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Jean François Beauchemin
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«Il ressemblait, avec ses cheveux courts aux vifs reflets mordorés, à ce petit oiseau délicat, le roitelet. Oui, c'est ça : mon frère devenait peu à peu un roitelet, un oiseau fragile dont l'or et la lumière de l'esprit s'échappaient par le haut de la tête. Je me souvenais aussi que le mot roitelet désignait un roi au pouvoir très faible, régnant sur un pays de songes et de chimères.» Un homme vit à la campagne avec sa femme Livia, son chien Pablo et le chat Lennon. Depuis l'enfance, il partage aussi son quotidien et ses questionnements, sensibles et profonds, avec son frère cadet, schizophrène. Ici se révèlent, avec une indicible pudeur, les moments rares d'une relation unique, teintée tout autant d'inquiétude que d'émerveillement au monde.
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À l'automne de l'année mille-neuf-cent-soixante-et-onze, une famille composée de six enfants délurés et de leurs parents vit une existence paisible à la campagne. La mère, bientôt malade, est l'objet de l'attention tendre et des soins empressés du père et de ces enfants aimants, à la fois graves et légers, introspectifs et expressifs.
À leur récit de ce passage obligé par le malheur et le chagrin s'enchevêtrent divers événements ponctuant l'histoire récente du Québec et du monde. Comme si l'aventure humaine n'était en vérité ni petite ni grande, mais jalonnée de faits, de courants et de hasards, tragiques ou frivoles, formant à la fin un collier, ou une chaîne, celle de cette existence dérisoire et merveilleuse que nous traversons tous. -
Le livre Sise au fin fond de la forêt, une cabane en rondins abrite deux êtres hallucinés : un colosse marqué par la folie et son fils. Orphelin de mère livré à lui-même, nourri dans ses premiers jours avec le lait d´une hérissonne trouvée morte, ce dernier se retrouve adulte devant un juge silencieux pour avouer des actes inqualifiables. Son témoignage l´amènera à révéler peu à peu, en toute ingénuité et dans une langue unique, l´incroyable histoire de sa vie comme le destin tragique de son père.
L'auteur Né en 1960 à Drummondville, au Québec, Jean-François Beauchemin travaille d´abord comme rédacteur puis comme réalisateur à Radio-Canada, avant de publier des romans. En 2004 paraît Le Jour des corneilles, récompensé par le prix France-Québec. La même année, il est terrassé par une violente maladie qui le plonge dans le coma. À la suite de ce face-à-face avec la mort, il écrit La Fabrication de l´aube (prix des Libraires 2007 au Québec), récit autobiographique dans lequel il raconte ce qu´il considère comme une résurrection et sa conversion spirituelle.
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Archives de la joie : Petit traité de métaphysique animale
Jean-François Beauchemin
- Quebec Amerique
- 17 Janvier 2024
- 9782764453124
C'est en songeant à la joie que j'éprouve lorsque je me retourne et que j'aperçois les quelques grandes constructions inébranlables de mon passé que j'ai écrit ce livre, qui n'est ni roman ni poésie, ni essai, ni journal ou récit autobiographique, mais, puisque les animaux y sont si présents, une sorte de bestiaire de la mémoire.
On devrait cesser de répéter partout qu´il ne fait pas bon regarder en arrière, qu'il est impératif d'aller de l'avant, d'avancer, toujours avancer. Je vais le dire carrément : je me suis tout de suite senti plus heureux quand j'ai commencé à aimer mon passé, à le fréquenter puis à sans cesse m'y référer. [...] C'est au fond ce que retracent les pages que voici. Une trajectoire, la courbe décrite par un objet en mouvement, une pierre lancée dans les vitres du temps et de la durée comme pour en laisser sortir quelque chose. Quoi au juste ? Peut-être une certaine façon oubliée de voir le monde, et que les animaux, précisément, ont cherché à me remémorer. -
« Le plus extraordinaire ne fut pas de mourir, mais plutôt d'émerger finalement de ce sommeil d'outre-tombe, en somme de revenir à la vie, alors que tout annonçait ma perte. J'avais cru ne plus revoir ce monde. Voilà qu'il m'était redonné. » Sans complaisance ni apitoiement, Jean-François Beauchemin livre ici, dans la prose poétique qui est la sienne, son expérience de la maladie. Éloge de la vie plus que crainte de la mort, ce récit autobiographique est ni plus ni moins que l'histoire d'un retour. D'un retour imprévu et d'autant plus heureux.
La Fabrication de l'aube est l'histoire d'une renaissance, du passage à une autre vie. Que changeriez-vous si on vous disait que demain est l'heure de votre mort ?
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Au coeur de ce récit palpite une amitié : celle d'un homme et de son chien, tous deux mus par une intuitive et mutuelle compréhension. S'y tissent doucement les contours de leur attachement profond, ainsi qu'une réflexion sereine sur l'inexorable passage du temps. A cette confession s'entremêle bientôt le souvenir ému des proches disparus, dont l'absence prolongée dans la mort laisse présager celle, à venir, du fidèle compagnon. Mais qu'on ne s'y trompe pas : tout entier tendu vers la lumière, cet assemblage sensible d'images présentes et passées n'a d'autre objectif que la secrète célébration de la beauté du monde et de l'existence.
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Jean-François Beauchemin est emprisonne pour un crime grave, qui nous sera révélé... en temps et lieu. Voyant sa fin arriver avec la peine capitale qui l'attend, il ressent le besoin de mettre par écrit ses pensées, ses réflexions sur la vie et sur son histoire d'amour avec Manon. Il nous fait part de ses considérations sur la spiritualité et la religion, traite de la maladie qui l'a frappe et du deuil qu'il a du faire de ses parents. Avec le ton intimiste qu'on lui connaît et qui nous ravit, Jean-François Beauchemin pose une pierre de plus dans l'édifice de son oeuvre réflexive, poursuivant sa quête de compréhension du genre humain.
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Laissée pour compte par un père pas très doué pour la communication, la tribu constituée de Jacques, Christiane, Pierre, Jean-François, Jean-Luc et Benoît, n'a d'autre choix que de chercher la vérité avec les moyens du bord et d'appréhender le réel en « masse compacte ». La force et la cohésion du groupe face à un homme seul crée chez ces êtres espiègles le goût de faire les choses autrement, à suivre d'autres chemins que celui qui leur est tracé. C'est grâce à l'un des membres de cette sympathique tribu - témoin on ne peut plus privilégié de la mécanique familiale - , qu'on a accès au processus de la «mue» de l'enfance à l'âge adulte par un regard à la fois rétrospectif, introspectif, mais surtout tendre sur la filiation.
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J'étais assis sur mon banc préféré, au milieu du petit parc, lorsqu'un inconnu est venu s'asseoir à son tour pour se confier à moi. Son récit m'a ému surtout par son caractère unique et, je dirais, son pragmatisme rêveur : c'était une histoire vraie, mais en quelque sorte tapie dans les angles morts de la réalité. Je songeais, en le regardant ensuite s'éloigner, que des milliers d'anecdotes tout aussi passionnantes attendaient sans doute d'être racontées. L'idée m'est alors venue de provoquer les choses en ce sens. Pendant trois ans, chaque semaine ou presque, je suis retourné m'installer sur ce même banc. Lorsque quelqu'un venait m'y rejoindre, je lui demandais s'il avait une histoire de ce genre à me raconter. Les témoignages, peu nombreux au début, ont au bout d'un temps commencé à affluer. C'est comme ça qu'est né ce livre, qui est une espèce d'anthologie de l'improbable. Car il faut bien, un jour ou l'autre, assumer que la goupille carrée de certains faits n'entre pas tout à fait dans le trou rond de la réalité.