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B. Traven
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« Nous mourons muets, en haillons, nous n'avons pas de nom, nous n'avons pas de nationalité. Nous ne sommes personne, nous ne sommes rien. »
Le bateau de Gerard Gale a quitté Anvers sans lui. Commence alors pour ce marin qui se dit américain une odyssée rocambolesque à travers l'Europe des années 1920. Sans papiers, sans argent, il n'existe plus ; chaque pays tente de s'en débarrasser en lui faisant passer clandestinement la frontière la plus proche. Il embarque finalement sur la Yorikke, un « vaisseau des morts », cercueil flottant voué au naufrage afin que l'armateur puisse toucher la prime d'assurance. Devenu soutier (matelot en charge du charbon), Gale y connaîtra l'enfer.
Premier roman important de B. Traven publié en 1926, Le Vaisseau des morts dénonce le cynisme du capitalisme et l'absurdité des frontières. Si le burlesque l'emporte dans les premières pages, le réalisme s'impose bientôt pour décrire le quotidien des plus précaires. « Le Vaisseau des morts mêle les genres : roman maritime et livre d'aventures fracassantes, pamphlet libertaire et cantique des illusions perdues », Télérama.
B. Traven (1882-1969) est un romancier révolu- tionnaire d'expression allemande. Condamné pour sa participation à la République des conseils de Bavière, il trouve refuge au Mexique et embrasse la cause indienne. Il est l'auteur d'une douzaine de récits sociaux saisissants que Libertalia s'emploie à rééditer. -
Chef-d'ouvre de B. Traven, l'un des auteurs les plus mystérieux du xxe siècle, Le Trésor de la Sierra Madre est le récit des aventures de trois chercheurs d'or réunis par un éternel et inaccessible rêve. Portée à l'écran par John Huston en 1948, cette sombre fable consacrée à l'avidité, à la grande misère et à la violence des hommes a acquis le statut de livre-culte. Le lecteur français n'en connaissait pourtant qu'une traduction partielle. Avec cette première traduction intégrale, il est enfin possible de découvrir dans toute son âpreté ce roman foisonnant, anarchique, au terme duquel chaque personnage ne se voit offrir que ce qu'il valait.
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On trouvera dans ce petit livre deux textes de B. Traven (1882-1969) traduits de l'allemand par Adèle Zwicker.
Le premier - Le Gros Capitaliste - est la version française de Der Großindustrielle, nouvelle extraite du recueil Der Banditendoktor ; on en connaissait une version publiée sous le titre Chaîne de montage, mais traduite de l'américain. Le second - Administration indienne et démocratie directe - est tiré de Regierung, publié en France sous le titre incongru de Indios, également dans une traduction de l'anglais.
Paraboles littéraires et politiques, ces nouvelles permettent une première entrée dans l'oeuvre de l'auteur du Trésor de la Sierra Madre et complètent la biographie de Rolf Recknagel, B. Traven, romancier et révolutionnaire reprise en poche par Libertalia en novembre 2017.
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" Rosa Blanca " est le nom d'une hacienda, propriété de l'Indien Hacinto Yanyez. Elle lui appartient comme elle a appartenu à ses ancêtres, et comme elle appartiendra encore à ses descendants, plusieurs générations après lui. À ses yeux, elle est la propriété de ceux qui y ont vécu, y vivent, ou y vivront dans le futur : plus que le propriétaire, il en est le gardien, et il ne peut - ni ne veut - donc la vendre. Nous sommes au Mexique dans les années 1920, après la chute de la dictature de Porfirio Díaz. La compagnie pétrolière américaine Condor Oil Company, qui possède déjà tous les champs pétrolifères alentour, veut à tout prix mettre la main sur l'hacienda pour en exploiter les gisements. Avec l'ironie et l'humour noir qui le caractérisent, B. Traven nous raconte pourquoi Mr Collins, le président de la compagnie tient tant à ce domaine, et comment il va s'y prendre pour arriver à ses fins : " Le seul principe que [la Compagnie] admît comme règle de combat était celui-ci : la guerre avec les moyens les plus brutaux est la plus courte, et, par suite, la plus humaine. " Prophétique ? on croirait voir et entendre, avec plusieurs décennies d'avance, la " World Company " des Guignols de l'Info ? Rosa Blanca a été porté à l'écran en 1961 par le cinéaste mexicain Roberto Gavaldón.
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Andrés est un jeune péon qui, à douze ans, doit quitter ses parents pour devenir serviteur dans la maison de la fille de ses maîtres, dans un village éloigné. Son nouveau maître, don Leonardo, est commerçant. Dans son propre intérêt, le jeune garçon étant dévoué et intelligent, don Leonardo va lui donner de l'instruction : lui apprendre à lire, à écrire et à compter. Quelques années plus tard, il se rend avec son maître à une foire qui se tient à Concordia. Don Leonardo joue aux cartes, et perd tout son argent. Pour pouvoir continuer à jouer, il met en jeu Andrés pour vingt-cinq pesos. Et le perd. La chance lui sourira plus tard dans la soirée, et il pourra ainsi récupérer le révolver qu'il avait mis en gage pour soixante pesos, mais il a oublié Andrés, qui devient désormais la propriété de don Laureano. Parmi ses multiples activités, celui-ci se consacre principalement au transport de marchandises, et c'est ainsi qu'Andrés devient charretier. " Charretier, ne lutte pas, ne te tracasse pas pour savoir si tu as ta part de liberté et de prospérité. Si tu ne veux pas tomber dans les rets du démon, tu dois te plier à ce qui a été décidé par ceux qui te gouvernent avec tant de sagesse et poursuivre ton chemin parsemé d'épines. Un serviteur docile a bien plus de prix que tous ces ambitieux qui aspirent à s'emparer des richesses de leur maître. Il faut s'en tenir à la règle, la bonne règle, et remarquer, en passant, que c'est elle l'unique raison pour laquelle il y a toujours plus de serviteurs que de patrons. " Dans les " cercles de l'enfer de l'univers de B. Traven ", La Charrette, publié juste après Rosa Blanca, vient avant La Révolte des pendus. Traven y décrit, avec l'ironie qu'on lui connaît, les conditions de vie des Indiens mais, plus que dans ses autres livres, c'est la perception que ces Indiens ont de la " civilisation " apportée par les ladinos qu'il nous fait partager.
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Mexique, début du XXe siècle. Juan Mendez, un jeune chef indien, révolté par les conditions de vie inhumaines des péons qui travaillent dans les plantations d'acajou pour de riches propriétaires terriens, décide de lever une armée. Une armée de pauvres, de paysans illettrés, en haillons, affamés, qui, en dépit de leur faiblesse, vont aller de petites victoires en petites victoires, prenant d'abord quelques fermes, avant de marcher, toujours plus nombreux, sur des villes de plus en plus importantes. Cette révolte inquiète bientôt le pouvoir central du dictateur Porfirio Diaz qui va envoyer les troupes gouvernementales à l'assaut du « général de la jungle » et de son armée de péons.
On retrouve dans ce roman inédit de Traven, écrit en 1937, toute l'humanité et le talent de l'auteur. Jamais manichéen, il restitue avec une grâce inouïe toute la complexité de son sujet, n'ignorant aucun aspect de cette révolte, profondément inspirée de l'aventure d'Emiliano Zapata : sens de l'histoire, mouvements sociaux, culture indienne, dictature, racisme, esclavage par dettes, corruption du pouvoir, etc. Surtout, Traven montre une égale compassion pour les opprimés et pour les oppresseurs, tous victimes finalement des mêmes mécanismes de domination, au-delà desquels il excelle à mettre en relief l'humanité meurtrie.
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Le nom de B. Traven est pour toujours associé au célèbre film de John Huston, Le Trésor de la Sierra Madre, inspiré d'un de ses romans et où Humphrey Bogart devait trouver un de ses plus beaux rôles. Mais il ne faut pas oublier pour autant la quinzaine d'ouvrages qu'il a publiés, écrits tantôt en allemand, tantôt en anglais, et largement traduits dans le monde entier depuis le début des années trente. On le redécouvre aujourd'hui en France, et Le visiteur du soir, recueil de nouvelles ayant presque toutes pour cadre le Mexique, nous permet d'apprécier les diverses facettes de son talent. A travers le folklore, les légendes et les mystères de l'Amérique centrale, B. Traven passe du fantastique à l'humour noir, de la cocasserie pure à la psychologie la plus subtile. La plus longue nouvelle de ce livre "Macario", qui reprend le thème de Faust, est considérée comme un des chefs-d'oeuvre de la littérature américaine.
Qui était donc B. Traven ? Malgré de très récentes recherches, le mystère demeure. Il serait né en Allemagne, et y aurait été mêlé aux mouvements révolutionnaires de 1919. Il émigre aux Etats-Unis où, à partir de 1926, ses livres remportent un grand succès. Il vit ensuite au Mexique sous une trentaine de noms différents. Le président mexicain Lopez Mateos a officiellement démenti en 1960 être B. Traven. On avait déjà supposé que c'était Ambrose Bierce, Jack London qui aurait laissé beaucoup d'inédits, ou encore le fils naturel de l'empereur Guillaume II... L'état mexicain lui a, en tout cas, fait des funérailles nationales le 16 mars 1969.
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Coffret traven ; la revolte des pendus, le vaisseau des morts
B Traven
- La Decouverte
- Culte Fictions
- 7 Octobre 2004
- 9782707144416
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À l'instar de La Révolte des pendus , un des maîtres-livres de B. Traven, postérieur à ce récit, il est ici question d'exploitation des paysans par des propriétaires fonciers âpres au gain ; et d'auto-organisation des dominés afi n de renverser l'ordre inique en place. Traven a écrit ce récit à la lueur d'une bougie, à 35 kilomètres du moindre marchand de papier. Ce texte fl eure donc la révolte et le dénuement. Il s'agit, en quelque sorte, d'un conte révolutionnaire.
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B. Traven (1882-1969) est un romancier majeur, l'un des plus lus au monde, à l'instar de Jack London, mais il reste relativement méconnu dans les pays francophones.
L'auteur du Trésor de la Sierra Madre, de La Révolte des pendus ou encore du Vaisseau des morts, tous d'incroyables récits sociaux, imagés et bouleversants affirmait : « Ma vie m'appartient, seuls mes livres appartiennent au public. »
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Quand B Traven se nommait Ret Marut.
" Mais vous ne pouvez pas penser, parce qu'il vous faut des statuts, parce que vous avez des administrateurs à élire, parce que vous avez des ministres à introniser, parce que vous avez besoin de parlements, parce que vous ne pouvez pas vivre sans gouvernement, parce que vous ne pouvez pas vivre sans chefs. Prenez conscience de la sereine passivité que vous avez en vous, dans laquelle s'enracine votre invincible pouvoir.
Laissez d'un coeur apaisé et insouciant s'effondrer la vie économique ; elle ne m'a pas apporté le bonheur et elle ne vous l'apportera pas non plus. Laissez consciemment pourrir l'industrie, ou c'est elle qui vous pourrira".
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Le chagrin de saint Antoine ; et autres histoires mexicaines
Traven B
- La Decouverte
- 19 Novembre 2009
- 9782707159083
Dès son arrivée au Mexique, en 1924, B.
Traven explore le Chiapas, observe les Indiens et va jusqu'à vivre avec eux. Dans ces huit nouvelles, inédites en français, très différentes de ses romans comme La Révolte des pendus, Rosa Blanca ou La Charrette, où la violence le dispute à la cruauté, l'écrivain porte un regard tour à tour ironique, tendre, moqueur, voire poétique sur les Indiens et la société mexicaine. Ainsi est-ce sur ce ton, plus léger, que B.
Traven va tourner en dérision la religion chrétienne imposée par la colonisation, la superstition des Indiens, ou encore les relations entre les hommes et les femmes. Son écriture, vive et teintée d'humour, ne perd ici rien de la force et de l'acuité qui font la grandeur de ses romans. La civilisation indienne y apparaît dans toute la diversité et la profondeur de ses valeurs et de ses croyances. Rarement si bel hommage lui a été rendu.
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Chef-d'oeuvre de B. Traven, l'un des auteurs les plus mystérieux du xxe siècle, Le Trésor de la Sierra Madre est le récit des aventures de trois chercheurs d'or réunis par un éternel et inaccessible rêve.
Portée à l'écran par John Huston en 1948, cette sombre fable consacrée à l'avidité, à la grande misère et à la violence des hommes a acquis le statut de livre-culte. Le lecteur français n'en connaissait pourtant qu'une traduction partielle.
Avec cette première traduction intégrale, il est enfin possible de découvrir dans toute son âpreté ce roman foisonnant, anarchique, au terme duquel chaque personnage ne se voit offrir que ce qu'il valait.
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