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Juliette Keating
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La levée du temps est le roman d'une transfiguration : l'émancipation d'une femme et son retour à la vie. Anne Sainpère, la cinquantaine, est veuve. Reléguée en télétravail, «âeuros¯épuisée d'elle-même » après des années sous l'emprise de son mari, elle voudrait disparaître. Elle est arrêtée dans son geste par un appel téléphonique : un échange d'appartement inopiné la conduit au sein d'une station balnéaire de la côte ouest.
De l'apocalypse urbaine, un train la mène vers sa propre histoire. À son arrivée, la ville s'impose à elle comme un décor avec son architecture singulière des années 1950, mais au fil des jours elle fait la rencontre d'une petite communauté de femmes et apprivoise la ville.
Anne Sainpère tente d'exorciser son passé et découvre qu'une autre vie est possible. Mais son désir d'apaisement est malmené dans cette ville détruite par les bombardements de 1945 et entièrement reconstruite après la fin de la Seconde guerre mondiale. Comment trouver la sérénité quand « nous voguons tous ensemble sur la boue de l'histoire » ?
Juliette Keating tisse avec finesse ce roman d'une recomposition de soi dans une ville qui garde la mémoire du passé. Le réel se mêle à l'irréel et laisse le mystère jouer son rôle pour reconnecter avec les autres et le monde celle qui voulait en finir. -
Sara n'est pas très bien dans sa peau et subit un peu sa vie de collégienne. Elle vit dans une cité, seule avec sa mère et son petit frère. Son père est parti quelques mois plus tôt. Elle n'a pas vraiment compris s'il s'agissait d'un vrai voyage ou d'une séparation. Son quotidien s'illumine enfin un jour avec l'arrivée du nouvel apprenti du boulanger. Sara en tombe follement amoureuse, et coup de chance, elle lui plaît aussi beaucoup. Mais Sara n'a encore que quatorze ans, et lui dix-sept... Le coeur battant, elle se cache de sa mère pour pouvoir le voir, et ne supporte plus ni la jalousie ni la curiosité intrusive de Margot, sa meilleure amie tapageuse. Et quand sa mère découvre enfin que Sara voit M dans son dos, l'orage éclate, aussi fort que ce premier amour.
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À la rue
Juliette Keating, Gilles Walusinski
- L'Ire Des Marges
- Majuscules
- 21 Septembre 2023
- 9791092173772
À la rue est un témoignage sur l'engagement, un livre de colère et d'espoir.
Été 2016, treize familles roms sont expulsées de leur lieu de vie et se retrouvent dehors dans la ville de Montreuil en Seine-Saint-Denis. Une cinquantaine de personnes sans abri, dont une vingtaine d'enfants, parmi les dix mille expulsées par les autorités cette année-là en France. L'autrice Juliette Keating et le photographe Gilles Walusinski participent à la mobilisation citoyenne qui s'organise autour des familles et demande leur relogement. À la rue est à la fois un récit littéraire et réflexif sur l'expérience de l'engagement collectif et le recueil de documents qui ont valeur de témoignages.
À la rue se compose de deux parties complémentaires articulées autour d'un cahier de 32 photographies noir & blanc :
La première, « Débrief », texte littéraire et politique, a la forme d'un poème narratif dans lequel l'autrice revient sur son engagement de plusieurs années auprès de familles rroms, sur ce que cette expérience bouleverse dans le cours de sa vie, remue en elle. Elle questionne les mobiles de cet engagement, y cherche les raisons profondes et décrit les mécanismes de la discrimination tels qu'elle les constate en accompagnant une famille dans l'ouverture de ses droits sociaux.
Si l'éternel engrenage des évictions, le délitement de la mobilisation collective face au pouvoir politique qui joue le jeu du pourrissement, et le découragement qui peut s'ensuivre sont présents dans le texte, c'est l'énergie que procure le collectif et la force des rencontres qu'il occasionne qui l'emportent. Même si l'issue n'est pas ce que l'on voudrait qu'elle soit, une lutte collective est gagnée du fait même qu'elle a lieu. C'est une victoire contre le renoncement. Dans une langue nerveuse, rythmée, sans concession Juliette Keating dénonce un état du monde fondé sur l'injustice.
La seconde, « Dehors », est le recueil de documents produits entre 2016 et 2018 : des extraits d'articles écrits dans un blog de l'autrice hébergé par Mediapart.
L'événement que constitue l'expulsion des familles et leur errance dans la ville est consigné régulièrement, avec ses lenteurs, ses coups de théâtres, ses petites victoires, ses promesses et faux espoirs. Présentés dans l'ordre chronologique, ces textes sont les traces attestant de la réalité des événements, une partie de leur mémoire.
Fixer la mémoire, le cahier central de photographies réalisées par Gilles Walusinski réunit des images de la mobilisation et des familles, qui sont autant de documents témoins. Ces images puisent leur force dans la saisie d'instantanés pendant une période continue de plusieurs mois, qui racontent, montrent, et dénoncent une réalité indéniable. Ainsi est documentée la vie à la rue mais aussi la force de caractère, l'énergie de ceux et celles bien décidés à lutter pour leurs droits. Loin des stéréotypes associés aux images exotiques des Tsiganes, les photographies de Gilles Walusinski sont des témoignages réalisés avec précision, acuité et empathie. -
Quand les vieux deviennent fous, n'est-ce pas aux jeunes d'être sages ?
Wassim vit à la cité de l'Espérance, avec son grand terre-plein vide, ses copains... Et quand un soir son père lui annonce que les jardins ouvriers au pied de leurs tours vont être vendus à un promoteur immobilier pour construire des bureaux, son sang ne fait qu'un tour. Son père imagine déjà le chèque de dédommagement qui les aiderait à partir en vacances, quand Wassim pense à tous ses souvenirs, au vieux Hadj qui cultive ses patates, à Bakary qui aime y boire un thé à la menthe, à sa grand-mère... Lorsqu'il découvre les mots si puissants de Greta Thunberg à la télévision criant "How dare you?", il entend l'urgence d'agir pour sauver les jardins. Qu'est-ce qu'il doit faire ? Qu'est-ce qu'il peut faire ? Avec Mia, qui le fait fondre et qui ressemble tellement à Greta, Bouba, Alice, Fatou, Saïd, ils s'organisent. Rédigent des tracts, informent les gens du quartier, réinvestissent les jardins, résistent à leur façon au risque de se faire épingler par le collège et la police. Car pour Wassim, cette cause, ce n'est pas que la sienne, c'est celle de son quartier. C'est la santé de ses habitants, l'âme de sa cité que les promoteurs veulent faire disparaître. Lui et ses copains sont jeunes, et alors ? Quand les vieux deviennent fous, n'est-ce pas aux jeunes d'être sages ?
- Suivant l'exemple du mouvement Exctinction-Rebellion, des jeunes trouvent le courage et l'énergie de s'engager pour ce qui leur semble une cause juste : l'écologie à échelle humaine.
- Une galerie de personnages, toute une vie de quartier, dans un roman bref et haletant qui défend l'écologie au plus près des gens et de leur quotidien.
- Des personnages forts, de l'émotion, un thème on ne peut plus d'actualité, tout ce qui fait la signature des romans Presto.
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Dans une rue en chantier aux trottoirs défoncés vit nue, été comme hiver, Éva, Ève ou Awa, la jeune fille noire vagabonde, nue et pure face à un monde caniculaire basculant dans la révolte et le chaos. La brisera-t-il ? L'amour sera-t-il toujours une issue, un ancrage ?
« Awa ne savait pourquoi sa mémoire se heurtait implacablement aux portes battantes d'une cabine téléphonique qui n'existait plus, et ne voulait pas la conduire au-delà, comme si les lieux les plus éloignés de son enfance lui étaient formellement interdits. Interdit aussi le prénom que sa mère lui avait donné : comment avait-elle pu l'oublier ? Elle se sentait coupable. Peut-on se nommer soi-même ? Elle s'était souvent interrogée sans trouver de réponse susceptible d'apaiser ni sa peine, ni sa conscience, butant sur la double énigme de son nom et de sa date de naissance. Il lui fallait accepter l'éternel exil de la douceur maternelle, bercer la douleur de l'absence jusqu'à ce que, définitivement, elle s'endormît. Mais elle devait regarder devant elle, se dit Awa, résolue. Comme sur ce vélo qu'une fillette lui avait prêté dans le bois, demeurer toujours en mouvement pour maintenir l'équilibre : le dos droit, les yeux dirigés vers l'avenir. Pour Thomas qui l'avait élevée, pour sa mère à qui elle devait la vie, pour la vieille qui l'aimait avec les yeux, elle se promit de ne plus se laisser aller, elle se jura de vivre, de devenir femme. Elle était pleinement Awa, dressée, verticale, à la face du monde. »
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Blaise, Léa et les autres...
Juliette Keating, Béatrice Boubé
- Libertalia
- 13 Décembre 2019
- 9782377291380
Juliette Keating et Béa Boubé se sont rencontrées sur le terrain d'une lutte pour le logement de familles exilées et sans abri. Toutes deux engagées pour un monde enfin débarrassé des frontières, elles ont vite découvert que les textes de l'écrivaine résonnaient avec les images créées par la dessinatrice.
Un dimanche de janvier, Juliette a voulu faire le portrait d'un jeune homme saisi sur le vif, dans un instant de son existence. Elle a naturellement eu envie de proposer à Bea d'illustrer son texte. Pendant un an, cette collaboration s'est renouvelée chaque semaine, donnant lieu à l'élaboration de 52 portraits. Quatre saisonspeuplées de jeunes gens avec leurs interrogations, leurs cheminements, leurs angoisses, leurs amours et leurs bonheurs aussi.C'est cette série de courts textes illustrés que ce livre rassemble aujourd'hui.
Au-delà des deux autrices dont les noms figurent sur sa couverture et malgré la part de fiction que chaque texte contient, Blaise, Léa et les autres... inclut dans ses pages les expériences d'un collectif composite, vivant et exigeant. Sans trahison ni fausse note, il veut lui donner voix.
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1840, affaire Veuve Lafarge : Marie est accusée à tort d'avoir empoisonné son mari. Salie, enfermée à perpétuité, caricaturée, elle clame pendant plus de dix ans son innocence avant d'être graciée par Louis Napoléon Bonaparte quelques mois seulement avant de décéder de la tuberculose, maladie qu'elle a contractée en prison. Dans sa cellule, elle écrit, laissant un témoignage bouleversant sur ses conditions d'enfermement. C'est avec elle que, un peu moins de deux cents ans plus tard, Juliette Keating décide de dialoguer :
J'ai oublié quel fut le lieu de notre première rencontre : une note de bas de page ? Une observation au détour d'une introduction, d'un appareil critique ? Quel qu'il soit, c'est un lieu de relégation. J'ai lu ton nom dans l'ombre du grand Flaubert : Madame Lafarge avec Madame Delamare inspiratrices pour le personnage d'Emma Bovary. Faute d'une meilleure place dans la société des hommes, les femmes de ton époque hantent la rubrique des faits divers. Flaubert, qui les lisait, eut aussi son procès : l'affaire Bovary. L'écrivain fut acquitté et connut le succès littéraire. Toi, tu es restée prisonnière de l'affaire Lafarge.
Marie Cappelle, je veux te découvrir à travers tes écrits que j'ignore encore, te laisser te dire par toi-même. Garder ici la mémoire de ma première lecture de tes textes, toi l'inconnue avec laquelle je pressens une proximité de soeur. -
La Venelle : après les pins
Juliette Keating
- Le Ver A Soie
- Perles Rares
- 1 Juillet 2022
- 9791092364347
Dorothée est convoquée pour un entretien d'embauche. Elle s'est mise sur son 31 et part à pied à son rendez-vous en dépit de la drôle de toux qui s'est fait jour depuis quelques temps. Dorothée a besoin de cet emploi. Pour bien faire, elle décide de prendre un raccourci : la venelle.