Une enquête historique aux sources de l'islam.
L'islam n'a pas été fabriqué pour des raisons politiques par les habiles califes omeyyades, comme le suggère une certaine islamophobie savante. Mais comment est-il né ? Si la tradition musulmane répond à cette question par un récit circonstancié, pour nombre de chercheurs occidentaux la genèse du dernier monothéisme n'est pas moins obscure que celle du christianisme ou du judaïsme.
Relisant l'histoire à travers des documents peu connus, n'hésitant pas à confronter la tradition à la science laïque et aux découvertes récentes, Michel Orcel s'est lancé dans une enquête passionnante sur les cinq grandes énigmes historiques qui entourent la genèse de l'islam (622-692). Son travail jette un éclairage renouvelé sur l'existence et le rôle du Prophète ; sur la constitution du texte coranique ; sur les origines de La Mecque ; sur celles de la Kaaba païenne ; enfin, sur le Dôme du Rocher, mystérieux sanctuaire qui, presque interdit d'accès par le pouvoir hébreu, continue à rayonner sur la ville la plus sainte et la plus explosive du monde.
Le poète et traducteur Michel Orcel offre dans ce recueil un choix de poèmes s'étendant de la Latinité au romantisme anglais et centré autour de la jeune fille et la mort. Né à Marseille, Michel Orcel a accompli des études de philosophie et de littérature qui l'ont conduit à étudier et traduire les grands auteurs italiens, notamment l'Arioste, Le Tasse, Ugo Foscolo, avec une passion particulière, toutefois, pour Giacomo Leopardi auquel il a également consacré des essais d'une grande pertinence. Son oeuvre d'un « classicisme inventif », selon Pierre Oster, explore presque tous les champs de l'expression littéraire, poésie (Elégie, La Dogana, 1984), roman, essais savants et biographies critiques (Verdi. La vie, le mélodrame, 2001). Il a vécu à Florence, Rome, Naples et s'est récemment installé à Nice après plusieurs années vécues au Maroc. Il est le traducteur du Roland furieux de L'Arioste, au Seuil, et de La Jérusalem libérée du Tasse, chez Gallimard, et il donné des versions exceptionnelles des Poèmes et fragments de Giacomo Leopardi, aujourd'hui republiés chez Garnier-Flammarion. En outre il prépare pour 2016 une traduction radicalement nouvelle de La Divine Comédie aux éditions de La Dogana.
La traduction, aux yeux de ce remarquable poète, ne se distingue guère de la création : selon ses propres termes, « traduire, comme voyager, exige, qu'on soit yeux, tout ouïe, perméable jusqu'à l'illusion de se perdre dans l'objet - mais en allant chercher au fond de soi le visage du poème. » Philippe Jaccottet considère qu'il est l'un des meilleurs traducteurs de ces vingt dernières années.
L'amère philosophie de ces 7 poèmes anciens ne reflète pas la métaphysique actuelle de l'auteur. Ces pièces n'en marquent pas moins une limite incandescente dans ce qu'il considère aujourd'hui comme son long apprentissage de la connais-sance. Ils sont à ses yeux comme une image obscure (ou inverse) de l'humaine "nostalgie de Dieu" . Ce court ensemble est suivi d'un sonnet retrouvé et de deux nouvelles traductions de Léopardi par l'auteur
Orient à portée de main, jardin des lettres et des arts, paradis voluptueux du chant, l'Italie, dotée dans notre imagination de caractères édéniques, ne pouvait qu'engendrer la méprise.
Car, à forcer le trait de la mesure antique, de l'épicurisme natif, de l'énergie et de la quête du bonheur, on a perdu de vue la pensée italienne, sa démesure, sa désolation, et trop vite oublié, ou ignoré plutôt, que, dans ce laboratoire de l'Europe, était aussi née la noirceur de la modernité.
Cette Italie obscure, que l'homme européen a soigneusement tenue à distance, naît avec la fin du grand rêve renaissant.
L'ironie désacrante de l'Arioste, l'expérience autobiographique de Benvenuto Cellini (la première de l'histoire moderne), la mélancolie du Tasse en sont la preuve, qui, à l'orée du XIXe siècle, s'accompliront en quelque manière dans le prodigieux travail de négation que Leopardi exécutera sur les fondements mêmes de la pensée.
" Traduire, comme voyager, exige qu'on soit tout yeux, perméable jusqu'à l'illusion de se perdre dans l'objet - mais en allant chercher au fond de soi le visage fantastique du récit.
" Qui ne se contente pas de courir le monde mais plante sa tente en quelque terre étrangère, fait l'expérience d'un singulier changement de perspective. Journal d'un an de vie au Maroc et du tourment littéraire qui l'accompagne, Les Larmes du traducteur font des menus événements de la vie, des paysages, des lectures, des rencontres réelles ou rêvées, l'occasion de penser autrement notre histoire et le mouvement qui nous conduit vers l'autre.
« Comme les postes royales (tant françaises que sardes) n'existaient pas encore dans ces bourgades, et que les courriers municipaux n'étaient pas si fréquents, on chargeait toujours quelque ami, quelque parent, une connaissance me^me, voire un passant, un marchand, un pèlerin, de livrer les petites missives cachetées a` la cire d'Espagne ou a` la cire noire, qui faisaient, de ces montagnes secrètes et apparemment coupées du monde, un réseau de minuscules postes privées. » 1790. Nice n'appartient pas encore à la France. Les émigrés, chassés par la Révolution, y affluent en nombre. Nice est à cette page de l'Histoire ce que Kiev fut à la Révolution d'Octobre. Michel Orcel, merveilleux chroniqueur, observateur aigu du genre humain, relate les derniers mois de la Nice encore propriété du royaume de Sardaigne. Un jeune homme, Jouan Dauthier, porteur d'une lettre secrète, vient de franchir les Alpes à dos de mule. Bientôt secrétaire particulier du Chanoine Alberti, fin stratège, il est chargé d'une mission décisive pour l'avenir de l'Eglise en cette période troublée. Quand la splendide Giuletta, actrice et chanteuse d'Opéra-comique, nouvellement arrivée de Gênes, fait son apparition, le coeur de Jouan s'embrase. Son existence, désormais comblée par l'amour, semble suivre le cours irrésistible d'une prodigieuse ascension sociale. Mais l'Histoire va en décider autrement. Les troupes révolutionnaires approchent. Jouan doit sauver sa liberté, son honneur et son amour. Mais que les routes sont dangereuses...
Un roman éblouissant d'images, mené au train des rencontres et des intrigues, dans une veine picaresque et stendhalienne, qui fera passer le lecteur par la grande et petite route de l'Histoire.
Au-delà du ramadan, de l´Aïd el-kébir, des cinq prières quotidiennes..., que connaissons-nous vraiment de l´islam, aujourd´hui deuxième religion de France ? Si les manuels sur la Tradition musulmane, les traductions du Coran et les biographies du Prophète fleurissent, il apparaît pour nombre de chercheurs occidentaux que les origines de l´islam ne sont en réalité pas moins obscures que celles du christianisme ou du judaïsme.
Confrontant le corpus islamique à la science laïque contemporaine, Michel Orcel, islamologue, s´est lancé dans une enquête passionnante sur les cinq fondements historiques du dernier monothéisme. Ses découvertes, étonnantes, font la lumière sur le Prophète, son milieu, son savoir, son message. Sur la constitution du Coran, dont d´antiques versions manuscrites semblent encore gardées secrètes. Sur La Mecque, ville la plus sacrée de l´islam et pourtant ignorée des Anciens. Sur l´obscure origine de la Kaaba, petit temple d´Arabie centrale destinéà devenir l´ombilic du monde musulman. Sur le Dôme du Rocher, enfin, mystérieux sanctuaire qui, presque interdit d´accès par le pouvoir hébreu, continue à rayonner sur la ville la plus sainte et la plus explosive du monde.
Près de 1 600 devises se trouvent rassemblées dans cette anthologie savante et ingénieuse.
Familiales ou individuelles, guerrières ou amoureuses, chevaleresques, morales, politiques, ces sentences sont de véritables poèmes de quelques mots, qui composent un répertoire alliant la qualité des sources à la richesse d'une information attrayante. Son objectif n'est pas seulement d'offrir une référence enfin fiable aux amateurs d'histoire ou de généalogie (qui ne manqueront pas d'y faire de précieuses découvertes), mais de composer un recueil littéraire.
C'est pourquoi cet ouvrage, qui se distingue par l'inclusion de devises extra- européennes ou romanesques, convaincra peut-être le lecteur qu'il est possible de renouveler une antique mode en suivant le conseil de Mme de Genlis : " Je voudrais que l'usage de prendre une devise fût universel. Chaque personne, par sa devise, révèle un petit secret ou prend une sorte d'engagement. "
" admirons la poésie coranique, dans l'extrême variété sensible à laquelle atteint une langue pourtant archaïque, admirons le jaillissement des sourates apocalyptiques ou des menaces divines, le vertige ou la douceur des versets mystiques, la mélodie où bruissent les arbres du paradis, les singuliers serments qui convoquent les météores, les anges, les nombres et les'a astres.
" écrit michel orcel, traducteur, poète et écrivain qui, loin des traductions jargonnantes, a voulu rendre justice dans notre langue à la beauté du texte saint en " claire langue arabe ".
{n.n. (nomen nescio)} est la formule par laquelle on désignait autrefois les enfants illégitimes. c'est aussi, dans ces pages, les initiales d'une cantatrice énigmatique. trois étapes - apparemment décousues - scandent ce roman : une maison de provence qui, dans la mémoire du narrateur, est le berceau musical de l'enfance ; le journal d'un abbé suisse des années 50 et le mystérieux scandale sur lequel il s'achève ; le récit aventureux - venise, rome, berne, paris - des amours du narrateur. ecriture toute classique, construction audacieuse, {n.n., ou l'amour caché} est un premier roman.
Verdi fut, en plein XIXe siècle, un génie populaire, une sorte de classique immédiat.
Mais, de même que son goût du secret et son engagement politique ont masqué la vie intime du compositeur, sa capacité à unir le trivial à la grandeur des formes héroïques a longtemps dissimulé la culture et la science qui animent son théâtre musical.
Il fallait donc reprendre sur des bases entièrement neuves le récit d'une vie qui mena un petit campagnard, né en 1813 et mort en 1901, jusqu'aux sommets d'une gloire européenne, et, parallèlement, l'étude d'une oeuvre qui devait faire passer le mélodrame romantique italien à la conversation en musique du XXe siècle.
A partir des recherches historiques les plus récentes, Michel Orcel restitue toutes les facettes du compositeur - ses amours, ses dépressions, sa culture, ses combats esthétiques - et guide le lecteur dans la redécouverte de ce répertoire à la fois trop célèbre et mal connu.
Parcourir l'iraq et la syrie (la guerre menaçant) sur les traces de saladin, croiser les ombres des saints musulmans, ou celles plus obscures de califes, de théologiens, de poètes ; accomplir un périple à travers les terres et les livres ; se rappeler nerval, guénon, michaux ; en un mot fait oeuvre de poète, d'historien, d'ethnologue face à un monde hanté par les fureurs religieuses ou le discours paradoxal de l'occident.
Tout commence par une destruction : celle de Nice secouée par un tremblement de terre sous les yeux ravis de Nietzsche (« Nice » en allemand) et finit par une naissance : celle de l'ourson, « l'orcel » dont la mère doit lécher la première peau pour le mettre définitivement au monde... Revenir à l'animalité bienheureuse, tel est le pari de cette sorte de récit de voyage et de rêveries qui, semblable à une boîte à surprises, ouvre sur mille vues uniques en leur genre. Car Michel Orcel sait dépouiller les apparences de la civilisation et de la gloire pour mieux en raconter l'histoire secrète : pour mieux revenir à la sauvagerie des origines. Encore s'agit-il d'une sauvagerie teintée d'Italie... L'auteur, en peintre né, connait ses « sujets » tous penchés du côté des Alpes. A commencer par Senancour, le contemporain de Chateaubriand, auteur d'Obermann, à qui il trouve une ressemblance inédite avec Leopardi, le séquestré de Reccanati. Parce que tous deux restent attachés à la sensation pure, au culte d'un âge d'or primitif. C'est ainsi que Senancour fait entendre, lui aussi, ses « oiseaux » au fil d'une langue très musicale, qui va et vient rêveusement entre pensée et sensation, reflet d'une période ineffable entre Lumières et Romantisme. Est-ce que l'histoire d'un ancien blason polonais représentant une jeune vierge chevauchant, nue, un ours aurait quelque chose à voir avec un rêve d'Italie ? Oui si on en croit le célèbre nom Orsini, devenu des Ursins... La sauvagerie aime à marquer de sa patte les plus vieilles et nobles lignées... De sorte que trois écrivains en route à des époques différentes vers la Vénétie font inconsciemment allégeance à ce rappel à l'instinct : Montaigne, atteint comme son père de la maladie de la pierre, ne cesse de faire entendre dans sa relation de voyage le mot « canal », bien plus tard le Président de Brosses, s'il exécute consciencieusement des rapports dignes de la renommée historique de la péninsule, ne résiste pas à gâcher son effet par des recommandations fort sensuelles (on ne peut selon lui bien goûter la musique d'église qu'à la condition qu'elle soit dirigée par une belle jeune fille...).
Quant à Giono, son imagination est telle qu'il ne visite plus l'Italie qu'au gré du seul plaisir, du farniente, des amours et des bagarres... Mais Michel Orcel dépasserait presque ce dernier en anecdotes et en trouvailles : tableaux grandioses, villages pittoresques, paysages portant à la méditation, manies d'artiste, souvenirs autobiographiques et jeux de mots... tout redevient sauvage sous son regard. Tout réapparait comme au premier de la création. Excitant, beau, dangereux et stimulant.