Les Vikings ne sont pas les brutes sanguinaires qu'une image d'Epinal a fixés. Ce livre restitue l'histoire et la civilisation d'un grand peuple méconnu.
Si vous croyez que l'Amérique a été découverte en 1492 par Christophe Colomb, détrompez-vous. Les Scandinaves ont peuplé l'Islande dès les années 870. De là, ils ont colonisé le Groenland et débarqué sur les côtes sauvages de Terre-Neuve ou les rivages isolés du Labrador, de l'autre côté de l'océan. Ils sont alors les premiers découvreurs du Nouveau Monde, le tout avant l'an mille. Des étonnantes richesses de l'Islande à la chute des colonies glaciales du Groenland, Régis Boyer nous livre le récit extraordinaire d'une histoire oubliée, celle d'une prodigieuse migration des peuples du Nord vers l'Ouest.
En compagnie d'Adam de Brême, d'Eiríkr le Rouge ou de Leifr Eiríksson, ce livre nous entraîne au coeur des mystères de la découverte du Vinland : "Cette île, au-delà de laquelle il n'y a dans l'Océan plus aucune terre habitable. Et où tout est recouvert de glaces infranchissables et de ténèbres infinies".
Le plus beau fleuron de la prestigieuse histoire des Vikings s'appelle Islande.
C'est là, entre 874 et 1350, que s'est épanouie une culture sans aucun équivalent en Occident, qui a pu inventer une société, un type de politique, de législation, et surtout une littérature (Eddas, poésie scaldique, sagas, entre autres) qui défient l'entendement et forcent l'admiration. Tel est le " miracle islandais ".
Des chroniques épouvantées des moines du Moyen-Âge aux blockbusters américains, sur fond de mer déchaînée, d'incendies, à la proue de son drakkar... le Viking hante l'Histoire pendant deux siècles et demi. Barbare vociférant, épée dressée et casque à cornes sur la tête, il pille, viole, brûle et tue sans vergogne.
Pourtant, que ces hommes, en nombre nécessairement limité, aient pu occuper de la sorte le devant de la scène aussi longtemps ne peut être le simple fait du hasard... Si, comme l'a fait Régis Boyer tout au long de sa carrière et comme il le fait encore ici, on accepte de renoncer aux images toutes faites, on découvre une véritable culture, une civilisation au plus haut sens du terme.
Soit, à l'aube des temps, la lignée royale des skjöldungar du danemark, dont l'un des brillants rejetons, après avoir vengé l'assassinat de son père par son oncle, épouse sans le savoir sa propre fille du fait de la vengeance d'une reine-guerrière outragée.
De cette union naîtra hrálfr kraki, appelé à faire régner la paix dans son royaume. mais c'est sans compter sur la versatilité d'odinn, dieu pourvoyeur de victoire, cauteleux et traître à l'occasion.
Ainsi se déploie cette célèbre saga, à la fois épique, merveilleuse et tragique, apparentée au fameux beowulf anglo-saxon. bödvarr, l'homme-ours, ou hjalti, qui boit le sang du dragon, sont parmi les grandes figures de cette geste pleine de passions fatales et de magiciennes maléfiques ; les bêtes fauves tutélaires y surplombent de leurs ombres les affrontements des rois du nord, qu'il s'agisse de l'ours danois ou du verrat sacrificiel des suédois.
Car la saga de hrálfr kraki, rédigée au xive siècle, raconte aussi bien les royaumes scandinaves originels, en des temps oú hommes et bêtes, vivants et dieux, le visible et l'invisible avaient encore le même univers en partage.
L'une des caractéristiques les plus intéressantes du génie scandinave dans sa globalité est l'étonnante faculté qu'ont les Suédois, Danois, Norvégiens et Islandais de conter, raconter - non qu'ils soient en retrait en ce qui concerne les autres genres littéraires, tant s'en faut, mais les émules d'Andersen, la Danoise Karen Blixen, la Suédoise Selma Lagerlöf, l'Islandais Halldor Laxness sont innombrables et tous ont cette voix de conteur attachant qui fait qu'on ne se lasse pas de les entendre. Cela s'explique de maintes façons présentées ici, notamment à partir des célébrissimes sagas islandaises. À juste titre, toutes ces littératures peuvent s'enorgueillir de leur abondante production de contes et légendes populaires.
Le présent ouvrage propose une présentation et une analyse de cet art de conter qui appartient véritablement aux realia, cette manifestation de la vie au quotidien chez ces peuples encore mal connus.
Plus qu'un essai, ce texte est la lettre d'amour d'un passionné.
Régis Boyer a consacré sa vie à l'étude et à la diffusion d'une littérature et d'une culture mal connues en France, prisonnières de stéréotypes parfois pluriséculaires.
À travers ses essais comme ses traductions, de textes tant médiévaux que contemporains, il a, au fil des ans, mis en lumière un univers fascinant et profondément original, qui a livré parmi les plus grands textes de l'Occident.
Avec une fougue et un enthousiasme toujours intacts, dans un style direct et généreux, il partage pour la première fois avec le lecteur les raisons de cette passion dévorante - et communicative.
Régis Boyer est né en 1932. Il a enseigné à l'étranger (pays slaves et scandinaves) pendant une douzaine d'années avant de devenir professeur de langues, littératures et civilisations scandinaves à l'Université de Paris-IV-Sorbonne. Aux Belles Lettres, il dirige la collection "Classiques du Nord".
Tout, dans sa formation (philosophie, lettres modernes, anglais), prédestinait Régis Boyer à une carrière universitaire classique.
C'était compter sans son goût pour l'aventure intellectuelle hors des sentiers battus. La rencontre décisive avec un célèbre personnage de sagas, au cours d'une lecture, scella pour lui un destin de scandinaviste. Les années passées en poste en Pologne, en Islande, à Uppsala, confirmèrent cette vocation originale. Voici quelques décennies, ces peuples du Nord restaient pour nous étranges et méconnus.
Régis Boyer s'appliqua à nous les faire connaître par un travail opiniâtre de traducteur l'hommage au texte d'abord - et par un inlassable effort pour démythifier, pour vulgariser auprès de ses compatriotes les idées fixes et fausses qu'ils entretenaient sur le compte des vikings. Régis Boyer est un pionnier. Il en revendique la mission. Il s'honore du titre de passeur, celui qui transmet les richesses de ces civilisations méconnues aux hommes du Sud.
Ces entretiens témoignent du labeur enthousiaste de toute une vie. Le défricheur y dresse le bilan d'une recherche qui l'a épanoui autant qu'elle nous éclaire de l'ineffable lumière du Grand Nord.
Le seul ouvrage approfondi sur cette figure fascinante de la mythologie.
Le présent ouvrage présente les valkyries, créatures surnaturelles hantant la mythologie germanique ancienne et dont le statut est fort mal défini. Une étude très attentive, fondée avant tout sur les textes norois et sur les noms de ces personnages, établit que ces femmes qui volent, ont pu être des esprits guerriers, ou des magiciennes redoutables parce que directement rattachées à la thématique de la mort, et donc au dieu Odinn. L'ouvrage débute par un rappel rapide des sources puis se penche sur le rôle que joua la femme dans le Nord ancien et sur la façon dont se présente la mythologie germanique. L'idée profonde est double : la valkyrie est une émanation de la Grande Déesse ou Déesse Mère qui régna sans conteste aux débuts de cette histoire mythique, et elle rassemble en sa personne la thématique de la magie, fondamentale dans cet univers mental. L'étude va bien au-delà de l'exploitation proprement poétique qu'a faite de cette image Richard Wagner.
Ce livre unique dans la littérature médiévale occidentale pourrait à lui seul justifier l'appellation " miracle islandais " dont on a coutume de qualifier les XIIe et XIIIe siècles islandais.
Il s'agit d'une sorte de recensement, à partir de 874, des colonisateurs de l'Islande. Partis en général de Norvège, après de longues escales en territoires celtiques, ils vinrent s'établir dans ce pays à peu près désert : rites de prise de possession du sol, installation, mise en place progressive d'une société originale, instauration d'une législation minutieuse, d'un pouvoir reposant sur le respect de la loi, départ de l'histoire de grandes familles que l'on retrouvera au premier plan des sagas les plus célèbres, attention à la valeur humaine de fortes personnalités.
Le tout est conté en un style marqué de réalisme dru, d'économie de moyens et de rapidité, qui fera aussi le succès des sagas. C'est d'ailleurs la même vision de la vie et du monde : confiance dans le destin, sens intransigeant de l'honneur et, en cas d'offense, exercice impitoyable de la vengeance. En outre, les auteurs des différentes versions, conscients de reconstruire le passé, ne négligent pas de consigner croyances et rites anciens, plongeant ainsi le lecteur dans un univers païen.
« Divers facteurs sont responsables de la résolution que j'ai prise de consacrer un petit ouvrage de présentation au Danois Saxo Grammaticus. Trop injustement méconnu parce qu'il a eu l'idée de rédiger son chef-d'oeuvre en latin, et dans un latin particulièrement ardu qui aura découragé - de plus en plus d'ailleurs - de le fréquenter. Vous me direz qu'il en va de même de son exact contemporain, l'Islandais Snorri Sturluson, qui écrivait, lui, en vieil islandais, langue guère plus fréquentable aujourd'hui que le latin classique et qui sort tout juste, lui aussi, du silence et des ténèbres.
En fait, ces deux historiens se sont passionnés pour le passé de leur pays respectif et ils se sont entendus, sans se connaître bien entendu, à le présenter en même temps que la prétendue religion de leurs ancêtres. [.] Oui, il y a beau temps que j'avais grande envie de consacrer un petit travail à ce Danois [.]. » RÉGIS BOYER La Gesta Danorum est un récit, pour l'essentiel, de l'histoire des Danois, depuis les origines jusqu'à l'époque où vécut Saxo. Elle est l'une des plus anciennes et des plus importantes oeuvres littéraires danoises : elle a joué, et joue encore à l'heure actuelle, un rôle fondamental dans la constitution du ciment identitaire du Danemark.
Les neuf premiers livres de la Gesta Danorum décrivent les traditions des rois et des héros antiques, des origines, jusqu'aux environs des années 950. Cette oeuvre raconte les histoires de personnages illustres comme Fredfrode, Amleth, Fenge, Hrolfr Kraki, Hadding, le géant Starkather, Harald Hildetand ou encore Ragnar Lodbrok. Elles relatent également les mythes des dieux nordiques qui, selon la tradition, sont devenus des rois danois.
L'oeuvre est probablement à l'origine du mythe d'Hamlet.
Cet ouvrage, le premier en France sur un pareil sujet, aimerait faire connaître Snorri Sturluson (1178-1241), le meilleur écrivain européen du Moyen Âge, auteur de splendides sagas exemplaires, d'une parfaite présentation de la poésie scaldique, la plus savante qu'ait jamais inventée l'Occident, mais aussi d'une version de l'Edda grâce à laquelle nous connaissons la mythologie des anciens Scandinaves. Il incarne à lui seul ce que l'on appelle, faute de meilleure caractérisation, le « miracle islandais ».
Il s'agit donc ici d'une ouverture en même temps que d'une réhabilitation car si les eddas, la poésie nordique ancienne et les sagas commencent à être connues en France, c'est bien grâce à la divulgation de ses mérites. Au demeurant, l'homme fut aussi intéressant que l'artiste et le présent livre propose aussi une présentation de sa personnalité. Le regard s'élargit aussi, un peu, pour donner une idée de la culture et de la civilisation islandaise médiévale. L'accent, finalement, est mis sur l'art de cet écrivain et de ses émules islandais, art narratif dont on n'a jamais retrouvé le secret.
Les Scandinaves ont habité l'Islande dès les années 870 de notre ère puis, de là ont occupé le Groenland d'où ils se sont très vraisemblablement rendus à Terre-Neuve ou dans le Labrador, ce qui fait d'eux les premiers découvreurs de l'Amérique, le tout avant l'an mille. Du " miracle islandais " au déclin de la " colonisation " du Groenland, Régis Boyer nous livre un récit vif, appuyé sur de nombreuses sources archéologiques et littéraires, dont notamment un conte inuit inédit. En compagnie d'Adam de Brême, d'Eirikr le rouge ou de Leifr Eiriksson, nous enquêterons sur les mystères du Vinland : " Cette île, au-delà de laquelle il n'y a dans l'Océan plus aucune terre habitable. Et où tout est recouvert de glaces infranchissables et de ténèbres infinies. " Les aventures des maîtres de la mer n'ont de cesse de nous intriguer.
Qu'est-ce qu'un Viking ? La tradition occidentale en a fait un pillard cruel et sanguinaire qui s'en prend aux églises et à leurs trésors. Régis Boyer dépasse cette image et propose une autre approche de cette civilisation disparue.
Le Viking est avant tout un commerçant scandinave particulièrement doué pour le négoce et la navigation, et ne se fait pillard que si l'occasion se présente. Ses compétences vont bien au-delà de ses activités marchandes : il est à la fois fermier et pêcheur, forgeron et tisserand, rebouteux et poète.
Utilisant une véritable écriture longtemps restée mystérieuse, les runes, il a gravé quelques courts textes. Tardivement, une véritable littérature est apparue, faite de sagas et de poèmes. Entouré de nombreux dieux, il n'hésite pas à partir à l'aventure, à parcourir les mers et les fleuves d'Europe, à se lancer sur l'océan Atlantique. C'est dans cette atmosphère mythique que Régis Boyer fait revivre ces aventuriers du passé.
Les sagas islandaises (XIIIe et XIVe siècles) ne forment pas un tout homogène.
Les « classiques », qui sont les mieux divulguées en France maintenant, ont des prétentions « historiques ». Mais il existe d'autres catégories qui n'affichent pas la même ambition. Notamment les sagas dites légendaires (fornaldarsögur) qui entendent ressusciter des temps très anciens. Deux d'entre elles, parmi les plus connues, ont déjà été présentées dans cette collection. Le propos du présent livre est d'étudier ce genre, sa genèse, ses caractéristiques principales.
Les sagas légendaires aiment ressusciter ou livrer tout un univers para-religieux scandinave ancien, où les mythes, les dieux, les croyances et les survivances se côtoient et viennent éclairer d'un jour tout à fait inattendu les grands textes religieux de l'Edda poétique. On découvre donc, en parcourant tous ces textes impeccablement rédigés dans le célèbre « style de sagas », un univers très peu familier qui, certes, atteste de la prodigieuse culture des auteurs au courant de tout ce qui se faisait ou disait dans le monde connu de leur époque et qu'ils parcouraient inlassablement - ce sont des descendants immédiats de Vikings ! Le lecteur s'apercevra sans peine que nous sommes ici aux sources du conte ou de la légende. Mais une question se posera à lui : quelle est la vérité de ces mythes ainsi affrontés à toutes les influences imaginables ? La réponse n'est pas acquise, mais les voies d'investigation qui sont proposées ici aideront certainement l'amateur à progresser dans la fascinante connaissance des grands motifs ou des images prestigieuses qui ont fait notre culture. Et du coup, la grande civilisation scandinave ancienne, absurdement reputée « barbare » chez nous, recouvrera ses droits à notre estime.
Régis Boyer a été professeur de langues, littérature et civilisation scandinaves à l'Université Paris-Sorbonne et Directeur de l'Institut d'études scandinaves en la même université. Il est l'auteur de nombreux ouvrages et traductions qui font autorité. Il dirige aux Belles Lettres la collection « Classiques du Nord ». Il a publié dans la collection « Vérité des Mythes » La mort chez les anciens scandinaves (1994), Deux sagas islandaises légendaires (1996) et Les sagas miniatures (1999). A paru également aux Belles Lettres en 2013 son Pourquoi faut-il lire les Lettres du Nord ?
Avec ce gros volume des miscellanées de Régis Boyer se clot la trilogie des études scandinaves - Mythes et religions scandinaves (2012) et Histoires nordiques centrées sur les Vikings et l'Islande (2013) - pour un éclairage à la fois savant et accessible sur les peuples du nord. Regis Boyer a consacré toute sa vie et sa carrière à al diffusion des lettres et de la culture scandinaves. Une oeuvre abondante - études et traductions, multiples articles et supports de cours qu'il est apparu nécessaire de réunir afin de la mettre au service du public.
Ce travail a été entrepris selon une double orientation : d'une part, divulger, faire connaître les domaines danois, islandais, norvégien et suédois ; d'autre part, et peut-être surtout, démythifier, démystifier ces questions qui, pour des raisons difficiles à élucider, suscitent chez nous des erreurs à la fois grossières et tenaces.
Une riche bibliographie vient compléter le propos.
Régis Boyer est professeur émérite de langues, littératures et civilisations scandinaves à l'Université Paris IV-Sorbonne. Parmi les meilleurs spécialistes de la littérature d'Europe du Nord, ancienne et moderne qu'il a largement traduite, il a été directeur de l'Institut d'études scandinaves de 1980 à 2001. Il poursuit chez Riveneuve la publication en recueil de ses nombreux articles.
bardr, descendant de géants des glaces du nord, s'installe un jour avec famille et amis en islande.
il affronte, dans un monde de cavernes profondes, de neige et de givre, les monstres, trôlls, géants et sorciers qui l'encombrent, avant d'élire domicile dans le glacier du snaefell et de devenir une sorte de divinité protectrice.
hördr, le héros de la saga des hommes de holmr, pris dans les filets d'inexpiables querelles familiales, est condamné à être proscrit. devenu brigand et pillard, il trouve refuge sur l'îlot de holmr, oú lui et ses hommes finissent tous exterminés, l'un après l'autre.
ces deux sagas brillent ainsi d'un éclat rare et insolite dans la littérature scandinave médiévale : tandis que la saga de bardr, un conte fantastique en somme, met en scène les tréfonds mythologiques des pays du froid, la saga des hommes de holmr, d'une extraordinaire facture romanesque, raconte l'inexorable descente d'un héros pourtant glorieux vers les enfers du bannissement. et toutes deux, ancrées dans l'histoire et les temps légendaires de la colonisation de l'islande, sont parcourues du sentiment tragique du destin.
En dépit de remarquables efforts effectués depuis quelques décennies, les littératures scandinaves continuent de faire partie de nos belles étrangères . Pourtant, de l'extraordinaire Moyen Age islandais (eddas, poésie scaldique, sagas) à la foisonnante production actuelle, le Nord soutient aisément la comparaison avec les plus grandes littératures occidentales et s'inscrit résolument dans notre patrimoine intellectuel et artistique: Holberg, Andersen, Kierkegaard, et aussi Ibsen, Strindberg, Jacobsen, toute une floraison de Prix Nobel (Knut Hamsun, Selma Lagerlof, Johannes V. Jensen, Pär Lagerkvist, Sigrid Undset) ou d'écrivains de premier ordre comme Karen Blixen, Gunnar Ekelof, Tarjei Vesaas, William Heinesen, Stig Dagerman témoignent de l'importance et de la qualité de ces cultures. C'est ce que souhaite montrer le présent ouvrage qui, précisément en raison de l'incroyable richesse de la matière, constitue une initiation, une ouverture, plus qu'un véritable manuel.Partant du principe que le Nord forme un tout relativement homogène et que chaque nouveau grand écrivain, chaque courant inédit, chaque école y provoque une sorte de réaction en chaîne, l'auteur distingue de grands courants pan-scandinaves. Une chronologie, en fin de volume, permet de situer les littératures scandinaves dans leurs grandes lignes, mais aussi dans une optique comparatiste .Ouvrage de vulgarisation, de démystification, l'Histoire des littératures scandinaves n'a d'équivalent ni en Scandinavie ni en France.Régis Boyer est professeur de langues, littératures et civilisation scandinaves à l'université de Paris-Sorbonne (Paris-IV). Il est l'auteur de nombreux ouvrages et traductions, dont, chez Fayard, L'Edda poétique (1992).
Nourri de vagues réminiscences médiévales et des récits fantasmatiques détachés de leur contexte, exacerbé au XIXe siècle par les aspirations nationalistes des pays scandinaves, le mythe du Viking cruel et sanguinaire est tenace.
Régis Boyer, en s'appuyant sur les documents les plus solides (archéologie et sources strictement contemporaines de la civilisation viking), démêle toutes les confusions et les erreurs qui s'attachent à ce peuple que l'on croyait barbare et dont il révèle les qualités humaines. Pourquoi et comment ces hommes se sont-ils déplacés dans toute l'Europe, de 800 à 1050 environ ? A la faveur de quelles circonstances ont-ils pu s'installer à l'est comme à l'ouest - pays scandinaves, Groenland, Normandie, Angleterre -, et se voir offrir l'administration de leurs nouveaux territoires ? Comment ont-ils fondé l'Etat russe ? Qu'ont-ils apporté à l'Occident ? Auraient-ils pu découvrir l'Amérique ? Si les Vikings n'étaient pas les guerriers invincibles que l'on croyait, il demeure que leur migration est un des temps forts de l'histoire de l'Occident, et qu'elle continue de surprendre.
Regis Boyer, à bientôt quatre-vingt ans, réfléchit sur la notion de modernité et repasse en revue les grands moments historiques dont il est le témoin: la fin des colionalismes, la révolution de 1968, le premier homme sur la lune, la chute du mur de Berlin, l'informatique-électronique triomphant, la disparition de la culture rurale, le déferlement de la médiatisation, l'omnipotence de la technique, la mondialisation, la dévalorasiation de la femme, le métissage et l'immigration, le premier président noir aux Etats-Unis, les Printemps arabes, la crise des grandes religions occidentales et le triomphe de l'argent tout-puissant.
Ce travail a été entrepris selon une double orientation : d'une part, divulguer, faire connaître les domaines danois, islandais, norvégien et suédois; d'autre part, et peut-être surtout, démythifier, démystifier ces questions qui, pour des raisons difficiles à élucider, suscitent, encore, des erreurs à la fois grossières et tenaces.
C'est dans cette perspective qu'ont été pensées ces Histoires nordiques : Régis Boyer revient sur un corpus historique qu'il commente, analyse, pour mieux « percer les fameuses brumes du Nord ».