Année 1984 en Océanie. 1984 ? Winston ne saurait en jurer. Le passé a été réinventé, Winston est lui-même chargé de récrire les archives qui contredisent le présent et les promesses de Big Brother. Grâce à une technologie de pointe, ce dernier sait tout, voit tout, connait les pensées de tout le monde. On ne peut se fier à personne et les enfants sont encore les meilleurs espions qui soient. Liberté est Servitude. Ignorance est Puissance. Telles sont les devises du régime de Big Brother. La plupart des Océaniens n'y voient guère à redire, surtout les plus jeunes qui n'ont pas connu l'époque de leurs grands-parents et le sens initial du mot « libre ». Winston refuse de perdre espoir. Il entame une liaison interdite avec l'insoumise Julia et tous deux vont tenter d'intégrer la Fraternité, une organisation ayant pour but de renverser Big Brother. Mais celui-ci veille...
Un jour de juin eut lieu en Angleterre la révolte des animaux. Les cochons dirigent le nouveau régime. Boule-de-Neige et Napoléon, cochons en chef, affichent un règlement : « Tout ce qui marche sur deux pieds est un ennemi. Tout ce qui marche sur quatre pattes, ou possède des ailes, est un ami. Nul animal ne portera de vêtements. Nul animal ne dormira dans un lit. Nul animal ne boira d'alcool. Nul animal ne tuera un autre animal. Tous les animaux sont égaux. » Le temps passe. La pluie efface les commandements. L'âne, un cynique, arrive encore à déchiffrer : « Tous les animaux sont égaux, mais certains animaux sont plus égaux que d'autres. »
La guerre d'espagne à laquelle orwell participa en 1937 marque un point décisif de la trajectoire du grand écrivain anglais.
Engagé dans les milices du parti ouvrier d'unification marxiste (poum), le futur auteur de " 1984 " connaît la catalogne au moment où le souffle révolutionnaire abolit toutes les barrières de classe. la mise hors la loi du poum par les communistes lui fait prendre en horreur le "jeu politique" des méthodes staliniennes qui exigeait le sacrifice de l'honneur au souci de l'efficacité. son témoignage au travers de pages parfois lyriques et toujours bouleversantes a l'accent même de la vérité.
A la fois reportage et réflexion, ce livre reste, aujourd'hui comme hier, un véritable bréviaire de liberté.
« Notre langue devient laide et imprécise parce que notre pensée est abrutie, lequel abrutissement est lui-même facilité par la négligence dont souffre notre langue. » George Orwell n'épargne aucun de nos travers langagiers en fustigeant la dégradation des usages chez les politiques, en littérature ou dans nos conversations quotidiennes. Grâce à nombre d'exemples éloquents, il nous enjoint à résister à la vacuité du langage préfabriqué.
Traduit de l'anglais (Grande-Bretagne) par Charles Recoursé
Sommes-nous ce que nous lisons ? présente quatre courts textes de George Orwell écrits pour la presse anglaise entre 1936 et 1946, traduits pour cette édition inédite par Charles Recoursé : Souvenirs de librairie, Les bons mauvais livres, Confessions d'un critique littéraire et Des livres ou des cigarettes.
« C'est lorsqu'on commence à entretenir une relation professionnelle avec les livres que l'on découvre à quel point ils sont généralement mauvais. ».
Ce recueil inédit présente quatre textes sur le livre et la lecture écrits par l'auteur de 1984. Nourri de ses expériences de lecteur, de critique littéraire et de libraire, George Orwell y déploie son génie visionnaire allié à un humour ravageur.
Il était une fois un monde où la liberté n'existait pas, où chacun était sous le contrôle de tous, et surtout d'un seul : le Grand Frère.
Il était une fois un monde où la vérité répondait aux intérêts de quelques-uns. Où le passé était réécrit selon les besoins du présent. Où le principe de non-contradiction n'avait plus cours. Ce qui était faux hier est vrai aujourd'hui. 2 + 2 = 5.
Dans ce monde, ni nos rêves ni nos désirs ne nous appartiennent plus. « Ils ne peuvent pas entrer dans notre tête », se dit le héros. L'histoire montera que si, ils le peuvent.
Mil neuf cent quatre-vingt-quatre est le récit de la résistance d'un homme ordinaire face à une machine de mort indestructible. Paru en 1949, le roman est une satire des totalitarismes, déguisée en une farce tragique, d'une glaçante actualité. Par son pouvoir de prémonition, Mil neuf cent quatre-vingt-quatre est de ces chefs-d'oeuvre qui nous marquent à jamais.
A la fin des années 20, Orwell tombe brusquement dans la misère. À Paris puis à Londres, il découvre le quotidien des petits ouvriers et des laissés-pour-compte, tenaillés par la faim et rongés par l'alcool. Sans voyeurisme ni complaisance, il dresse un portrait vivant de ces habitués du mont-de-piété où l'espoir et l'infortune se livrent un duel épique.
Un documentaire picaresque, d'une précision photographique, sur une Europe qui vivait encore à l'heure de Dickens, à des années-lumière de l'État-providence et de nos lois sociales. On en mesure tout le prix, à la lecture de cet admirable reportage.
Jean-Baptiste Michel, L'Express traduit de l'anglais par Michel Pétris
Ils ne sont pas légion, les écrivains auteurs d'un livre devenu plus célèbre qu'eux, si célèbre, à vrai dire, qu'il rayonne bien au-delà du cercle de ses lecteurs et touche des personnes qui, sans jamais l'avoir ouvert, en connaissent la trame et en utilisent les mots-clefs. De ce club fermé d'écrivains George Orwell est, aux côtés de Swift (qu'il a lu de près), un membre éminent. Le regard porté sur son oeuvre en a été profondément modifié. Ses deux derniers romans, La Ferme des animaux et plus encore Mil neuf cent quatre-vingt-quatre, ont en quelque sorte requalifié ses écrits antérieurs, hissant leur auteur au rang de classique anglais du XXe siècle, sans pour autant mettre fi n aux débats: l'éventail des jugements portés sur Orwell demeure grand ouvert, et il va du dédain à l'idolâtrie.
Sans tomber dans aucune de ces extrémités, il faut reconnaître la cohérence de l'oeuvre, tout entière fondée sur une ambition : « faire de l'écriture politique un art véritable ». « Un homme à la colère généreuse », « une intelligence libre », « le genre que haïssent également toutes les orthodoxies malodorantes qui s'affrontent aujourd'hui pour la possession de nos âmes » : ces traits empruntés à son portrait de Dickens dessinent l'autoportrait d'Orwell. Dans ses articles, ses essais, ses récits-reportages, ses romans mêmes, celui-ci fait partager ses convictions et ses refus. Ses écrits se nourrissent de ses engagements personnels, de sa démission d'un poste de fonctionnaire de la Police impériale des Indes (En Birmanie), de son intérêt pour la condition des indigents des deux côtés de la Manche (Dans la dèche à Paris et à Londres) ou pour le sort des mineurs du Yorkshire (Wigan Pier au bout du chemin), de son séjour dans l'Espagne en guerre (Hommage à la Catalogne) et de sa guérilla incessante contre les mensonges et les crimes staliniens. Mais ce sont donc ses deux derniers romans qui ont fait sa gloire ; l'allégorie animalière et la dystopie déguisée en farce tragique forment une sorte de diptyque dont la cible est la barbarie du totalitarisme.
Il reste que Mil neuf cent quatre-vingt-quatre occupe une place à part parmi les dystopies, si tant est que le livre ait réellement à voir avec ce genre. C'est que la puissance des scènes et des images inventées par Orwell demeure sans égale, qu'il s'agisse de l'affiche géante du Grand Frère, de l'oeil toujours ouvert du télécran, des minutes de Haine, et surtout, et avant toute chose, de cette langue, le néoparle (newspeak), créée pour éradiquer les pensées « hérétiques », autant dire toute pensée. Elle est véritablement au coeur du roman, et au centre des enjeux de sa traduction française. Comme tous les textes inscrits au sommaire de ce volume, Mil neuf cent quatre-vingt-quatre est proposé ici dans une nouvelle version, fidèle au style à la fois vif et rugueux de son auteur. L'ensemble, tous genres confondus, se lit comme l'almanach d'un quart de siècle de bruit et de fureur rédigé par un écrivain qui a toujours considéré qu'il n'existe pas de réalité sans observateur.
Plongez dans la version originale et intégrale d'une grande satire du stalinisme qui résonne encore aujourd'hui face à la montée des extrêmes.
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Écrit alors que George Orwell était un écrivain sans le sou, ce récit autobiographique dévoile l'envers du décor de deux des plus grandes villes européennes à la fin des années 20. Orwell y brosse le portrait vivant des petits ouvriers et des laissés-pour-compte, vagabonds, clochards, artistes démunis, auprès desquels il a vécu la faim, les petits boulots, les corvées sans fin, les nuits dans des auberges misérables ou dans la rue. En exposant ce monde saisissant auparavant caché à ses lecteurs, Orwell a donné pour la première fois un visage humain aux statistiques de la pauvreté et, ce faisant, a trouvé sa voix en tant qu'écrivain.
Un documentaire picaresque, d'une précision photographique, sur une Europe qui vivait encore à l'heure de Dickens, à des années-lumière de l'État-providence et de nos lois sociales. On en mesure tout le prix, à la lecture de cet admirable reportage.
Jean-Baptiste Michel, L'Express traduit de l'anglais par Michel Pétris
La révolte gronde à la ferme. Menés par les cochons, les animaux chassent le fermier et instaurent un nouveau régime, décrétant que « tous les animaux sont égaux ». Mais la jeune révolution est bientôt détournée de ses principes. Dans cette fable animalière, Orwell offre une satire lucide du totalitarisme.
Dossier pédagogique de Virginie Manouguian.
Winston Smith works for the Ministry of Truth in London, chief city of Airstrip One. Big Brother stares out from every poster, the Thought Police uncover every act of betrayal. When Winston finds love with Julia, he discovers that life does not have to be dull and deadening, and awakens to new possibilities.
Orwell voulait élever l'essai politique au rang d'une oeuvre d'art. La preuve en huit textes du "penseur le plus utile pour aujourd'hui" (Le Point) : "L'asile de nuit", "Une pendaison", "Comment j'ai tué un éléphant", "Le prix de l'utilité", "Retour sur la guerre d'Espagne", "La bombe atomique et vous", "Notes sur le nationalisme", et "Pourquoi j'écris".
Textes extraits du volume Oeuvres (Bibliothèque de la Pléiade)
Sage l'Ancien, vieux cochon respecté derrière qui se cachent Marx et Lénine, fait part aux autres animaux de son rêve, vision utopique d'un monde nouveau, plus égal et plus juste, débarrassé de Mr. Jones, le fermier incompétent et buveur.Après un soulèvement rondement mené, s'instaure une république animalière fondée sur l'égalité, mais les grands principes et les idéaux ne durent qu'un temps...Une fable politique à l'humour grinçant.
Dans un futur lointain, nous apprendrons peut-être à dissocier la création littéraire de l'honnêteté intellectuelle.
Pour l'heure nous savons seulement que l'imagination, tout comme certains animaux sauvages, n'est pas féconde en captivité. Tout écrivain ou journaliste qui nie cela appelle, en réalité, a` sa propre destruction.
Alors que les avions allemands bombardent incessamment Londres, Orwell livre ses réflexions sur la situation britannique et en vient à la conclusion suivante : la seule manière de résister au nazisme et au communisme totalitaires, c'est de défendre une révolution socialiste et patriote au Royaume-Uni.
Dans l'un de ses essais les plus importants, Orwell s'en prend au système de classe britannique dépassé et vieilli, alliance entre aristocratie dépassée voire idéologiquement compromise avec le nazisme, uniquement soucieuse de ses intérêts de classe, et intellectuels défaitistes, antipatriotes et souvent sympathisants soviétiques. Il plaide à la place pour un socialisme démocratique typiquement anglais, fondé sur la longue histoire de l'Angleterre et les vertus du peuple britannique, unifiant élites et peuple dans un système plus juste et plus égalitaire, dont « Le lion et la licorne », figures héraldiques du blason royal, forment le symbole le plus expressif.
Dans l'émission " réponses à vos questions ", diffusée par la b.
B. c. le 2 décembre 1943, george orwell répondait ainsi à la question " quelle est la longueur du quai de wigan, et qu'en est-il au juste de ce quai ? " :
" eh bien, je dois avouer, au risque de vous décevoir, que le quai de wigan n'existe pas. en 1936, je me suis déplacé tout exprès pour le voir - et je ne l'ai pas trouvé. toutefois, il a bien existé un jour, et, si l'on juge par les photographies, il devait faire quelque chose comme sept mètres de long.
Wigan se trouve au coeur du pays minier et, si l'on peut lui trouver certains attraits, ce n'est pas dans le pittoresque du lieu qu'il faut les chercher. le décor est principalement constitué de terrils évoquant les montagnes lunaires, de montagnes de boue, de cendres et de suie ; pour une raison que j'ignore - il existe cinquante autres endroits qui ne valent pas mieux - wigan a toujours symbolisé la laideur inhérente aux districts de grande industrie.
Il y a eu, à une époque, sur l'un des petits canaux bourbeux qui enserrent la ville, un appontement de bois perpétuellement branlant. un loustic trouva amusant de le baptiser " quai de wigan ". le mot a fait son chemin, les chansonniers s'en sont emparés et c'est ainsi que se perpétue la légende du " quai de wigan ", démoli depuis longtemps.
Fille unique, Dorothy vit une existence morne avec son père, le pasteur acariâtre d'une petite paroisse du Suffolk. Frappée par une soudaine amnésie, elle se retrouve à la rue et va partager l'existence des déshérités, des clochards de Londres aux cueilleurs saisonniers de houblon. Mais, à mesure que la mémoire lui revient, Dorothy trouvera-t-elle en elle-même la force d'aspirer à une autre vie ? Publié en 1935 et inédit en français jusqu'en 2007, Une fille de pasteur est l'un des premiers romans de George Orwell. Avec une lucidité et une acuité implacables, Orwell dépeint l'hypocrisie, la pauvreté et la misère spirituelle qui vont accompagner Dorothy dans son odyssée à travers l'Angleterre des années 1930.
L'Orwell essayiste a écrit de très nombreux essais, la plupart parus dans la presse de l'époque. Peu cependant traitent directement de la liberté d'expression et de pensée, thèmes chers s'il en est à l'auteur de La Ferme des Animaux et de 1984. Dans ce petit texte offensif, prononcé à l'occasion d'un événement en faveur de la liberté de la presse, Orwell s'insurge contre les discussions sur le sexe des anges quand elles ne sont pas de franches louanges envers le communisme soviétique et l'URSS. Il se livre ensuite à un plaidoyer prémonitoire et lucide sur la nature du totalitarisme et ses rapports avec la liberté d'expression, les écrivains et la littérature en tant que telle - la littérature avait en effet toujours été la passion d'Orwell, qui n'écrirait 1984 que quelques années plus tard. C'est dans ce texte qu'il faut lire la défense qu'en fait Orwell, dans des termes et au moyen d'analyses qui n'ont rien perdu de leur pertinence aujourd'hui.