Ce livre rassemble 121 portraits d'hommes et de femmes de notre temps peints par Pierre Lamalattie sous la forme de curriculum vitæ.
Quoi de mieux, en effet, pour parler de la vie des gens d'aujourd'hui, que des curriculum vitæ ? C'est, à notre époque, un exercice qui a beaucoup de pratiquants. Les cabinets de recrutement sont formels : un bon curriculum vitæ, ça doit se lire d'un coup d'oeil, c'est un bon visuel et quelques mots-clés. Pas besoin de se cacher derrière les détails. Il faut résumer une vie à l'essentiel. D'ailleurs, avec un peu d'entraînement, l'existence se résume très facilement.
Donc, ces peintures sont des sortes de curriculum vitæ : en haut le prénom de l'intéressé, au milieu son portrait, façon photo d'identité, brossé dans des gris argentiques, en bas quelques mots résumant ou révélant sa vie. P.L
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Sous couvert de la quête d'un père pour réussir l'éducation de sa fille adolescente, Pierre Lamalattie nous révèle dans L'art des interstices tout ce qu'il faut savoir sur l'art contemporain. Il se sert de l'allégorie des essences d'ombre et de la théorie des interstices pour nous faire comprendre qu'il n'est pas facile de pousser à l'ombre des grands arbres mais qu'à force de patience et d'obstination, certains parviennent à se faire une place au sommet, à se faufiler au grand jour, là où le soleil leur permet de triompher, et à la spéculation de bâtir des fortunes inespérées.

Pierre-Jean Marcel se sent comme un soluté dont la vie serait transparente, dissoute dans le quotidien. Il fantasme parfois de s'affranchir de cette condition et de se transformer, comme lorsque se manifeste un soluté qui affecte d'un léger trouble le liquide dans lequel il se trouve.

Au cours d'un trajet en voiture avec sa mère malade, Pierre, un artiste râleur, a un déclic. Ce jour-là, il décide d'entreprendre enfin quelque chose de sérieux : peindre un cycle de 121 portraits de femmes et d'hommes de son temps, chacun représenté par une sorte de CV ; un « tombeau », au sens où l'entendent les musiciens, c'est-à-dire un hommage solennel à des personnes vivantes ou disparues.
Cet étonnant roman, au style très corrosif, raconte l'aventure d'un peintre parti à la recherche de ses modèles. Six mois de la vie d'un « type inoffensif » durant lesquels les gens qu'il rencontre lui paraissent extraordinairement drôles, extravagants et tragiques. Six mois qui s'achèvent au moment de l'inauguration de son exposition et de l'enterrement de sa mère. « Deux événements minimes. »
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Pierre est journaliste culturel en fin de carrière à Jours de pêche. Un peu las, il cherche l'allégement et se fixe comme objectif mobilisateur de perdre quinze kilos. Sa diététicienne, c'est Agnès. La question des calories est vite épuisée et une sorte de compréhension mutuelle se noue, qui prépare leur liaison effective.
Océane n'a aucune idée de ce qu'elle voudrait faire plus tard. De Forums des métiers en Rencontres avec des professionnels, son désintérêt pour la vie active se précise. Pierre, son père, s'inquiète. Il lui offre un bel appareil photo et l'emmène avec lui souvent en reportage. D'étape en étape, c'est le spectacle d'une France enlisée et moralisatrice qui se dévoile devant eux sans les décourager pourtant. Océane s'éprend de l'architecture contemporaine et quitte sereinement le foyer paternel.
Malgré ce nouveau champ libre, la relation entre Pierre et Agnès s'essouffle. Il est de moins en moins à l'aise avec cette femme qui multiplie les petites exigences et les fantasmes touristiques. En plus de ses 15 kilos, il va devoir se délester de sa diététicienne. La légèreté est à ce prix.
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