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Littérature
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La beauté nous obsède. Elle est à la une des magazines elle parcourt les rues de nos cités. Les passantes ne le l'imaginent pas toujours, mais elles nous foudroient parfois en silence, avec un froissement d'étoffe, un battement de cils, ou un charmant mouvement de tête. La beauté des femmes est irrésistible. A quoi sert-elle ? A nous ensorceler par surprise ? Nous les hommes, si sensibles à ses sortilèges, qu'on en perd souvent nos moyens, notre latin, et parfois notre fortune. C'est peut-être ça le but de la beauté ; épuiser les hommes, provoquer leur perte ,pour en finir avec leur désir qu'elle ne cesse d'attiser. La beauté, cette « ruse biologique », est aussi au service de l'espèce. Elle a pour vocation, sans toujours le savoir, de perpétuer l'humanité. Le but n'est pas l'homme mais l'enfant ! Mais que de tortures, que de sacrifices ! Les femmes sont prêtes à tout endurer pour parvenir à leurs fin... Tel est le propos de ce méchant petit livre !
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Depuis la première guerre mondiale, la société occidentale n'a eu de cesse d'étendre son empire en profitant au mieux de la chaotique et irrésistible aventure de la mondialisation. Dans cet effort d'extension infatigable, elle a aussi accouché d'un monstre : la jeune fille. Celle-ci, élevée au rang de concept, symbolise aujourd hui de manière paroxystique le consommateur. Devenue en peu de temps un être parfait, et surtout parfaitement adaptée à son temps, la jeune fille déploie partout sa beauté pornographique, hygiénique et froide sans rencontrer de résistance. Elle triomphe dans l'inconscient collectif universel pour lequel elle représente désormais le modèle absolu (le top model). À travers une succession de fragments précis et implacables, Olivier Bardolle, qui se présente lui-même comme « une vieille jeune fille de sexe mâle », l'observe, la dissèque et étudie sa prolifération afin de mieux décrypter les mécanismes subtils de la « jeune-fillisation » de notre société.
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Un riche financier se fait dérober, par sa propre fille de 16 ans, 30 millions d'euros en billets de banque qui étaient destinés à blanchir la fausse monnaie de la mafia napolitaine...Un écrivain en panne d'inspiration décide d'aider un vieil ami, adepte du bondage, à se débarrasser du cadavre d'une japonaise qui a succombé à du sexe extrême...Une aristocrate de haut vol s'éprend d'un styliste américain en vogue au bord de la faillite, qui compte sur elle pour le renflouer, ce que bien sûr elle ignore...Tous ces personnages voient leurs trajectoires se croiser, leurs destins s'entrelacer, et malgré leurs moyens, et leur intelligence, ils ne parviennent pas à maîtriser des aventures qui les entraînent malgré eux dans le torrent de la vie. La disparue du Flore constitue la première partie d'une Comédie humaine qui va se déployer sur plusieurs épisodes et vous tiendra en haleine jusqu'à la dernière page. Attention, addiction garantie !
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Dans cet essai aussi vigoureux que concis, Olivier Bardolle expose, textes à l'appui, une thèse iconoclaste : À la recherche du temps perdu et Voyage au bout de la nuit constituent les chants du cygne de la grande littérature française à vocation universelle. Ces deux textes nous parlent de la fin d'un monde, à des moments différents, dans une langue hypnotique pour Proust et dans une langue hallucinée pour Céline. Qu'y a-t-il après Proust et Céline ? Que peut-on lire sérieusement après eux ? Ou plutôt, comme pourrait le suggérer Céline : "qu'est-ce qui est encore lisible ?" Un nom s'impose, car non seulement cet auteur est lisible, mais il est le seul lisible après Proust et Céline : il s'agit de Michel Houellebecq. Lui seul aujourd'hui prend son lecteur et ne le lâche plus, sans rien lui épargner de la débâcle des temps. Lui seul reflète l'époque avec la même justesse que Proust et Céline relatèrent la leur en leur temps, jusqu'à l'incarner. Une illustration plutôt qu'une défense de l'auteur des Particules élémentaires ici élevé à la dignité de "grand consécrateur de l'ère du vide".
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Des ravages du manque de sincérité dans les relations humaines
Olivier Bardolle
- Balland
- 23 Février 2006
- 9782846360906
À la manière d'un La Bruyère du temps présent, Olivier Bardolle continue de dresser le portrait des caractères contemporains. Après avoir abordé le thème de la peur dans De l'excès d'efficacité des systèmes paranoïaques et en attendant d'évoquer celui de la résignation dans De la prolifération des homoncules sur le devenir de l'espèce (à paraître en 2007), l'auteur donne ici le volet central de son triptyque avec Des ravages du manque de sincérité dans les relations humaines. Tout en reconnaissant que l'humanité ne résisterait pas à une semaine de franchise totale, Olivier Bardolle s'attache au fonctionnement d'une société, la nôtre, pour laquelle le réel est devenu un produit de luxe, très au-dessus de ses moyens. Sous le règne advenu du simulacre et de la simulation, les humains ne parviennent plus à communiquer que sur le mode de l'insincérité.
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Quand Paul Getty junior déclare que « la fidélité envers une femme n'est concevable que lorsqu'on a échoué dans les affaires », on ne peut s'empêcher de sourire malgré la brutalité du propos. C'est sans doute parce qu'une certaine vérité, fondée sur l'expérience, s'allie à l'outrance pour nous inciter à ne pas nous prendre trop au sérieux, y compris dans nos si bouleversantes « histoires d'amour ». La littérature cynique, parfumée à l'eau de rose, suscite toujours la bonne humeur. Sacha Guitry, le Prince de Ligne, Jules Renard, Tristan Bernard mais aussi Oscar Wilde, Balzac, Céline, Léautaud, ou plus près de nous Coco Chanel, Serge Gainsbourg ou Karl Lagerfeld, tous ont développé un certain esprit français, mordant et drôle, leur permettant de garder le sourire en toutes circonstances. C'est ce que l'on appelle le cynisme élégant. Celui-ci résiste à tout, y compris aux catastrophes sentimentales.
Ce méchant petit livre, agrémenté de nombreuses citations, s'avérera un joyeux compagnon pour ceux et celles qui, en proie à un violent chagrin d'amour, se demandent, éperdus et hagards, « comment ils en sont arrivés là ».