" Quelques vieilles barbes de Boston vous raconteront que je ne suis pas seulement le père du président. Je suis un voyou, un menteur. Ca les arrangerait même que j'aie fabriqué de l'alcool à l'époque des Incorruptibles. Ils oublient qu'il y a bien d'autres manières d'être redoutable. Mes concitoyens veulent du cinéma. Je leur en ai offert. " Un vieillard tout-puissant frappé par un AVC l'année même où il a atteint le but de sa vie - l'élection de son fils à la Maison-Blanche -, voilà qui ressemble à une punition divine.
Si on ajoute la mort violente de quatre de ses enfants, et même la condamnation d'un cinquième, Rosemary, victime d'une terrible erreur médicale, on a, réunis, tous les ingrédients de la malédiction. Joe Kennedy (1888-1969) a inventé la politique au xxe siècle. Dans la conquête du pouvoir, il s'est réservé "la part du diable" . Près de cinquante ans après sa mort, l'un des hommes les plus détestés de son siècle est magistralement tiré du silence par Danièle Georget : voici le roman vrai et intime d'une famille légendaire.
La sacrée histoire d'un Irlandais magnat de Hollywood, qui fut le véritable inventeur des Kennedy. " L'important n'est pas ce que l'on est, l'important est ce que les autres croient que l'on est. "
L'action se passe à Paris-Match, le plus puissant magazine français d'après guerre, et à Budapest en octobre 1956. Pendant une semaine, le monde hésite entre la fin de la guerre froide ou le début d'une troisième guerre mondiale. Pendant une semaine la petite Hongrie va croire qu'elle peut pousser hors de ses frontières la deuxième puissance du monde la Russie soviétique qui l'occupe depuis 1945. Pour le séduisant photographe Jean-Pierre P., 30 ans, cet évènement historique est l'occasion de faire ses preuves sur la scène prestigieuse du reportage de guerre. A la frontière austro-hongroise, il rencontre une des premières femmes reporter de guerre : Anna, d'origine juive, seule rescapée de l'extermination de sa famille par les nazis. Entre eux s'instaure une grande histoire d'amour qui s'achèvera dramatiquement.
Le 20 novembre 1963, John et Jacky Kennedy passent la nuit dans une chambre d'hôtel sur la route de Dallas. Dans quelques heures, Jacky apparaîtra seule sur la scène de l'Histoire, sous le masque tragique et éternel de l'amour brisé. Voici racontés les derniers moments du couple, les rêves d'un Président de quarante-six ans qui inventa la politique moderne, prononça des discours de prophète et parlait comme un voyou. Un séducteur au visage d'ange dont on murmurait qu'il avait " pour le sexe la même passion que le général Eisenhower avait pour le golf "... L'ultime conversation de deux êtres humains qui se sont aimés, pourraient se haïr et vont bientôt se perdre, sans un moment pour se dire adieu.
« Nous sommes un peuple de 42 millions d'habitants sur un territoire plus vaste que la France ou qui l'était, jusqu'à ce que la presqu'île de Crimée lui soit arrachée. Notre civilisation est plus ancienne que celle de la Russie, nos liens avec la France remontent au Moyen Age. L'Ukraine était un royaume avec Kiev pour capitale quand Moscou n'était qu'un bourg au milieu de nulle part.
Pendant plus de trois siècles, nous sommes passés pour la province d'un empire qui nous avait pris jusqu'à notre nom. Mais lorsque les murailles de l'Union soviétique sont tombées, notre « terre qui n'est pas la nôtre » comme l'écrivait le poète, s'est réveillée. Enfin, elle allait pouvoir choisir son destin et cesser de suivre celui imposé par les autocrates de l'Est. Vingt-deux ans plus tard, Vladimir Poutine a cru pouvoir mettre un terme à cette « récréation ». Au nom d'un génocide, sorti de son imagination, contre les russophones, il a cru que ses soldats seraient accueillis avec le pain et le sel. Pour annexer l'Ukraine, il suffisait de cent cinquante mille hommes et d'un déluge de bombes. Écrase-t-on une idée avec un marteau ?
Je suis née à Kiev. Mon père est mort pendant la Seconde Guerre mondiale. Il portait l'uniforme soviétique, comme près de sept millions de soldats ukrainiens. Près de la moitié ont été tués.
Violoniste, professeur au Conservatoire national supérieur de Kiev, j'ai reçu, à Moscou, les conseils du meilleur des hommes, un des rares violonistes dont les Français connaissaient le nom : David Oïstrak, né en Ukraine où il a étudié et commencé sa carrière. Et j'ai aimé de toute mon âme d'artiste la culture ukrainienne, de Chevtchenko, notre Hugo, à Silvestrov, comme j'ai aimé la culture russe, de Tchaïkovski à Tolstoï et Dostoïevski.
Dans l'après-guerre, ma mère qui avait été chanteuse à l'opéra de Kiev, voulut me faire apprendre le français... « A quoi cela lui servira-t-il ? » lui demandait-on. Personne ne pouvait alors quitter l'Union soviétique.
J'aimerais aujourd'hui raconter aux Français pourquoi notre identité n'est pas une invention de Maïdan, et pourquoi les Ukrainiens, tenaces, têtus, courageux, à l'image du boxeur Klitchko, montagne des rings qu'aucun coup ne parvenait à ébranler, font envers et contre tout, et depuis si longtemps, le choix de l'Europe et de la démocratie.
Une nation est, comme un diamant, composée de milles facettes, si scintillantes que parfois elles nous aveuglent. Nous sommes le passé, le présent, les vivants et les morts, l'histoire et la géographie, la poésie, les oeufs peints de Pâques, les chemises brodées, le bortsch. Et la passion.
La Russie, si prompte à renouer avec ses vieux démons, nous accuse du crime de fascisme : mais qui se trompe d'époque ?
Aux femmes qui ont accouché sous les bombardements, à ceux qui se sont terrés dans leurs caves, à ceux qui ont passé leur rage en fabriquant des « cocktails ukrainiens », à ceux qui tiraient les missiles stinger, à ceux qui distribuaient la nourriture dans les supermarchés, à ceux qui posaient les garrots, à ceux qui les fabriquaient, au sniper qui abattit le général Tchétchène, à tous ceux qui se sont battus, à ceux qui ont attendu. Et même à ceux qui doutent encore que l'Ukraine existe, je dédie ce livre. »