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Paul Tuffrau
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« Sur quoi marche-t-on ? Rien n'est visible. Les balles passent, passent ; partout le débit saccadé des mitrailleuses ; une batterie de 77, camouflée quelque part, tire de si près qu'à chaque salve des poussées d'air chaud heurtent les visages ; les obus vont percuter les chaumes à deux cents mètres derrière nous. La charge hésite, s'arrête. Dans tous les creux, des hommes, tombés ou couchés. De l'autre côté d'une petite route, Mulleret, le porte-drapeau, est allongé sur le dos, la tête appuyée sur un sac ; un homme agenouillé le panse. À cinquante mètres en avant, derrière une meule, j'aperçois le drapeau (qui le tient ?), quelques hommes, le colonel, sa tunique dégrafée, le bras droit en écharpe dans sa chemise pleine de sang. [...] Le général de Mainbray, très grand, un peu voûté, promène sa maigre silhouette à travers les balles et les obus ; près de lui, un capitaine, avec le brassard de la brigade. Partout, derrière de courtes gerbes d'avoine groupées par trois ou quatre, des hommes couchés qui tirent ou attendent ; et sur le chaume, un peu partout, beaucoup qui n'attendent plus rien. ».
Composées par Paul Tuffrau, qui a connu les champs de bataille de la Première Guerre mondiale, ces chroniques saisissent, depuis des angles singuliers, humains, la réalité de ce conflit. Glaçants ou éloquents, émouvants ou terrifiants, parfois étonnants et engagés, chacun des textes compilés ici livre, plus largement, un panorama tragique ou amer, absurde voire surréaliste, de ce qui reste comme une profonde blessure française. À l'heure des commémorations ou même si un siècle peut paraître une éternité propice à l'oubli, voici une lecture incontournable pour entendre tout ce que cette guerre a pu avoir de traumatique. -
Raoul de cambrai - chanson de geste du xiii e siecle
Paul Tuffrau
- La Decouvrance
- 15 Juin 1998
- 9782910452957
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De la drole de guerre a la liberation de paris (1939-1944)
Paul Tuffrau
- Imago
- 25 Avril 2002
- 9782911416637
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Jeune normalien, ami de romain rolland, paul tuffrau fait toute la guerre 14-18 sur le front.
Acteur réfléchi, observateur lucide, il décrit dans ses carnets la fièvre de la mobilisation, les terribles batailles où il se trouve engagé - dans les secteurs de la marne, de soissons, en artois, à verdun, au chemin des dames. - et la dure vie des tranchées.
Paul tuffrau sait voir, écouter, raconter et, en dépit de la réalité infernale, il garde son humanité. au quotidien éprouvant, douloureux, se mêlent des moments de réflexion, de méditation, de rêveries.
Malgré le feu des balles, des obus et des grenades, alors qu'il lui faut " marcher " pour avancer sur l'effroyable chaos de morts, il reste sensible à la douceur du printemps, au charme des villages traversés. constatant à maintes reprises l'incompétence des généraux et l'inutilité des sacrifices, il ne retient pas ses larmes quand la mort frappe l'un des siens et éprouve la même compassion pour l'allemand fauché trop tôt.
Remarqué par le général mangin pour ses qualités de chef, il refusera d'être rattaché à l'état-major, et demeurera sur le front, avec ses hommes, jusqu'à la fin de la guerre. paul tuffrau sera démobilisé en mars 1919 : " la vie reprend, les paysages sont les mêmes, nous seuls avons changé ", écrit-il à son retour.
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Passage d'Ariel ; Bernard Marcotte, poète, conteur et philosophe de l'ironie
Paul Tuffrau
- H Diffusion
- 10 Septembre 2017
- 9782363450746
« Un brin d'herbe au soleil est plus beau qu'un arbre foudroyé. » Ainsi parlait Bernard Marcotte, exprimant ainsi sa volonté que la joie soit source de vie et triomphe même des souffrances. Il s'agit là d'un des aspects frappants de la pensée de cet auteur ardennais décédé en 1927 à tout juste 40 ans d'une façon terrible, - dans les suites de la Première Guerre mondiale -, une pensée constamment en éveil, allant hors des sentiers battus, dans laquelle se mêlent fantaisie, poésie, rêveries et évocation de la nature. Que sa mémoire et ses oeuvres puissent disparaître, Paul Tuffrau (1887-1973), lui-même homme de lettres, pouvait d'autant moins l'imaginer que des liens d'une profonde amitié s'étaient établis entre les deux jeunes gens depuis le temps de leurs études à Paris. Aussi composa-t-il en 1934 Passage d'Ariel. Bernard Marcotte, poète, conteur et philosophe de l'ironie, longue étude qu'il ne put malheureusement faire publier, texte d'une très grande sensibilité où l'émotion reste toujours sousjacente, un choix d'écrits de Bernard Marcotte complétant le propos.