Berceau des trois monothéismes, terre de conflits confessionnels et d'obsessions identitaires, le Moyen-Orient tend à déchaîner les passions, quand il ne suscite pas la résignation devant la répétition du malheur. Pour désamorcer une telle charge symbolique, Jean-Pierre Filiu adopte une démarche résolument laïque, éclairant d'un jour nouveau un millénaire et demi d'histoire de la région, à partir de la fondation, en 395, de l'Empire romain d'Orient.
Première synthèse sur une aussi longue durée de l'histoire de ce « milieu des mondes », ce livre éclaire le cynisme avec lequel dictateurs et jihadistes défigurent le passé pour légitimer leur barbarie. Il vise à rendre directement accessibles l'héritage et les enjeux du Moyen-Orient. Il se conclut par une analyse de la place et des ambitions de la France dans cette région. Car cette histoire est également la nôtre, aujourd'hui peut-être plus que jamais.
Jean-Pierre Filiu
Pourquoi l'Iran fait-il trembler l'Occident depuis quarante ans ? Comment est née cette république islamique dont dépend en partie la paix au Moyen-Orient ?Depuis l'avènement des Qâjârs au début du XIX? siècle, la modernisation de l'État a progressé en même temps que la violence politique. Un nationalisme particulier s'est développé en réaction contre les ingérences des puissances européennes. Une première révolution, en 1906, a doté l'Iran d'une monarchie parlementaire. Soixante-dix ans plus tard, la révolution qui a renversé le chah a été menée par les mollas associés à des intellectuels libéraux et à des forces de gauche. Derrière le rideau de l'islam militant, les cortèges révolutionnaires réclamant l'indépendance et la liberté dénonçaient autant l'absolutisme du chah que l'impérialisme de Washington.En 2009, le «Mouvement vert», démesurément amplifié par les médias occidentaux, a fait long feu ; à l'automne 2022, la contestation a grondé à nouveau mais la révolte semble s'essouffler. D'où le régime tient-il son dynamisme, et de quelle légitimité se réclame-t-il ? Les Iraniens cherchent la liberté malgré le retour incessant de l'autoritarisme.
Aucun autre pays n'a de liens aussi denses et complexes avec la France que l'Algérie. Ne serait-ce que par les millions de Français qui y ont des racines. Au point que le simple énoncé du nom suscite une gamme infinie de sentiments passionnels et d'opinions tranchées.
C'est dire l'importance de recourir à l'Histoire et de faire un récit de temps long. Celui qui inclut la Préhistoire illustrée par l'art pariétal du Sahara, puis l'Antiquité avec ses vestiges puniques et numides avant que l'Afrique du Nord ne fasse partie de l'Empire romain devenant peu à peu chrétien. Viennent ensuite les siècles de l'islam à la conquête des terres berbères, qui donnent naissance à des royaumes divers et aux grands empires almoravide (XIe-XIIe siècles) et almohade (XIIe-XIIIe siècles). À partir du XVIe siècle, la régence d'Alger, pour partie liée à l'Empire ottoman, confirme le pays dans sa géographie actuelle et dans un destin tout à la fois méditerranéen et africain. Après 1830, les 132 ans de présence française s'inscrivent dans l'histoire coloniale de l'Occident avant qu'une guerre de libération nationale n'y mette fin. L'Algérie devenue indépendante se construit avec ses atouts, ses problèmes, ses réussites et ses échecs. Et ses tragédies telle la décennie noire de 1992 à 2001 ou ses espoirs symbolisés par le Hirak en 2019.
En 1307, le moine et prince arménien Hayton, ou Hétoum, faisait don de La Fleur des histoires au pape Clément V. L'ouvrage appelait la chrétienté occidentale à s'allier avec les Mongols contre les Mamelouks maîtres de la Terre sainte.
L'affaire, fantasmatique, ne fut guère suivie d'effets.
Mais le livre offrait un complément au célèbre Devisement du Monde de Marco Polo et, surtout, constituait la première histoire de l'Asie en Occident. Moment fondateur, il mettait en scène un univers à la fois mystérieux et secoué de convulsions, d'où il émergera une durable fascination pour les contrées étranges et le goût de l'exotisme.
La Turquie est-elle une démocratie? Pourquoi Sainte- Sophie est-elle un symbole important? Qui est Kemal Kiliçdaroglu, le «Gandhi turc»? Peut-on réconcilier Kurdes et Turcs ? Y a-t-il un avenir européen pour la Turquie ? Est-elle amie ou adversaire avec la Russie ?
Depuis vingt ans, la société et l'économie turques se sont modernisées, sous la houlette de Recep Tayyip Erdogan. Mais le coup d'État raté de 2016 a entraîné le durcissement du régime, le fléchissement de la croissance et dopé les ambitions extérieures de son président. Influenceur islamique, proche des dirigeants africains, l'homme d'Ankara a embarqué son pays dans un double jeu diplomatique dangereux pour ses partenaires de l'OTAN. Dorothée Schmid nous fait comprendre comment, de puissance régionale, la Turquie est devenue un acteur incontournable dans un jeu mondial en pleine recomposition.
Le conflit israélo-arabe, dont l'actualité est surabondamment couverte par les médias, demeure paradoxalement mal connu dans sa genèse, recouverte par des strates d'une histoire mythifiée, légende dorée des uns, légende noire des autres.
C'est au sortir de la Première Guerre mondiale que se cristallise ce qui n'est pas seulement le choc de deux nationalismes, mais un affrontement culturel recouvert par un « conflit religieux » et d'innombrables polémiques sur la nature du projet sioniste. Mais c'est en étudiant la façon dont, bien avant 1914, le conflit prend forme au sein des élites arabes, dans la vieille communauté juive séfarade et parmi les sionistes d'Europe orientale, que se dessinent les enjeux et les discours du XXe siècle.
Ces discours, dominés par la propagande, Georges Bensoussan montre qu'ils sont à mille lieues d'une véritable connaissance historique enracinée dans la longue mémoire des peuples. Ce faisant, il met en lumière l'importance de l'histoire culturelle et de l'anthropologie dans la connaissance d'un conflit vieux de cent quarante ans, dont aucun des schémas explicatifs classiques (du « nationalisme » au « colonialisme » et à l'« impérialisme ») n'est véritablement parvenu à rendre compte.
Sophis, Safavides, Séfévides... Si les noms qui désignent cette dynastie sont nombreux, ce qu'elle accomplit est unique : entre 1501 et 1722, elle fait vivre à l'Iran l'âge d'or de son histoire.
Après une période médiévale qui voit de nombreux empires éphémères régner sur une zone mal définie, les neuf Shahs qui se succèdent à la tête de la Perse pendant deux siècles parviennent à mettre en place un pouvoir fort et centralisé, à fédérer un territoire composite, à stabiliser les frontières face aux forces étrangères - essentiellement ottomanes et ouzbèques -, à redéfinir juridiquement les rapports entre les pouvoirs internes et, enfin, à imposer le chiisme comme religion d'État. Cet apogée est en grande partie dû au plus illustre des souverains de cette lignée, le grand Abbas Ier (1587-1629). Réformateur, administrateur, conquérant, il est également visionnaire : en choisissant de déplacer la capitale à Ispahan, il sait qu'il va faire de son empire une puissance importante sur le plan international. Et en effet, cette « moitié du monde » ouvre le pays aux échanges politiques, diplomatiques, commerciaux, religieux et artistiques. Alors quelles faiblesses précipitent la chute de la dynastie sous les assauts afghans au XVIIIe siècle ?
S'appuyant sur de nombreux récits iraniens et occidentaux, Yves Bomati nous fait revivre deux cents ans d'histoire méconnue. Romanesque mais en rien romancée, cette synthèse retrace toute l'épopée des grands Sophis, l'héritage durable qu'ils ont laissé en Iran et leur imprévisible chute.
Peut-on raconter autrement l'histoire de la guerre d'Algérie ?
L'ambition de ce livre est de rapporter, en se fondant sur toutes les sources possibles et en particulier sur des documents inédits ou difficilement accessibles, un récit de cette guerre telle qu'elle a été vue, vécue et relatée par les Algériens, et en premier lieu par les combattants indépendantistes. Ce second volume, qui s'ouvre avec l'assassinat d'Abane Ramdane par les autres chefs du FLN, au lendemain de la bataille d'Alger, et va jusqu'à l'indépendance et les implacables luttes pour le pouvoir qu'elle entraîne, confirme que, sous ce regard neuf, la plupart des aspects du conflit prennent un tour totalement différent.
Le temps de la politique et des négociations en vue de mettre un terme au conflit, quand l'aspect militaire du combat devient peu à peu moins essentiel, sera en effet aussi celui de profonds bouleversements, ignorés du côté français, au sein du FLN. Des bouleversements provoquant des affrontements dont les premiers bénéficiaires seront Ahmed Ben Bella et Houari Boumediene au cours de l'été 1962, mais dont les conséquences se font sentir jusqu'à aujourd'hui.
Pour la première fois, une cinquantaine d'experts dresse le portrait, avec science et honnêteté intellectuelle, de cinquante personnalités qui ont marqué la Palestine depuis la préhistoire comme Hérode, Jésus, Mahmoud Darwich ou Yasser Arafat.
- Une incroyable série de portraits des cinquante personnalités qui ont marqué l'histoire de la Palestine depuis la Préhistoire jusqu'à nos jours : Jésus, Hérode ou Arafat...
- Une somme colossale de 7 ans de travail réunissant les meilleurs spécialistes (archéologues, journalistes, historiens, chercheurs...) d'une quinzaine de nationalités - Une coordination assurée par l'archéologue Sabri Giroud déjà auteur du seul guide de voyage complet sur la Palestine publié en plusieurs langues - Un ouvrage dense au volume réduit mais illustré avec un cahier couleur de 16 pages - Un ouvrage unique sans précédent pour une contribution majeure et positive à la connaissance et à la compréhension de cette zone du monde compliquée par ceux qui l'ont faite et qui la font.
Longtemps, ce que l'on a su de l'histoire de Jérusalem, on l'a tiré des auteurs antiques, des témoignages des premiers pèlerins chrétiens et, bien sûr, de la Bible. Mais à partir de 1863, date à laquelle des fouilles sont entreprises sur le site même de la ville sainte, l'archéologie a profondément renouvelé notre compréhension.
Michaël Jasmin relève le défi de retracer quatre millénaires d'une histoire aussi chahutée que fascinante. Intégrant les dernières découvertes archéologiques qu'il fait dialoguer avec les sources les plus diverses, il met au jour les dynamiques urbaines et religieuses propres à la cité des trois monothéismes.
Une histoire de Jérusalem, berceau des trois religions monothéistes et théâtre de combats sanglants.
Cette nouvelle histoire de l'Islam est une synthèse inédite et sans équivalent pour connaître l'islam des origines et comprendre celui d'aujourd'hui.
L'islam au XXIe siècle est traversé par des crises multiples. Des mouvements intégristes invoquent comme modèle de société la première communauté de fidèles incarnée par le prophète Muhammad et ses compagnons. Certains cherchent à imposer la charia, loi islamique basée sur cette société idéalisée.
Des extrémistes utilisent des références à certains extraits du Coran et des Hadiths pour justifier des actes de barbarie meurtrière contre ceux qu'ils identifient comme kouffar (infidèles), y compris des musulmans qui ne partagent pas leur fanatisme.
Ce livre a pour ambition de fournir une nouvelle mise en perspective de l'histoire de l'islam depuis ses origines. Il montre comment ce dernier né des trois grands monothéismes se développe, quels sont ses fondements et ses mutations, ses divisions et sa diffusion sur tous les continents, depuis Médine et La Mecque, jusqu'aux confins de l'Indonésie.
Cette ville - celle de mon enfance - a tout eu, tout reçu, tout connu. Des empereurs et des sultans, des personnages de légende, des artistes raffinés, des architectes géniaux, des favorites diaboliques et des marchands d'armes d'une habileté hors du commun. On s'y régale de mets d'une rare finesse, on y hume des senteurs troublantes, on déambule au milieu de bruits jamais entendus, on y vit des passions qu'il vaut mieux taire, et lorsque l'on se trouve sur l'une de ses collines, où que se porte le regard, on a le sentiment d'être au Royaume des royaumes.
Tout, ici, étonne, surprend, émerveille. Sommes-nous à Byzance, Constantinople ou Istanbul ? Devant une église orthodoxe ou une mosquée ? Dans une citerne ou une basilique ? Le quartier que nous visitons est-il grec ? Juif ? Génois ou vénitien ? Sommes-nous rive gauche ou rive droite de la Corne d'Or ? Face au Bosphore, à la mer Marmara ou à la mer Noire ? Où irons-nous déjeuner, tout à l'heure, en Europe ou en Asie ?
Apparu à la fin du XIIIe siècle sous le règne d'Osman Ier, fondateur de la dynastie éponyme (arabisée en « ottoman »), l'Empire ottoman a été, durant plus de six siècles, une des principales puissances du monde méditerranéen. Après avoir conquis les Balkans et pris Constantinople en 1453, les Ottomans connaissent leur apogée sous Souliman le Magnifique : leur flotte est réputée invincible, ils contrôlent une majeure partie du bassin méditerranéen, et leur empire s'étend de Vienne à Aden, de Tlemcen à Bakou. Véritable pont entre l'Orient et l'Occident, l'Empire ottoman a permis des mélanges culturels et des interactions durables et féconds, mais a aussi incendié Moscou, assiégé Vienne et combattu contre les Perses, les Polonais et les Kabyles. Allié à l'Allemagne, l'empire disparaît au lendemain de la Grande Guerre, et voit son territoire disloqué entes les puissances occidentales. Edhem Eldem retrace l'histoire d'un empire séculaire, qui a esquissé une synthèse de l'Orient et l'Occident du XIIIe au XXe siècle.
Le Qatar est-il une excroissance de l'Arabie saoudite ? Les Qatariens sont-ils les plus riches du monde ?
Pourquoi la famille royale investit-elle massivement dans les musées et l'art ? Pourquoi la rivalité est-elle si forte avec les Emirats arabes unis ? Combien a coûté la Coupe du monde ? Le Qatar finance-t-il l'islam de France ?
Au moment où s'ouvre le Mondial de football au Qatar, voici le livre indispensable pour comprendre ce petit pays, aujourd'hui richissime et qui a su se rendre incontournable sur la scène internationale.
Tout le monde connaît sa réputation sulfureuse, mais que sait-on vraiment de ce pays de 2,7 millions d'habitants, dont seulement 300 000 sont Qatariens ? Ce livre décrypte la grande et la petite histoire :
Les ressources en pétrole et en gaz, les anecdotes sur la famille al-Thani qui règne d'une main de fer sur le pays et sa diplomatie parfois ambigüe, en particulier sa proximité avec les mouvances islamistes, ou encore sa diplomatie du carnet de chèques dont l'exemple le plus évident est celui de la Coupe du monde, les conditions de son attribution et l'énorme défi culturel qu'elle représente.
Réalisé par de fins connaisseurs du terrain, le livre n'omet rien des relations avec l'Europe et répond à toutes les questions que le lecteur se pose sur les liens avec les hommes politiques français de Nicolas Sarkozy à Emmanuel Macron et la cohorte d'élus français qui défilent à Doha.
Le 11 mai 330, les cérémonies qui accompagnèrent la fondation par Constantin de la ville à laquelle il donne son nom marquent la naissance du futur Empire que nous appelons byzantin, mais que les empereurs et leurs sujets ont toujours conçu comme romain. Cet empire se maintient pendant plus d'un millénaire, jusqu'à la chute de Constantinople en 1453.
Cet ouvrage retrace l'histoire politique, sociale et économique de Byzance et nous montre comment l'Empire d'Orient, au-delà des discours officiels prônant l'immuabilité des institutions, a su s'adapter, recherchant sans cesse l'équilibre complexe entre une nécessaire autonomie locale et une cohésion centralisatrice.
Paul Dumont, historien spécialiste de la Turquie, retrace l'histoire de la Turquie de la Première Guerre mondiale aux premières réformes d'Atatürk dans un livre synthétique et accessible à tous.
Comment un général isolé, désavoué par le sultan, éloigné des instances politiques traditionnelles, à la tête d'une troupe de soldats épuisés par quatre années de guerre, a-t-il réussi à s'imposer efficacement à deux des plus grandes puissances d'Europe, la France et l'Angleterre, à contrarier le démantèlement de l'Empire ottoman et à accomplir une révolution qui a contribué à façonner le visage d'une large partie du monde ?
La Turquie qui succède en 1923 à celle des sultans a pour ambition principale de vivre libre, indépendante et tournée vers le modernisme. Désormais et pour de nombreux peuples à la recherche de leur identité, la " révolution kémaliste " sera une référence et un prototype : une large part des réformes accomplies depuis lors et jusqu'à nos jours par les États musulmans découle de l'expérience kémaliste.
À l'heure où la Turquie célèbre le centenaire d'une République laïque mise à mal par le régime islamo-conservateur du président Erdogan, Paul Dumont retrace le destin et l'action de celui qui demeure dans la mémoire collective " Atatürk ", refondateur de la nation.
La Tunisie s'est nourrie des influences des civilisations qui l'ont habitée pour rayonner bien au-delà de son territoire. Grâce à cette brillante synthèse, Sophie Bessis nous plonge dans l'histoire riche et singulière de ce pays trois fois millénaire.
De la fière Carthage qui sut tenir tête à Rome à la bouillonnante Ifriqiya médiévale, de la conquête arabe à l'instauration du Protectorat français, du « despotisme éclairé » de Bourguiba aux espoirs déçus de la révolution de 2011, l'auteure nous raconte la construction de la « tunisianité ». Longtemps qualifiée d'exemplaire pour sa sécularisation et les droits accordés aux femmes, initiatrice des « Printemps arabes », la Tunisie reste le symbole d'une démocratie possible, mais vulnérable, en pays arabe.
Petite nation au rayonnement indéniable, sans cesse menacée de l'intérieur ou de l'extérieur, le Liban reste un exemple de stabilité dans une région en plein chaos. Seul pays au Moyen-Orient à montrer un goût marqué pour la culture, à rejeter le radicalisme religieux, à n'avoir jamais connu de régime autoritaire, le Liban fait figure d'exception. Toutefois, cet équilibre fragile a été mis en péril par plusieurs guerres civiles, les occupations israéliennes et syriennes, la présence de réfugiés palestiniens, le fondamentalisme exacerbé de certains de ses voisins et les inégalités socio-économiques. De l'Antiquité à nos jours, Xavier Baron retrace la fascinante histoire du pays des cèdres.
Né au XIIIe siècle, l'Empire ottoman s'étend des portes de Vienne au Yémen, de l'Algérie à l'Irak.
«Homme malade » de l'Europe, il s'effondre en 1923 et cède la place à la république de Mustafa Kemal.
Aujourd'hui, la Turquie est une puissance émergente avec laquelle il faut compter. L'Empire ottoman connaît plusieurs siècles de conquêtes territoriales, notamment celle de Constantinople en 1453 par le sultan Mehmed II. Le règne de Suleyman le Magnifique parachève cet empire universel. Sa longévité, plus de 600 ans, est une exception dans le monde musulman. Au début du XIXe siècle, il tente de se réformer : absolutisme éclairé, règne autocratique d'Abdülhamid II, révolution jeune-turque de 1908.
Après une décennie de guerre, marquée par la tragédie arménienne, un régime autoritaire, celui de Mustafa Kemal, voit le jour. À la lumière de ces sept siècles d'histoire, Hamit Bozarslan donne à comprendre la Turquie contemporaine.
Cette biographie passionnante nous plonge au coeur de l'effervescence révolutionnaire mondiale des luttes anticoloniales. Dans ces mémoires, Elaine Mokhtefi fait de l'internationalisation des luttes son grand combat.
Militante dès son plus jeune âge au sein du Mouvement des jeunes pour la paix et la justice dans le monde, Elaine Mokhtefi quitte New-York pour l'Europe en 1951.
Elle restitue une fresque du Paris d'après-guerre, encore traumatisée par l'occupation. Elle s'immisce alors dans le milieu étudiant, de la Sorbonne aux Beaux-Arts, avant d'épouser la cause de l'indépendance algérienne.
À partir de 1959, elle décide de se dédier pleinement à cette tâche au sein l'Office algérien de New York - un petit groupe de travail qui s'évertue avec succès à faire une place au FLN au sein des Nations Unies Débarquée à Alger en octobre 1962, Elaine Mokhtefi la qualifie de « capitale du Tiers-Monde ». Elle est notamment en charge du premier Festival panafricain en 1969 ainsi que de l'accueil de nombre mouvements de libération : Angola, Mozambique, Afrique du Sud...
La section internationale du Black Panther y trouve également refuge avec l'arrivée clandestine d'Eldrige Cleaver. Elaine Mokhtefi nous raconte au plus près leur relation militante, son travail d'interprète, de compagnonne de route.
Georges Corm, dont les travaux sur le Proche-Orient contemporain et les rapports entre Europe et Orient sont devenus des références incontournables, propose ici une vision synthétique et vivante de l'histoire du Moyen-Orient depuis la plus haute Antiquité, c'est-à-dire bien avant l'apparition de l'islam. Il rappelle ainsi utilement ce qu'il appelle la « géologie des cultures », ces différentes couches anthropologiques sur lesquelles l'Islam a bâti une des grandes civilisations de l'histoire de l'humanité. Le Moyen-Orient apparaît ainsi dans la diversité de ses patrimoines culturels, avec les ruptures et continuités entre les empires et les civilisations qui ont marqué son histoire.
Pour mieux dépeindre la complexité de cette région du monde ouverte sur trois continents, l'auteur présente les « socles géographiques » sur lesquels se sont bâtis ces empires : le socle anatolien, le socle iranien et mésopotamien, le socle égyptien. Grâce à cette approche, il devient enfin possible de sortir des amalgames entre des peuples de langues différentes, mais en interaction permanente : Iraniens, Turcs et Arabes, aujourd'hui confondus dans la « nébuleuse islamique ». Enfin, les dynamiques malheureuses des rapports entre l'Occident et le Moyen-Orient, ainsi que la décadence de cette région depuis deux siècles, sont explicitées de façon claire et objective, prenant en compte les facteurs sociaux et économiques si souvent négligés dans la littérature sur l'islam et le monde musulman.
Une vaste fresque synthétique de la période coloniale (1830-1962) qui rend compte notamment des travaux les plus récents. Ce livre, écrit principalement par des historiens (algériens, français et d'autres nationalités), met à disposition des lecteurs du plus large public une histoire partagée et critique de cette période historique, qui tienne compte des interrogations actuelles des sociétés sur ce passé.
Babylone, les Mille et Une Nuits, Saladin... Histoire et légendes se confondent dans la Mésopotamie antique. Ce berceau de l'humanité a connu une série de ruptures violentes : dictature du Baas, guerre contre l'Iran, débâcle au Koweït en 1990, embargo dévastateur, occupation étrangère aussi meurtrière qu'imprévisible, barbarie de l'État islamique, impunité des milices...
Quiconque se penche sur le cas irakien, des spécialistes les plus chevronnés aux simples observateurs, rencontre la plus grande difficulté à comprendre les dynamiques conflictuelles à l'oeuvre : défaite militaire américaine finale ? démocratie naissant dans une douleur durable ? retour à l'autoritarisme ? chaos jihadiste ? « États dans l'État » ? révolution populaire ?... Quels sont les enjeux parcourant la société irakienne actuelle ?
Myriam Benraad, l'une des meilleurs spécialistes de l'Irak, analyse et éclaire les différentes facettes de ce pays que l'on connaît principalement au travers des clichés qui entourent son histoire et du prisme déformant des raccourcis médiatiques sur l'époque récente.