l'âge d'or de son histoire.
Après une période médiévale qui voit de nombreux empires éphémères régner sur une zone mal définie, les neuf Shahs qui se succèdent à la tête de la Perse pendant deux siècles parviennent à mettre en place un pouvoir fort et centralisé, à fédérer un territoire composite, à stabiliser les frontières face aux forces étrangères - essentiellement ottomanes et ouzbèques -, à redéfinir juridiquement les rapports entre les pouvoirs internes et, enfin, à imposer le chiisme comme religion d'État. Cet apogée est en grande partie dû au plus illustre des souverains de cette lignée, le grand Abbas Ier (1587-1629). Réformateur, administrateur, conquérant, il est également visionnaire : en choisissant de déplacer la capitale à Ispahan, il sait qu'il va faire de son empire une puissance importante sur le plan international. Et en effet, cette « moitié du monde » ouvre le pays aux échanges politiques, diplomatiques, commerciaux, religieux et artistiques. Alors quelles faiblesses précipitent la chute de la dynastie sous les assauts afghans au XVIIIe siècle ?
S'appuyant sur de nombreux récits iraniens et occidentaux, Yves Bomati nous fait revivre deux cents ans d'histoire méconnue. Romanesque mais en rien romancée, cette synthèse retrace toute l'épopée des grands Sophis, l'héritage durable qu'ils ont laissé en Iran et leur imprévisible chute.
L'Iran est un jardin que les mots font fleurir. Sous les coupoles des mosquées d'Ispahan et des mausolées de Chirâz, une somme de fascinantes contradictions persanes est à l'oeuvre.
Les Iraniens aiment les sciences et sont superstitieux. Ils sont mystiques et amoureux des plaisirs plus terrestres. L'Iran des poètes est celui du pardon. Mais l'Iran des juges islamiques condamne à mort le plus grand nombre de mineurs au monde. Les omniprésents mollahs y sont sans cesse moqués, affublés de sobriquets ridicules, maudits, voire insultés. Mais peu d'Iraniens voudraient qu'ils disparaissent de leur paysage.
Ce petit livre n'est pas un guide. C'est un décodeur. L'Iran est un poème persan dont ces pages vous aident à saisir les dérangeantes ambiguïtés. Il dit l'âme d'un pays qui, de tout temps, a figuré au panthéon des voyageurs. Il explique le mystère et les secrets d'un grand peuple. Parce qu'en Iran, comprendre n'est qu'une étape sur le sinueux chemin des sentiments.
Récit suivi d'entretiens avec Clément Therme (Comment les mollahs ont fabriqué l'homo islamicus) et Leili Anvar (Le mythe de la Taverne).
Depuis les antiques civilisations du plateau iranien jusqu'à l'actuelle République islamique née de la révolution de 1979, ce pays-continent, creuset bouillonnant au coeur d'un Moyen-Orient turbulent, a vu naître des religions et des systèmes aussi novateurs que le zoroastrisme, la quête d'un empire universel, l'émergence du modèle du despote éclairé, en même temps que des courants philosophiques et artistiques majeurs.
Avec cette fresque se déroulant sur plus de 4 000 ans, puisant dans les récits historiques, les travaux les plus récents et les anecdotes issues de chroniques persanes, Houchang Nahavandi et Yves Bomati ravivent également le destin d'illustres personnages tels Cyrus, Darius, Avicenne, Reza Shah, Alexandre le Grand et, moins connus du lecteur occidental, ceux d'Hassan Sabbah l'Assassin, de Tâhéreh Qorrat ol-'Eyn la poétesse et d'Amir Kabir le réformateur.
Croisant leurs regards, ils montrent combien l'actualité la plus récente et parfois la plus controversée plonge ses racines dans un passé marqué par la double emprise du rêve impérial et du sens religieux. Un livre essentiel pour connaître et comprendre un pays charnière et matrice de siècles de civilisations.
De la Perse à la République islamique d'Iran.
Nationalisme fervent, politisation du religieux, modernisation de la société, économie en crise, tensions régionales... La République islamique d'Iran ne cesse d'évoluer et d'étendre son influence au Moyen-Orient. En abordant successivement les aspects historiques, politiques, internationaux, économiques et sociétaux de l'Iran, cet essai accessible et vivant donne des clés de lecture pour aborder ce pays, non seulement à travers sa profondeur historique, mais aussi à travers ses paradoxes contemporains. Ainsi, il nous permet de mieux saisir son positionnement actuel sur la scène internationale, caractérisé notamment par une oscillation entre idéologie et pragmatisme, mais aussi de mieux comprendre les défis internes de l'Iran, liés à la nécessité de répondre aux aspirations d'une société en pleine transformation.
Curieux destin que celui de l'Iran faisant l'objet de rivalités entre puissances russe et britannique pendant tout le XIXe et le début du XXe siècle, avant de devenir la première nation du Moyen-Orient à se doter d'une constitution moderne. Aujourd'hui entouré de jeunes États, il fait incontestablement figure de vieil empire. Ce sont deux siècles d'une histoire foisonnante auxquels ce livre invite : une clé indispensable à la compréhension des nombreux enjeux contemporains.
Étrange pays que ce grand État chiite, qui n'a jamais rompu avec son passé préislamique et qui, malgré son particularisme - son insularité, disent certains -, a toujours exercé un rayonnement culturel bien au-delà de ses frontières. Curieux destin que celui de ce vieil empire aujourd'hui entouré de jeunes États, objet pendant tout le XIXe et le début du XXe siècle de rivalités entre puissances russe et britannique, et qui est aussi la première nation du Moyen-Orient à s'être dotée d'une Constitution moderne obtenue à la suite d'une révolution dès 1906.
Précurseur dans la nationalisation de ses ressources pétrolières, l'Iran est également le premier pays à connaître une révolution islamique qui provoque un séisme politique sans précédent à travers le monde musulman et au-delà. Aujourd'hui, alors que ses voisins tentent d'endiguer la montée de l'islamisme radical, il cherche la voie pour sortir d'une révolution religieuse.
L'histoire contemporaine de l'Iran, à la fois laboratoire politique pour le monde et nation à part, du point de vue identitaire et historique, vaut d'être connue. Le présent ouvrage a pour ambition d'initier le lecteur à cette histoire foisonnante et méconnue de l'Iran des deux derniers siècles (1796-2017).
L'Iran connaît en 1979, l'un des régimes les plus stables, prospères et répressifs du Moyen-Orient ; celui-ci s'effondre pourtant en quelques mois sous les coups d'une grève sauvage massive et d'émeutes urbaines incessantes. Cette étude revient sur les causes réelles de l'une des plus grandes révoltes ouvrières du XXe siècle, et met en lumière les mécanismes d'une protestation prolétarienne croissante, l'échec de la répression et l'effondrement de l'État.
Elle relate aussi la manière dont le clergé chiite s'empare des rênes de la contestation et la transforme en "révolution islamique" et, enfin, comment tout cela déclenche un mouvement de révolte des femmes d'une ampleur inégalée.
Le Livre des Rois (Châh-Namé) est le plus précieux monument de l'épopée nationale iranienne. Le poète persan Ferdowsi (930-1020) y chante l'histoire de l'humanité - ou de l'Iran, la distinction n'est pas toujours évidente.
Dédiée au sultan Mahmoud, cette oeuvre magistrale comprend les règnes de cinquante rois, depuis le premier homme-roi, le légendaire Kiumarss, jusqu'au dernier souverain historique sous le règne duquel la Perse passa sous domination arabe au vIIe siècle de notre ère.
Depuis près de mille ans, on n'a cessé de copier, de lire, de déclamer cette geste prestigieuse, et des manuscrits calligraphiés pour des princes ont été ornés des enluminures les plus somptueuses. Aujourd'hui encore, dans les cafés populaires, des conteurs récitent ces hauts faits mémorables avec une verve sans égale.
Iranienne, imprégnée par ce grand poème épique depuis son enfance, Frouzandéh Brélian-Djahanshahi restitue ici pour le public français l'âme de la partie légendaire du Livre des Rois.
Qui sont les Perses ? Pourquoi l'Iran est-il devenu chiite ? Quelles sont les causes de la révolution islamique ? L'Iran et Israël sont-ils des ennemis irréconciliables ? Qui est Hassan Rohani ? L'Iran souhaite-t-il normaliser ses relations avec les États-Unis ? Iran-Arabie Saoudite : une nouvelle guerre froide ?
Des splendeurs de Persépolis au raffinement d'Ispahan, l'Iran fascine depuis trois mille ans par sa tradition ancestrale et son patrimoine culturel. Mais, depuis la révolution islamique, le régime inquiète, mêlant étroitement le politique et le religieux sans répondre aux aspirations de la société civile en matière de développement économique et de libertés.
En 100 questions didactiques, Mohammad-Reza Djalili et Thierry Kellner donnent les clés pour comprendre ce pays incontournable de l'échiquier géopolitique moyen-oriental.
Qu'est-ce que l'Iran ? Pour mieux comprendre ce pays fascinant sans cesse au coeur de l'actualité, Houchang Nahavandi et Yves Bomati remontent à ses fondements. Durant plus de trois mille ans, l'Iran s'est construit sur des valeurs ancestrales, comme le mazdéisme, et a su s'adapter aux tremblements de l'histoire pour faire émerger une identité forte que d'aucuns nomment iranité.
La singularité de ce pays aux traditions et institutions millénaires se révèle à travers les personnalités qui l'ont façonné. De Zarathoustra à Khomeyni, Yves Bomati et Houchang Nahavandi croisent leurs regards sur treize grandes figures - politiques, religieux, artistes, savants - et déroulent le fil historique de l'Iran. Clair et vivant, cet ouvrage fondé sur des sources iraniennes et occidentales met à la portée de tous l'histoire, la culture et la religion iraniennes.
Héritier de trois millénaires d'histoire, l'Iran a marqué le Moyen-Orient par son rayonnement politique et culturel. Mis en quarantaine après la Révolution islamique de 1979, le pays est aujourd'hui largement méconnu. Pourtant, depuis 2015 et les accords avec les États-Unis, l'Iran est de retour sur la scène internationale et devient un acteur incontournable dans une région où l'équilibre des puissances est en pleine reconfiguration.
Depuis 1979, le système politique iranien est un mélange paradoxal de théocratie islamique, de république et de démocratie populaire. A sa tête se trouve le Guide suprême, un clerc chiite élu à vie et investi de la plus haute autorité du pays. Toute la complexité de l'Iran contemporain réside dans la conciliation des pouvoirs politique et religieux, dont les objectifs sont parfois antagonistes. L'analyse de la relation entre théologie et politique constitue ainsi un point d'entrée pour comprendre l'État islamique d'Iran, un modèle unique en son genre.
De la Perse à l'Iran, 3000 ans d'histoire De la poésie soufie de Rûmi aux élégies amoureuses de Hafez de Chiraz, la culture persane participe pleinement de l'histoire universelle des sciences, de la philosophie, de l'art et des religions. Car l'Iran n'est pas limité au peuple iranien ni à ses frontières actuelles : géographiquement et historiquement, l'Iran est situé à un carrefour. Depuis toujours, il est impossible de comprendre une immense partie de l'Asie centrale et du monde islamique en laissant l'Iran et sa culture de côté.
Aujourd'hui, la culture musulmane de Perse, si admirée au Moyen Âge, vit pourtant un âge sombre. En Occident du moins, on s'en méfie, on l'ignore : fi de ces poètes qui chantaient la beauté de la femme et de l'amour, de cette diversité des courants de pensée qui prônait une culture de l'autre, de ces chemins vers une compréhension de Dieu et des hommes.
C'est contre cette réécriture fallacieuse d'un passé louable qu'Ardavan Amir-Aslani, spécialiste de l'Iran, veut s'ériger. Et redonner ainsi à la culture perse la place qui lui revient dans l'Histoire.
Dans la recherche historique présentée dans ce livre, Hussein Ahmad Sabra essaye de mettre en évidence pour la première fois un aspect très important et peu connu des Assassins ismaéliens chiites, qui n'étaient que des mercenaires à la demande. Il tente ici de prouver que l'importance de ces Assassins sur la scène politique est due au soin, à l'attention, la protection et l'adoption qu'ils reçurent des régimes et des forces qui régnèrent successivement au cours des XIIe et XIIIe siècles (1090-1273 AD), tels que les Seldjoukides, les Zengides, les Aÿubides, les Croisés et les Mamelouks. Ce courant religieux fut donc utilisé à dessein, en tant que minorité chiite, pour affaiblir, puis soumettre les Arabes et les musulmans (majoritairement sunnites, tant dans les pays arabes qu'en Iran même), pour semer la terreur et les pousser à recourir aux dirigeants et aux sultans afin de les débarrasser de leur mal. Mais ils servirent aussi de mercenaires à la demande pour supprimer les adversaires de ces dirigeants et sultans, et de sujets à leur solde dans les luttes internes du pouvoir.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, l'Iran a souvent été une terre d'accueil pour les juifs. Ce livre étudie un bouleversement démographique rarement expliqué : les migrations massives des juifs provinciaux vers Téhéran au XXe siècle. Cet ouvrage documente une période fondatrice où malgré les révolutions, les guerres et les coups d'État, les juifs trouvèrent leur place dans la nation iranienne. Suivant une méthodologie précise fondée sur l'étude des motifs de migration, il offre l'occasion de revisiter l'histoire tumultueuse de l'Iran, d'Israël et du judaïsme. Chemin faisant, il donne des clefs de lecture sur les récents conflits en Orient ainsi que sur les questions religieuses et migratoires en général.
Ce n'est pas simplement une histoire de l'Iran que nous propose le Docteur Afshar mais aussi tout un pan de notre histoire contemporaine. Une histoire qui se déroule sur une période de 44 années, allant de l'avènement d'Adolf Hitler - en 1935, à l'âge de quinze ans, l'auteur se trouve alors à Berlin - à celui de Khomeyni.
La partie la plus passionnante de ces mémoires qui regorgent d'anecdotes et de détails, concerne le comment et le pourquoi du départ d'Iran de Mohammad-Reza Chah Pahlavi lorsqu'éclate la révolution islamique qualifiée par l'auteur de « piège » et de « grande mystification ». Le Docteur Afshar, de par sa position privilégiée - il a été l'un des confidents du Chah - nous offre un regard direct sur les coulisses de la révolution de 1979 et sans aucun doute un point de vue original qui invalide les versions les plus communément admises sur les raisons qui ont amené le Chah à quitter l'Iran et sur celles qui ont entraîné la chute de son régime et l'avènement des Ayatollahs. L'auteur met notamment en cause non seulement le rôle des Américains mais aussi celui de la France.
Le Docteur Afshar aborde également le problème de ce qu'il est convenu d'appeler « le nucléaire iranien », estimant que l'Occident joue avec le feu en acceptant que Téhéran s'équipe de centrales nucléaires. D'un bout à l'autre de son récit, le Docteur Afshar tente de dessiner le plus justement possible la personnalité de tous les acteurs de cette fresque moderne - amis ou ennemis -, qu'il a pour la plupart côtoyés au plus près. Son attachement indéfectible à la personnalité du Chah ne l'empêche pas de dénoncer et condamner avec virulence le comportement de la tristement célèbre Savak et de son chef le général Nematollah Nassiri.
Ce livre est un ensemble de textes de Khosrokhavar qui suivent la révolution iranienne de ses débuts jusqu'à aujourd'hui. Les textes - légèrement remaniés pour la présentation - portent sur les thématiques des femmes, des intellectuels, des jeunes, de la démocratisation, de la société civile. L'ensemble tente de démontrer la mutation de la société iranienne et sa sécularisation en dépit de la présence écrasante d'un Etat théocratique qui dresse d'innombrables obstacles sur la voie de l'ouverture pluraliste sur le long terme de cette société.
Jean Aubin (1927-1998), historien spécialiste de l'Iran pré-moderne et de l'histoire des Portugais dans l'Océan indien, a été directeur d'études à l'École Pratique des Hautes Études et à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales. Ses travaux sur la dominiation des Ilkhans, sur l'acculturation des élites turco-mongoles, sur les réseaux caravaniers, sur les routes et sur la littérature hagiographique ont fait date et ont connu une large diffusion. Ils ont fait avancer la réflexion historique sur des sociétés mal connues. Le style de Jean Aubin leur redonnait la vie, notamment en géographie historique, son domaine d'excellence. Cependant ses publications, parues dans des revues très diverses, sont devenues difficiles d'accès. Ce volume rassemble des articles publiés depuis une soixantaine d'années, qui illustrent l'aspect pionnier des réflexions de Jean Aubin sur des thématiques alors peu étudiées par les spécialistes de l'Iran.
La première partie du recueil traite du rapport entre les réseaux routiers et les activités commerciales, ainsi que de l'importance stratégique des voies de communication dans les périodes de conflits. La deuxième partie éclaire le rôle des élites religieuses et culturelles lorsque l'Iran était sous la domination de pouvoirs d'origine nomade. Les troisième et quatrième parties concernent les Ilkhans : articles sur l'Azerbaïdjan mongol, sur les questions d'acculturation, sur l'effondrement de l'empire et enfin l'émergence de l'État des Sarbadars au Khorassan.
Édition et introduction par D. Aigle.
Ce volume est le fruit du programme de recherche « Guerre et paix en monde iranien. Revisiter les lieux de rencontre » (2015-2017) de l'Unité Mixte de Recherche « Mondes iranien et indien » et de conférences données dans le cadre d'un atelier lors du deuxième congrès du Groupement d'Intérêt Scientifique « Moyen-Orient et Mondes musulmans » (juillet 2017). Florence Jullien (dir.)
Charles-Martin Kieffer s'est éteint le 4 février 2015. Homme de terrain hors pair, sa contribution essentielle aux études iraniennes dans le domaine de linguistique fut la description de deux langues en voie de disparition : l'ormuri de Baraki-Barak et le paraci. Dialectologue - sa participation à l'Atlas Linguistique de l'Afghanistan fut primordiale - mais avant tout ethnologiste, il a toujours été soucieux tant des faits linguistiques que des réalités sociologiques. En témoignent tout particulièrement les données recueillies pendant plus de vingt ans (1957-1980) sur les tabous et obligations de langage tels qu'ils existaient en milieu villageois. Après avoir quitté - mais pas abandonné - le terrain afghan, sa curiosité demeura la même à l'égard de la situation linguistique (langues résiduelles) en Alsace.
Les 16 articles ici réunis en son hommage portent sur des recherches tant linguistiques qu'anthropologiques, et concernent la sphère (indo-)iranienne - élargie, pour l'un d'eux, au voisinage turcophone.
En s'appuyant sur des lettres consultées dans les archives de la Congrégation de la Mission, adressées depuis la Perse au Supérieur général à Paris, l'auteur retrace les événements qui marqueront l'histoire de la mission en Perse depuis le milieu du XIXe siècle jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale. Il montre, dans la région d'Ourmiah au nord-ouest de l'Iran où sont concentrées des populations nestoriennes, les rivalités des lazaristes avec d'autres missions. Il met en évidence également les discordes entre les clergés catholique et chaldéen et entre les lazaristes eux-mêmes. Jacques-Émile Sontag, supérieur de la mission, archevêque d'Ispahan mais résidant à Ourmiah, apparaît comme une voix d'apaisement. Embarqué dans la tourmente, il refuse de quitter son église et sera assassiné le 31 juillet 1918.
L'Iran connaît aujourd'hui des soubresauts insurrectionnels. Sans présager de l'aboutissement d'une révolution, il est intéressant d'observer l'attitude et la perception d'un pays limitrophe face à des événements de cette nature, d'autant que la géographie détermine souvent l'histoire. Cet ouvrage appréhende les réactions du pouvoir irakien face au phénomène révolutionnaire naissant, aboutissant en février 1979 au renversement du régime du Chah. Pour cela, l'auteure a procédé au dépouillement et à la traduction d'articles du quotidien irakien Ath-Thawra (février 1979-septembre 1980) qui montrent les craintes que suscita la Révolution iranienne chez les autorités irakiennes et comment ces dernières ont réagi. D'autant qu'au-delà de la frontière, les enjeux sont importants : pétrolier, religieux, ethnique et nationaliste.
... À travers un découpage en six parties, elle nous fait voyager dans l'histoire de l'Iran, depuis la préhistoire jusqu'à l'Iran moderne. Elle raconte la succession des différentes dynasties antiques et médiévales, les Achéménides, les Sassanides ou encore les Safavides ; relate les invasions qu'a subies le pays ; explique la période moderne depuis les Qâjâr jusqu'à nos jours ; et dépeint une culture riche et variée. La littérature, les sciences, les arts, autant de points abordés par l'auteur qui suscitent le désir d'aller en Iran et à la rencontre des Iraniens.
Ce livre a pour objectif de rendre plus accessibles les informations données par les historiens. Il s'adresse à tous ceux qui ne connaissent pas, ou très peu, l'histoire de l'Iran, ainsi qu'à tous les lecteurs en quête de réponses sur les événements qui appartiennent à la mémoire collective des Iraniens.
Mohammad Amin, Mikaël Benillouche, Lincoln P. Bloomfield et al. Sous la direction de François Colcombet.
Les contributeurs s'interrogent sur la situation économique, sociale et politique de l'Iran contemporain et analysent la stratégie diplomatique et militaire ainsi que les interférences régionales, afin d'avoir une vision de l'avenir.
Après plus de 35 ans de renfermement sur lui-même, l'Iran s'ouvre de nouveau au monde. Nous avions quitté en 1979 une population de 37 millions d'habitants et nous devons redécouvrir qui sont leurs enfants et petits-enfants qui sont aujourd'hui plus de 80 millions. « Comment peut-on être persan ? » s'interrogeait Montesquieu au début du 18e siècle. Cette question devient de nouveau d'actualité. Qui sont les Iraniens d'aujourd'hui ? Quels sont leurs souhaits, leurs aspirations, mais aussi quelles sont leurs contraintes, les limites de leur champ d'action ?
De nombreux observateurs voient en ce pays un nouvel eldorado économique, la place où il faut être, l'opportunité à saisir. Mais on ne s'aventure pas dans une nouvelle terre inconnue sans se préparer. L'Iran est un pays éminemment complexe, rempli de paradoxes. La riche et ancienne culture iranienne a engendré des façons propres aux Iraniens de concevoir la vie en société, les relations d'affaires, le rapport aux autres, au temps et à l'environnement extérieur qui possèdent de nombreuses dissonances ave la culture française.
Ce livre a pour vocation d'éclairer avec un langage d'entrepreneur ce que sont la culture et la société iraniennes contemporaines, d'apporter des conseils pratiques pour vous permettre d'être efficace lors de vos premiers échanges avec votre futur partenaire iranien, de réussir vos négociations ou vos projets en Iran.