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Stéphane Sirot
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La greve en france - une histoire sociale (xixe-xxe siecle)
Stéphane Sirot
- Odile Jacob
- 30 Août 2002
- 9782738111722
La France, patrie européenne de la grève ? Le pays du syndicalisme révolutionnaire, de la grève générale et des grandes fièvres sociales est souvent associé à l'image d'une confrontation permanente qui serait la marque de fabrique de ses rapports sociaux. D'abord interdite et réprimée, la grève a fini par irriguer l'usine et le bureau pour devenir un fait social reconnu par la Constitution. Comment en est-on arrivé là ? Qui fait grève ? Pourquoi ? Comment les pratiques revendicatives ont-elles évolué ? Quelle est l'attitude des acteurs sociaux (État, patronat, syndicats) face à cet événement toujours singulier ? Déchiffrer les grandes évolutions du phénomène gréviste, telle est l'ambition de ce livre. À travers la grève, c'est l'histoire de la société française qui se donne en spectacle. Docteur en histoire, Stéphane Sirot est notamment chargé de cours à l'université de Cergy-Pontoise, chercheur associé au Centre d'histoire sociale du XXe siècle de l'université Paris-I et membre du comité de rédaction de Histoire & Sociétés, revue européenne d'histoire sociale. Il est l'auteur d'un Maurice Thorez.
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1884, des syndicats pour la République
Stéphane Sirot
- Le Bord de l'eau
- 3e Culture
- 23 Avril 2014
- 9782356873040
En ce début de XXIe siècle, le syndicalisme est invité à s'en tenir à la fonction de partenaire d'un dialogue social que le pouvoir politique promet de constitutionnaliser. Ce faisant, il est convié à s'éloigner de la pratique confl ictuelle, à cogérer le champ social et à se garder d'intervenir dans le champ politique, en renonçant à l'élaboration d'un contre-projet de société. Autrement dit, il pourrait être en passe de tourner le dos au modèle syndical français, fondé sur le recours à la grève et une forte immixtion dans la vie de la cité.
Ces tendances du temps présent n'exhaussent-elles pas enfi n les voeux des parlementaires de la IIIe République ? En mars 1884, lorsqu'ils votent la loi légalisant le fait syndical, premier pas vers la liberté d'association, ils tracent en quelque sorte la feuille de route de ce que doit devenir l'organisation du salariat aux yeux de l'univers dominant. Les longs et riches débats au verbe sans masque qui opposent les élus réticents à l'octroi de cette liberté à ceux qui la soutiennent avec ardeur sont étonnamment instructifs. A un moment où la forme syndicale est encore incertaine, ils contribuent à lui donner une orientation, à tracer son champ d'intervention et ses frontières. Le syndicat doit devenir un régulateur capable de tempérer les ardeurs du monde du travail, l'outil d'un dialogue social pacifi é et un défenseur corporatiste des intérêts particuliers, soigneusement tenu à l'écart du politique.
Mais les premiers militants ouvriers n'entendent pas se laisser enfermer si aisément dans ces cadres établis. Et dès lors, le syndicalisme français est en permanence soumis à une tension entre sa dimension de mouvement social contestataire et son offi ce d'administrateur du monde tel qu'il est.
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Maurice Thorez
Stéphane Sirot
- PRESSES DE SCIENCES PO
- References Facettes
- 3 Février 2000
- 9782724607963
Enfant des corons, secrétaire général du PCF pendant près de trente-cinq ans, figure de proue du Front populaire, vice-président du Conseil de l'après-guerre, Maurice Thorez est une personnalité majeure de la vie politique française du début des années trente au milieu des années soixante.
Son itinéraire, qui traverse le stalinisme, fait de lui un enjeu tant parmi ses contemporains que chez les historiens.
Il incarne une organisation, le " parti de Maurice Thorez ", qui bâtit autour de lui l'icône à partir de laquelle s'organisent en positif ou en négatif les représentations du " fils du peuple ". Thorez est un personnage à l'identité constamment exploitée à des fins politiques, c'est pourquoi l'analyse de la construction de l'image thorézienne s'avère indispensable à la compréhension du communisme français.
L'évocation de ses itinéraires dépasse sans cesse la simple reconstitution d'une existence dont les actes s'inscrivent pour partie dans un idéal mythique autour duquel se mettent en mouvement un homme et une organisation partisane.
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En 1946, après un demi-siècle de mobilisations, naissent EDF-GDF et le statut national des électriciens-gaziers. Ils conquièrent ainsi des conditions d'existence qui les placent à l'avant-garde du progrès social. Depuis, les «?porteurs d'énergie?» ne cessent de se mobiliser pour le service public et leur condition salariale, menacés par le procès en privilège intenté par une partie des médias et du champ politique, puis par la libéralisation du secteur énergétique.
C'est donc plus de cent ans de luttes syndicales qui sont relatés ici, en commençant par les principales étapes du processus menant à la nationalisation et au statut unique. Un combat d'autant plus d'actualité que les directives européennes ont mis à mal les réalisations de l'après-guerre. Ce sont ensuite les conditions de travail et les conquêtes sociales des électriciens-gaziers qui sont auscultées. L'accent est mis sur leurs dimensions pionnières, à l'instar de l'organisation des vacances et des activités sociales. Comme le montre l'ultime partie du livre, tout cela n'aurait pas été possible sans des figures militantes, tels le syndicaliste révolutionnaire Émile Pataud et Marcel Paul, «?père de la nationalisation?». Ni sans des pratiques de grève efficaces, scandées par la participation à des mobilisations historiques comme le Front populaire ou le premier grand conflit des salariés de l'État, en 1953.
En somme, cet ouvrage est aussi l'occasion de revisiter des grands enjeux de notre histoire contemporaine, depuis la place accordée à la puissance publique jusqu'aux effets de la construction européenne. -
Le syndicalisme, la politique et la grève ; France et Europe : XIXe-XXie siècles
Stéphane Sirot
- Arbre Bleu
- 27 Janvier 2011
- 9791090129009
En France comme en Europe occidentale, plus personne ne met en doute le droit des syndicats à défendre le quotidien des travailleurs. Reconnu par l'État, voulu par la démocratie d'opinion, ce droit légitime l'organisation du salariat depuis sa légalisation au XIXe siècle. Mais il n'a jamais été sa seule raison d'être. Le syndicalisme est porteur, dès l'origine, d'un projet de transformation de la société visant à substituer, à la démocratie libérale, une démocratie sociale. Qu'en est-il aujourd'hui de ce projet d'essence politique dont la grève, symbole de l'autonomie ouvrière et de la mise en pratique d'une forme de démocratie directe, a longtemps été l'arme privilégiée ?
Reprenant de manière originale la question lancinante de la « crise du syndicalisme », Stéphane Sirot inscrit le fait syndical dans la longue durée de l'histoire du salariat depuis la Révolution française et fait la part des rapprochements et des singularités entre la France et ses principaux voisins européens. Il met en lumière l'inconfort du mouvement syndical, sommé d'agir au nom du bien commun et pas seulement des salariés, piégé par la rhétorique « réformiste » des gouvernements qui aspirent à le domestiquer, pour exister dans la fidélité à sa tradition de contre-pouvoir. Le syndicalisme français, qui semble résigné à n'être plus qu'une force d'accompagnement, pourrait bien être entré dans un nouvel âge de son histoire. Par ce retour sur l'histoire du salariat organisé, l'ouvrage se propose de clarifier les termes du débat sur l'avenir du syndicalisme et, au-delà, de fournir des outils de compréhension pour penser à nouveaux frais notre question sociale. -
Les syndicats sont-ils conservateurs ?
Stéphane Sirot
- Larousse
- A Dire Vrai
- 23 Avril 2008
- 9782035839718
Aux yeux de maints analystes et d'une bonne partie de l'opinion, les syndicats seraient viscéralement rétifs aux réformes. Les deux tiers des Français comme des salariés estiment qu'ils ont une approche trop idéologique. Alors, les syndicats sont-ils conservateurs, retardataires, héritiers d'une organisation passéiste ?