« Dans l'avion, au moment du décollage, j'observe les passagers. Certains pleurent. Les visages sont tristes, fatigués. Très vite, un grand silence s'installe. L'inquiétude, la violence de la situation écrasent tout désir de conversation. Plus personne n'ose parler. Puis, derrière les hublots, la nuit apparaît. Si soudainement que nous n'avons pu voir la terre algérienne s'éloigner. Cette terre déjà absente. Ainsi, je n'ai pas conservé dans ma mémoire la «dernière image» d'un pays disparu. Il fait nuit, encore, lorsque nous arrivons à Orly. Mon oncle Robert nous y attend. En guise d'accueil, une hôtesse de la Croix-Rouge offre à chacun de nous un bonbon. Nous étions en France et, à défaut de Ville Lumière, installé sur la banquette arrière, à travers la vitre de la voiture, je contemplais la noirceur du périphérique jusqu'à notre destination, Montreuil, en banlieue parisienne... ».
En une dizaine d'années, le jeune Benjamin Stora passe de l'enfance à l'âge adulte, de Constantine en guerre au Paris de Mai 68. Il raconte sa propre histoire, celle d'un exil et de l'apprentissage d'un homme qui va embrasser une nouvelle vie.
En juillet 2020, le président de la République Emmanuel Macron a commandé à Benjamin Stora un rapport sur « la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie » et sur les moyens de « favoriser la réconciliation entre les deux peuples ». Ce rapport aborde en toute franchise les sujets les plus douloureux (tortures, exactions, camps d'internement, sort des pieds-noirs, des harkis, des appelés, des Algériens...) sans oublier la question de fond, la nature de la colonisation.Reproduit dans son intégralité, le « rapport Stora » est ici assorti d'une nouvelle introduction dans laquelle l'auteur rappelle les conditions complexes de sa rédaction, les réactions contrastées qu'il a provoquées, mais surtout la mise en oeuvre de plus de la moitié des vingt-deux « préconisations » qu'il avait alors faites en conclusion de son travail.Benjamin Stora, historien, professeur des universités et Inspecteur Général de l'Éducation nationale, a publié de très nombreux ouvrages sur la colonisation, les Juifs d'Afrique du Nord, la guerre d'Algérie, l'immigration maghrébine en France...
La guerre d'Algérie (1954-1962) fut le grand épisode traumatique de l'histoire de la France des Trente Glorieuses. Et les blessures ouvertes alors ne sont pas encore refermées, comme en témoignent les polémiques mémorielles récurrentes qu'elle continue de soulever. Né à Constantine en Algérie, l'historien Benjamin Stora raconte ici cette guerre longtemps restée " sans nom ", ses épisodes majeurs (des massacres de Sétif à la politique de terreur de l'OAS, en passant par le putsch des généraux et la répression en métropole) et ses acteurs principaux, français comme algériens. Il restitue cette histoire dans toute sa complexité en rendant compte des acquis et débats de la recherche historique la plus récente, par exemple en racontant comment la guerre fut vécue du côté algérien. Enfin, il revient sur les séquelles politiques et mémorielles de cette guerre de huit ans des deux côtés de la Méditerranée
L'oeuvre de Benjamin Stora se confond pour partie avec la mémoire et l'histoire de la guerre d'Algérie. Un de ses grands thèmes de recherche, intimement lié à son parcours individuel tel qu'il le relate dans trois de ses ouvrages. Dans Les Clés retrouvées, il évoque son enfance juive à Constantine et le souvenir d'un monde qu'il a vu s'effondrer ; dans La Dernière Génération d'Octobre, son militantisme marqué très à gauche avec son cortège de désillusions. Les Guerres sans fin témoignent d'un engagement mémoriel qui se fonde sur une blessure collective et personnelle que seules la recherche et la connaissance historiques peuvent aider à panser.
Benjamin Stora a étudié en ce sens le rôle spécifique joué par les grands acteurs de ce conflit singulier. Dans Le Mystère de Gaulle, il analyse l'attitude de ce dernier lors de sa prise du pouvoir en 1958 et sa décision d'ouvrir des négociations avec les indépendantistes en vue d'une solution de compromis associant de manière originale la France et l'Algérie. Dans François Mitterrand et la guerre d'Algérie, il montre les contradictions de celui qui, avant de devenir un adversaire de la peine de mort, la fit appliquer sans hésiter en 1957 en tant que ministre de la Justice au détriment des Algériens. C'est enfin de la longue histoire des juifs en terre algérienne qu'il est question dans Les Trois Exils.
Cet ensemble, qui porte la marque d'un historien majeur, permet de mieux comprendre la genèse, le déroulement et l'issue d'une tragédie où se mêlent un conflit colonial livré par la France, un affrontement nationaliste mené par les indépendantistes algériens et une guerre civile entre deux communautés résidant sur un même territoire. Ce sujet, resté sensible pour nombre de nos compatriotes, continue d'alimenter des deux côtés de la Méditerranée des débats passionnés.
De 1954 à 1962, quelque deux millions de Français ont fait la guerre aux Algériens. Quarante ans après, cette « guerre sans nom » reste une page blanche de l'histoire nationale. Et le refoulement de sa mémoire continue à ronger comme une gangrène les fondements même de la société française. De l'autre côté de la Méditerranée, un refoulement symétrique mine la société algérienne : la négation par l'histoire officielle de pans entiers de la guerre de libération n'est pas pour rien dans la guerre civile qui déchire le pays depuis 1992. Pour comprendre les causes de cette double occultation, Benjamin Stora tente dans cet essai d'éclairer les mécanismes de fabrication de l'oubli, en France comme en Algérie. Il démontre comment ceux-ci se sont mis en place dès la guerre elle-même : du côté français, c'est la négation de l'existence même de la guerre, le refus obstiné de reconnaître la réalité de la torture et des exécutions sommaires ; du côté algérien, c'est la violence de la guerre civile secrète qui opposa le FLN et le MNA, où le massacre en masse des harkis à l'été 1962, perpétré par les ralliés de la vingt-cinquième heure. L'auteur montre également comment les mensonges de la période 1954-1962 seront à leur tour, dans les décennies suivantes, enfouis dans les mémoires par les amnisties ou les non-dits d'une histoire éclatée, telle qu'elle ressort des livres ou des films consacrés à la guerre.
La synthèse de référence.
Quelles ont été les principales étapes de la guerre d'Algérie ? Pourquoi ce conflit de décolonisation a-t-il été si long et sanglant ? Quels sont les principaux acteurs, du côté français et du côté algérien, qui ont conduit cette guerre ? Pourquoi la France en guerre d'Algérie a-t-elle connu un changement de République ? Comment analyser l'idéologie du nationalisme algérien, porté par le FNL, dans sa guerre d'indépendance ? Une autre voie était-elle possible, pour l'Algérie, que celle de l'indépendance ? En quoi ce conflit a-t-il profondément marqué les sociétés françaises et algériennes ?
Pour retrouver la mémoire de la guerre d'Algérie, Benjamin Stora pose ici les véritables questions et apporte des réponses dénuées de rancoeurs et de vains regrets. ?L'Histoire Par un auteur qui fait autorité sur le sujet, un exposé historique sur le conflit qui devait déboucher sur l'indépendance, après de multiples péripéties politiques et militaires. Des tentatives de réponses sur les nombreux aspects d'une guerre sur laquelle beaucoup de questions se posent encore. Le Monde En une centaine de pages, Benjamin Stora parvient à dire l'essentiel de ce qu'il faut savoir sur la guerre d'Algérie. [...] Dans cette nouvelle édition d'un Repères paru d'abord en 1993, l'historien n'hésite pas à affronter les sujets les plus difficiles, comme le nombre de morts qu'il évalue à près de 500 000. Un livre d'histoire qui permet de sortir des litanies de l'ancienne victime et des autojustifications aveugles de l'ancien agresseur. Libération [Le livre de Benjamin Stora] ouvre de multiples pistes de réflexions, voire de controverses, à partir d'une approche chronologique minutieuse. L'Humanité Les faits et les acteurs par un des meilleurs spécialistes de cette période. Lire
le monde diplomatique : " on ne saurait trop conseiller la lecture de ce livre concis mais qui, en allant à l'essentiel, rappelle ce que fut l'algérie française [...].
un voyage salutaire, jamais simpliste, manichéen ou ennuyeux. "
le monde : " des balises indispensables pour comprendre comment l'aventure coloniale de la france en algérie diffère de celle qui la guida dans d'autres pays ; et comment cette aventure différente transforma le drame de la décolonisation en tragédie. "
revue française d'histoire d'outre-mer : " l'ouvrage, alerte et de lecture aisée, est une synthèse historique et non une réflexion politique.
au total, il reflète une approche très personnelle, celle d'un historien engagé, très original en ce qu'il s'efforce d'être à l'écoute des diverses communautés de l'algérie coloniale. il ne
montre pas seulement l'" algérie heureuse ", l'"algérie de papa" [...], il dit aussi avec précision son inconscience politique face à la montée du nationalisme algérien. "
L'historien raconte son enfance à Constantine pendant la guerre d'Algérie. Il évoque autant les exactions commises par les soldats ou les relations ambiguës entre Juifs et Arabes que d'autres souvenirs plus doux : le hammam, le cinéma de quartier, le goût des plats, les fêtes, etc.
à l'occasion d'une nouvelle édition, ce livre passe de un à deux volumes.
ii avait été bien accueilli par les spécialistes et la presse. charles-robert ageron, vingtième siècle : " histoire de l'algérie depuis l'indépendance est à la fois une oeuvre de vulgarisation et une réflexion historique. or c'est un tour de force que d'expliquer en 120 petites pages l'essentiel des problèmes politiques, économiques, sociaux et culturels qui assaillent cette nation en formation, profondément déchirée depuis les années 1980.
b. stora s'y emploie en général avec bonheur et précision [. ]. bref, le petit livre de b. stora est un ouvrage d'histoire à lire surtout parce qu'il fait réfléchir sur l'avenir. ", wadi bouzar, la quinzaine littéraire : " un petit livre de benjamin stora, historien de formation, originaire d'algérie, contribue à mieux faire saisir, surtout au lecteur français, la complexité des problèmes algériens depuis l'indépendance.
[. ] stora traite de toutes les dimensions : historique, politique, sociale, économique, culturelle. ", khaled melhaa, el watan : " ce livre, vif et informé, devrait retenir l'attention de nombreux lecteurs, soucieux de saisir les péripéties sanglantes d'aujourd'hui. ".
B. Stora évoque le destin des Juifs d'Algérie, exilés trois fois selon lui : en 1870, avec le décret Crémieux qui leur donnait la nationalité française à laquelle n'avait pas droit la population musulmane, de 1940 à 1943 avec le rejet de la communauté française suite à l'abrogation du décret Crémieux par le régime de Vichy, et en 1962 avec l'exode vers la France.
Le 22 février 2019 débutait en Algérie un vaste mouvement pacifique de protestation contre le régime. L'historien Benjamin Stora en trace ici l'histoire immédiate : le récit est tissé au plus près de l'évènement en train de s'écrire. La narration de ce grand spécialiste du Maghreb et de l'Algérie prend ici toute sa dimension : confronter la longue durée au présent qui surgit. Nommer ce qui se produit et dire qu'il s'agit d'une révolution !
Les manifestations qui rassemblent chaque vendredi plusieurs millions d'Algériens se succèdent durant des semaines : toute une partie de la société civile qui s'était écartée du politique par lassitude et fatalisme se dresse alors ! Même certains Algériens installés en France se rendent dans leur pays pour cette occasion. C'est le renouvellement de la candidature de Bouteflika qui a déclenché cette vague impressionnante et c'est à son départ que le mouvement parvient début avril 2019. Est-ce là l'écroulement d'un système ? que sera l'Algérie de l'après-Bouteflika ? L'Algérie, souvent tiraillée entre des mémoires douloureuses, trouvera-t-elle dans la voie démocratique la force d'unification nécessaire à sa destinée nouvelle ?
C'est aussi une nouvelle page des relations entre l'Algérie et la France qui s'écrit...
Un historien de renom sur cette question d'actualité.
En ces temps tumultueux, il est utile de lire - ou de relire - ce petit livre de Benjamin Stora. Dans un dialogue limpide avec le journaliste Thierry Leclère, Benjamin Stora nous interroge : comment se vivre comme descendant d'esclaves, ou encore comme fils et fille de colonisés ? Ce choc des mémoires est-il une rumination vaine du passé ou, au contraire, une relecture « thérapeutique » de l'histoire ? Qu'est-ce qu'être français, aujourd'hui ? Des sujets au coeur de notre actualité, suivis d'un récit âpre et mélancolique, Algérie 1954, qui relate les dernières heures, cruciales, de - l'Algérie française. Une réflexion toujours aussi - percutante.
Benjamin Stora est historien de la colonisation et des guerres coloniales. Il a publié de nombreux ouvrages dont, en Pluriel, La guerre d'Algérie, la fin de l'amnésie (avec Mohamed Harbi), Les trois exils. Juifs d'Algérie, Messali Hadj, Notre génération d'octobre, Les immigrés algériens en France et François Mitterrand et la guerre d'Algérie (avec François Malye).Comment et pourquoi De Gaulle a-t-il opté pour l'indépendance de l'Algérie ? Porté au pouvoir à la suite d'un coup de force des partisans de l'Algérie française, De Gaulle semble dans un premier temps abonder dans leur sens :
C'est du moins ainsi qu'est entendu le fameux « je vous ai compris... ». Mais le 16 septembre 1959, c'est la stupeur, le basculement décisif : Il lâche le mot d' « autodétermination » lors d'une allocution télévisée - et c'est donc la volonté de la population algérienne musulmane, très largement majoritaire, qui l'emportera.
S'agissait-il de l'aboutissement d'une décision longuement mûrie ou bien au contraire d'un brusque retournement décidé sous la pression des circonstances ? De Gaulle a-t-il bradé l'Algérie ou bien était-il le visionnaire d'un ordre mondial plus juste ? Ces questions ne cessent d'alimenter un vif débat entre témoins et historiens. En confrontant leurs points de vue, Benjamin Stora tente d'éclaircir le mystère et s'interroge sur la singulière éclipse de cette date décisive - le 16 septembre 1959 - dans notre mémoire collective.
Nous ne pouvons que faire le constat de la "rupture" qui s'est aujourd'hui installée entre juifs et musulmans. De nombreux conflits loco-régionaux au Moyen-Orient et le développement international de mouvements terroristes islamiques en sont la conséquence plus ou moins directe. Au-delà des religions qui les inspirent, ces deux grandes cultures, qui ont étroitement cheminé au cours de l'histoire, s'opposent aujourd'hui. Benjamin Stora aborde ici le contexte géopolitique de rupture dans la période de l'administration française de l'Algérie et lors de sa décolonisation.
Messali Hadj fut le fondateur du nationalisme algérien. Dès 1926, avec l'Etoile nord-africaine et jusqu'au MNA (Mouvement national algérien) en 1954, il n'a cessé d'animer des organisations nationalistes afin d'obtenir l'indépendance de son pays. Après l'insurrection déclenchée par le tout nouveau FLN en novembre 1954, la lutte fratricide entre « messalistes » et « frontistes », au sein même du mouvement de libération, sera extrêmement sanglante, tant en Algérie qu'en métropole, dans l'immigration. Assigné à résidence en France, Messali Hadj perd peu à peu son influence, au point d'être totalement marginalisé et longtemps ignoré de l'histoire officielle algérienne. Pourtant, son rôle fut considérable. En le remettant en lumière, ce livre apporte aussi quelques éléments de réponses à plusieurs questions : comment Messali pensait-il le rapport entre lutte sociale et lutte nationale ? Quelle place accordait-il à l'islam dans la prise de conscience nationaliste ?
Avec cet ouvrage, Benjamin Stora exhume un pan longtemps oublié de l'histoire de la colonisation algérienne et de la guerre d'Algérie.
Benjamin Stora est historien de la colonisation et des guerres coloniales. Il a publié de nombreux ouvrages dont, en Pluriel, La guerre d'Algérie, la fin de l'amnésie (avec Mohamed Harbi), Les trois exils. Juifs d'Algérie, Messali Hadj, Notre génération d'octobre, Les immigrés algériens en France et De Gaulle et la guerre d'Algérie. François Malye est grand reporter au Point où il est notamment chargé des dossiers historiques.1er novembre 1954, l'Algérie s'embrase. Ministre de l'intérieur, François Mitterrand se retrouve au coeur de la tourmente. Pas question pour lui, comme pour la majeure partie de la classe politique française d'envisager l'indépendance de ces départements français. Il tente en revanche d'imposer des réformes sociales. Devenu ministre de la Justice du gouvernement socialiste de Guy Mollet, il reste un homme d'ordre, fidèle à la politique répressive qui s'installe. Quand il quitte la place Vendôme à la fin du mois de mai 1957, quarante militants algériens ont été condamnés à mort et guillotinés en seize mois. Comment celui qui, vingt-cinq ans plus tard, abolira la peine de mort a-t-il pu accepter ces exécutions capitales ? Évoquant cette période plusieurs décennies plus tard, il fera cet aveu : « J'ai commis au moins une faute dans ma vie, celle-là. » Nourri de documents et de témoignages inédits, fruit du travail conjoint d'un historien et d'un journaliste, ce livre montre que François Mitterrand n'a pas été au rendez-vous de la décolonisation algérienne.
Écrire l'histoire au présent n'est pas une mince affaire, particulièrement quand il s'agit de l'histoire des relations entre la France et l'Algérie, marquées par un siècle de colonisation, une guerre d'indépendance sans merci, des mémoires identitaires à vif, celle des pieds-noirs, des appelés, des harkis, des Algériens combattants, ou celle des immigrés. Depuis plus de trente ans, Benjamin Stora s'est consacré à ces allers-retours entre histoire et mémoires. Son livre est une réflexion sur la manière d'écrire cette l'histoire complexe ; mais pose aussi la question de la fonction de l'histoire et de l'historien dans les réconciliations nationales, en France et en Algérie, et aussi entre ces deux pays tellement liés l'un à l'autre.
Historien de la colonisation et des guerres coloniales, Benjamin Stora a publié de nombreux ouvrages dont, en « Pluriel », La guerre d'Algérie, La fin de l'amnésie (avec Mohamed Harbi) ; Les trois exils. Juifs d'Algérie ; Messali Hadj ; La dernière génération d'Octobre ; François Mitterrand et la guerre d'Algérie (avec François Malye) ; et De Gaulle et la guerre d'Algérie.
« Comment a-t-on pu atteindre un tel niveau de déliquescence, cinquante ans après, du "soleil" de 68 au crépuscule du PS ? » se demande Benjamin Stora. De cette question est né ce livre, écrit en témoin et historien. Stora appartient en effet à ce courant de l'après-68 qui, après s'être engagé dans l'extrême gauche trotskiste, est entré au Parti socialiste.
Il revient sur cette histoire à travers la sienne : l'engagement révolutionnaire vécu comme une libération en arrivant d'Algérie, puis l'entrée au PS, en 1986, avec l'illusion d'y poursuivre les mêmes batailles politiques. Un drame familial l'éloignera finalement du militantisme. Benjamin Stora porte un regard lucide sur ce qu'il n'a pas toujours vu en temps et en heure : les erreurs ou les dérives de certains. Cet examen de parcours est ponctué de rencontres, avec Jospin, Cambadélis ou Mélenchon.
Au-delà des souvenirs et des anecdotes surprenantes, ce livre offre une analyse éclairante sur la façon dont le Parti socialiste a d'abord « absorbé » les aspirations de 68 à changer la vie, avant de les étouffer. Pour finir lui-même à bout de souffle.
Loin de leur pays natal transformé en ghetto colonial, c'est la liberté qu'ils venaient chercher en France. L'Algérie, ils la rêvaient indépendante. Mais c'est dans les cafés-hôtels de l'exil qu'ils allaient créer les premières organisations nationalistes des années trente.Vint la guerre clandestine du FLN en France, combat contre les autorités françaises mais aussi lutte secrète et féroce pour le contrôle de la communauté immigrée qu'encadrait encore le Mouvement national algérien de Messali Hadj.1962, l'indépendance. Ecartés par le FLN, les dirigeants de sa fédération de France goûtent le fruit amer des espoirs déçus. Libre, l'Algérie devait nourrir tous ses fils et mettre fin à leur exil. Mais le destin en décide autrement: au lieu de disparaître, l'immigration s'installe.Ils venaient d'Algérie, ils resteront en France. Les jeunes Maghrébins des années quatre-vingt s'interrogent: comment s'intégrer dans la société française sans renier leurs racines? Parce qu'il fait revivre l'histoire si mal connue de la communauté algérienne en France, parce qu'il rappelle que son passé ne la rend guère sensible aux sirènes de l'intégrisme islamique, ce livre se veut une réponse à ceux qui cherchent à situer la crise des banlieues et les événements actuels d'Algérie dans leur vraie dimension.Auteur de plusieurs ouvrages sur le nationalisme algérien et la guerre d'Algérie, Benjamin Stora a notamment conçu Les Années algériennes, la série d'émissions diffusées en octobre 1991 par Antenne 2.
Comment comprendre l'Algérie d'aujourd'hui à moins d'un retour critique sur l'histoire? Ce livre réunit deux des premières études de Benjamin Stora qui gardent toute leur pertinence et éclairent comme jamais l'actualité. C'est toute la complexité et la pluralité du nationalisme algérien dans sa phase de constitution entre 1920 et 1954 qui est ici montrée. En quoi les débats de la période 1935-1938 avec le Front populaire et le mouvement communiste se retrouveront-ils dans la guerre d'Algérie ?
Quel rôle a joué l'islam? Comment, à travers les contradictions régionales, a percé la conscience nationale? Pourquoi la représentation paysanne dans la marche du nationalisme est- elle demeurée faible? Quelle est la signification des affrontements idéologiques qui ont traversé la direction de l'organisation nationaliste à la veille du 1er novembre 1954? Comment se sont organisées les « batailles de mémoire » entre dirigeants pour consolider une légitimité historique? Toutes ces questions décisives ouvrent sur une compréhension du présent. Un volume exemplaire où se laisse voir la genèse intellectuelle d'un des plus grands spécialistes de l'Algérie et qui ouvre, de façon surprenante, sur une saisie renouvelée du présent.
La guerre d'Algérie fut le grand épisode traumatique de l'histoire de la France des Trente Glorieuses. Et les blessures ouvertes alors ne sont pas encore refermées, comme en témoignent les polémiques mémorielles récurrentes qu'elle continue de soulever.
Né à Constantine en Algérie, l'historien Benjamin Stora raconte ici cette guerre longtemps restée " sans nom ", ses épisodes majeurs (des massacres du Constantinois à la politique de la " terre brûlée " de l'OAS, en passant par le putsch des généraux et la répression des immigrés en métropole) et ses acteurs principaux, français comme algériens. Il restitue cette histoire dans toute sa complexité et rend compte des acquis et des débats de la recherche historique la plus récente, en racontant par exemple comment la guerre fut vécue du côté algérien. Enfin, il revient sur les séquelles politiques et mémorielles de cette guerre de huit ans des deux côtés de la Méditerranée.
Le 1er novembre 1945, commence l'insurrection qui devait aboutir au terme de 7 ans de guerre, à l'indépendance de l'Algérie. L'objectif de ce dictionnaire est de dresser de façon aussi vaste que possible un index biographique de militants qui ont émergé avant le 1er novembre 1954 et ont joué un rôle sur un temps long et bref, dans l'hisotire qui a précédé la révolution algérienne.
" Evénements d'Algérie ", " opérations de police " ou " de maintien de l'ordre " : la Guerre d'Algérie fut longtemps une guerre sans nom.
Les mots pourtant, tout autant qu'ils masquent la réalité, la révèlent, et les quelque 200 entrées du présent volume s'efforcent de dire ce qu'a été ce conflit si particulier où se sont affrontés militaires français et indépendantistes algériens, mais aussi adversaires et partisans de l'Algérie française, ou militants divisés de la cause nationaliste algérienne. Une guerre qui, même si elle s'achève officiellement avec la proclamation de l'indépendance de l'Algérie en 1962, n'en finit pas d'alimenter combats, débats et polémiques.