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Marc de Launay
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Nietzsche et la race
Marc de Launay
- Le Seuil
- La Librairie Du Xxie Siecle
- 6 Février 2020
- 9782021012118
Hitler rend visite en 1932 à la soeur de Nietzsche qui règne à Weimar sur les archives de son frère ; Mussolini, devenu fasciste, subventionne l'entreprise d'édition de ses oeuvres : est-ce à dire que le philosophe, qui meurt en 1900, mais dont l'oeuvre s'arrête en 1889, a pu contribuer à l'apparition du fascisme et du nazisme, alimenter leur propagande et soutenir leur idéologie raciste ? Les faits nous apprennent au contraire que les efforts des nazis pour l'enrôler ont été vains, et que les Archives Nietzsche sont même passées à la trappe dès la déclaration du conflit.
La « volonté de puissance » justifie-t-elle la formation d'une hiérarchie des valeurs qui exigerait une « race forte » pour s'imposer ? N'y a-t-il pas chez Nietzsche une exaltation de la force, de la guerre, de la « barbarie » créatrice ? Sa critique de la pitié, de la compassion pour tous les êtres vulnérables ne fait aucun doute. Pourtant, il s'oppose à tous les nationalismes comme à l'État ou aux masses.
La plupart des courants et tendances du XXe siècle se sont réclamés de la pensée du philosophe. Dans ce livre, Marc de Launay rappelle que Nietzsche espère la venue des esprits libres affranchis des phobies raciales.
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Léo Strauss, judaïsme et philosophie
Danielle Cohen-Levinas, Marc de Launay, Gérald Sfez
- Beauchesne
- Le Grenier A Sel
- 3 Octobre 2016
- 9782701020938
Leo Strauss (1899-1973) a inscrit sa pensée dans l'héritage de la tradition grecque, mais également dans celui de la tradition biblique. Se rapportant au judaïsme comme à une révélation de la Loi (pour laquelle la dimension de la foi est secondaire), il fait retour à une pensée juive (Pourquoi nous restons juifs) et tente de prolonger la réflexion de Maïmonide dans les conditions nouvelles des temps présents.
Il s'oppose ainsi à sa rénovation par l'approche phénoménologique de Franz Rosenzweig comme à la pensée de Martin Buber, tout en se tenant à distance de la réflexion sur le mysticisme juif de Gershom Scholem avec lequel il dialogue.
Cet ouvrage interroge la manière dont Strauss pense les relations de corrélation et de conflit entre philosophie et judaïsme. En quoi la réflexion sur la Loi, dont il poursuit l'élaboration dans la lignée de la pensée médiévale et à contre-courant de la modernité des Lumières, représente- t-elle un approfondissement de la pensée juive et jette-t-elle une lumière crue sur la situation du judaïsme dans le monde ? Quels sont les termes du débat avec les penseurs contemporains du judaïsme avec lesquels il est en relation ? Quelles sont aujourd'hui les possibilités et les limites d'une telle réflexion pour la vitalité du judaïsme et de la philosophie ?
Les études présentes ouvrent des voies différentes, voire divergentes, essentiellement heuristiques, sur les possibilités et les limites de la réflexion straussienne pour la vitalité du judaïsme et de la philosophie. Elles s'accompagnent de la parution d'un texte inédit en français : « La situation religieuse actuelle » (1930), qui représente un moment décisif de la réflexion de Strauss sur la question.
Ont contribué à ce volume : Danielle Cohen-Levinas, Bruno Karsenti, Marc de Launay, Jean-Claude Monod, Géraldine roux, Gérald Sfez, Heinz Wismann.
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La philosophie croit tout savoir. Mais elle tombe bouche bée devant la peinture. C'est à son tour d'être enseignée. De Dürer à Rembrandt en passant par Mantegna et autres, cet essai flamboyant montre comment la couleur et la forme vont bien à la pensée, si pauvre et triste sinon sans elles. Superbe.
L'image vaudrait-elle moins que le concept ? La peinture, si matérielle, serait-elle inférieure à la philosophie, si abstraite ? Un tableau ne servirait-il au mieux qu'à illustrer une thèse ?
Et si c'était en fait tout l'inverse ? Si c'était, à l'opposé, le façonnage de l'idée qui constituait la matière du travail pictural ? Et si, au contraire, c'était le tableau, non pas la thèse, qui contribuait le plus directement à modifier notre perception du monde, notre relation au monde ?
Décryptant une dizaine d'oeuvres magistrales qui couvrent du début de la Renaissance à la fin du Baroque, Marc de Launay nous entraîne dans une fantastique redécouverte, inattendue et exaltante, du lien intrinsèque entre la vue et la pensée. Et nous montre, de manière lumineuse, pourquoi et comment l'émotion esthétique n'engage pas simplement le goût, elle intervient dans la discussion philosophique. Faisant de Dürer, Rubens, Rembrandt, nos contemporains d'étude et nos compagnons d'éveil, voici un livre de philosophie pour tous intensément jubilatoire. Une leçon sur l'art de regarder. -
Les configurations du nihilisme
Marc Crépon, Marc de Launay
- Vrin
- Problemes & Controverses
- 10 Avril 2012
- 9782711624126
Le « nihilisme » a d'abord été la notion centrale d'un diagnostic porté sur l'époque contemporaine de ceux qui l'ont formulé, au XIXe et au XXe siècles; mais en même temps, il a aussitôt désigné à la fois une phase récurrente de l'histoire en général et telle période en particulier, puis une tendance toujours présente dans la culture. La notion appelle donc une approche plurielle qui examine les diverses configurations où elle apparaît pertinente, qu'elle soit au centre des verdicts rendus par tel ou tel courant ou qu'elle soit effectivement requise par l'examen des orientations qu'on observe. C'est ainsi que l'ouvrage rassemble des analyses sur les auteurs qui ont fait leur le terme, Stirner, Kierkegaard, Nietzsche, Scheler, Jünger, Carl Schmitt, Camus, comme sur des phénomènes analysés au miroir de la notion : la musique atonale (Schonberg, Thomas Mann) ou les courants messianiques antinomistes (Scholem). La notion n'est donc pas cantonnée au seul domaine des valeurs morales, ou à celui d'un destin de la métaphysique, mais s'étend à l'esthétique, à certains courants religieux, à des orientations politiques fondamentales, voire à une conception de l'anthropologie philosophique.
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Introduction critique à l'histoire du matérialisme de Friedrich Albert Lange
Hermann Cohen, Marc de Launay
- Hermann
- 9 Juillet 2012
- 9782705683313
Traduit, présenté et postfacé par Marc de Launay.
La figure dominante du néokantisme allemand est sans conteste Hermann Cohen qui fut surnommé, à l'époque, le « Pape de Marbourg ». Sa personnalité rayonnante en fit tout à la fois le maître de Cassirer, l'un des principaux inspirateurs de Rosenzweig et, pour Scholem, une figure tutélaire. La social-démocratie en fit son mentor et les divers courants du judaïsme allemand Buber, notamment se déterminèrent tous par rapport à lui, pour le critiquer ou pour l'admirer et reconnaître en lui le philosophe qui avait redonné au judaïsme allemand ses lettres de noblesse et sa dignité culturelle.
D'abord rédigé en hommage à F.-A. Lange qui lui avait permis d'accéder à un poste universitaire, l'Introduction critique a été, pour Hermann Cohen, l'occasion à la fois d'exposer son propre système et de prendre position dans les débats sur la philosophie de l'histoire en s'opposant aux psychologues positivistes. Il s'agit donc d'une intervention philosophique sur le terrain de la politique au sens large, et d'une construction théorique des fondements du socialisme en matière d'éthique et de conception de l'histoire. Contrairement à la réception courante qui reproche au courant néokantien de Marbourg d'avoir privilégié le modèle de la physique théorique, l'ouvrage de Cohen fait apparaître au premier plan, et dans toutes les branches du « système », le primat de la temporalité ; comme, en matière d'éducation, la nécessité de former la volonté critique des futurs citoyens par le biais de la science historique. -
Une reconstruction rationnelle du judaïsme ; sur Hermann Cohenn (1842-1918)
Marc de Launay
- Labor et Fides
- Entree Libre
- 23 Octobre 2002
- 9782830910537
Hermann Cohen (1842-1918) fut le fondateur de l'école de Marbourg, un des hauts lieux de la philosophie allemande dans le dernier tiers du XIXe siècle et le début du XXe.
Dans son oeuvre, Cohen a tenté de rendre plausible philosophiquement et culturellement la religion en général, le judaïsme en particulier. Il s'agissait pour Cohen de réaliser une synthèse entre religion et culture. C'est à ce titre qu'il est présenté par Marc de Launay dans cet essai qui a également l'ambition de réhabiliter une pensée pertinente dans le contexte juif et religieux actuel. Très critiqué par Rosenzweig, Scholem ou Buber, Cohen incarne une voie possible pour fonder philosophiquement le dialogue et la coexistence sur des points essentiels de l'identité moderne : le religieux, les traditions, l'éthique, le rapport à l'autre.
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Perspectives néokantiennes
Danielle Cohen-Levinas, Marc de Launay, Juan manuel Garrido
- Hermann
- Rue De La Sorbonne
- 30 Janvier 2017
- 9782705692896
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La critique et la conviction ; entretien avec francois azouvi et marc de launay
Paul Ricoeur, François Azouvi, Marc de Launay
- Pluriel
- Pluriel : Philosophie
- 4 Février 2002
- 9782012790728
Pour la première fois, l'un des plus grands philosophes de notre temps, réputé pour sa discrétion, avare de confidences et de textes autobiographiques, entreprend ici, avec deux intimes, de nous raconter son itinéraire personnel et intellectuel. La Critique et la conviction n'est pas seulement une introduction à la vie et à l'oeuvre de Paul Ricoeur, qui balaie tous les champs d'intérêt du philosophe, de la métaphysique à la psychanalyse, de l'herméneutique à l'éthique, de l'histoire de la philosophie à la religion. C'est aussi une longue et passionnante réflexion, s'élaborant en direct, sur quelques questions peu ou jamais traitées dans ses livres - l'esthétique par exemple. C'est également une bouleversante méditation sur l'existence et sur la mort. Leçon de philosophie, La Critique et la conviction témoigne d'une éblouissante capacité à mettre en rapport les savoirs et les cultures.
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Le sacrifice d'Abraham : La ligature d'Isaac
Stéphane Mosès, Olivier Revault d'allonnes, Marc de Launay
- Desclée de Brouwer
- 14 Mars 2002
- 9782220050782
«Prends ton fils, ton unique (...) et va-t'en au pays de Moriyya, et là tu l'offriras en holocauste...» La scène du sacrifice d'Abraham est l'une des plus célèbres de la Bible, mais aussi l'une des plus énigmatiques. Comment un Dieu aimant et tout puissant peut-il proférer une injonction aussi absurde, puis sembler se contredire en retenant la main du Patriarche ?
Pour méditer cet épisode et en restituer la profondeur, trois auteurs réunissent ici leurs voix : un essayiste, un exégète et un esthéticien.
Stéphane Mosès part de la constatation centrale que ce sacrifice n'a pas eu lieu et, s'appuyant sur les commentaires talmudiques, présente Abraham déchiré entre les voix qu'il croit entendre, l'une démoniaque, l'autre divine ; il montre ainsi la complexité d'une situation où la volonté de Dieu s'enveloppe dans l'expérience de la souffrance et du malheur. Marc de Launay propose une autre cause à ce sacrifice paradoxal : c'est parce qu'il a signé une alliance purement temporelle avec le roi Abimélekh qu'Abraham, soumis à l'épreuve, va pouvoir se ressouvenir du sens de la Promesse. Olivier Revault d'Allonnes, commentant des ?uvres de Titien, Caravage, Rubens et Rembrandt, montre la fécondité d'une traduction plastique de cette scène : le poignard, objet de vanité et arme exceptionnelle, n'est plus, chez Rembrandt, qu'un objet qui tombe, vanité parmi les cailloux du chemin.