Cette édition en deux volumes des oeuvres de Maupassant reprend l'intégralité de ses contes et nouvelles ainsi que ses deux romans les plus célèbres, Une vie (1883) et Bel-Ami (1886).
Durant dix ans, de 1880 à 1890, Maupassant, fidèle collaborateur du Gaulois et du Gil Blas, soumit à la presse des contes et nouvelles selon un rythme bi-hebdomadaire. Comme nous ne disposions pas d'une édition complète revue par l'auteur de ces oeuvres, et alors que le nombre impressionnant de celles-ci imposait un classement rigoureux, nous nous sommes efforcés, d'une part, de respecter les recueils publiés du vivant de Maupassant et, d'autre part, de placer auprès de ces recueils, par ordre chronologique, les contes rédigés à la même époque mais non rassemblés en volumes avant sa mort.
Les deux romans qui figurent en outre dans la présente édition ont été insérés là où l'imposait le déroulement de l'oeuvre, c'est-à- dire, respectivement, dans le premier et dans le second volume.
L'édition des oeuvres de Maupassant dans la collection « Bouquins » comporte deux volumes.
Le tome 1 comprend : Quid de Guy de Maupassant - Contes divers (1875-1880) - La Maison Tellier - Contes divers (1881) - Mademoiselle Fifi - Contes divers (1882) - Contes de la bécasse - Clair de lune - Contes divers (1883) - Une vie (roman) - Miss Harriet - Les Soeurs Rondoli.
Le tome 2 comprend : Yvette - Contes divers (1884) - Contes du jour et de la nuit - Bel-Ami (roman) - Contes divers (1885) - Toine - Monsieur Parent - La Petite Roque - Contes divers (1886) - Le Horla - Contes divers (1887) - Le Rosier de Madame Husson - La Main gauche - Contes divers (1889) - L'Inutile Beauté.
"Et d'un mouvement rapide, elle rejeta ses voiles et se dévêtit tout entière pour apparaître dans sa native nudité. Béni soit le ventre qui l'a portée ! C'est alors seulement que Nour put juger la bénédiction qui était descendue sur sa tête ! Et il vit que la princesse était une beauté douce et blanche comme un tissu de lin, et qu'elle répandait de toutes parts la suave odeur de l'ambre, telle la rose qui sécrète elle-même son parfum originel. Et il la pressa dans ses bras et trouva en elle, l'ayant explorée dans sa profondeur intime, une perle encore intacte. Et il se mit à promener sa main sur ses membres charmants et son cou délicat, et à l'égarer parmi les flots et les boucles de sa chevelure, en faisant claquer les baisers sur ses joues, comme des cailloux sonores dans l'eau ; et il se dulcifiait à ses lèvres, et faisait claquer ses paumes sur la tendreté rebondissante de ses fesses. Et elle, de son côté, elle ne manqua pas de faire voir une partie considérable des dons qu'elle possédait et des merveilleuses aptitudes qui étaient en elle; car elle unissait la volupté des Grecques aux amoureuses vertus des Egyptiennes, les mouvements lascifs des filles arabes à la chaleur des Ethiopiennes, la candeur effarouchée des Franques à la science consommée des Indiennes, l'expérience des filles de Circassie aux désirs passionnés des Nubiennes, la coquetterie des femmes du Yamân à la violence musculaire des femmes de la Haute-Egypte, l'exiguïté des organes des Chinoises à l'ardeur des filles du Hedjza, et la vigueur des femmes de l'Irak à la délicatesse des Persanes. Aussi les enlacements ne cessèrent de succéder aux embrassements, les baisers aux caresses et les copulations aux foutreries, pendant toute la nuit, jusqu'à ce que, un peu fatigués de leurs transports et de leurs multiples ébats, ils se fussent endormis enfin dans les bras l'un de l'autre, ivres de jouissances...
Extrait de la 679e nuit.
Les Mille et Une Nuits ont été traduites une première fois par Antoine Galland, à l'époque de Louis XIV. Il en est résulté un chef-d'oeuvre de la littérature française classique, une "belle infidèle" , aussi éloignée de l'original que le Shakespeare de Letourneux ou le Milton de Chateaubriand.
À la fin du XIXe siècle toutefois, les exigences littéraires étaient différentes. Le symbolisme et la littérature décadente avaient aiguisé le regard des lecteurs et sensibilisé le public aux raffinements et aux nuanes de la poésie arabe. Ainsi, le Dr Mardrus a donné une nouvelle version de ces contes merveilleurs, jamais égalée à ce jour.
Ce coffret réunit les 2 tomes des Mille et une nuits parus dans la collection Bouquins.
Si chaque année paraissent au moment des fêtes de fin d'année de petits recueils rassemblant quelques contes de Noël, jamais encore il n'a été produit une véritable anthologie rassemblant les récits des plus grands écrivains de tous les temps et de tous les pays. De même, jamais encore il n'a été tenté une explication des thèmes les plus souvent traités dans ces contes, où l'on rencontre des revenants, des spectres, des morts surtout, et particulièrement des morts d'enfants. C'est que le sujet, en vérité, relève plus encore de l'anthropologie et de la mythologie, que de la stricte littérature.
Rassemblant ainsi des contes, récits et poèmes, aussi bien français qu'allemands, anglais, américains, scandinaves et russes, espagnols ou italiens, l'ouvrage calque son discours sur le calendrier de la fin d'année, évoquant « la mort de l'année » et sa résurrection au moment du solstice d'hiver. Partant de la Toussaint, que suit l'Avent, il glisse ainsi vers Noël, le jour de l'An et l'Épiphanie, éclosion finale de l'année nouvelle. C'est la raison pour laquelle on trouvera des contes relatifs à saint Nicolas, par le belge Camille Lemonnier, ou à sainte Lucie, par Selma Lagerlöf, ainsi que des textes sur la nuit de la Saint-Sylvestre, par Hoffmann ou Andersen. Mais c'est naturellement Noël même qui a le plus inspiré nos écrivains. Or, soit ils ont écrits dans la tradition, d'origine préchrétienne, ainsi qu'on peut le voir avec d'étranges textes médiévaux, soit ils ont évoqué la Nativité du Christ, substitut chrétien de la lumière recouvrée, soit encore ils ont évoqué la fête, le sapin, la crèche, les lumières, ou bien encore le sentiment toujours émouvant de la fête familiale, prétexte à établir un bilan de vie en cette fin d'année.
Il faut attendre le XIXe siècle pour voir la littérature de Noël renouer avec l'esprit du Moyen Âge. Grâce au romantisme, l'éclosion littéraire de l'Europe provoqua la résurrection des cultures ancestrales, auxquelles chaque écrivain contribua en fonction de sa nationalité.
Certains récits sont aujourd'hui devenus très célèbres, comme le Chant de Noël de Dickens, Les Trois Messes basses de Daudet ou La Petite Fille aux allumettes d'Andersen, mais d'autres, trop méconnus, méritaient d'être redécouverts, et il est de petits bijoux ciselés par l'émotion que l'on peut considérer comme des chefs-d'oeuvre. C'est le cas de la Fleur-de-Blé de Lemonnier, des Sabots du petit Wolff de Coppée ou de La Noël de Marthe d'Anatole Le Braz. Nul doute que le lecteur ne sera remué par de tels contes, quand au contraire il sera certainement étonné par les récits médiévaux comme La Chasse sauvage d'Orderic Vital ou l'anonyme Sire Gauvain et le Chevalier vert, bien éloignés des Noëls chrétiens et du mercantilisme ambiant aujourd'hui. C'est l'âme enfouie de Noël que nous rapportent ces écrivains anciens, relayés au XIXe siècle par Hoffmann, Gogol ou Erckmann-Chatrian. À l'opposé, certains incroyants, comme Louis Mullem, ne se sont pas privés de moquer Noël, ouvrant ainsi la voie à un XXe siècle déchristianisé, parce que matérialiste.
Oeuvres célèbres et mêmes classiques, le gardien du feu, le sang de la sirène, ames d'occident expriment par la nouvelle et le conte l'imaginaire breton.
Mais il s'épanouit aussi dans des genres - chansons, théâtre, mystères - voués par l'absence de support imprimé à une survie fragile. ils auraient disparu si anatole le braz n'en avait pas fixé la mémoire dans chansons populaires de la basse-bretagne, le théâtre celtique, cognomerus et sainte tréfine. inaccessibles depuis cinquante ans ces oeuvres monumentales retrouvent ici une seconde existence. toute culture a pour écrin un décor.
Sa poésie rustique se déploie dans croquis de bretagne et d'ailleurs, iles bretonnes, vieilles chapelles de bretagne, la terre du passé: quatre invitations à la lecture. et au voyage. francis lacassin.
Au temps oú il eut max jacob pour élève à quimper, anatole le braz (1859-1926) était déjà l'enchanteur qui sut réveiller les mythes endormis, les fantômes oubliés qui peuplent les nuits de la bretagne secrète.
Des plus chatoyants aux plus terrifiants : de la cité d'ys qui ressurgira un jour de la baie des trépassés, intacte, avec tous ses clochers, jusqu'aux va-et-vient de l' " ankou ", ce valet de la mort qui se mêle incognito aux vivants. la présence angoissante des chemins creux, des cimetières, des calvaires et dolmens, les " intersignes " que colportent les voix du vent, de la mer et de la nuit font de la légende de la mort chez les bretons armoricains un monument à la gloire de l'imaginaire breton, une remarquable collection de témoignages sur les rapports de l'homme avec la mort.
Au pays des pardons et les saints bretons éclairent les aspects magiques que revêt la rencontre du merveilleux celtique et du merveilleux chrétien. on ne passe pas une vie à collecter des contes sans succomber à la tentation d'en écrire soi-même. les vieilles histoires du pays breton, les récits de passants, pâques d'islande, contes du soleil et de la brume forment un magnifique épilogue à ce recueil, moins réel mais plus littéraire que la légende de la mort chez les bretons armoricains.
Et d'un mouvement rapide, elle rejeta ses voiles et se dévêtit tout entière pour apparaître dans sa native nudité.
Béni soit le ventre qui l'a portée ! c'est alors seulement que nour put juger la bénédiction qui était descendue sur sa tête ! et il vit que la princesse était une beauté douce et blanche comme un tissu de lin, et qu'elle répandait de toutes parts la suave odeur de l'ambre, telle la rose qui sécrète elle-même son parfum originel. et il la pressa dans ses bras et trouva en elle, l'ayant explorée dans sa profondeur intime, une perle encore intacte.
Et il se mit à promener sa main sur ses membres charmants et son cou délicat, et à l'égarer parmi les flots et les boucles de sa chevelure, en faisant claquer les baisers sur ses joues, comme des cailloux sonores dans l'eau ; et il se dulcifiait à ses lèvres, et faisant claquer ses paumes sur la tendreté rebondissante de ses fesses. et elle de son côté, elle ne manqua pas de faire voir une partie considérable des dons qu'elle possédait et des merveilleuses aptitudes qui étaient en elle ; car elle unissait la volupté des grecques aux amoureuses vertus des egyptiennes, les mouvements lascifs des filles arabes à la chaleur des ethiopiennes, la candeur effarouchée des franques à la science consommée des indiennes, l'expérience des filles de circassie aux désirs passionnés des nubiennes, la coqueterie des femmes du yamân à la violence musculaire des femmes de la haute-egypte, l'exiguïté des organes des chinoises à l'ardeur des filles du hedjza, et la vigueur des femmes de l'irak à la délicatesse des persanes.
Aussi les enlacements ne cessèrent de succéder aux embrassements, les baisers aux caresses et les copulations aux foutreries, pendant toute la nuit, jusqu'à ce que, un peu fatigués de leurs transports et de leurs multiples ébats, ils se fussent endormis enfin dans les bras l'un de l'autre, ivres de jouissances.
La légende naît du paysage et de l'histoire. Issue de la tradition orale, elle s'attache à un lieu défini et à un souvenir lointain et diffus d'un grand fait ou d'un personnage historique. Son origine et sa transmission sont populaires. Durant des siècles, les légendes furent contées lors des veillées, avant d'être recueillies par écrit, principalement au xixe siècle.
Le mot « légende » vient de « ce qui doit être lu », en référence à la vie et aux faits des saints, que l'on racontait jadis dans les églises. Les premiers récits légendaires remontent à l'époque de l'évangélisation, lorsque des saints tentent de détourner le peuple du paganisme et de le convertir à la nouvelle foi. Ils multiplient les miracles pour prouver la vérité de leur religion, laissent l'empreinte d'un pied ou du sabot de leur monture sur un rocher ou font jaillir une fontaine, réputée alors magique ou sacrée. Au cours des siècles, les prodiges des saints, tels qu'on les retrouve sous la plume des folkloristes, marquent durablement le territoire français. Tout comme ceux du diable, grand constructeur de ponts, de la Vierge et de tous les êtres légendaires - fées, dames blanches, lutins, lavandières nocturnes, animaux surnaturels - qui hantent grottes, cavernes, sources, bois ou mégalithes. Dolmens, menhirs et bloc rocheux sont souvent associés à des géants, au premier rang desquels figure le fameux Gargantua popularisé par Rabelais d'après des traditions populaires.
Le livre est présenté par régions, départements et communes françaises (hors outre-mer). Pour chacune des régions, un texte souligne, le cas échéant, les grands thèmes légendaires, et les particularités territoriales ou folkloriques. Les régions montagneuses ou les sombres forêts n'inspirent pas les mêmes récits que les riantes vallées ou les landes asséchées par le soleil.
Fruit de plus de dix années de recherches, ce travail sur la « mémoire des anciennes générations » permet de mesurer combien le territoire français est empreint de ces récits merveilleux, y compris dans la toponymie (Pierre qui Vire, Grotte aux Fées, Bois des Dames, Pas de Saint-Martin, Palet de Gargantua.).
C'est le premier ouvrage à rassembler les récits légendaires, sombres, mystérieux, mais aussi charmants et poétiques de nos régions, à mettre en relief les thèmes récurrents et les identités traditionnelles d'une contrée. Et à mettre en lumière des lieux légendaires méconnus ou totalement oubliés. Tous les sites évoqués ont fait l'objet d'une vérification sur les cartes de France. Chaque texte est suivi de sources bibliographiques, celles des auteurs ou folkloristes du xixe siècle, pour leur fidélité à la tradition populaire d'origine, celle d'auteurs contemporains et régionalistes pour leur connaissance des lieux.