Quelque part dans un paysage méditerranéen orageux familier et insaisissable, en marge d'un champ de bataille indéterminé, un soldat inconnu tente de fuir sa propre violence. Le 11 septembre 2001, sur la Havel, aux alentours de Berlin, à bord d'un petit paquebot de croisière, un colloque scientifique fait revivre la figure de Paul Heudeber, mathématicien est-allemand de génie, disparu tragiquement, resté fidèle à son côté du Mur de Berlin, malgré l'effondrement des idéologies.
La guerre, la désertion, l'amour et l'engagement... le nouveau roman de Mathias Enard - vif, bref, suspendu - observe ce que la guerre fait au plus intime de nos vies
Hélène a bientôt 40 ans. Elle a fait de belles études, une carrière. Elle a réalisé le programme des magazines et le rêve de son adolescence : se tirer, changer de milieu, réussir. Et pourtant, le sentiment de gâchis est là, les années ont passé, tout a déçu.
Christophe, lui, n'a jamais quitté ce bled où ils ont grandi avec Hélène. Il n'est plus si beau. Il a fait sa vie à petits pas, privilégiant les copains, la teuf, remettant au lendemain les grandes décisions. On pourrait croire qu'il a tout raté. Et pourtant, il croit dur comme fer que tout est encore possible.
"Connemara" c'est l'histoire d'un retour au pays, d'une tentative à deux, le récit d'une autre chance et d'un amour qui se cherche par-delà les distances dans une France qui chante Sardou et va voter contre soi.
Dans ce conte épique empli de merveilleux prenant sa source dans le sud de l'Inde au 14e siècle, une jeune femme nommée Pampa Kampana, habitée par une déesse, donne vie à un formidable empire dont elle verra l'apogée et la chute au terme de deux siècles et demi. Grande geste de la nature des hommes, Victory City est une tentative pour faire advenir une ville, un territoire, un monde où règnerait la tolérance et non les divisions de tous ordres, et où les femmes seraient les égales des hommes. Au carrefour de l'amour, de l'aventure et du mythe, le nouveau roman de Salman Rushdie fait le tour complet de la palette des aspirations humaines et pose la question de l'utopie et des sociétés que nous contribuons à créer. Ce faisant, il rend un hommage puissant aux pouvoirs (magiques ?) du récit.
Une histoire d'amour magnifique, celle d'un jeune homme pour une femme d'âge mûr qui éclaire et modifie son regard sur le sens de la vie. Un livre où la littérature, premier engagement de ce garçon, devient vitale. Car dans une ville où règne l'effroi, seul l'imaginaire sauve de l'enfermement... Une quête de liberté absolue qui a reçu le prix Femina étranger 2021.
Dans une Amérique au bord du chaos politique et climatique, un père embarque son jeune fils souffrant de troubles du comportement dans une sidérante expérience neuroscientifique. Richard Powers signe un nouveau grand roman questionnant notre place dans le monde et nous amenant à reconsidérer nos liens avec le vivant.
Août 1992. Une vallée perdue quelque part à l'Est, des hauts fourneaux qui ne brûlent plus, un lac, un après-midi de canicule. Anthony a quatorze ans, et avec son cousin, ils s'emmerdent comme c'est pas permis. C'est là qu'ils décident de voler un canoë pour aller voir ce qui se passe de l'autre côté, sur la fameuse plage des culs-nus. Au bout, ce sera pour Anthony le premier amour, le premier été, celui qui décide de toute la suite. Ce sera le drame de la vie qui commence. Avec ce livre, Nicolas Mathieu écrit le roman d'une vallée, d'une époque, de l'adolescence, le récit politique d'une jeunesse qui doit trouver sa voie dans un monde qui meurt, cette France de l'entre-deux, celle des villes moyennes et des zones pavillonnaires, où presque tout le monde vit et qu'on voudrait oublier.
Premier volume de "Révolution", une trilogie sur la Révolution française, "Liberté" ressuscite 1789 en se promenant dans tous les étages de la société. Une fresque grandiose, brassant de multiples personnages et qui totalisera près de 1000 pages. Un livre-événement, par les auteurs d'"Eloi".
Des soubresauts de la guerre civile dans un village d'Estrémadure aux plaines gelées de Sibérie, de la légion étrangère dans le Sahara oriental aux amphis de la fac de Lettres de Barcelone, trois générations d'hommes maudits traversent le XXème siècle unis par les liens du sang, de l'infamie et de la mort.
Seize mois après les événements narrés dans le tome 1, un nouveau chapitre de la chronique grandiose de la Révolution française, mêlant anciens et nouveaux personnages.
Alors que son épouse attend leur troisième enfant, Nobuki Niré trouve un vieux cahier dans l'un des tiroirs de son ancien bureau d'écolier. Il s'agit du journal que sa mère, atteinte d'Alzheimer, a éprouvé le besoin de tenir lorsqu'elle a senti sa mémoire décliner. À travers ces quelques mots, parfois quotidiens, parfois intimes, Nobuki va découvrir une femme qui a eu une vie avant lui, à travers lui, et qui désormais ne peut plus en rendre compte.
Après "La Boîte à magie", les talents exceptionnels de Camilla Läckberg et d'Henrik Fexeus se conjuguent à nouveau pour mettre en scène la détective Mina Dahbiri et le grand mentaliste Vincent Walder - un duo hors du commun aux multiples névroses, mais étrangement complice.
L'Allemagne nazie a sa légende. On y voit une armée rapide, moderne, dont le triomphe parait inexorable. Mais si au fondement de ses premiers exploits se découvraient plutôt des marchandages, de vulgaires combinaisons d'intérêts ? Et si les glorieuses images de la Wehrmacht entrant triomphalement en Autriche dissimulaient un immense embouteillage de panzers ? Une simple panne ! Une démonstration magistrale et grinçante des coulisses de l'Anschluss par l'auteur de "Tristesse de la terre" et de "14 Juillet" qui lui a valu le prix Goncourt 2017.
Anzu, céramiste, se consacre intensément à son art. Divorcée, elle habite seule avec son fils et ne souhaite pas se remarier. Cette vie calme et sereine lui convient. Sa soeur aînée annonce ses fiançailles et sa visite prochaine avec l'heureux élu.
Au début de l'histoire, la mort d'une femme qui, il y a longtemps déjà, a décidé de se taire. Elle adresse ses dernières volontés aux jumeaux Jeanne et Simon, ses enfants. C'est le début d'un périple lourd de révélations sur leur identité. Le deuxième volet du cycle dramaturgique présenté dans son intégralité au festival d'Avignon 2009.
Melchor, un policier au nom de roi mage, ex-repris de justice et fils d'une prostituée, qui a fait des "Misérables" de Victor Hugo son vade-mecum vital, mène l'enquête sur les terres de l'Ebre, à l'extrême sud de la Catalogne. Mais ici plus qu'ailleurs "tôt ou tard, tout s'explique par la guerre" et il devra faire sien le dilemme de Jean Valjean : "Rester dans le paradis, et y devenir démon, rentrer dans l'enfer, et y devenir ange !".
Dans une Afrique encore traversée de magie et de superstition, l'épopée tragique d'un enfant soldat, victime et bourreau, innocent et coupable. Après l'enfer de Nazino et la Russie stalinienne de "Toutes les vagues de l'océan", Víctor del Árbol nous plonge dans les ténèbres du coeur de Joseph Kony, le Sorcier du Nil.
«Splach, le moussaillon vient tout juste de s'endormir quand le panneau coulisse et déverse son déluge sur le plancher du carré. Faut voir comme il sursaute, Petit Roux, il se dresse sur les coudes avec la tignasse hérissée et la gueule en sabord. C'est le moment, vocifère Furieuse en dévalant les quatre planches de la descente.» Un soir, à la proue du Ghost, un jeune marin s'oppose au reste de l'équipage. Sa mère, Câline, vient de mourir. Et, dans ce monde recouvert par les eaux montantes, le voilà qui lui murmure le serment de trouver un îlot où l'enterrer dignement. Même si pour cela il lui faut braver les lois et trahir les siens, même s'il doit s'enfuir, disparaître, désormais seul sur l'étendue tumultueuse. Il se jette alors d'une embarcation à l'autre en quête d'une terre promise, déjouant la foudre des éléments et la fureur des hommes, défendant le corps maternel au péril de sa vie, jusqu'au bout de la Mer-océane, jusqu'au jardin interdit. Avec «Étraves», Sylvain Coher réinvente le récit maritime dans une langue éclatante, aussi précise que ludique, tout droit sortie des flots. Il nous offre une odyssée atemporelle où résonnent furieusement certains enjeux de notre époque, mais qui nous ramène, surtout, au plaisir incomparable de la fiction, de toutes ces histoires en nous, ferments de notre imagination
Un changement dans la vie de Satoru fait qu'il doit se séparer de Nana, son chat adoré. Débute alors une série de voyages chez des amis d'enfance, aux quatre coins du Japon, pour lui trouver un nouveau foyer. Mais le rusé matou, narrateur de ce savoureux roman, ne l'entend pas de cette oreille : il fera tout pour rester avec Satoru et prolonger l'aventure.
Ce roman de l'autrice des "Mémoires d'un chat" suit le trajet de la ligne Imazu de la compagnie de chemin de fer privée Hankyû. Organisé en deux parties de huit chapitres chacune (comme les huit arrêts du train), il se déroule au printemps dans le sens Takarazuka-Nishinomiya, et en automne pour le retour. À chaque arrêt, de nouveaux passagers montent, se parlent, s'observent. Et, d'un trajet à l'autre comme d'une saison à l'autre, le lecteur se fait l'observateur des paysages changeants, des multiples trajectoires de la vie et surtout de l'évolution de chacun des personnages montés à bord.
Après avoir perdu un procès en diffamation, Mikael Blomkvist, brillant journaliste d'investigation, démissionne de la revue Millénium et ressasse son dépit.
Il est contacté par un magnat de l'industrie qui lui confie une enquête vieille de quarante ans : sur l'île abritant l'imposante propriété familiale, sa nièce, Harriet Vanger, a naguère disparu, et il reste persuadé qu'elle a été assassinée. Si ce n'est pas exactement le hasard qui réunit Mikael Blomkvist et Lisbeth Salander, réchappée des services sociaux et génie de l'informatique, c'est une vraie chance, car la jeune femme va bien vite s'imposer comme le meilleur atour du journaliste pour élucider l'affaire.
L'intolérance, l'hypocrisie, la violence et le cynisme de notre monde contemporain - aux niveaux politique, économique, social, familial - sont les ressorts de ce polar addictif, au suspense insoutenable, qui a enthousiasmé des millions de lecteurs.
1984. Cléo, treize ans, de milieu modeste, se voit un jour proposer d'obtenir une bourse délivrée par une mystérieuse Fondation pour réaliser son rêve : danser. Mais c'est un piège, sexuel, monnayable, qui se referme sur elle et dans lequel elle va précipiter d'autres collégiennes.
2019. Un fichier de photos est retrouvé sur internet et suscite un appel à témoins destiné à identifier les anciennes victimes de la Fondation. Devenue danseuse de variétés, Cléo comprend que le passé est revenu la chercher, et qu'il est temps pour elle d'affronter son double fardeau de victime et de coupable.
À travers le portrait qu'en dressent ceux qui ont croisé et aimé Cléo, Lola Lafon explore, dans ce roman d'une justesse bouleversante, les systèmes de prédation et leur mécanique implacable. Avec empathie, elle dit aussi les corps sublimés et les corps souffrants, les lois du silence, l'impossibilité du pardon, et le sourire obligatoire derrière lequel sont tapies tant de douleurs.
Un chaman de Sibérie trouve sous le permafrost la sépulture d'une reine datant de plus de dix mille ans. Stupéfaction : le corps momifié par les glaces a la peau noire. Décidé à utiliser sa découverte pour protéger un territoire menacé par l'exploitation gazière, le chaman contacte un ami scientifique français dans l'espoir qu'il mobilisera les écologistes du monde entier. Celui-ci monte une discrète expédition avec une docteure germano-japonaise et un ethnologue congolais. Mais deux mafieux qui tiennent à leurs projets industriels les attendent de pied ferme... Un roman d'aventures palpitant au coeur des mondes visible et invisible, dans lequel Wilfried N'Sondé prône le lien, le partage, la transmission entre les peuples - l'harmonie du vivant.
Faye mène la belle vie à l'étranger. Sa société Revenge est plus florissante que jamais et son ex-mari infidèle se trouve derrière les barreaux. Mais juste au moment où Faye pense que tout est rentré dans l'ordre, sa petite bulle de bonheur est de nouveau menacée. Après l'impitoyable «La Cage dorée», Camilla Läckberg poursuit son diptyque trépidant avec un thriller qui fait funestement écho au destin de tant de femmes depuis la nuit des temps. Dans un monde régi par la perversité de l'homme, Faye est de nouveau sur le pied de guerre et sa vengeance sera terrible.
"Arbre de l'oubli" brosse le portrait d'une famille américaine aisée, privilégiée, éduquée... puis, élargissant le tableau peu à peu, nous montre les fils inattendus qui relient cette famille aux pages les plus sombres de l'Histoire moderne. En dessinant un chemin tortueux à travers l'émancipation pas toujours réussie de trois personnages complexes, le roman aurait pu prendre les tonalités d'un parcours initiatique. Mais il s'agit, une fois le tableau appréhendé dans sa globalité, d'un grand roman d'Histoire vivante tant il convoque les enjeux essentiels d'aujourd'hui : racisme, religion et laïcité, procréation pour autrui, violence, misère et colère, féminisme et représentation.