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Jérôme Grévy
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Ruines politiques
Albrecht Burkardt, Jérôme Grévy, Collectif
- PU de Rennes
- Histoire
- 6 Décembre 2023
- 9782753592735
L'émotion romantique et la fièvre de la restauration ont fait négliger à quel point la ruine est bien plus qu'un vestige du passé en voie de disparition. La ruine est en réalité une construction symbolique qui s'impose dans le paysage au moment où elle est considérée, non plus comme un amas de pierres, mais comme un reste du passé dont il s'agit d'honorer les bâtisseurs, de rappeler les usages, de conserver ou de rétablir le souvenir d'événements mémorables.
Les ruines sont des objets dont la valeur ne se définit donc pas exclusivement à l'aide de critères esthétiques ou épistémologiques. Elles sont des lieux de mémoire dont la valorisation, qu'elle soit propre à certains groupes sociaux particuliers ou qu'elle concerne la société à part entière, est profondément négociée. Elles sont sujettes au changement historique. Aussi, c'est dans ces différents aspects que réside la nature politique des usages des ruines qui est objet de ce livre.
Avec le soutien de l'université de Poitiers et du laboratoire Criham de l'université de Poitiers. -
L'histoire officielle du Risorgimento italien célèbre la trilogie des pères fondateurs de l'Italie unie.
Alors que Mazzini en aurait été le penseur, Cavour le diplomate, Garibaldi était perçu comme l'homme d'action, le bras armé du mouvement de l'unité italienne. Sa vie fut écrite comme une épopée extraordinaire et comme un roman merveilleux. Bien vite, on ne sut plus distinguer le vrai de l'imaginaire. Le mythe supplanta l'homme, acquit sa propre autonomie. Poètes et romanciers, mémorialistes et historiens, peintres et cinéastes s'attachèrent à raconter la vie du héros.
Chacun prétendant, à la différence de ses prédécesseurs, révéler le vrai Garibaldi. L'objet de ce livre n'est pas de démystifier Garibaldi, mais au contraire de prendre le mythe comme un objet d'histoire à part entière. Non pas un voile qui cacherait la réalité, mais le révélateur d'une mémoire collective, de ses tensions, de ses contradictions, de ses contestations, de ses évolutions. Il s'agit de comprendre et d'analyser la portée symbolique que revêtit et revêt encore Garibaldi, dans la Péninsule et au-delà.
L'auteur examine comment le " Héros des deux mondes " fut fabriqué pour les besoins de l'unité italienne. Les modalités des commémorations rituelles, avec leurs gestes, leurs paroles, leurs lieux de prédilection, sont ensuite analysées. Puis il étudie comment il fut récupéré, disputé, revendiqué, depuis Crispi jusqu'à Bettino Craxi, en passant par Mussolini.
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Le cléricalisme, voilà l'ennemi ! - Un siècle de guerre de religion en France : Un siècle de guerre de religion en France
Jérôme Grévy
- Armand Colin
- 1 Octobre 2005
- 9782200269661
Alors que la République romantique de 1848 avait pensé réconcilier les républicains avec le catholicisme se produisit sous le Second Empire une deuxième rupture. Pendant près d'un siècle, les peurs, les haines et les menaces réciproques marquèrent la vie politique et le climat religieux du pays. La loi de 1905 en constitua le paroxysme et posa les jalons d'une pacification.L'objet de ce livre n'est pas, à partir d'un récit, de distribuer blâmes et éloges, de justifier ou excuser les attitudes des uns et des autres. L'historien n'est pas un juge qui, à un siècle de distance, instruit un procès. Notre propos a pour objectif de comprendre le déchaînement de la violence, verbale ou physique, symbolique ou réelle.Pour saisir les ressorts de ce qui fut vécu comme un drame, il est indispensable de contextualiser la loi de 1905, de ne pas la penser exclusivement comme fondation d'un ordre nouveau, communément appelé « laïcité à la française », mais également comme manifestation d'un état conflictuel à comprendre. Il est non moins essentiel de ne pas rester prisonnier des explications données par les protagonistes et de soumettre à l'analyse non seulement les discours officiels au Parlement mais également les attitudes, les gestes et les cris lors des affrontements dans les rues des villes et des villages. Ainsi cette perspective historique autour de la loi de Séparation apporte une contribution à la compréhension de la laïcité et permet de préciser les enjeux des interrogations actuelles.Jérôme Grévy, agrégé d'histoire et docteur de l'IEP de Paris, il y enseigne l'histoire contemporaine ainsi qu'à l'IUFM de Poitou-Charentes. Chercheur associé au Centre d'histoire de Sciences-Po et au GERHICO (université de Poitiers), il est membre du Comité d'Histoire Parlementaire et Politique. Il a publié La République des Opportunistes 1870-1885, 1998 et Garibaldi, 2001.Préface de Serge Berstein.Le catholiscisme au XIXe siècle, entre rêve de restauration et intransigeance. L'imaginaire ecclésial des anticléricaux. Quelle politique religieuse pour la république ? Les mesures de laïcisation. Le conflit sur la place publique. L'impossible conciliation. La loi de séparation. Les inventaires. Une mémoire ambiguë.
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Reliques politiques
Albrecht Burkardt, Jérôme Grévy
- PU de Rennes
- Histoire
- 1 Octobre 2020
- 9782753578982
À toutes les époques, sans doute, et dans les sociétés les plus diverses, les hommes ont conservé des « restes » du passé, qui sont la trace de personnages ou de moments disparus dont ils veulent conserver le souvenir. Elles renvoient à un passé dont elles assurent en même temps une présence. Ces reliques connaissent différents sorts : les unes sont vénérées avec continuité, d'autres sont oubliées, voire effacées et peuvent ressurgir ultérieurement.
En Occident, la conservation et la vénération des reliques ont connu leur manifestation la plus évidente dans le domaine religieux, favorisée par la certitude qu'il existe un lien mystique entre les vivants et les morts. Mais les pouvoirs civils ont également eu à c1/2ur de légitimer leur pouvoir par la conservation de reliques. Les intentions religieuses et politiques s'entremêlent alors.
Dans une démarche comparatiste, partant de l'objet relique proprement dit, l'ouvrage examine comment la fabrication, la protection, la vénération et la transmission, parfois la captation ou la destruction des reliques, voire l'établissement d'anti-reliques ont pu être l'objet d'ententes ou de conflits entre pouvoirs publics et autorités religieuses. Ces pratiques ne sont pas révolues. Même dans les sociétés contemporaines sécularisées, qui se disent rationalistes, les reliques revêtent une réelle importance pour ceux qui les détiennent. -
Garibaldi et Garibaldiens en France et en Espagne : Histoire d'une passion pour la démocratie
Carmela Maltone, Jérôme Grévy, Hubert Heyriès
- Pu De Bordeaux
- 13 Mai 2011
- 9782867816314
Défenseur du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, de la laïcité, de la liberté universelle et de la fraternité, Garibaldi a été l'héritier de l'esprit des Lumières et des valeurs fondamentales de l'humanisme républicain.
Ce personnage a eu ses admirateurs et ses détracteurs en Europe et tout particulièrement en France où il a occupé et occupe encore une place exceptionnelle dans la mythologie française. Après sa mort, ses idéaux, ses espoirs, ses combats furent repris par les volontaires garibaldiens, les Chemises Rouges, qui devenaient dès la fin du XIXe siècle l'avant-garde d'une Europe solidaire, républicaine, juste et démocratique.
Chaque auteur analyse l'empreinte et l'héritage garibaldien. Jérôme Grévy traite du mythe garibaldien en France avant 1914 et son inscription dans les monuments républicains. Hubert Heyriès décrit l'engagement des garibaldiens sur les fronts de l'Argonne et de la Marne et leurs clivages dans la France de l'entre-deux-guerres. Carmela Maltone retrace la constitution d'une légion garibaldienne, en 1936, intégrée dans les Brigades Internationales.
Ce livre démontre la force mobilisatrice du mythe garibaldien dans l'histoire contemporaine. -
Signes et couleurs des identités politiques du moyen âge à nos jours
Denise Turrel, Martin Aureli, Christine Manigand, Jérôme Grévy, Laurent Hablot, Catalina Girbea
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 4 Septembre 2008
- 9782753506411
Dès le Moyen Âge, les hommes groupés autour d'un projet commun ont transcrit leur union sous forme d'emblèmes, d'insignes, de sentences ou de couleurs, pour se rendre visibles aux autres et pour se reconnaître mutuellement. Les groupes de vassaux combattant pour un même seigneur ou souscrivant à une même obédience traduisent leur fidélité dans des groupes d'armoiries ou manifestent leur soutien par des changements de figures héraldiques. Aux cours princières, les clientèles au service d'un puissant patron manifestent cette dépendance honorable ou domestique par le port d'une livrée ou d'un bijou emblématique. Ces signes deviennent le support symbolique d'un message ou d'une profession de foi commune. Les moindres tensions voient proliférer et se simplifier ces emblèmes politiques dans le cadre de partis réunis autour d'une couleur, d'une enseigne, ou d'un signe extérieur distinctif. En luttant contre un ennemi commun et en se confrontant les unes aux autres, les nations d'Europe elles-mêmes prennent conscience de leur singularité et se donnent des signes qui identifient leurs membres, qu'il s'agisse de la personnification de la patrie, de croix nationales ou d'emblèmes plus élaborés. Cet héritage, loin d'être oublié, s'enrichit encore à l'époque contemporaine, dans le cadre des guerres, des révolutions, des conflits idéologiques ou, plus pacifiquement, des régions, des associations ou des mouvements. Il n'est pas de groupe politique qui n'ait eu besoin de ses emblèmes, insignes et couleurs pour dire son identité. Derrière les moyens et les codes propres à chaque période et à chaque groupe, derrière ces signes de lutte ou de cohésion, se dégagent les grands traits communs et l'évolution d'une emblématique politique occidentale.
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Politiques de pèlerinage ; du XVIIe siècle à nos jours
Luc Chantre, Paul d' Hollander, Jérôme Grévy
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 28 Août 2014
- 9782753533301
Aujourd'hui comme jadis, les pouvoirs publics mettent en oeuvre une politique du pèlerinage visant à capter au profit des autorités civiles les foules pèlerines, voire les détourner de leur objectif spirituel initial. Les partis et mouvements politiques de masse ont également institué des pèlerinages non religieux, à la fois actes identitaires et manifestations de force. Cette étude du langage non verbal de la politique met en évidence l'importance des gestes et des attitudes, des objets et des monuments.
Avec le soutien de l'université de Poitiers. -
Sortir de crise ; les mécanismes de résolution de crises politiques (XVIe-XXe siècle)
Jérôme Grévy
- Presse Universitaire de Rennes
- Histoire
- 25 Novembre 2010
- 9782753511279
Cet ouvrage étudie les mécanismes qui ont permis de sortir de grandes crises politiques du passé, non pour y chercher des solutions toutes faites mais pour donner à comprendre, en scrutant son issue, ce qu'est une crise. Différents types de sorties de crise sont étudiés, l'amnistie, le détournement de règles juridiques et morales, ainsi que le travail sur les représentations nécessaire pour dépasser la propension au conflit. Si ces sorties de crise ne donnent ni recette ni modèle, elles n'en fournissent pas moins des leçons à méditer.
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Deux couleurs spécifiques, le vert et l'orange, sont ici analysées sur le temps long, du Moyen Âge à nos jours, à travers les représentations, les pratiques sociales et les expressions politiques. Leur choix renvoie à un lien étroit avec le végétal et des couleurs intermédiaires, fruit d'un mélange. Qualifiées de « secondaires », ces couleurs sont chargées de symboles et d'identifications aussi fortes que les couleurs primaires. Que sont alors leurs résonances anciennes et leurs évolutions au fil des siècles?
Des historiens, des historiens de l'art, des littéraires, des linguistes acceptant l'invitation de Jérôme Grévy, Christine Manigand, Denise Turrel, ont répondu à ces interrogations. Leurs regards croisés, portés sur des territoires et des pays différents, l'Allemagne, la France, l'Irlande, la Palestine, l'Ukraine, éclairent des usages pluriels des couleurs, de leurs représentations et de leurs instrumentalisations.
Complexes constructions culturelles, les couleurs vert et orange véhiculent un large éventail de sens, de codes politiques et sociaux aux connotations parfois contradictoires mobilisées à des fins diverses, qu'il s'agisse du sort réservé aux roux, de la Révolution orange, du vert adopté par les Irlandais et des partis écologiques.
En plaçant le vert et l'orange au coeur de leurs analyses, les auteurs proposent une réflexion originale et cohérente sur les rapports que des individus et des groupes sociaux entretiennent au cours des siècles avec les couleurs.