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Littérature
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Jerome Corcoran, Corky, a huit ans lorsque son père est assassiné sous ses yeux. Trente ans plus tard, Corky est l'exemple même de l'homme à qui tout sourit. Promoteur immobilier florissant, conseiller municipal à l'avenir politique prometteur, il laisse toujours de larges pourboires qui lui assurent une certaine renommée dans la ville de Union City. Bel appartement, les femmes lui tombent dans les bras.
Mais il n'y en a qu'une qui compte, Thalia, la fille de son ex-femme. Elle a disparu et semble impliquée dans un scandale politico-financier des plus envahissants. Joyce Carol Oates parvient à se glisser admirablement dans la peau d'un homme, dans ses forces et ses faiblesses et bien sûr sa libido.
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La légende de Bloodsmoor
Joyce Carol Oates
- LE LIVRE DE POCHE
- Biblio Romans
- 28 Novembre 2012
- 9782253163015
En Pennsylvanie, au xixe siècle, dans la vallée de Bloodsmoor, la famille Zinn est une famille comme les autres, avec cinq filles en âge de se marier. Lorsque Deirdre est enlevée en pleine journée par un homme mystérieux, tout bascule : Constance Philippa se comporte de manière scandaleuse la nuit de son mariage ; Malvinia tombe dans les filets d'un dandy peu scrupuleux ; Samantha se dévoue à l'oeuvre de son père... et en subit les conséquences. Quel sera leur sort à la veille du siècle nouveau ? Après Bellefleur, Joyce Carol Oates offre, dans ce deuxième tome de sa trilogie gothique, un étonnant mélange à la lisière du mythe et de l'Histoire. D'un humour féroce, elle fait se fondre le sublime et le grotesque, en dépeignant une famille qui plonge dans l'ignominie et une certaine Amérique en train de naître.
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Confessions d'un gang de filles ; foxfire
Joyce Carol Oates, Michele Levy-Bram
- Stock
- La Cosmopolite
- 3 Janvier 2013
- 9782234074781
Un quartier populaire d'une petite ville de l'État de New York dans les années 1950. Cinq lycéennes, pour survivre et se venger des humiliations qu'elles ont subies, concluent un pacte, à la vie, à la mort : elles seront le gang Foxfi re. La haine, et surtout celle des hommes, va les entraîner dans une impitoyable équipée sauvage.«Qu'est-ce qui a donc poussé Laurent Cantet à tenter l'aventure d'un fi lm d'époque en s'attelant à l'adaptation d'un roman de Joyce Carol Oates situé dans l'Amérique des années cinquante ? [Il] fait sien le matériau de la romancière américaine pour dérouler un nouveau récit d'apprentissage qui pose la question ardente du passage du monde de l'enfance à celui des adultes.»Vincent Thabourey, Positif, janvier 2013.
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Daddy Love's latest victim Robbie begins to realize that the longer he is locked in the shackles of this demon, the greater chance he'll end up like Daddy Love's other 'sons' who were never heard from again ... and soon he will see just what lengths he must go to in order to have any chance at survival.
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On a parfois dit de Joyce Carol Oates qu'elle écrivait trop. Mais, en tout cas, le soin et l'intelligence qu'elle apporte à chacun de ses textes font qu'elle n'écrit jamais n'importe quoi. Une preuve supplémentaire nous en est donnée avec ces dix nouvelles " de mystère et de suspense ". À quoi on pourrait ajouter " d'horreur tranquille ".
Le décor est vite planté. Il est en général des plus ordinaires. L'atmosphère, apparemment celle de la banalité quotidienne, est distillée en quelques phrases innocentes. Mais soudain - un détail qui cloche, une expression un peu sibylline -, voilà que se répand en vous une vague inquiétude, lentement transformée en subtile terreur. Allez-vous abandonner votre lecture de peur de vous noyer dans l'horreur ? Pas question. Car cette championne de la survie en eaux glauques qu'est Oates vous oblige à tourner avidement les pages. Vous voulez " savoir ", connaître la fin de ces histoires, vous en libérer. Et c'est à vos risques et périls - le moindre étant l'insomnie - que vous irez jusqu'au bout de ce génial Salut ! Comment va ! (propre à vous dégoûter à jamais du jogging) avant d'entrer dans l'abominable Musée du Dr Moses en passant par Surveillance anti-suicide (de l'art consommé du chantage), le terrible Gage d'amour et l'indiciblement atroce Dépouillement. Quant aux cinq autres nouvelles, elles sont dignes d'un Edgar Poe ou, avec L'homme qui combattit Roland La Starza, d'un Ernest Hemingway.
Un plaisir - diabolique - jusqu'à la dernière page.
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Plus inventive, et brillante, que jamais, Joyce Carol Oates joue dans ces nouvelles irrésistibles à imaginer les derniers jours de cinq géants de la littérature américaine. C'est ainsi que, dans Le Phare, Edgar Allan Poe, devenu gardien de phare, se retrouve sur une île déserte du Pacifique en proie à ses abominables souvenirs de souffrance et de deuil, avec pour seule compagnie celle d'un chien, témoin aussi de sa transformation en un monstre hybride, parent du « Cyclophage » né de sa démence. Grandpa Clemens et Poisson Ange, 1906 décrit un Mark Twain obsédé par les très jeunes filles, tandis que Papa à Ketchum, 1961 raconte un Hemingway réfléchissant à son suicide. Dans Le maître à l'hôpital Saint-Bartholomew, 1914-1916, Henry James doit pénétrer dans une salle remplie de soldats blessés et surmonter ses révulsions premières avant de s'enticher de ces « chers garçons » qu'il a toujours secrètement désirés. EDickinsonRépliLuxe fait revenir à la vie Emily Dickinson sous la forme d'une poupée androïde, un robot vivant fait sur mesure pour un couple de bobos entichés de poésie. Un prodigieux tour de force que ces histoires de folie, de désespoir, de solitude, et de frustration sexuelle, superbement tricotées par Oates dans le style même de chacun de ces cinq maîtres pourtant réputés inimitables.
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Quand Zoe Kruller, une jolie serveuse se rêvant chanteuse de country, est découverte brutalement assassinée dans son lit, la police de Sparta vise aussitôt deux suspects : Delray, le mari de Zoe, dont elle est séparée, et son amant de longue date, Eddy Diehl. Mais, aucune preuve ne venant étayer les soupçons et les alibis semblant solides, l'enquête piétine. Les rumeurs qui courent deviennent alors légendes, ravageant au passage l'existence des deux hommes et imprimant un cours étrange à celle de leurs enfants.
Aaron Kruller et Krista Diehl, adolescents sacrifiés à l'histoire familiale, chacun persuadé que le père de l'autre est l'assassin, conçoivent ainsi peu à peu une redoutable obsession réciproque. L'éloignement et les années n'entameront en rien cet étrange lien, comme en témoigne le récit de leurs souvenirs qu'ils font tour à tour. Aussi, lorsque longtemps après le drame ils se rencontrent de nouveau, ils semblent prêts à exorciser les fantômes du passé et à se réconcilier avec leur lourd héritage. Mais rien n'est simple pour ces êtres qui oscillent entre violence muette, désir brutal, et peur de l'autre.
Avec Petit oiseau du ciel, Joyce Carol Oates fait le récit d'une passion romantique et cruelle, sensuelle et destructrice. Dans cet univers brutal, où l'alcool et la drogue font oublier le quotidien, où la dureté est le meilleur des remparts, tous rêvent d'une nouvelle vie, mais est-ce seulement possible ? Une histoire captivante, disséquée comme toujours de manière implacable.
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Elle ne sait plus. Ou plutôt, la drogue aidant, elle ne se rappelle que trop bien : le bébé rose assassiné, les bandages autour de la tête, non ce n'était pas une poupée qu'elle a vue, c'est sa petite soeur, et c'est son père qu'elle aimait tant qui l'a tuée, étouffée, elle le sait, à moins que ce soit sa mère... Trente ans après, elle doit la venger, il le faut.
Et il en va ainsi pour les personnages de ces dix nouvelles glaçantes. Hommes et femmes, jeunes et vieux, ils ne peuvent plus respirer. Dans l'attente désespérée d'un bonheur qu'ils ont connu et perdu, ou tant rêvé et jamais approché, ils étouffent, ils ont besoin d'air et de vengeance. Vampires exigeants, ils s'acharnent moins à sucer le sang qu'à voler le souffle de ceux qui leur ont failli. Ils veulent qu'on leur rende ce que, selon eux, on leur a pris : un coeur (Donnez-moi votre coeur : une femme abandonnée par son amant dans sa jeunesse, entend, vingt-trois ans plus tard le récupérer sous peine de mort,) ; une épouse (Le premier mari : un homme découvre dans un tiroir des photos de sa femme avec son premier mari : fou de jalousie, il décide de le tuer, et se jette sur lui à coups de fourche, mais le fait-il vraiment ?) ; un enfant (La Chute), une vie (Veine cave) ... Et les victimes de ces prédateurs, perdant la respiration à leur tour sous les assauts de l'angoisse ou de la haine, n'ont plus qu'à tenter de ne pas sombrer dans les remugles d'un passé qu'elles croyaient à tort oublié.
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L'appel a résonné au creux de la nuit : « Votre mari, Raymond Smith, est dans un état critique... » Titubante d'appréhension mais espérant contre tout espoir, Joyce se précipite à l'hôpital dont, guéri d'une banale pneumonie, Ray devait sortir le matin même. À l'arrivée, son compagnon de près d'un demi-siècle est déjà mort d'une violente et soudaine infection nosocomiale. Sans avertissement ni préparation d'aucune sorte, Joyce est confrontée à la terrible réalité du veuvage. Au vide. À l'absence sans merci.
J'ai réussi à rester en vie est la chronique du combat d'une femme pour tenter de remonter de ce puits sans fond. En proie à l'angoisse de la perte, cernée par un cauchemar de démarches administratives - et les absurdités pathétiques du commerce du deuil -, Oates décrit l'innommable expérience du chagrin, dont elle ne peut s'extraire que rarement, et à grand-peine, en se tournant vers ses amis.
Avec sa lucidité coutumière, parfois sous-tendue d'un humour noir irrésistible (quand, par exemple, elle se lamente sur l'absurdité des luxueux paniers gargantuesques de saucissons et de pop-corn au chocolat déposés devant sa porte en manière de condoléances), elle nous offre, avec ce livre - qui ne ressemble à rien de ce qu'elle a écrit jusqu'ici - non seulement une belle histoire d'amour, mais aussi le portrait d'une Joyce Carol Smith inconnue et formidablement attachante.
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Il pose bien un peu problème à son professeur de père, et à sa mère - qui l'adore - mais ni l'un ni l'autre ne croient une seconde à l'accusation d'agression sexuelle sur un mineur dont il est l'objet.
Il est un cas pour le psychiatre-expert auprès des tribunaux chargé de le suivre, qui se sent néanmoins encouragé par la nature toujours plus positive de ses rêves et sa franchise à en discuter.
Il est le plus exquis et le plus attentif des garçons pour sa riche grand-mère de moins en moins capable de lui refuser quoi que ce soit.
Il est le plus vrai et le plus abominablement terrifiant des tueurs-psychopathes jamais imaginés dans un roman dont on se demande par instants comment l'auteur a pu trouver les mots pour l'écrire.
Joyce Carol Oates nous offre encore une fois avec Zombi la preuve de son immense talent. En donnant la voix à une âme des plus noires, elle plonge dans l'ignominie, et le lecteur avec elle de pénétrer l'innommable. -
« L'auteur de Rien de grave aime Blonde parce que c'est l'une de ses obsessions : avoir tout et finir avec rien. » Marie-Laure Delorme, Le Journal du Dimanche, 17 juillet 2008.
Blonde ne ressemble à aucun livre de Joyce Carol Oates. Avec cette oeuvre monumentale et baroque, qu'elle compose à partir des fantasmes que lui inspire Marylin Monroe, l'écrivain a ainsi marqué de son empreinte un genre inédit : la « bio-fiction ». Construite en cinq actes, cette tragédie est écrite sur deux modes : l'un narratif et réaliste, l'autre surréaliste, fait de visions et d'hallucinations. Un peu comme si la folie d'une Marylin starifiée venait interrompre les voix de différents personnages tentant de raconter son histoire. Au sein de ce choeur, on entend le souffle gracile et timide de Norma Jean, l'enfant blessée et perdue que Marylin a dû être, obsédée par le pouvoir de destruction et la fragilité de sa mère.
C'est donc la part d'ombre de ce personnage devenu mythique qui a inspiré Joyce Carol Oates : « Je n'ai pas décidé de faire un livre sur Marilyn Monroe. C'est en découvrant une photo de Norma Jean prise en 1944 quand elle avait dix-sept ans que j'ai eu envie d'écrire sur cette jeune fille ordinaire, quelconque, une Américaine typique avec ses cheveux foncés et son visage rond, qui ne ressemblait en rien à Marilyn Monroe. [...] C'est grâce et à cause d'Hollywood qu'elle s'est métamorphosée, qu'elle est devenue un miracle. Ce qui compte pour moi, c'est la vie privée de Norma Jean, comment cette vie privée s'est transformée en produit. » Quand on sait que c'est à sa mère que Joyce Carol Oates a pensé en découvrant cette photo des jeunes années de Marilyn, on a très envie d'entendre l'auteur de Mauvaise fille nous raconter en quoi la lecture de Blonde a été pour elle d'une telle importance. -
Elles se rencontrent au coeur des années soixante-dix, camarades de chambre dans un collège prestigieux où elles entament leur cursus universitaire. Genna Meade, descendante du fondateur du collège, est la fille d'un couple très « radical chic », riche, vaguement hippie, opposant à la guerre du Vietnam et résolument à la marge. Minette Swift, fille de pasteur, est une boursière afro-américaine venue d'une école communale de Washington.
Nourrie de platitudes libérales, refusant l'idée même du privilège et rongée de culpabilité, Genna essaye de se faire pardonner son éducation élitiste et se donne pour devoir de protéger Minette du harassement sournois des autres étudiantes. En sa compagne elle voit moins la personne que la figure symbolique d'une fille noire issue d'un milieu modeste et affrontant l'oppression. Et ce, malgré l'attitude déplaisante d'une Minette impérieuse, sarcastique et animée d'un certain fanatisme religieux. La seule religion de Genna, c'est la pitié bien intentionnée et inefficace des radicaux de l'époque. Ce qui la rend aveugle à la réalité jusqu'à la tragédie finale. Une tragédie que quinze ans - et des vies détruites - plus tard, elle tente de s'expliquer, offrant ainsi une peinture intime et douloureuse des tensions raciales de l'Amérique.
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Souvent les femmes se croient indépendantes, autonomes...
Jusqu'à ce que frappe la violence masculine. Alors elles vacillent et, incapables de faire plus que rêver à leur évasion, acceptent leur statut de victimes. Ce sentiment d'impuissance face à la brutalité mâle imprègne ces nouvelles finement ciselées, dont les héroïnes reçoivent cette cruauté chacune à leur manière : l'une raconte à son ex-mari son étrange aventure avec un joueur de dés qui la traitait avec sadisme ou tendresse selon les fluctuations de ses gains aux tables de jeu ; une autre, prostituée, rêve de trancher la gorge de son compagnon avec la lame de rasoir cachée dans son sac, mais se contente de le quitter en l'insultant faiblement...
Ces vingt-cinq mini-romans, malgré leur noirceur sous-jacente, ne cessent de fasciner et - on ose à peine l'avouer - de séduire.
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Ils étaient cinq. Complètement ivres, drogués, l'ordinaire de leurs samedis soir... Peut-être encore plus excités ce samedi-là, un 4 juillet. Et, vers minuit, la belle Tina Maguire, après avoir célébré la fête nationale chez des amis, a eu le malheur de couper court à travers le parc pour rentrer plus vite chez elle avec sa gamine Bethie, douze ans. Ils l'ont laissée pour morte dans le hangar à bateaux. Une tournante comme on n'ose pas en imaginer, une abomination à laquelle a assisté Bethie, réfugiée derrière un tas de vieux canoës, avant de se traîner jusqu'à la route pour appeler au secours, et ainsi sauver sa mère.
Sauver ? En fait, dès l'avant-procès, l'attitude du juge et les propos de l'avocat des voyous ont massacré Tina une seconde fois. Un avocat de haut vol, payé à prix d'or, qui, malgré des preuves accablantes, a brandi l'argument qui fait mouche, clamant haut et fort ce que certaines bonnes âmes pensaient tout bas : elle l'a bien cherché... ça lui pendait au nez...
Elle risque désormais de mourir pour de bon, Tina. Et Bethie ne peut que prier pour l'intervention miraculeuse d'un ange vengeur. Or il est là, dans l'ombre. Un flic épris de justice. Épris tout court. Le héros silencieux d'une histoire d'amour peu banale, racontée avec une éblouissante violence par une Joyce Carol Oates à son meilleur.
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S'emparant d'un fait-divers, un mystère jamais résolu, qui bouleversa l'Amérique - l'assassinat le soir de Noël 1996 de la petite JonBenet Ramsey, six ans et demi, célèbre mini-Miss vedette de concours de beauté -, Joyce Carol Oates reconstruit l'affaire qu'elle n'hésite pas, elle, à dénouer. Une histoire effarante racontée dix ans après par le frère de la victime. La petite fille s'appelle maintenant Bliss, c'est une championne de patinage sur glace, l'enfant adoré de ses parents, la coqueluche d'un pays, la soeur aimée et jalousée par son frère, son aîné de trois ans, Skyler. Skyler qui, depuis le meurtre, a vécu dans un univers de drogues, de psys et d'établissements médicalisés. Âgé aujourd'hui de dix-neuf ans, il fait de son récit une sorte de thérapie. Ses souvenirs sont à la fois vivaces et disloqués. Peu à peu émerge le nom du coupable : est-ce le père - homme d'affaires ambitieux, la mère - arriviste forcenée, un étranger cinglé ou bien... le narrateur lui-même ?
Tous les ingrédients préférés de Joyce Carol Oates sont là : la vanité féminine, la stupidité masculine, la famille dysfonctionnelle, l'angoisse du parvenu, le christianisme de charlatan, les dérives de la psychanalyse, le vampirisme des médias, l'incompétence de la police. Pour produire en fin de compte un chef-d'oeuvre hallucinant, un dépeçage au scalpel de l'âme humaine et de l'horreur ordinaire...
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De 1973 à 1982, Joyce Carol Oates tient un journal. Elle écrit chaque jour avec une énergie fiévreuse et parle de manière franche et émouvante de son mariage, de sa vie d'enseignante, de son manque d'instinct maternel. Dans ces lignes émerge un portrait non expurgé de l'artiste en femme, écrivain, professeur, amie. Sa réputation croissante dans le monde littéraire l'amène à de nombreuses rencontres, notamment avec l'écrivain Philip Roth. Mais, peu à l'aise avec les signes de la célébrité, Oates ne cesse de se réfugier dans sa vie intérieure, à la poursuite de son oeuvre.
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Qui est Bobbie Gotteson ? Musicien et meurtrier, paria et vedette, cet " incatalogable " porte le poids d'une identité morcelée, le destin s'acharnant contre lui depuis sa " naissance " dans la consigne d'autobus à New York.
Librement inspirée des méfaits de Charles Manson, cette fausse confession met en scène une conscience dynamitée, parasitée par les voix du Dehors, les jurés du tribunal faisant figure de choeur antique dont les tirades rythment le drame de cette vie envahie par la démence, la haine et la pitié. Texte dérangeant et inclassable, qui mêle monologue, dialogues et récit à la troisième personne, Le triomphe du singe-araignée met en dérision la fascination populaire et médiatique qu'éveille la prétendue psychologie du meurtrier, puisqu'" il y a quelque chose dans la Machette qui nous excite tous ".
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Lolita postmoderne, Katya Spivak oscille entre la naïveté de ses seize ans et le cynisme d'une gamine élevée à la dure. Et, quand le vieux et distingué Mr Kidder l'aborde courtoisement, alors qu'elle a le nez collé à une vitrine de dessous sexy, elle réagit avec la méfiance polie qui convient. Pourtant, au fil des jours et de leurs rencontres, la jeune fille au pair en mal d'affection se laisse séduire par le charme et la générosité désintéressée que déploie à son égard cette sorte de grand-père de substitution. Mais, derrière sa richesse, ses manières impeccables, ses talents artistiques, sa grande maison vide, ses tableaux bizarres, sa gouvernante et son chauffeur discrets, qui est le mystérieux Mr Kidder ?
Joyce Carol Oates, on le sait, excelle à faire cheminer ses prétendus contes de fées - et ses lecteurs - sur des sentiers incertains frangés d'une sourde terreur. Elle nous en donne ici une fois de plus la preuve avec, au bout du malaise, la récompense d'un épilogue déconcertant...
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Le maître des poupées et autres histoires terrifiantes
Joyce Carol Oates
- Philippe Rey
- 5 Septembre 2019
- 9782848767581
Un jeune garçon se découvre une passion pour les poupées désormais orphelines de sa cousine, victime d'une leucémie. Commence alors une étrange collection, celle de poupées abandonnées, qu'il déniche dans le voisinage. Mais la frontière est parfois ténue entre collection et obsession, et les poupées semblent être, aux yeux du garçon, bien plus que de simples jouets d'enfants...
Des vies ordinaires bouleversées par l'irruption du macabre, voilà ce qui unit « Le maître des poupées » aux cinq autres histoires qui composent ce recueil de nouvelles terrifiantes. Poursuivi par le sentiment de l'inéluctable, le lecteur reconnaît dans chaque personnage un voisin, une camarade de classe, une parente lointaine ou son libraire de quartier. Une jeune fille, délaissée par sa mère, trouve du réconfort auprès d'une autre famille, jusqu'à recevoir beaucoup trop d'amour (« Big Momma ») ; un homme d'affaires avide de pouvoir est prêt à tout pour ajouter à sa collection déjà grande une mystérieuse librairie... Ou encore une femme épanouie dans sa vie de couple, qui découvre avec effroi les desseins de son mari à son encontre (« Equatorial »).
Oates réveille avec talent la fascination pour l'horreur qui gît en chacun de nous, au risque d'y perdre le sommeil.
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Confessions d'un gang de filles
Joyce Carol Oates
- Stock
- Bibliotheque Cosmopolite
- 3 Mars 1999
- 9782234050983
Une petite ville ouvrière au nord de New York, dans les années cinquante. Cinq lycéennes forment une bande "Foxfire" vouée à l'orgueil, au pouvoir et à la vengeance dans un monde que ces filles n'ont jamais intégré, un monde qui leur semble fait pour les mépriser et les détruire.
Voici donc Maddy Monkey, la narratrice, Goldie dont le corps tranquille masque un tempérament explosif, Lana avec sa chevelure à la Marilyn Monroe et ses paquets de Chesterfield, la timide Rita dont l'humiliation amène FOXFIRE à son premier acte de vengeance, mais voici surtout l'inoubliable Legs Sadovsky et sa beauté glaciale. Legs dont le sang-froid, le culot, la force, la haine et la souffrance animent, soudent, embrasent ca gang marqué par une rage libératoire qui brûle trop ardemment pour durer.
Un livre dévastateur, débordant de passion, un récit et une écriture qui capturent avec un talent jamais démenti la fureur de vivre des jeunes, l'exaltation du complot, et de l'inévitable dénouement de violence, le tout sous-tendu d'une infinie tendresse.
Née en 1938, auteur d'une trentaine de romans qui l'ont placée au premier rang des écrivains de notre temps, Joyce Carol Oates enseigne et vit à Princeton.
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Nous étions les Mulvaney
Joyce Carol Oates
- Le Livre de Poche
- Le Livre De Poche
- 16 Mars 2011
- 9782253157502
À Mont-Ephraim, une petite ville des États-Unis située dans l'Etat de New York, vit une famille pas comme les autres : les Mulvaney. Au milieu des animaux et du désordre ambiant, ils cohabitent dans une ferme qui respire le bonheur, où les corvées elles-mêmes sont vécues de manière cocasse, offrant ainsi aux autres l'image d'une famille parfaite, comme chacun rêverait d'en avoir. Jusqu'à cette nuit de 1976 où le rêve vire au cauchemar... Une soirée de Saint-Valentin arrosée. Un cavalier douteux. Des souvenirs flous et contradictoires. Le regard des autres qui change. La honte et le rejet. Un drame personnel qui devient un drame familial. Joyce Carol Oates épingle l'hypocrisie d'une société où le paraître règne en maître ; où un sourire chaleureux cache souvent un secret malheureux ; où il faut se taire, au risque de briser l'éclat du rêve américain.
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Une adolescente retrace le cauchemar de sa vie. Depuis son enfance, hantée par la figure d'un père toujours absent, qui était aviateur au Vietnam et que l'on devine bientôt trafiquant et assassin, jusqu'à sa rencontre avec un gourou satanique qui fait d'elle son esclave consentante et avilie... Mais, dans un sursaut de volonté, à deux doigts de la mort, elle va tenter de retrouver la force d'« exister » et d'espérer. Elle a tout juste 21 ans.
Pour une fois chez Joyce Carol Oates, percevrait-on comme l'espoir d'une lumière au fond de la nuitoe Cette nuit, bien sûr, nous renvoie à sa vision de l'Amérique. Mais aussi à ses peurs et à ses angoisses qu'elle n'a cessé d'explorer dans son oeuvre, une trentaine de romans et presque autant de recueils de nouvelles, de poésies, de pièces de théâtre et même de romans policiers sous le pseudonyme de Rosamond Smith.
Joyce Carol Oates, née en 1938, est sans aucun doute l'un des plus grands écrivains américains contemporains. Et, en toute justice, l'un des plus célèbres.
Texte intégral.