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Selena
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Peint à Munich en 1911, le Tableau avec cercle est le premier tableau abstrait de Kandinsky et non moins dans l'histoire de l'art moderne. Pourtant cette oeuvre fut de longues décennies durant une énigme pour l'histoire de l'art et de même que pour l'artiste à qui la réalisation de cette peinture a posé des problèmes complexes. Laissée « en dépôt » à Moscou en décembre 1921 lors du départ de Kandinsky pour Berlin, l'oeuvre disparaît par la suite dans les oubliettes de l'histoire. Kandinsky n'arrive même pas à obtenir une photographie de cette peinture de la part de la Russie et qui de cette façon est réduite au silence. En raison de la censure culturelle exercée par le régime soviétique, elle disparaît de l'horizon et de l'histoire. À la fin des années soixante-dix, bien après la mort de l'artiste, elle est redécouverte en URSS et présentée en public qu'en 1989. Pourtant, à ce jour, cette oeuvre capitale dans l'histoire de l'art moderne, n'a pas bénéficié d'une étude exhaustive et de ce fait, n'occupe pas la place qui lui revient dans notre Panthéon culturel. Au delà d'une interprétation novatrice, ce livre dévoile les multiples niveaux de censure dont la première abstraction a souffert à l'époque de sa création et souffre probablement encore. Tableau avec cercle est interprété par Andréi Nakov avec un regard neuf et à l'aide de documents inédits concernant les circonstances de sa réalisation de même que ses sources culturelles. résultat d'une recherche autant exhaustive qu'exemplaire, ce texte permet d'appréhender le contexte culturel de l'époque et d'accéder à l'essence de l'esthétique kandinskienne.
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« Tisser la lumière » est le premier et unique livre sur le parcours de l'artiste Simone Prouvé. Âgée de 90 ans, celle qui, selon ses dires, « s'exprime par le fil et la photo depuis toujours », n'est pourtant pas une débutante. En 2021, le Musée national d'art moderne lui a d'ailleurs accordé la reconnaissance de toute une vie de création par l'acquisition d'un ensemble de pièces qui ont rejoint ses collections. Pendant plus d'un an, cet ensemble a alors été exposé dans une salle dédiée des collections permanentes du Centre Pompidou. Dans « Tisser la lumière », Simone Prouvé raconte son parcours professionnel qui prend ses racines dès l'enfance au sein d'une famille qu'elle qualifie de marginale. Elle nous révèle combien le poids d'un nom peut être allégé par une éducation libre qui nourrit et encourage la créativité et la création. Très jeune, Simone Prouvé a côtoyé César, Le Corbusier, Charlotte Perriand, Bernard Zehrfuss, Jean Le Couteur, Steph Simon, Calder, François Stahly, Pierre Jeanneret, Michel Bataille... elle nous raconte la chance unique qu'elle a eue de grandir et d'évoluer à la lumière de cet entourage. Elle nous confie comment, à 60 ans, elle a « démarré » une nouvelle étape de sa carrière autour des fils non-feu et les opportunités que ses recherches et travaux ont créé dans le monde de l'architecture et de l'industrie, les chantiers qu'elle s'est vu confier - Musée d'art moderne André Malraux - MuMa Le Havre, Musée Matisse - Le Cateau-Cambrésis, MACRO - Museo di Arte contemporanea di Roma... -, les commandes qu'elle n'a eu de cesse de satisfaire, travailleuse, fonceuse... c'est de famille, paraît-il.
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Effacée de la scène culturelle pendant de longue décennies, et ce déjà du vivant de l'artiste, l'oeuvre de Kazimir Malewicz (1879-1935) a été découverte en Europe occidentale seulement à partir de la fin des années cinquante. Trois décennies plus tard, elle devient accessible au public russe. Son assimilation se fit graduellement à travers des filtres esthétiques, politiques, culturelles et autres. Mais à ce jour, l'extraordinaire potentiel de cette création eut à faire face à des filtres d'interprétations fantaisistes dont certains ont perduré ce jour. Dans ce texte sont abordés certains mythes fondamentaux de son interprétation tels les origines esthétiques de l'artiste (son rapport avec la langue d'origine), son rapport à la culture religieuse de son environnement russe et, avant tout, son intégration à l'art moderne européen auquel il appartient fondamentalement attaché. La lecture de ses formes suprématistes reste un sujet essentiel de sa création : au delà de ses nombreux écrits, elle conduit à une compréhension décisive de son message artistique. Au travers de ce texte, un certain nombre de préjugés anti-modernistes plastiques et culturels se trouvent ainsi questionnés. Avançant dans son interprétation de l'oeuvre de l'artiste, Andréi Nakov dévoile des strates inconnues de cette création qui s'avère de plus en plus fondamentale pour la compréhension de la modernité du XXe siècle.
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A bouche que veux-tu : Petites textes pour se nourrir de quelques recettes
Adam Biro
- Selena
- 19 Avril 2024
- 9791094886533
« Je n'aime pas l'os à moelle comme une nourriture corporelle, gustative, mais comme une lecture délicieuse. Je suis un mangeur littéraire de l'os à moelle. Je lis l'os à moelle. Et c'est avec impatience que j'attends la découverte d'un autre grand texte qui me donnerait l'envie de goûter aux tripes, de manger de la panse de brebis, de devenir accroc du mou de boeuf, friand du pied de cochon, de me délecter des amourettes de taureau et des yeux d'agneau. » Le Talmud dit que manger seul réduit l'homme à l'état végétal, animal - raconter, en mangeant, des blagues, des histoires, discuter nous élèvent au niveau humain. Les souvenirs liés à la nourriture, à ce que nous avons mangé, avec qui, quand et où nous constituent au même degré que ce que nous avons lu, vu ou fait. Tous les récits de repas, bons, mauvais, délicieux, sont des récits de vie. Dans À bouche que veux-tu, Biro raconte des histoires de nourritures-boissons. Et l'auteur trouve un deuxième intérêt, un deuxième plaisir dans ces histoires : les écrire, les raconter. Espérons qu'il en sera de même pour le lecteur.
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« Je t'embrasse de tout coeur, toi, Paris, toute la ville et ton pays tout entier. Je vous aime plus profondément, plus désespérément que je ne vous ai jamais aimés » écrivait Nicolas de Staël à son grand ami René Char en 1953, un an avant de se jeter dans le vide. Né à Saint-Pétersbourg en 1914, Nicolas de Staël von Holstein a cinq ans lorsque sa famille fuit la Russie pour se réfugier en Pologne. Après la mort de leurs parents, Nicolas et ses soeurs sont accueillis par des amis en Belgique. Après des études aux Beaux-Arts de Bruxelles, il voyage en Espagne, au Maroc, en Italie où il se nourrit du spectacle de la nature, de la lumière et de leurs contrastes. En 1943, il s'installe définitivement en France et se lance dans l'aventure de l'abstraction avec l'intuition que "sa vie [sera] un continuel voyage sur une mer incertaine". Pinceau des mots à la main, au plus près de son sujet, Karin Müller raconte à la première personne le destin fulgurant de ce peintre intransigeant et généreux, ami des surréalistes, de Kandinsky, Braque, Lanskoy, Magnelli, Sonia Delaunay et bien d'autres, que le succès et la reconnaissance tardive n'empêcheront pas de mettre fin à ses jours à l'âge de 41 ans. Un texte magistral à la hauteur du génie de Nicolas de Staël. Le peintre foudroyé laisse plus de mille tableaux peints dans l'urgence des malheurs, privations, souffrances et bonheurs traversés.
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Les reliefs de Tatline : du cubisme a l'abstraction
Andréi Nakov
- Selena
- 20 Octobre 2023
- 9791094886434
La création des premiers reliefs non-objectifs de Tatline au cours des années 1914-1916 est restée quasi mythique car, à quelques exceptions près, les oeuvres qu'il a réalisées à l'époque ont été perdues ou détruites. Voici la raison pour laquelle aujourd'hui la majorité d'entre elles ne sont connues que de façon documentaire. Pourtant, lors de leurs expositions à Moscou (1914-1915), à Saint-Pétersbourg (1915) ou à Berlin (1922) et Amsterdam (1923), les reliefs ont été reçus avec enthousiasme mais aussi rejetés, car ils constituaient une véritable révolution dans l'art. Ces oeuvres ont été par la suite éclipsées par le Monument à la IIIe Internationale (1919-1920), extraordinaire construction utopique qu'Alfred Barr qualifiait en 1936 de plus « ambitieuse oeuvre constructive » (du siècle) et qui tout au long du XXe siècle a fasciné plusieurs générations des deux côtés de l'Atlantique. L'histoire et la signification des premiers reliefs abstraits sont présentées dans ce livre avec de nombreux documents inédits et une interprétation qui le replace de façon nouvelle dans l'histoire de l'art moderne, russe (Malewicz, Popova, Exter et autres) et occidental (Boccioni, Barncusi). Une place toute particulière est réservée à la mise en valeur des sources cubistes (Picasso) qui furent déterminantes pour l'audacieux saut créateur de l'artiste. Ainsi cette étude des origines de la sculpture abstraite permet d'aborder de façon innovante ce moment capital de l'art moderne : le passage du cubisme à l'art abstrait.
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« Jamais je ne vivrai la vie ordinaire et monotone de ma mère. Jamais je n'accepterai ce destin de femme soumise à un homme. J'aurai un travail et je gagnerai ma vie. » Née à Paris dans une famille bourgeoise désargentée, Simone de Beauvoir est reçue deuxième à l'agrégation de philosophie derrière Jean-Paul Sartre qui deviendra son compagnon. Elle osera refuser le modèle imposé aux femmes : se marier et élever les enfants. Leur couple libre, rebelle, audacieux, est devenu mythique.
La vie de cette grande romancière, mémorialiste et philosophe est racontée à la première personne, de sa naissance en 1908 à son décès en 1986. À force de travail et de détermination, cette grande féministe est devenue un symbole de courage et d'émancipation. Paul Nizan, Maurice Merleau-Ponty, Boris Vian, Albert Camus, Alberto Giacometti, Juliette Gréco, Gisèle Halimi et bien d'autres croiseront sa route. L'amitié est essentielle, tout comme l'amour. Jean-Paul Sartre, Nelson Algren, Claude Lanzmann la chériront. Son chemin, parsemé d'embuches, sera sa quête de la liberté. « Femme, vous lui devez tout » dira Elisabeth Badinter Sur scène, ce texte est magistralement interprété par Marie Christine Barrault. -
Futurspective : Philippe Shangti photographies
Renaud Siegmann
- Selena
- 13 Septembre 2024
- 9791094886540
Photographe, sculpteur, dessinateur et scénographe, Philippe Shangti compte aujourd'hui parmi les meilleurs plasticiens de sa génération dans le domaine de l'esthétisme visionnaire. Tropézien d'adoption, il est à l'origine d'une oeuvre vivante dont les tableaux d'image ultra vifs questionnent les limites de la post-modernité au travers d'un univers très personnel, aussi paradoxal que décalé, entre luxe provoquant et érotisme glamour.
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Auteur du livre Le Surréalisme, parcours souterrain, Patrick Lepetit étudie depuis longtemps les rapports profonds qui unissent surréalisme et ésotérisme. Avec Surréalistes et alchimistes, chemins croisés, il se penche, de manière inédite et en s'appuyant sur des documents rares ou jamais publiés auparavant, sur les liens qu'après Rimbaud, certains des amis ou compagnons de route d'André Breton ont établi entre littérature et alchimie dès les origines du mouvement et jusque dans l'après-guerre. Il met aussi en évidence l'influence parfois déterminante sur leurs recherches poétiques et sur leurs oeuvres des travaux alchimiques, spéculatifs aussi bien qu'opératifs, auxquels se sont livrés ces hommes et femmes discrets, férus d'hermétisme et proches d'Eugène Canseliet, le disciple du mystérieux auteur du Mystère des Cathédrales et des Demeures Philosophales, Fulcanelli.
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Depuis 20 ans, l'association SEUIL propose à des jeunes en difficulté de se reconstruire en tentant l'aventure d'une marche de rupture à l'étranger. Marchant seuls pendant trois mois, en l'unique compagnie d'un adulte, sans téléphone portable ni musique dans les oreilles, ils tentent de se retrouver et d'inventer un avenir. Ils s'expriment dans le journal de voyage qu'ils tiennent quotidiennement et qui accompagnera leur reconstruction. Ce livre est l'émouvante collection de leurs témoignages.
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La beauté nous obsède. Elle est à la une des magazines elle parcourt les rues de nos cités. Les passantes ne le l'imaginent pas toujours, mais elles nous foudroient parfois en silence, avec un froissement d'étoffe, un battement de cils, ou un charmant mouvement de tête. La beauté des femmes est irrésistible. A quoi sert-elle ? A nous ensorceler par surprise ? Nous les hommes, si sensibles à ses sortilèges, qu'on en perd souvent nos moyens, notre latin, et parfois notre fortune. C'est peut-être ça le but de la beauté ; épuiser les hommes, provoquer leur perte ,pour en finir avec leur désir qu'elle ne cesse d'attiser. La beauté, cette « ruse biologique », est aussi au service de l'espèce. Elle a pour vocation, sans toujours le savoir, de perpétuer l'humanité. Le but n'est pas l'homme mais l'enfant ! Mais que de tortures, que de sacrifices ! Les femmes sont prêtes à tout endurer pour parvenir à leurs fin... Tel est le propos de ce méchant petit livre !
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23 août 2003, Île de Ré, la mer est calme, le soleil haut et le ciel bleu azur. Matthieu Lerdu plonge depuis le bateau d'un de ses amis. Sa tête heurte un banc de sable. Il est tétraplégique. Entre la colère et le désespoir, mais très entouré par sa famille et ses amis, sa vie s'organise. Le corps médical ne lui laisse pas d'espoir, cependant Matthieu s'accroche avec acharnement. Un jour, il remarchera. Il le veut. De toutes ses forces. Alors il part à la bataille et découvre peu à peu d'autres compétences, celles des magnétiseurs, celles des passeurs d'énergie et de vie qui chacun dans leurs domaine, vont l'accompagner dans sa volonté de remarcher. La découverte de la spiritualité lui a permis d'accéder à une autre vision de la vie. Aujourd'hui Matthieu ne marche toujours pas mais il a retrouvé de nombreux mouvements. Il n'abandonne pas. Un jour il remarchera sans aide car là est sa certitude. Ce récit de vie émouvant, à la fois grave et léger, drôle parfois, est une véritable leçon de résilience. Matthieu est un homme de la terre, pragmatique et cartésien mais désormais ouvert à la spiritualité. Nul doute que son parcours ne serait pas identique si il n'avait eu cette épreuve à affronter...
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Après avoir lu ce livre, vous ne verrez plus jamais le jardins du château de Versailles comme avant.
Qui ne connaît le château de Versailles et ses jardins ? Et pourtant, nul n'a décrypté à ce jour les messages initiatiques qui se cac hent dans ces jardins.
À travers le jeune héros et son guide Elouane, le lecteur apprend à lire le visible et l'invisible. Il apprend à analyser la symbolique de la statuaire de ces jardins qui se révèlent alors comme une mémoire de pierre, de marbre et de bronze.
Parterres, bosquets, statues et fontaines, pièces d'eau et terrasses, font des jardins de Versailles une véritable base de données artistiques, historiques, politiques et aussi ésotériques.
L'esthétique se confronte à la matière, les mythes et les légendes à l'histoire.
Inscrits et donc mémorisés dans les jardins, les allégories, les symboles, livrent les intentions du créateur et le sens qu'il veut donner à sa pensée et à son action.
Il faut donc savoir discerner visible et l'invisible. C'est bien la problématique des jardins du château de Versailles : s'il y a des messages visibles, il y en a aussi d'invisibles. Mises en places volontairement et consciemment par ses créateurs, ce ne sont pas tant les statues elles-mêmes que leurs relations qui contiennent ces messages. Par analogie, on comprend le symbole, et leur côté énigmatique vient du fait que tout être humain pressent qu'il y a du sens d ans l'invisible.
Le lecteur est ainsi progressivement amené à découvrir les secrets de la pierre philosophale. L'auteur nous fait découvrir, sous la forme d'un roman, son parcours initiatique des jardins de Versailles, des ses sculptures et de ses bassins.
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On peut légitimement se demander pourquoi l'oeuvre de Jacques Demy est encore aussi souvent minimisée, alors que la plupart des exégètes s'accordent désormais à en reconnaître l'intérêt et l'originalité profonde. La démarche de Guillaume Boulangé sera, on le devine, de comprendre pourquoi, en dépit de ses opiniâ- tres détracteurs, cette oeuvre ne cesse de susciter un nombre aussi considérable d'imitations, d'emprunts et d'hommages en tous genres.
Le livre aurait pu s'ouvrir directement au début des années soixante, avec les effets des premiers films de Demy sur ses contemporains. Mais il a semblé important de remonter aux origines les plus lointaines de son inspiration afin de mieux comprendre son rapport à la transmission et de cerner au plus près sa véritable identité d'artiste. Convaincu de l'existence d'un parallélisme fécond entre filiation parentale et filiation créatrice, l'arbre généalogique du cinéaste, dressé pour la circons- tance, retrace son cheminement sur près de quatre-vingts années, de son enfance nantaise, dans les années trente, à nos jours. Une place importante est également réservée à Agnès Varda, dont le rôle fut essentiel à partir de 1991 pour la popularisation de son oeuvre.
Mais que le lecteur se rassure : le présent ouvrage n'est nullement celui d'un notaire pointilleux qui validerait de manière doctrinale un testament, ni celui de ces « chercheurs de merlettes » qui, jadis pour deux ou trois sous, aménageaient des filiations agréables à ceux qui le souhaitaient.
Notre approche emprunte plutôt à l'activité du flâneur se promenant de film en film au gré des opportunités. L'objectif n'est donc pas tant d'appréhender le cinéma de Jacques Demy pour lui-même (ce travail est déjà en grande partie accompli), que de l'envisager dans les liens de filiation et de rupture qu'il tisse avec les oeuvres de ses prédécesseurs, de ses contemporains et de ses successeurs.
On peut légitimement se demander pourquoi l'oeuvre de Jacques Demy est encore aussi souvent minimisée, alors que la plupart des exégètes s'accordent désormais à en reconnaître l'intérêt et l'originalité profonde. La démarche de Guillaume Boulangé sera, on le devine, de comprendre pourquoi, en dépit de ses opiniâ- tres détracteurs, cette oeuvre ne cesse de susciter un nombre aussi considérable d'imitations, d'emprunts et d'hommages en tous genres.
Le livre aurait pu s'ouvrir directement au début des années soixante, avec les effets des premiers films de Demy sur ses contemporains. Mais il a semblé important de remonter aux origines les plus lointaines de son inspiration afin de mieux comprendre son rapport à la transmission et de cerner au plus près sa véritable identité d'artiste. Convaincu de l'existence d'un parallélisme fécond entre filiation parentale et filiation créatrice, l'arbre généalogique du cinéaste, dressé pour la circons- tance, retrace son cheminement sur près de quatre-vingts années, de son enfance nantaise, dans les années trente, à nos jours. Une place importante est également réservée à Agnès Varda, dont le rôle fut essentiel à partir de 1991 pour la popularisation de son oeuvre.
Mais que le lecteur se rassure : le présent ouvrage n'est nullement celui d'un notaire pointilleux qui validerait de manière doctrinale un testament, ni celui de ces « chercheurs de merlettes » qui, jadis pour deux ou trois sous, aménageaient des filiations agréables à ceux qui le souhaitaient.
Notre approche emprunte plutôt à l'activité du flâneur se promenant de film en film au gré des opportunités. L'objectif n'est donc pas tant d'appréhender le cinéma de Jacques Demy pour lui-même (ce travail est déjà en grande partie accompli), que de l'envisager dans les liens de filiation et de rupture qu'il tisse avec les oeuvres de ses prédécesseurs, de ses contemporains et de ses successeurs.
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RENÉ ALLEAU ET L'ÉCRITURE PHILOSOPHALE Reprenant le terme philosophale à connotation alchimique, l'écriture philosophale présente un outil de transformation de l'auteur et du lecteur. Par ailleurs, un jeu de consonance entre philosophie et philosophale précise les principales perspectives des écrits de René Alleau. PRÉSENTATION Les nombreux travaux de René Alleau sont replacés dans leur ensemble où ils trouvent alors de multiples développements : littérature, alchimie, philosophie et histoire. Cette étude est construite un peu à la manière d'un puzzle. LE CONTENU - C'est la première étude publiée sur René Alleau, elle permet un nouvel accès à l'histoire littéraire, notamment celle du surréalisme et de ses acteurs. - Essai qui est aussi une analyse de l'histoire des courants contemporains de l'ésotérisme. - Cette étude ouvre une réflexion sur l'image, sa fonction et la place de plus en plus importante que le visuel développe dans nos sociétés. - René Alleau ou la signification philosophale de l'écriture décrit une articulation - un passage - dans nos modes d'approches du réel. - Les analyses sont argumentées par un appareil critique documenté comportant de nombreuses sources inédites.
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Fidèle à son exigence de traiter l'histoire maçonnique avec les méthodes de la recherche universitaire, Philippe Langlet nous propose une analyse comparée de plus de 73 versions du « discours de Ramsay ».
Confronté à une masse imposante de documents, parfois composée de travaux au service de l'imaginaire personnel ou de doctrines obédientielles, l'auteur réussit à dégager la véritable essence du discours fondamental et fondateur pour la Franc-Maçonnerie :
La métaphore de la construction du temple vivant du Très-Haut.
De toutes les versions qu'il possède, l'auteur ne jette rien, même les coquilles et autres mastics deviennent des indices pour la compréhension de la pensée de celui qui fréquenta Fénelon, Madame Guyon, et fut admis à la Royal Society en même temps que Montesquieu.
Qu'a voulu nous dire Ramsay il y a trois siècles avec les mots de l'époque et leurs acceptions ?
Là encore Philippe Langlet ouvre tous les dictionnaires nécessaires à la compréhension du texte et se débarrasse des contresens qui hantent les Loges. -
Partant du constat que le jardin du monde civilisé se transforme peu à peu en jungle, l'auteur de la présente cacatopie s'emploie à décrire ce qu'il adviendrait de la jungle si elle tentait de se civiliser. En résulte - par un effet miroir saisissant - une fresque délirante de la civilisation occidentale qui, sous l'influence du Wokisme, de la théorie du genre et de la cancel culture, fait du progressisme un instrument de régression féroce. Quatre animaux cabossés par la vie, Tromblon, l'éléphant sans défense, Léonidas, le ratel borgne, Oricou, le vautour myope et Buster, le zèbre trijambiste, vont tenter d'empêcher le triomphe de la grande recette imposée par les buveurs d'âme du mont Kibo qui, prônant le jardin, cherchent à instaurer un cimetière rappelant les dystopies d'Orwell et Huxley. L'improbable quatuor parviendra-t-il à faire revenir le naturel au galop et à préserver ainsi l'âme du monde ?
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Mythes et concepts utiles aux initiés-initiants
Jean-Bernard Lévy
- Selena
- 5 Décembre 2023
- 9791094886458
Quel jeune initié n'a pas éprouvé, au lendemain de son initiation, le besoin de mieux en comprendre le sens ? Quel initiant, plus âgé, plus expérimenté, n'est pas resté embarrassé face aux questions d'un nouvel initié ? Il existe une abondante littérature maçonnique, philosophique, ésotérique, théologique, mais peu abordent les bases de la connaissance du symbolisme et les fondements de l'initiation maçonnique. Nous avons voulu éclairer le chemin initiatique des initiés-initiants par l'étude critique de mythes fondateurs, de héros symboliques et de concepts maçonniques essentiels. Quand certains auteurs privilégient une approche philosophique, confessionnelle, psychanalytique, hermétique ou alchimique, Jean-Bernard Lévy les considère toutes, puisqu'elles s'ajoutent les unes aux autres, et s'enrichissent mutuellement pour laisser à chacun le choix de découvrir sa vérité. Cette forme d'écriture correspond à un double objectif : disposer d'un matériel de réflexion étendu et ne pas figer l'interprétation de façon définitive et doctrinale. Un long exposé sur la notion de Personne achève cet ouvrage. Car il nous semble primordial que tous ceux qui espèrent une réalisation spirituelle personnelle, par leur quête initiatique, puissent appréhender le contenu de ce concept complexe.
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Autochromes 1907-1914, antonin personnaz la vallee de l'oise en couleurs
Chardin/Duvivier
- Selena
- 20 Août 2021
- 9791094886281
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Simone de beauvoir, douee pour le bonheur - preface olivier todd
Karin Müller
- Selena
- 22 Mai 2023
- 9791094886472
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Henri-Georges Adam ; burins et cuivres découpés
Christophe Duvivier
- Selena
- 9 Novembre 2018
- 9791094886168
C'est en 1934, alors qu'il fréquente les cercles surréalistes, qu'Henri-Georges Adam grave ses premières planches. Vers 1936, il évolue vers un post-cubisme expressionniste qu'il va épurer progressivement sous la forme d'un naturalisme abstrait. Ce dernier fait de lui l'un des grands précurseurs de la seconde école de Paris.
Son approche de la gravure va nourrir sa sensibilité de sculpteur tout comme celle du formidable créateur de tapisserie qu'il fut, les trois expressions ne cessant ensuite de s'enrichir mutuellement. Adam découpe des planches de cuivre puis les recouvre d'entailles au burin recourant parfois au berceau du graveur en manière noire ou au papier d'émeri pour grainer ou dépolir les surfaces. Les profondes entailles qu'il entrecroise sur des planches de cuivre découpées, opposent de manière expressive les noirs et les blancs et animent de même les surfaces de ses sculptures comme les compositions de ses tapisseries. Les matrices de ses burins peuvent comporter ainsi jusqu'à une dizaine de cuivres qu'il assemble sur la presse lors leur impression. Son recours à des cuivres relativement épais, découpés et parfois perforés, comme à de forts papiers, lui permet de jouer avec la sensualité de l'estampage et les blancs du papier réservé. Il confère à ses estampes une dimension plastique monumentale inédite dans la gravure de son époque.
Cette publication présente les épreuves des grands burins découpés des années cinquante dont la série Dalles - Sable et Eau qui constitue l'un des sommets de l'estampe originale de la seconde moitié du XXe siècle
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Leo Breuer né en 1893, appartient à la seconde génération des pionniers de l'art abstrait construit. Après une période figurative qui le rattache à la Nouvelle Subjectivité, il évolue entre les deux guerres vers un art non figuratif. A partir de 1946, il est l'un des membres actifs aux côtés d'Auguste Herbin du Salon des Réalités Nouvelles puis à l'aube des années cinquante, il contribue par ses recherches picturales en trois dimensions à préparer l'émergence de l'art cinétique et optique qui seront bientôt popularisés en France et dans le monde par des artistes comme Vasarely, Agam, Soto ou encore Cruz-Diez.